Causes des accidents
Tous ces chiffres prouvent que conduire sur les routes en Tunisie reste un exercice très dangereux. Avec même
toute la vigilance du monde, on n'est pas à l'abri d'un accident qui pourrait être grave ou quasiment mortel.
L'inconscience globale ainsi que le non-respect du code de la route n'aident pas à baisser ces chiffres
catastrophiques.
D'ailleurs, dans le court et le moyen terme, il n'y a aucune stratégie claire pour réduire la mortalité sur nos
routes.
Si nous prenons la moyenne des trois années considérées, nous obtenons 8.025 accidents, 12.258 blessés,
1.492 décès.
Ces chiffres donnent un taux de décès rapporté à la population parmi les plus élevés dans le monde : 136 décès
pour un million d'habitants, contre 45 seulement pour la Suède et les Pays- Bas.
Ces accidents engendrent des pertes inestimables en capital humain, sans compter les dégâts matériels, les frais
de soins et de rééducation des blessés et les catastrophes sociales.
En nous fondant sur les données des statistiques françaises relatives à l'évaluation du coût d'un accident de la
circulation routière pour l'année 2009(1), nous avons pu estimer que le fardeau économique annuel supporté
par la collectivité nationale se chiffre à 6.694 millions de dinars tunisiens (MDT), sans compter celui induit par
les retombées sociales.
Face à ce chiffre qui nous laisse perplexes, nous lançons un cri d'alarme au gouvernement pour l'inviter à
réfléchir, concevoir et mettre en œuvre une stratégie globale, claire et efficace en vue d'améliorer la sécurité de
la circulation routière et réduire en conséquence les pertes annuelles insupportables pour notre économie et la
collectivité nationale.
* Ingénieur général du génie maritime.
Note :