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Culture religieuse
Sixième
Cours 5
LE JUDAISME
Le tétragramme YHWH (
) est un nom hébraïque se composant des quatre lettres yōd ( ), hē ( ), wāw
( ) hē ( ). Souvent présenté comme le « nom propre » de Dieu, ce mot est alors désigné comme « le
Tétragramme ». La Bible rapporte que cette expression fut entendue par Moïse au sommet du mont
Horeb dans le désert du Sinaï.
Remarquons : Le monothéisme ne représente pas Dieu. Son nom ne peut être prononcé,
nul ne peut le voir (cf. Moïse). Dieu se situe au-delà de l’esprit humain : lorsque
l’homme parle de Dieu, il ne peut en parler qu’avec des idées humaines, donc limitées.
PERSONNAGES
Les personnages importants du judaïsme sont Abraham, Moïse, David et Salomon. Relisez les cours
précédents.
LIVRE SAINT
La Torah comprend trois parties : le Pentateuque, les
Prophètes et les Hagiographes. Trois mots compliqués mais
que l’on retient facilement si l’on connaît leur signification.
Le mot « pentateuque » vient du grec πέντε (pendé) qui
signifie « cinq ». Le pentateuque comprend donc cinq
livres : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le
Deutéronome. Ils s’ouvrent sur la Création du monde et se
referment sur la mort de Moïse.
La Torah se présente sous forme de plusieurs manuscrits
assemblés sur deux rouleaux.
Les Livre des Prophètes est un ensemble de livres narratifs et
historiques. Un prophète est un homme qui ne parle pas en son
nom mais par qui Dieu s’adresse aux hommes : c’est un
messager. Il se situe donc à la limite entre le monde divin et le
monde humain. Il confronte les volontés de Dieu avec l’histoire
humaine : il annonce, analyse, juge, réfléchit en étant animé par
le souffle divin. Parmi les Prophètes, on peut retenir les noms de
Josué, Samuel, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel)
Une yad (main) pour suivre le texte
Hagiographe vient du grec ancien $agiov (hagios), « saint », et gréafw (graphô), « écrire ». Cette
troisième partie de la Torah comprend différents livres dont les Psaumes (poésies religieuses) le
Cantique des cantiques, les Lamentations de Jérémie etc.
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Israël se définit comme le peuple-serviteur de Dieu. Son devoir principal est donc d’accomplir la volonté
divine. Cette volonté s’exprime dans la Torah et dans les commandements (mitsvoth) qu’elle prescrit. Le
judaïsme régit les devoir de l’homme envers Dieu, envers ses semblables, et son comportement à l’égard
de la nature en général. Le service de Dieu, la célébration su Sabbat, les fêtes, la famille, le mariage, le
divorce, les transactions commerciales,
les serments etc. sont soumis à la Loi, la
Torah.
Le Talmud est un ouvrage monumental
qui désigne l’étude de la Torah. Il
comprend la Loi orale (Michna) mise
par écrit vers 200 après J.C. ainsi que les
commentaires de cette Loi (Guemara)
tels qu’ils se sont accumulés aux III et
IVe siècles.
Sur cette page du Talmud on distingue au centre
la Michna, suivie de la Guemara. Encadrant ce
texte, la colonne de droite est un commentaire de
Rachi*, celle de gauche s’appelle les Tossafoth
(compléments). Les marges des deux côtés et en
bas contiennent des références et d’autres
commentaires.
Pour retrouver ces explications de manière
interactive rendez-vous à l’adresse suivante :
http://ghansel.free.fr/WebTalmud/roch.htm
* Rachi est un rabbin du XIe siècle qui a
commenté la Torah et le Talmud. Il est parfois
simplement appelé « le commentateur ».
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TEMPLE ET SYNAGOGUE
Nous avons déjà parlé du Temple de Jérusalem. Relisez le cours sur David et Salomon. Après la
seconde destruction en 70 après J.C., la synagogue a définitivement remplacé le Temple. C’est le lieu
destiné au culte juif et où la prière publique a lieu chaque jour. C’est aussi, de nos jours, un lieu de
rassemblement communautaire et d’éducation. Le plan de la synagogue a changé au cours de ses deux
millénaires d’existence (les plus anciennes remontent au IIIe siècle avant J.C. à Alexandrie) mais
certaines caractéristiques se sont maintenues.
La synagogue est orientée vers Jérusalem.
