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Rupin Emmanuelle
Delamarche Anne-Sophie
23/10/12
Nutrition, Métabolisme énergétique-Obésité, Pr F.Bonnet
Poly dispo sur le réseau prochainement (cf pour les illustrations)
Métabolisme énergétique
Obésité
I- Généralités
A- Définition
L’obésité est un excès de masse grasse par rapport à la masse maigre (à ne pas confondre avec
œdème, excès de masse maigre).
On considère qu’il y a excès d’adiposité lorsque la masse grasse représente plus de 20 % du
poids corporel chez l’homme et plus de 30 % du poids corporel chez la femme.
B- IMC
La définition de l’obésité est basée sur l’IMC ou indice de masse corporelle :
= poids (kg) /taille(m)2
IMC entre 18 et 25 : poids normal
IMC ≥ 25 : surcharge pondérale
IMC ≥ 30 : obésité
IMC ≥ 40 : obésité morbide (nécessitant parfois une chirurgie)
Chez l’enfant, utilisation de courbes de croissance avec percentiles.
C- Données épidémiologiques
L’obésité : un véritable enjeu de santé publique
Véritable épidémie touchant :
-les pays industrialisés
-les pays à faible revenu, surtout l’urbanisation (on assiste à une augmentation
spectaculaire, notamment chez les aborigènes en Australie).
En 2012, la prévalence de l’obésité est de 15% chez les plus de 18 ans. En augmentation par
rapport aux 15 dernières années, mais on observe une relative stabilisation ces dernières
années. La prévalence de surpoids (IMC entre 25 et 29) est de 32.3%.
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Il y a donc 6 922 000 adultes obèses en France en 2012, dont 15.7% de femmes et 14.3%
d’hommes.
L’obésité morbide touche 550 110 personnes.
L’IMC moyen en 2012 est de 25.4 +/- 4.5 kg/m2
(donc l’IMC moyen est déjà dans les critères de surpoids).
L’obésité touche essentiellement les femmes, surtout entre 30 et 60 ans.
On observe une baisse du pourcentage d’obésité après 70 ans (il s’agit là d’un biais de
sélection, ceux qui restent sont les non-obèses, car les personnes souffrant d’obésité ont un
sur-risque de mortalité).
1-Répartition de l’obésité selon les catégories
socio-professionnelles
Lorsque le niveau d’étude et de revenu augmente, la fréquence d’obésité diminue
(explications sociologiques : éducation, attention et moyens dévolus à alimentation et activité
physique) dans tout pays.
Au sien des populations précaires et défavorisées, la fréquence d’obésité est plutôt élevée.
2-Analyse géographique en France
Il existe des disparités dans le territoire français.
Le nord et l’est sont beaucoup plus touchés par l’obésité que les autres régions. (Observation
similaire pour le diabète)
Ex. en Bretagne 12% (donc inférieur à moyenne nationale)
Lorraine et Alsace 18%
Explication par habitudes de vie, culinaires et les répartitions socio-économiques.
Par rapport à ces voisins européens, la France a un taux d’obésité relativement inférieur.
Cependant, on observe dans tous ces pays, une augmentation de l’obésité depuis quelques
années.
II- Obésité
A- Répartition du tissu adipeux
Plus informatif que les données pondérales.
La répartition est-elle centrale ? viscérale ? gynoide ?
Pour cela, on mesure le tour de taille :
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-en position debout
-en expiration douce
- à mi-hauteur entre le rebord costal inférieur et la crête iliaque (= région ombilicale pour
individus non-obèses)
Dans le tableau (cf poly), le tour de taille à gauche correspond aux critères français, il est
associé à un risque pathologique (diabète, HTA, trouble cardiovasculaire) élevé s’il dépasse :
- 94 cm chez les hommes
- 80 cm chez les femmes
A droite sont les critères américains avec des valeurs plus élevées car une grande partie de la
population est au-dessus des valeurs initiales.
Ce tour de taille ou adiposité viscérale correspond à une graisse accumulée au contact des
viscères. C’est une graisse profonde et centrale donc une mauvaise graisse : les adipocytes ont
un profil sécrétoire et métabolique délétère avec un potentiel hypertensif et inflammatoire.
Par opposition à cette mauvaise graisse, on retrouve les adipocytes de la graisse glutéo-
fémorale (région de la cuisse et de la fesse) qui ont eux un métabolisme plutôt neutre et sont
donc des adipocytes de stockage des TG.
