Bulletin Vers la santé mentale Publication Publication de de l’Association québécoise des des parents parents et et amis amis de de la la personne personne atteinte atteinte de de maladie maladie mentale mentale inc. inc. l’Association québécoise n° n° 35, 35, été été 2009 2009 Quand l’anxiété devient-elle un trouble anxieux ? L’anxiété devient un problème, c’est-à-dire un trouble anxieux, dans les cas suivants : • Son intensité ou sa durée sont plus importantes qu’à la normale, compte tenu des circonstances où elle commence à se manifester (contexte familial et sociétal, comportement culturel et attentes) • Elle entraîne une incapacité ou devient invalidante dans le fonctionnement professionnel, social ou interpersonnel • Les activités quotidiennes sont perturbées par l’évitement de certaines situations ou objets dans le but de réduire l’anxiété • Elle comprend des symptômes physiques significatifs sur le plan clinique ou des obsessions, des compulsions et l’intrusion de souvenirs de traumatismes (symptômes physiques inexpliqués, pensées envahissantes et comportements de type compulsif sont cependant très courants chez les sujets sans trouble anxieux) Adapté des études du ministère de la Santé de Singapour (33) et du New Zealand National Health Committee (34) Sommaire - Quand l’anxiété devient-elle un trouble anxieux ? Mot du Président . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Mot de la Directrice générale . . . . . . . . . . . . . . . . Le milieu des artistes offre sa contribution à la santé mentale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’anxiété (suite) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Peut-on vivre de l’anxiété lorsque nous avons à traverser un deuil? . . . . . . . . . . . . . Les thérapies comportementales et cognitives . . . Témoignage : Debout pour la vie . . . . . . . . . . . . . Espace humour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CHUM : Invitation - Programme Auromne . . . . . . Un livre choc pour les femmes qui aiment trop . . . Espace réflexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ressources en santé mentale de Montréal . . . . . . Banques Alimentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . AVIS : Déménagement du bureau de Services . . . Recyclage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Calendrier des activités atomne 2009 . . . . . . . . . . . .page 01 . .page 02 . .page 02 . .page 03 . .page 04 . . . . . . . . . . . . .page .page .page .page .page .page .page .page .page .page .page .page 07 08 09 11 12 14 15 16 17 18 19 20 Qu'est-ce que c'est ? C'est un trouble émotionnel qui se manifeste par un sentiment d'insécurité. L'anxiété est caractérisée par un sentiment d'appréhension, de tension, de malaise, de terreur face à un péril de nature indéterminée. Elle est souvent exprimée par le patient sous les termes de nervosité ou de soucis. L'anxiété doit être distinguée de la peur qui répond à une situation menaçante réelle. On différencie le trouble panique (correspondant à des crises d'angoisse aiguës survenant de manière périodique) et l'anxiété permanente (trouble anxiété généralisée, ou névrose d'angoisse), qui affecte les sujets de manière durable. suite à la page 4 AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale Bulletin Vers la santé mentale Mot du Président Chers membres, Nous voici au seuil d’une nouvelle saison d’activités, avec de nouveaux membres au conseil d’administration. Je ne saurais poursuivre, sans au préalable, remercier mes consoeurs et confrères, avec qui j’ai eu l’occasion de travailler au sein du conseil d’administration. Quelques-unes de ces personnes ont dû quitter avant la fin de leur mandat, mais nous avons sollicité d’autres bénévoles, prêts à s’engager pour la cause et je nomme : Monsieur Laurent Dolbec et Publication n° 35 - été 2009 Responsable de la production Benjamine Gill, Directrice générale Collaborateurs à la rédaction des textes Diane Tardif, Benjamine Gill, Claire Duquette Réviseure : Diane Lalonde Membres du comité du journal Benjamine Gill, Josée Impala, Diane Tardif, Claire Duquette, Farida Bensaada Design et infographie : Pierre Jetté Vers la santé mentale est une publication de l’Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale inc., AQPAMM, un organisme financé par l’Agence de santé et des services sociaux de Montréal-Centre et Centraide-Montréal. Les opinions exprimées par les auteurs des articles du bulletin Vers la santé mentale ne reflètent pas nécessairement l’opinion et la philosophie de l'Association québécoise des parents et amis de la personne atteinte de maladie mentale. ÉDITEUR AQPAMM 1260, rue Sainte-Catherine Est, Suite 202A Montréal, (Qc) H2L 2H2 Téléphone: Télécopieur: Courriel : (514) 524-7131 (514) 524-1728 [email protected] Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec. Bibliothèque nationale du Canada. Heures de bureau : Lundi au vendredi : 9h à 11 h 45 / 13 h 15 à 17 h Mesdames Mari-Jo Lecomte, Josée Duplessis, Pierrette Picard, Louise Bouchard ainsi que Thérèse Deschambault. Un