L’Arche Sainte contenant les rouleaux de la Torah et
divers objets de culte
La Bima : estrade sur laquelle on fait la lecture
de la Torah
Une lampe perpétuelle qui rappelle la lumière
éternelle de la Torah
Une salle ou une tribune pour les femmes
Parmi les motifs de l’art synagogal il faut signaler :
La menora (chandelier à sept branches
Le Maguen Dawid : le bouclier de
David formé de deux triangles et
formant une étoile à six branches
RITES
Psaume XV, 18
« Je fixe constamment mes regards sur l’Eternel »
Le sentiment de la présence divine inspire et guide toutes les actions d’un juif pratiquant. Au réveil, il
récite cette courte prière :
Je Te rends grâce, Roi vivant et éternel,
de m’avoir, dans Ton Amour, rendu mon âme ;
grande est Ta Fidélité
Après s’être levé, on se lave les mains (sanctification et hygiène) par trois fois en commençant par la
droite qui représente la miséricorde divine, tandis que le côté gauche du corps représente la rigueur
divine. Cet acte symbolique représente la volonté de l’homme à transformer la Rigueur en Miséricorde
en respectant la Loi.
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La prière
Le premier devoir à accomplir ensuite est de prier. La prière est un discours adressé à Dieu sous forme
de méditation, supplication, confession, requête, louange, ou de remerciement. Celui qui prie
communique avec Dieu. Prier signifie aussi entrer en soi-même et se juger, c'est-à-dire faire son examen
de conscience devant Dieu. La prière purifie l’homme et contribue donc à le régénérer. Le Judaïsme
recommande de prier trois fois par jour.
C’est à treize ans qu’un enfant juif atteint sa majorité religieuse. Pour un garçon, il est appelé pour la
première fois à lire la Torah à la synagogue. Pour les filles, depuis plusieurs décennies, certaines
communautés organisent également une cérémonie (sans lecture de la Torah mais avec la lecture de
prières importantes ou de textes comme les Dix Commandements). On appelle un garçon juif ayant
atteint sa majorité Bar mitswa et pour une fille on
dira Bath mitswa. Cette étape importante de la vie
donne évidemment lieu à des réjouissances
familiales.
Sur la photo nous pouvons voir que chaque juif porte la kippa
sur la tête afin de se souvenir de la présence divine continuelle.
Sur les épaules est placé le châle de prière, le tallith auquel
sont attaché des franges de laines (tsitsith) aux quatre coins
rappelant les Commandements divins.
Sur le front et sur le bras gauche sont fixées des teffiline
maintenues par des lanières de cuir noir. Les teffiline sont des
boites dans lesquels on a disposé des passages de la Torah.
Le Sabbat (en hébreu : ‫ שבת‬Chabbath – abstention)
C’est le septième jour de la semaine, depuis la tombée de la nuit le vendredi jusqu’à la tombée de la nuit
le samedi, il est prescrit par le quatrième commandement et consacré au repos hebdomadaire et au
service divin. Il est interdit de travailler et de pratiquer toute activité en dehors de l’étude de la Torah et
de la prière personnelle ou collective. C’est une « alliance éternelle » entre Dieu et le peuple d’Israël. Le
respect, semaine après semaine, de la journée du Seigneur est un signe de foi et de fidélité à la Torah et
marque spirituellement toute la vie d’un juif.
Voici le déroulement du Sabbat :
-Dans chaque foyer juif, la maitresse de maison allume le vendredi soir, avant le coucher du soleil,
deux bougies symbolisant la joie de se consacrer à Dieu. La table est dressée avec une nappe
blanche, de l’argenterie et deux miches de pain tressées pour la bénédiction solennelle.
- A la synagogue, l’office du vendredi soir est précédé d’hymnes pour l’accueil du Sabbat comme
une reine. Ce sont les Psaumes 45 à 49 et 29, l’hymne Lekha dodi (ci-dessous) et les Psaumes 42 et
43.
Va, mon bien-aimé, au-devant de la Fiancée, allons accueillir le Chabbat.
« Observe » et « souviens-toi » : c’est en une seule parole que le Dieu Un et Unique nous fit
entendre ces deux injonctions (du Chabbat). L’Éternel est Un et Son Nom est Un, unique Sa
renommée, Sa gloire et Sa louange.
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Venez, allons au-devant du Chabbat, Car il est la source de toute bénédiction. Dès l’origine, le
Chabbat fut couronné : Il clôt l’œuvre de la Création, mais dans le dessein du projet divin, il
était premier.
Sanctuaire du Roi, Ville royale, de tes ruines relève-toi ! Trop longtemps tu es demeurée dans la
vallée des pleurs. Mais voici que Lui S’émeut de ton sort.
Secoue la poussière, relève-toi ! Revêts-toi de tes vêtements de splendeur, ceux qui font la gloire
de Mon peuple. Par le fils de Jessé, le Bethléhémite, approche-toi de mon âme afin de la
délivrer.
Réveille-toi, réveille-toi ! Enfin ta lumière brille. Monte, ma lumière, et illumine. Éveille,
éveille, entonne un chant, car la gloire de l’Éternel par toi se révèle.
