Accompagner l`insomnie en officine.

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Insomnie : quels conseils
à l’officine
PHARMACIENNE NATHALIE EVRARD
Rappeler la définition du sommeil
Une plainte d’insomnie doit remplir trois critères:

Une latence d’endormissement supérieure à 30 minutes

Des éveils nocturnes

Un réveil précoce, mais surtout un retentissement sur la qualité de vie
diurne
Un message clé à l’officine
La durée idéale de sommeil est celle qui permet à chacun de se sentir reposé
et d’avoir un bon fonctionnement diurne.
Identifier avec le patient la
cause de son insomnie
Les insomnies secondaires d’origine
iatrogène ou toxique:

Les médicaments: les corticoïdes, la théophylline, les béta-2-mimétiques, les hormones
thyroïdiennes, certains antidépresseurs (tricycliques ou sérotoninergiques) sont connus pour
provoquer des insomnies, surtout en début de traitement. Les hypnotiques en prise chronique
peuvent favoriser le maintien d’une insomnie. Ils sont également responsables d’une insomnie
de rebond en cas d’arrêt brutal. La carbidopa et la lévodopa sont à l’origine de
cauchemars, les diurétiques entraînent de la nycturie en cas de prise tardive.

L’alcool a des propriétés hypnotiques à faible dose. Il est d’ailleurs utilisé par bon nombre de
personnes comme un psychotrope ‘naturel’ en raison de l’anxiolyse et de la légère euphorie
qu’il procure. A forte dose, il facilite l’endormissement, mais très rapidement ensuite le
sommeil est fractionné, accompagné de rêves pénibles.

Les substances toxiques: le café à fortes doses, le coca, les amphétamines, la nicotine ont
des effets stimulants qui entraînent un fractionnement du sommeil.
Les insomnies secondaires à des affections
graves

Maladies spécifiques du sommeil : syndrome d’apnée, narcolepsie. Les patients atteints du
syndrome d’apnée du sommeil ne se plaignent généralement pas d’insomnie mais sont gênés
par de la somnolence en journée. Les céphalées matinales sont également fréquentes. Bien
souvent les apnées du sommeil sont associées à un ronflement important.

Certaines maladies : hyperthyroïdie, reflux gastro-œsophagien, pathologies obstructives
pulmonaires, asthme, bronchite chronique, hypoventilation alvéolaire, insuffisance respiratoire,
pathologies congestives cardiaques, troubles du rythme cardiaque, ménopause, …

Certaines affections psychiatriques : psychose, de décompensations maniaques, dans les
troubles bipolaires,.,,
Autres causes :

Les problèmes psychosociaux : deuil, conflit relationnel, stress,…

Toute du rythme jour/nuit peut avoir une influence négative sur le sommeil.

Le syndrome des jambes sans repos et le mouvement involontaire des jambes sont des symptômes
spécifiques qui peuvent indiquer des maladies typiques du sommeil.

Le conditionnement apparait déjà après 2 à 3 semaines. Par ce mécanisme, le lit est de plus en plus
considéré comme « le lieu où je ne parviens pas à fermer l’œil ». L’endormissement de plus en plus
difficile conduit le patient à accorder beaucoup d’attention à toutes sortes de signaux qui indiquent
selon lui, qu’il va rester éveillé longtemps cette nuit encore. Cette dynamique débouche sur
l’anticipation de l’angoisse de ne pas pouvoir dormir. Ces deux mécanismes créent un cercle vicieux
de pensées angoissantes et de tension, qui empêchera le patient de trouver le sommeil.
La prise en charge des troubles du sommeil consiste
avant tout en des mesures non médicamenteuses
allant de simples conseils sur l’hygiène du sommeil à
des thérapies cognitivo-comportementales.
Expliquer le principe du
conditionnement et la technique
du contrôle par le stimulus.

Aller se coucher uniquement quand on sent le sommeil arriver même si c’est plus tard que le
programme envisagé

Utiliser son lit uniquement pour dormir

Mettre le réveil sur une heure décidée à l’avance sans tenir compte de l’heure d’endormissement.
S’il est impossible de s’endormir après 20 minutes, mieux vaut se relever, changer de lieu et
retrouver le lit uniquement quand la sensation de fatigue se fait sentir.

Tenir compte du fait que cette procédure peut être épuisante au départ

Essayer de l’appliquer pendant au moins 3 semaines
Avant tout de l’ EMPATHIE
Lors du conseil à l’officine, il ne s'agit pas d'inculquer un savoir
mais d'initier un changement.

A encourager

La température de la chambre idéale est de 16-18° pour les adultes et 20 °
pour les enfants, veiller à une bonne aération et à respecter l’obscurité.

Utiliser un matelas de qualité et un bon oreiller.

Rappeler les bonnes habitudes de sommeil :

Essayer de se lever chaque jour au même moment

Ne rester pas éveillé trop longtemps dans son lit
Etre actif pendant la journée. La pratique régulière d’exercices
physiques améliore le sommeil. Eviter les efforts violents quelques
heures avant le coucher.
Consacrer la dernière demi-heure de la journée à la préparation
progressive du sommeil. Pratiquer une activité qui apporte de la
détente.
A éviter :

La sensation de faim au moment d’aller dormir. Néanmoins, les repas lourds ou trop
épicés avant d’aller dormir doivent être évités.

