ECONOMIE Série ES
Nº : 25003
Fiche Cours
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
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par le chef d’entreprise. C’est la reprise des dépenses de consommation et d’investissement qui vont déterminer le volume de la
production à réaliser et corrélativement décider des besoins d’embauche.
En second, il estime que la réduction du coût salarial n’entraîne pas une réduction du chômage. Au contraire, cela risque de
l’aggraver car le salaire est un revenu. Toute diminution va conduire à un échissement de la demande incitant les chefs d’entreprise
à réduire leurs productions, leurs investissements et à licencier du personnel.
Pour Keynes le chômage est donc involontaire car il ne dépend pas du montant du salaire mais du niveau insufsant de la demande
effective, ce que l’on appellerait aujourd’hui le carnet de commande de l’entreprise. Seule une intervention de l’Etat par le décit
budgétaire permettra de relancer la demande et de retrouver le plein-emploi.
Les politiques actuelles de lutte contre le chômage
La politique keynésienne d’une relance de la demande par le décit budgétaire pour lutter contre le chômage est à présent
condamnée :
• elle aggrave le décit budgétaire, ce qui est contraire aux principes de la politique économique européenne dénie par le pacte de
stabilité et de croissance du traité d’Amsterdam ;
• elle développe une ination préjudiciable à la compétitivité des entreprises sur le marché mondial ;
• elle tend, par la relance de la demande qu’elle suscite, à augmenter les importations, ce qui va aggraver le déséquilibre nancier
des échanges extérieurs.
Les théories néolibérales ont réactualisé l’intérêt d’une réduction du coût du travail pour relancer l’emploi. La diminution de
la masse salariale doit permettre à l’entreprise :
• de nancer de nouveaux investissements qui seront créateurs d’emploi ;
• d’être plus compétitive sur le marché mondial, et donc d’augmenter sa production et créer des emplois.
Pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés, la France s’est engagée depuis les années quatre-vingt-dix dans une politique de
réduction du coût du travail en allégeant seulement les charges sociales des entreprises.
Une autre politique de lutte contre le chômage a été mise en place avec la réduction du temps de travail à 35 heures. Si le
personnel travaille moins, l’entreprise, pour maintenir sa production, doit embaucher de nouveaux salariés. Cette politique, tout
en présentant des aspects positifs, conduit davantage à partager l’emploi existant qu’à en créer. Elle s’accompagne également d’un
important effort nancier de l’Etat qui, par un abaissement des charges sociales pour le personnel au Smic, permet à l’entreprise de
continuer à payer le salarié sur la base de 39 heures ; c’est ce que l’on appelle la compensation salariale.
Enn, il convient d’évoquer les politiques gouvernementales ayant pour objet de développer l’insertion professionnelle des
demandeurs d’emploi. Ces politiques visent à améliorer la qualication professionnelle pour mieux ajuster l’offre à la demande
d’emploi, ainsi qu’à aider les jeunes à la recherche du premier emploi.
On citera, pour les années quatre-vingt, les Travaux d’utilité collective (TUC) et les Stages d’insertion à la vie professionnelle (SIVP).
Puis, dans les années quatre-vingt-dix, les contrats emploi-solidarité et les contrats emploi-jeune.
III - Théories et auteurs
David Ricardo (1772-1823), dans son livre Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817), estime que : « […] le prix du
marché du travail est celui qui est réellement payé et qui résulte du mécanisme naturel de l’offre et de la demande. Le travail est cher quand
il est rare, et bon marché quand il est abondant. […] »
Comme Adam Smith, il estime que le prix du travail « naturel » doit être xé à un montant « nécessaire pour permettre globalement
aux travailleurs de subsister et de perpétuer leur espèce sans variation de leur nombre ». Et d’ajouter que « si le prix de la nourriture et
des biens nécessaires augmente, le prix naturel du travail augmentera ; si le prix de la nourriture et des biens nécessaires diminue, le prix du
travail baissera ».
Arthur Cecil Pigou (1877-1959), dans The Theory of Unemployment, déplore que la puissance des organisations syndicales et le
développement d’un Etat providence, protecteur des licenciements, perturbent et rigidient le bon fonctionnement du marché du
travail.
Jacques Rueff dès 1931, et Milton Friedman plus récemment, avec la qualication d’un chômage « naturel », évoquent tous deux
un développement du chômage dans nos sociétés en raison du montant jugé trop élevé des indemnisations.