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A la suite des accords de San Remo, Raymond Poincaré, président du Conseil de la IIIème République, charge
Ernest Mercier de présider un Syndicat d’études pétrolières devant mener à la constitution d’une compagnie
pétrolière française. Ainsi, le 24 mars, est créée la C.F.P.
(Compagnie Française des Pétroles)
.
La C.F.P., qui détient 25 % de participation dans la Turkish Pétroleum Compagnie, la Royal Deutch Shell, la
Standard Oil New Jersey, Mobil et Gulbenkian, est, en quelque sorte, l’ancêtre de la compagnie TOTAL.
Cette même année, c’est la découverte dans l’Hérault, près de Béziers, du minuscule gisement d’huile de
Gabian.
1925 : Création de l’O.N.C.L. (Office National des Combustibles Liquides) avec à sa tête, Louis Pineau.
L’Office forera, entre 1926 et 1932, 14 forages de profondeurs modestes, à travers l’Aquitaine.
Création aussi d’une école du pétrole rattachée à l’université de Strasbourg.
1926 : Création à Pechelbronn de la première école de maîtres-sondeurs et lancement de l’huile ANTAR par
la SOCAL.
1927 : Les frères Schlumberger, pour la première fois au monde, expérimentent la prospection électrique
sur le site de Pechelbronn.
1928 : La société Pechelbronn S.A.E.M. lance la marque ANTAR
(ANTAR qui sera absorbée, en 1972, par Elf-
Aquitaine)
.
1929 : Création de la C.F.R.
(Compagnie Française de Raffinage)
et création de l’Irak Petroleum Company à la
place de la Turkish Petroleum Company.
1936 : La prospection du territoire national ne semble pas à la mesure des ambitions des pétroliers de
l’époque. Ils ont, au demeurant, assez à faire au Caucase, au Texas, en Mésopotamie et en Indonésie.
Malgré tout, de nombreuses recherches ont été effectuées mais avec des résultats décevants, notamment
l’échec des entreprises privées ayant foré à l’ouest du méridien d’Orthez.
La raison est simple : des travaux menés en ordre dispersé avec des moyens matériels, scientifiques et
financiers trop faibles. Les forages à grandes profondeurs (3 000 à 4 000 mètres), nécessitaient des
investissements très importants. Alors, au début des années trente, quelques hauts fonctionnaires ont une
idée ingénieuse : confier à des petits «syndicats de recherche » créés pour l’occasion et financés sur fonds
publics, le soin de prospecter la France.
L’Etat décide donc d’intervenir directement dans la gestion des recherches sur le sol national.
Paul Ramadier, sous-secrétaire d’Etat au Ministère des Travaux Publics et de la Défense Nationale dans le
gouvernement du Front Populaire, charge Louis Pineau, Directeur de l’O.N.C.L., de prendre en main les
recherches de pétrole en France.
Donc sont créés :
• un service spécial des Recherches de Pétrole en France. C’est la naissance du C.R.P.M.
(Centre de
Recherche du Pétrole du Midi)
avec à sa tête J.H de Vries, qui prend comme collaborateurs Bernadac,
Guillot et les géologues Pérébaskine et Renouard.
• une commission de géologues présidée par Charles Jacob, membre de l’Institut, qui se voit confier le
soin de retenir les régions susceptibles de bénéficier des premiers sondages à grande profondeur.
Autre «apôtre » des recherches de pétrole au nord des Pyrénées, Léon Bertrand en fait partie ainsi
que Louis Barrabé et D. Schneegans. Elle porte son choix sur le Languedoc et sur les Petites Pyrénées.
1937 : Le C.R.P.M. met en route deux appareils de forage ‘’Rotary’’ :
• l’un, à 25 km au nord de Montpellier au Pic Saint Loup non loin du village de Montpezat,
• l’autre, aux environs de Saint-Marcet au lieu-dit Pinat.
1938 : Le premier forage, installé en octobre, au Pic Saint-Loup, est sec.
1939 : Le deuxième forage, installé en janvier, dans les Petites Pyrénées, sur l’anticlinal d’Aulon, Latoue,
Saint-Marcet, sur la colline du “Pinat”, au lieu-dit Esquillan, sur la commune de Latoue, débute, le 20 janvier.
« Dans la nuit du 13 au 14 juillet, la sonde est à - 1 500 mètres lorsque le gaz jaillit. »
Le sifflement du gaz a été entendu à plus de 4 km. A plus de 100 m, le souffle a fait frissonner les feuillages.
Heureusement qu’en 1939, les pétroliers tels le géologue Renoir, le chef de chantier Guillot, le contremaître
Susini et les 40 ouvriers spécialisés, savent maîtriser une éruption contrairement à 1924 où on ne savait
qu’abandonner le puits. Pour refouler l’éruption, une boue épaisse est injectée afin d’exercer une pression de