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Inutile d'insister sur les incertitudes de la linguistique en ce qui concerne ce « segment de
discours» que le sens commun identifie comme étant « un mot ». Dire d'une phrase qu'elle
est formée de 10 mots, ou dire que le texte du Cid, par exemple, en compte 16 690, cela
suppose soit une définition assurée du mot comme unité de texte, telle que jamais celui
qui compte ne puisse hésiter ou ne doive arbitrer de façon subjective, soit une norme
conventionnelle prévoyant tous les cas douteux.
Que l'on songe seulement aux « expressions », aux lexies plus ou moins figées par
l'usage, et qui se présentent au locuteur comme une seule unité : 1 est lexicalisé
au point que n'a plus aucune existence propre; on sera tenté d'y voir une seule unité;
fera-t-on de même pour 1%2%%? Où mettre la
limite entre celles des combinaisons qui seront admises pour une unité et celles qui en
vaudront trois ? Et on se posera des questions semblables pour quantité de locutions
grammaticales : %3% % etc. Sur le plan syntaxique, faudra-t-il
traiter comme une unité, ou deux (il /a été vu), ou trois (il /a été/vu), ou quatre ?
Et fera-t-on une différence entre (combat) et , (guerre), ou bien analysera-t-on et
les autres formes contractes ?
4#+%Langue française,/565