Avril 2015 - Institut de l’Elevage Ed. – Paris - Référence : 00150203009 3
Les pays qui possèdent une cryobanque se sont multipliés depuis 1999 où la France faisait figure de
précurseur avec les Etats-Unis et les Pays-Bas puisque ces pays furent les premiers à se doter d’une
cryobanque, identifiée comme telle, dont le but était la préservation à long terme des ressources
génétiques animales.
On constate que la Cryobanque Nationale française figure aujourd’hui parmi les plus conséquentes.
C’est en particulier celle où le nombre de races ou lignées en collection est le plus élevé. Elle se classe
3ème pour ce qui est du nombre d’espèces, de donneurs et de paillettes.
Les auteurs de l’article insistent sur le fait que les programmes de conservation in situ et ex situ
doivent être complémentaires alors que cela est, en réalité, rarement le cas. On peut se féliciter que
l’un des objectifs du projet CRB-Anim soit justement d’améliorer la complémentarité entre ces 2 types
d’actions.
Ils préconisent également d’envisager la préservation d’échantillons permettant des analyses ADN afin
de réaliser des analyses génomiques, celles-ci se multipliant pour les différentes espèces d’élevage. Là
encore, cette action est déjà prévue dans le cadre du projet CRB-Anim puisque tout animal collecté pour
du matériel reproductif est également censé avoir un prélèvement d’ADN (par exemple prise de sang ou
biopsie d’oreilles selon les espèces). Par contre, cet échantillon n’est pas confié à la Cryobanque
Nationale qui se concentre, elle, sur le matériel reproductif mais à un autre Centre de Ressources
Biologiques spécialisé dans la conservation d’échantillons pour extraction d’ADN tel que le CRB GADIE
maintenu par l’INRA de Jouy-en-Josas ou l’entreprise LABOGENA également à Jouy-en-Josas.
UNE MEILLEURE EVALUATION DES COLLECTIONS GRACE A
L’OBSERVATOIRE DE LA VARIABILITE GENETIQUE
Le projet VARUME (pour VARiabilité génétiques des RUMinants et des Equidés), financé par le
CASDAR, s’est terminé en 2014. L’objectif était d’automatiser des procédures permettant de publier
régulièrement des bilans de variabilité génétique, calculés à partir des généalogies. C’est un moyen
pour les gestionnaires de race de piloter au mieux la gestion des races dont ils sont responsables. Pour
le secrétariat de la Cryobanque, c’est aussi un appui pour repérer les races les plus en danger du point
de vue de leur « santé génétique », ce qui peut aider à prioriser les populations ou les animaux à
collecter.
Pour les ruminants, les premiers bilans seront publiés à la fin du premier semestre 2015 sur le site de
l’Institut de l'Elevage (http://www.idele.fr), pour toutes les races disposant de « suffisamment »
d’information généalogique. Pour les équidés, les associations d’éleveurs se positionneront cette année
quant à la diffusion, restreinte ou généralisée, de ces informations.
En dehors de la publication de ces bilans, l’automatisation de ces procédures permet de faciliter la
réalisation d’autres travaux en lien avec la variabilité génétique. Par exemple, avant de décider la
destruction totale de doses, un centre d’insémination peut contacter le secrétariat de la Cryobanque afin
que ce dernier évalue l’intérêt de ces stocks pour une conservation patrimoniale, en se basant sur les
généalogies des donneurs. C’est après une évaluation de ce type que, en bovins, des stocks de
taureaux Rouge des Prés et Parthenais ont rejoint les collections, et que de nouveaux béliers Charollais
et Vendéens devraient bientôt connaitre une destination identique. Toujours pour les collections de la
Cryobanque, il reste à formaliser une automatisation de leur évaluation génétique par rapport aux
populations actives afin d’actualiser leur contribution à la variabilité génétique de chaque race.
BREVE
Déménagement du site secondaire équin : le site II des équidés a quitté le Haras des Bréviaires (78) en
début d’année 2015 et a déménagé à la Jumenterie du Pin à Exmes dans l’Orne. Cela fait suite aux
réorganisations qui ont été opérées au sein de l’IFCE.