B- Obésité : facteur de risque
L’accumulation de graisse viscérale est associée à un risque accru de : diabète, HTA, hyper
TG, état inflammatoire, stéatose ou « foie gras » (par accumulation de TG normalement
stockés dans adipocytes, visible à l’échographie et augmentation des enzymes hépatiques),
baisse des HDL-chol (par contre, absence d’effet sur le LDL-chol).
Ces patients présentent une hyper insulinémie compensatrice car résistance de leur organisme
à l’action de l’insuline, ce qui les prédisposent au diabète de type 2.
C- Progression de l’obésité en France
Durant ces 15 dernières années, tandis que la taille moyenne des français est restée
relativement stable, le poids moyen a lui augmenté de 3.6kg. Mais c’est le tour de taille
surtout qui subit la plus grande hausse, de 5.3 cm.
Globalement, 70% des femmes françaises ont un tour de taille au-dessus du seuil
pathologique.
C’est un phénomène visible dans le monde entier.
D- Obésité chez enfant
Augmentation inquiétante de l’obésité de l’enfant avec une relative stabilisation depuis
quelques années.
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2/3 des enfants obèses seront des adultes obèses.
Aux USA, il y a des enfants qui développent des diabètes de type 2.
III - Obésité : déséquilibre des entrées et des
sorties
Ce déséquibre entre les entrées et les sorties de calories est important à définir aux patients car
eux considèrent souvent que leur prise de poids est due à facteurs génétiques (ce qui est vrai,
mais ce n’est pas le seul), à une grossesse, à la prise de la pilule…
A- Balance énergétique
Entrées
Apports alimentaires et notamment l’alcool qui est très calorique !
Sorties
Métabolisme de base, influencé par la masse musculaire
Thermogénèse
Activité Physique
B- Altération de la balance
Interaction entre facteurs génétiques (prédisposition) et environnementales : au niveau des
traitements, on ne peut agir sur le facteur génétique.
C- Explication de l’obésité
1- Facteurs impliqués
-Génétique
-Habitudes familiales : mode de vie, mode d’alimentation, éducation
-Suralimentation et grignotage +++
-Faible activité sportive
-Troubles psycho-affectifs : le stress oriente plutôt vers l’oxydation des lipides (libération
adrénergique provoque amaigrissement) mais surtout un stockage des graisses (via la
cortisone, et donc prise de poids). Le stress influe donc sur le métabolisme de base, mais il
peut aussi agir sur la variation de la quantité alimentaire.
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Le stress est une notion importante à prendre en compte lors de la consultation. Le facteur
psychique induit une participation du Système Nerveux dans l’alimentation (plaisir via le
système de récompense), ce qui introduit dans certains cas une certaine addiction (envie
irrésistible de fumer, de manger du chocolat…)
2- Prédisposition familiale
Modèle expérimental : la souris déficiente en leptine est obèse dès sa naissance.
Mais chez l’obèse humain, l’étiologie de l’obésité est souvent sans rapport avec la présence
ou non du gène leptine. D’ailleurs, on observe souvent une hausse de la concentration en
leptine chez les obèses (par mécanisme de résistance).
Donc il y a bien un facteur génétique, mais il n’explique pas tout : responsable à 30% environ.
L’obésité serait plutôt à envisager comme une maladie multifactorielle impliquant une très
grande quantité de gènes (gène de la dépense énergétique de repos, gène de l’oxydation des
lipides c’est-dire la capacité à « brûler la graisse »). De plus, on observe un degré de
similitude d’activité physique dans les populations de jumeaux donc peut être que aussi un
gène est responsable de la capacité et du goût pour l’effort sportif.
3- Environnement
La dépense calorique est en forte diminution depuis la préhistoire, du fait d’une sédentarité
importante de l’être humain (mécanisation des actions de la vie quotidienne, urbanisation…)
Des études ont montré que les obèses restaient assis plus longtemps que les personnes non-
obèses, ce qui peut s’expliquer par une difficulté à rester debout du fait de leur corpulence.
Mais cela entraine un cercle vicieux car en restant assis, les obèses font moins de sport et
donc dépensent moins leur énergie calorique….
D- Prise alimentaire (1er acteur)
1- Signaux physiologiques
Faim : sensation physiologique déclenchée par une baisse de glycémie (donc besoin
d’énergie)
Appétit : anticipation du plaisir apporté par le fait de manger un ou plusieurs aliments (donc
l’envie de manger) c’est une notion subjective, indépendante de la balance énergétique.
Satiété : sensation de mécanisme complexe correspondant à une absence de faim (par la
libération de facteurs de satiété dans le sang, notamment la leptine ou la P1 : les patients
peuvent être plus ou moins réceptifs à ces stimuli).
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