
Introduction.
Deux groupes du Predit 3 ont été consacrés à des recherches visant à améliorer la sécurité
routière en France, à plus ou moins long terme : le groupe 3 « Nouvelles connaissances pour
la sécurité » et le groupe 4 « Technologies pour la sécurité ». Ces recherches portent à la fois
sur les aspects sciences humaines et sociales (acteurs, politiques publiques, questions
juridiques, aménagements, éducation, santé) et sur les aspects technologiques (aides à la
conduite, systèmes de prévention et de protection pour les usagers vulnérables, contre-
mesures à la somnolence et à l’hypovigilance).
Des progrès importants ont été accomplis en France en matière de sécurité routière ces
dernières années. En 2006, le bilan provisoire de l'insécurité routière en France était de 4 703
personnes tuées (baisse de 11,6% par rapport à 2005). Ces résultats semblent s'expliquer par
la mobilisation de l'ensemble des acteurs économiques et sociaux dans la société française et
par un meilleur respect des règles concernant la vitesse grâce au système de contrôle sanction
automatisé.
Le coût économique des accidents de la circulation et des traumatismes qu'ils engendrent
reste très important. En France, il est estimé à 24,9 milliards d'euros en 2005 par l'ONISR
(coût de 12 milliards d'euros pour les accidents corporels et de 12,9 milliards d'euros pour les
accidents purement matériels). Il a été évalué à 2% du produit national brut dans les pays à
revenu élevé (rapport mondial OMS 2004). Ces chiffres globaux masquent une réalité
extrêmement complexe et diversifiée.
On peut s'interroger sur l'écart entre le montant des dépenses pour réparer les
conséquences des accidents et celui des investissements pour les prévenir. Des études
économiques sur le risque routier sont nécessaires, afin d'inciter à la prévention et de situer le
problème de la sécurité routière par rapport à d'autres problèmes comme la protection de
l'environnement.
Ainsi, on a pris pour habitude de considérer la situation de conduite comme un système
composé du véhicule, du conducteur et de l’infrastructure. On peut se poser la question de
savoir si des questionnements plus globaux, liés au contexte socio-économique ne formeraient
pas la « quatrième roue du système » ?
Partant de ces constats, un groupe de travail présidé par Yves Geffrin sur le thème de
l’économie de la sécurité routière a été mis en place en 2007, et il a donné lieu à la publication
d’un livre blanc sur ce thème, faisant l’état de l’art de la question, et proposant des réflexions
prospectives
1
. Un premier appel à propositions a alors été lancé, qui a donné lieu à la
sélection de deux projets de recherche :
- « Inégalités sociales et territoriales de mobilité et d’exposition au risque routier chez
les jeunes » , Mouloud Haddak, Pascal Pochet,
- « La valeur des dommages corporels : une perspective économique des méthodes de
leur évaluation et l’harmonisation de leur réparation », Laurent Carnis, Valérie
Harrant, Nicolas Vaillant.
1
JOHANSSON F., MIGNOT D., LERICOLAIS M., GAUDRY M., DE LAPPARENT M., SCHWARTZ
D. Economie de la sécurité routière : enjeux, état des lieux et réflexions prospectives. Documentation Française,
2007.