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Fig. 3 - Ur, restitution de la ziggurat.
glorieux abbasside y sont encore très présents. Il demeure impressionné par l’ampleur de la ville et de
son architecture mais dresse également un portrait de l’arrogance de ses habitants : « Peu nombreux sont
ses habitants dont l’humilité n’est pas hypocrite et qui ne sont pas vaniteux et infatués de leur personne….
Tous pensent, en leur âme et conscience, que tout l’univers est bien peu de chose par rapport à leur
ville ».
Javier Teixidor 2007. Hommage à Bagdad. Traducteurs et lettrés de l’époque abbasside. Paris :
CNRS Editions.
« Alors que le Malet-Isaac d’une classe de 6e consacrait, en 1938, douze pages à la Mésopotamie,
avec des citations du Code D’Hammurabi et des Annales des rois d’Assyrie, et des reproductions des bas-
reliefs du palais de Ninive, un manuel d’histoire récent n’y consacre qu’une rapide double page, où
figure, pour illustrer le terme « ziggurat », une photographie du minaret de la mosquée de Samarra….
Dont il serait illusoire de chercher une quelconque parenté fonctionnelle ou architecturale avec les
anciens monuments mésopotamiens ».
Francis Joannès 2001. Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne. Paris : Robert Laffont
« Bagdad ! Bagdad ravagée ! Bagdad déchirée ! Bagdad dévastée ! Qui se souvient que nous
devons à cette Cité reine de l’Orient la transmission de la Grèce à l’Occident ? …. L’introduction massive
à l’époque abbasside de textes de la littérature grecque traduits en syriaque et en arabe fut un phénomène
culturel qui encore aujourd’hui provoque l’étonnement des historiens des idées….La splendeur de la
Bagdad abbasside atteignit Cordoue…. En Orient, ce sont les chrétiens qui traduisirent la philosophie et la
science grecques en arabe, en Andalus, ce sont les Musulmans qui transmirent ce savoir à des lecteurs
déjà arabisés… cette évocation d’un passé glorieux et d’une aventure intellectuelle exceptionnelle n’est
pas sans rapport avec les pires menaces qui pèsent sur notre monde contemporain. A commencer par
l’oubli de la culture ». Javier Texidor. Hommage à Bagdad. Paris : CNRS Editions.
INTRODUCTION
Ni le christianisme, ni l’islam ne brisèrent la mémoire de deux périodes particulièrement
glorieuses, celle de la Mésopotamie puis celle du califat abbasside. Elles s’illustrent par des villes
célèbres, Ur (fig. 3), Uruk (fig. 4,5), Babylone, Assur (fig.
6), Ninive, Nimrud (fig. 7, 8), Mossoul, Samarra (fig. 9,
10), Bagdad…. auxquelles il faut ajouter bien sûr Hatra
(fig. 11), centre d’une principauté arabe indépendante
intégrée au royaume parthe, ville religieuse construite sur
une route caravanière. Hatra est un des rares sites d’Irak
taillé dans le calcaire et le marbre, ce qui lui valut d’être le