Tu ne seras plus humiliée, tu ne seras plus méprisée ! Pourquoi soupirer et gémir, toute
accablée ? En toi, les humbles de mon peuple trouveront refuge et voici que la Ville sur ses
ruines sera rebâtie.
Tes spoliateurs à leur tour au pillage seront livrés, tous tes oppresseurs seront chassés. Ton Dieu
Se réjouira enfin de toi, comme l’époux de sa fiancée.
De tout côté, débordera ta joie, en accueillant la gloire de l’Éternel. Par le fils de Pèrets, nous
nous réjouirons et nous exulterons.
(L’Assemblée se lève et se tourne vers la porte d’entrée pour accueillir le Chabbat, la princesse
nuptiale)
Sois la bienvenue, toi, diadème de ton Époux ; viens, dans la joie et l’allégresse,
Jusqu’aux fidèles du peuple de prédilection, viens donc, Fiancée, viens donc Fiancée !
Vous pouvez faire une recherche sur Internet avec les mots « Lekha dodi » afin d’entendre ce texte
chanté sur différentes mélodies.
- De retour à la maison, le père de famille donne sa bénédiction
à chacun de ses enfants, il récite le kiddouche (bénédiction avant
le repas) sur les deux miches de pain et une coupe de vin. Après
la bénédiction, il tranche les deux pains. Après le repas, il est
d’usage d’étudier le passage de la Torah qui sera lu le lendemain.
- Le lendemain (samedi), à la synagogue, la cérémonie
comprend divers textes appropriés et le rabbin prononce un
sermon. Les fidèles échangent entre eux des souhaits de
Chabbath chalom, Sabbat de Paix.
- On revient ensuite à la maison pour déjeuner puis l’on consacre le reste du temps à visiter ses
parents ou amis, à étudier les textes sacrés ou à se promener (à moins d’un 1,2 km de son domicile).
- L’office de l’après-midi est suivi d’un repas pris parfois dans une salle de la
synagogue.
- Enfin, après l’office du soir, célébré quand il fait nuit, on procède à une dernière
cérémonie, la havdala, sur une coupe de vin, des aromates et une bougie a plusieurs
mèches. Cette cérémonie marque la fin du Sabbat. Il est recommandé de festoyer
aussi en l’honneur de la sortie du Sabbat, afin de « reconduire la reine ».
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Les Fêtes
Des fêtes sont également célébrées tout au long de l’année, le calendrier commence par la fête qui
célèbre l'anniversaire de la création du monde : Rosh Hashana.
Il y a trois fêtes principales qui sont des fêtes de pèlerinages à Jérusalem Pessah, Shavou’oth et Sukkot,
Pessah, c’est la Pâque, le « passage », c'est-à-dire la commémoration de la sortie d’Egypte. Cette
fête dure 7 jours en Israël, 8 jours pour la Diaspora (juifs en dehors d’Israël) elle commence le 14
Nissane (mois du Printemps).
Shavou’oth, la Fête des semaines. C’est un commandement de la Torah qui est à l’origine de
cette fête : il demande de compter 7 semaines après le second soir de Pâque et de respecter ce jour
comme chômé. Il se situe donc 50 jours après Pâques. (C’est ce que les chrétiens nomment Pentecôte).
C’est aussi la fête de la moisson, ou celles des prémices car on apportait au Temple les premiers épis de
blé.
Soukkoth, la fête des cabanes, en souvenir
des abris des hébreux dans le désert. Cette fête
marque la fin des travaux agricoles.
Yom Kippour, Le Jour du Pardon est fixé par
la torah comme celui de la mortification des corps
pour l’expiation des péchés. On s’abstient de manger,
de boire, d’avoir des relations conjugales, de se
parfumer, de se maquiller, etc. Tous les travaux
interdits pendant le Sabbat le sont aussi ce jour-là. Le
jour du Pardon est l’aboutissement de dix jours de
pénitence, il permet de faire un bilan spirituel et de
laver son âme.
Hanoucca « inauguration ou dédicace ». Elle commémore le rétablissement du Culte au Temple
de Jérusalem après une profanation par des armées étrangères. La tradition raconte que les juifs ne
trouvèrent qu’une seule fiole d’huile pour allumer une lampe qui pourtant brilla huit jours. C’est pour
cela que l’on appelle aussi ce jour la Fête des Lumières. On a
coutume d’allumer dans les maisons, une bougie le premier soir, deux
le second etc jusqu’au huitième et dernier soir de la fête.
Pourim qui célèbre le sauvetage providentiel des juifs de
Perse alors que le ministre Haman voulait les massacrer. Le mot
pourim fait référence au tirage au sort du jour du massacre. A la
synagogue, on a coutume de faire le plus de bruit possible chaque fois
que le nom « Haman » est évoqué. On offre des cadeaux et de la
nourriture à ses voisins, on se doit de faire la charité et de donner un
banquet au cours de la journée.
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