L’alcool dans les deux heures précédant
l’endormissement mais pas un sommeil durable.

Les boissons caféinées avant d’aller dormir.

Eviter de dormir la journée pour compenser le manque de sommeil de la nuit. La
sieste sera limitée à 15 à 20 minutes. En cas de problème d’endormissement le soir,
conseillez au patient de vérifier si l’abandon de la sieste de midi pendant trois
semaines a un quelconque effet.
le
coucher.
L’alcool
favorise
Les solutions à
l’officine
En OTC…au rayon sommeil

Nutrithérapie

Phytothérapie

Aromathérapie

Mélatonine

Luminothérapie

Homéopathie

Les anti-histaminiques H1
Attitude au comptoir…

Écouter le patient pour lui proposer une solution adaptée à sa plainte

Choisir solution qui a montré son efficacité, sa sécurité et sa parfaite
tolérance

Vérifier son dossier pharmaceutique
Horloge biologique : remettre au bon
rythme
Mélatonine : pour quel patient?

Jet lag

Écrans (ordinateur, tv, …)↑↑↑

Travailleurs de nuit

Femmes ménopausées

Personnes âgées
Luminothérapie
La phytothérapie : pour les patients
stressés, angoissés

Choisir plantes référencées

Usage traditionnel ou usage établi

Extrait standardisé

Bon dosage, bonne posologie
Où trouver références :
http://www.ema.europa.eu/ema/index.jsp?curl=pages/medicines/landing/herbal
_search.jsp&mid=WC0b01ac058001fa1d
http://nccam.nih.gov/health/herbsataglance.htm
Valériane : Plante de référence dans les
troubles du sommeil
Quel mode d’action?
A qui conseiller ?

Patient stressé toute la journée qui ne trouve pas sommeil

Difficultés à s’endormir car « trop dans la tête », …

Se réveiller pendant la nuit et ne plus pouvoir s’endormir

Patient qui veut solution naturelle pour retrouver bon sommeil

Patient retour d’hospitalisation

Patient en sevrage tabagique

Polymédication
Nos recommandations

!!!!! Choix extrait

!!!!! Posologie suffisante

Efficacité prouvée par études cliniques

Aucun effet indésirable aux doses thérapeutiques n’a été décrit
actuellement. (voir EMEA)

Pas de dépendance, pas de tolérance

Par le manque de données, la valériane ne sera pas conseillée pendant la
grossesse, l’allaitement et chez les patients présentant des troubles
hépatiques.
La valériane à l’hôpital
La passiflore

Récepteurs GABA

Stress, anxiété, nuit avec fréquents
réveils

Insomnie légère

Bonne tolérance

Pas de dépendance

≠ Valériane mais parfois
complémentaire
Mais aussi…
Mais aussi…
Mais aussi…
Mais aussi…

Les sommités fleuries de la Ballote fétide (Ballota nigra) : insomnie
nerveuse, d’anxiété et d’irritabilité.

Les fleurs de Tilleul (Tilia cordata)

La fleur d’oranger ou bigaradier (Citrus aurantium) s’utilise comme sédatif
dans la nervosité et l’insomnie

Le Houblon (Humulus lupulus) est également utilisé dans la nervosité, le
stress et les troubles mineurs du sommeil.

Les racines d'Actée à grappes noires (ou cimicifuga) sont parfois utilisées
pour lutter contre les troubles du sommeil liés à la ménopause.
Les principales plantes sédatives
Plantes
Inducteur Sédatif Anxiolytique
sommeil
AntiAutre
spasmodique
Aubépine
oui
oui
non
oui
Sédatif
cardiaque
normotenseur
oui
oui
oui
oui
Cholérétique
léger
oui
oui
oui
oui
Analgésique
léger
oui
oui
non
non
tonique amer
trouble
ménopause
non
oui
non
oui
oui
oui
non
oui
oui
oui
non
oui
oui
oui
oui
oui
sevrage
non
oui
oui
oui
émollient
diaphorétique
oui
oui
oui
oui
Céphalées
dysménorrhée
Sommité fleurie
Ballote
Sommité fleurie
Eschscholzi
a
Partie aérienne
fleurie
Houblon
cône
Lavande
sommité fleurie
Mélisse
feuilles
Oranger
amer
Stomachique
migraine
fleurs
Passiflore
Partie aérienne
Tilleul
(inflorescence)
Valériane
(organes
souterrains)
Les antihistaminiques
H1
DIPHENHYDRAMINE,
ALIMÉMAZINE, HYDROXYZINE
Diphenhydramine : pour qui?

Femmes et hommes entre 18 et 55

Troubles de sommeil occasionnels

Besoin de s’endormir immédiatement

Long vol

Important de se réveiller en forme : durée d’action contrôlée
Diminution temps
endormissement
Respect architecture
sommeil
Avantage :
T1/2 vie court
Diphenhydramine

Effets indésirables : anticholinergiques, sensations vertigineuses et un effet
sédatif résiduel. (dépend du nombre récepteur anti-h1-patient
dépendant)

Contre-indication : Glaucome à angle fermé, Risque de rétention urinaire
suite à des pathologies de l'urètre et de la prostate. Ne pas administrer aux
enfants de moins de 6 ans, vu le risque de complications respiratoires
fatales
New : les applications santé
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