Au commencement étaient de Gaulle et le BRP créé en octobre 1945, à l’initiative de
P. Guillaumat. L’Etat français décide alors de s’impliquer dans la recherche et
l’exploitation du pétrole et des hydrocarbures dans l’empire français, financièrement,
techniquement et politiquement. Des crédits importants sont attribués à cette fin.
Parmi les domaines explorés, le Sahara et l’Afrique noire donnent les espoirs les plus
grands à partir de 1954 et surtout 1956 pour l’Afrique noire. Dans la région, le Gabon
semble le plus riche de promesses.
Mais la découverte de pétrole coïncide avec les transformations politiques qui font
passer l’Union française à la Communauté, inscrite dans la nouvelle constitution de la
Ve République, antichambre de l’indépendance acquise par les pays d’Afrique noire
entre 1959 et 1961. Dès lors se pose une question : la France peut-elle renoncer aux
découvertes de pétrole antérieures, financées par les contribuables français ? Pour de
Gaulle et le gouvernement de M. Debré, il n’en est pas question. La France organise
les nouveaux rapports avec les états africains producteurs de pétrole. Au-delà de cet
aspect économique, la France crée une formule, la coopération technique et culturelle
déjà en cours avec la Tunisie et le Maroc bien avant 1958. À l’Elysée, de Gaulle confie
à J. Foccart le secrétariat de la coopération et tout ce qui concerne l’Afrique en 1960
et surtout 1961. Il y reste jusqu’en 1974.
Dans le domaine pétrolier, la découverte de pétrole donne au BRP une importance
spéciale qui associé à la RAP met en place une nouvelle société l’UGP, destinée à
accueillir le pétrole des pays africains (Algérie, Afrique noire). Quand l’UGP est
transformée en ELF-ERAP en 1966, le P-DG est P. Guillaumat, un ancien des services
secrets dans la France libre. Ce dernier utilise à la fois ses relations avec le SDECE,
Foccart ; ELF installe en Afrique des points d’appui et un réseau d’action dont le cœur
est le Gabon dirigé par L. M’Ba, qui meurt en 1967 ; son successeur Bongo est
l’homme d’ELF pour l’Afrique.
Le Gabon est le plus gros producteur de pétrole de la région hormis le Nigeria. Se
nouent alors des relations économiques, financières et politiques entre ELF, la France,
Bongo à travers différentes sociétés pétrolières,financières qui permettent d’utiliser
une part de la rente pétrolière pour conforter les gaullistes en France et les affidés de
la France à travers l’Afrique noire. Le système mis en place par Guillaumat et Foccart
échappe au contrôle du Parlement qui n’est jamais informé des réalités financières et
de la politique menée par ELF en Afrique entre 1961 et les années 1990 .Le système
ELF est maintenu quand les socialistes arrivent au pouvoir en 1981. Le dessous des
cartes est dévoilé quand éclate ce qu’on a appelé l’affaire ELF à partir de 1993,après
que le P-DG de la société, Loïk Le Floch Prigent confesse tout ce qu’il a reçu en
héritage .
BIBLIOGRAPHIE
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Julien Schvartz, au nom de la commission d’enquête parlementaire Sur les
conditions commerciales,financières et fiscales dans lesquelles les sociétés
pétrolières opérant en France approvisionnent le marché français et s'y assurent la
distribution des différents produits pétroliers,et sur leurs rapports avec l'Etat, 1974
.Annexe à la séance n°1280,3 vol.
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LE MONDE DIPLOMATIQUE, CD Rom 1978-2005
Images économiques du Monde (annuel)
Statistiques pétrolières (annuel)
REALITES INDUSTRIELLES, septembre 1992, « Pierre Guillaumat(1900-1991) »,
ANNALES DES MINES.
LE NOUVEL OBSERVATEUR, 14-20 février 1968
L’EXPRESS, « Loïk Le Floch Prigent », 12 Décembre 1996.
A. Nouschi.
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