merci tout particulier à cette dernière, qui a occupé plusieurs fonctions au sein du conseil d'administration et ce pendant onze (11) ans. Je remercie toutes ces personnes avec qui j’ai eu le plaisir de travailler et qui ont offert à nos membres du temps de leurs loisirs. Il me fait grand plaisir d’accueillir maintenant cinq nouvelles personnes, soit Monsieur Pierre Brochu et Mesdames Marie Josée Lavoie, Claire Duquette, MariMaud Syl- vestre Audette et Danielle Gonzalez. C’est avec enthousiasme, qu’ensemble, nous travaillerons au sein du conseil d’administration, afin de répondre aux besoins des membres et de tenter d’atténuer les difficultés vécues au quotidien. De plus, j'aimerais féliciter madame Benjamine Gill et son équipe, qui ont su mettre en place les éléments nécessaires afin d’assurer à l’AQPAMM un avenir des plus prometteurs. André Tremblay, président Mot de la Directrice générale Chères lectrices et chers lecteurs, Oui, l’été a passé tout droit, mais les jours se sont quand même écoulés, et nous sommes déjà de retour pour la rentrée. Pas de temps pour les vacances, mais en forme quand même pour vous offrir une saison 2009-2010, que j’espère à la hauteur de vos attentes. Malheureusement, le financement de l’Agence est, semble-t-il, aussi en récession, et nous devrons composer avec les limites imposées par ce manque de fonds. Par contre, la ressource première de notre association étant les membres, il y a lieu de croire que, malgré tout, nous pourrons compter sur nos bénévoles, et qui sait? Peut-être quelques volontaires supplémentaires? Qui par chance, aurait en plus du talent pour les levées de fonds? Si oui, voir notre adresse courriel . C’est avec enthousiasme que nous débutons la saison, en vous offrant une nouvelle programmation, que vous pourrez consulter à l’endos de notre bulletin ou via notre site Web : pjinter.net/aqpamm. Tout le personnel de l’AQPAMM vous souhaite une bonne saison 2009-2010! Au plaisir de vous rencontrer bientôt! Benjamine Gill, Directrice générale Adresse de notre site web page 2 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- Numéro 35, été 2009 « Le milieu des artistes offre sa contribution à la santé mentale » U ne collaboration avec le milieu des artistes nous est offerte, et ce, grâce à Monsieur Mario Gilbert musicien. Ce musicien accompli nous offre en effet quelques laissez-passer pour assister à son prochain spectacle qui aura lieu le 29 octobre prochain. Les membres du conseil d’administration de l’AQPAMM profiteront de cette soirée pour annoncer officiellement la collaboration avec le groupe « Mario Gilbert et ses musiciens ». Le spectacle aura lieu au « CHEZ-NOUS DES ARTISTES » Pour souligner cette collaboration, lors de la première présentation du spectacle CLAZZIC, il y aura annonce publique à l’effet qu’à compter du 29 octobre prochain, notre porte-parole officielle pour l’AQPAMM, sera, Monsieur Mario Gilbert, musicien de renom. Monsieur Gilbert est membre de l’AQPAMM, et son intention est de promouvoir l’organisme tout en contribuant à son financement, ceci dans un contexte artistique. Dans le but d’augmenter la visibilité de ce partenariat, si vous avez des suggestions ou des contacts dans le milieu des diffuseurs nous en serions grandement reconnaissants. De plus, nous sommes à élaborer un événement de plus grande envergure le plus tôt possible. Ajoutons que les futurs concerts de Mario Gilbert et son ensemble seront également annoncés dans les publications de l’AQPAMM. Nous sommes à discuter d’un % des bénéfices qui pourraient être remis à l’AQPAMM, et ce, selon l’événement. Il est possible qu’un souper/concertbénéfice soit organisé dans le but de ramasser des fonds pour l’organisme et ce projet est aussi en discussion avec Monsieur Gilbert. Un grand merci à Monsieur Gilbert pour cette généreuse offre! Son parcour professionnel INSTRUMENTS : clarinette, saxophone (alto, ténor, soprano), flûte traversière, harmonica (chromatique & diatonique) Ma carrière de musicien Mon parcours est assez varié aussi un peu différent de celui de mes pairs. J’ai commencé ma carrière comme clarinettiste dans des orchestres et ensembles classiques et jazz à Montréal, ceci, suite à l’obtention de deux premiers prix au Conservatoire de musique de Montréal. Par la suite j’ai vécu dans l’Outaouais, dû au fait que j’avais obtenu un poste comme musicien dans l’orchestre de la Gendarmerie Royale du Canada. Cet épisode s’est quand même étalé sur une vingtaine d’années; période pendant laquelle j’ai beaucoup voyagé à l’étranger m’étant accompli comme musicien soliste et accompagnateur. J’ai profité à cette époque de mon réseau d’artistes auteurs- composi- teurs- interprètes pour m’exprimer allant même jusqu’à composer paroles et musiques, car en 2004 j’ai reçu une bourse du Conseil des Arts du Québec pour composer et produire quatre pièces originales. Depuis 1999 j’ai travaillé comme musicien sur des bateaux de croisières, un peu partout autour du monde. Ce qui m’amène à la période présente. Je me retrouve à Montréal en 2007 avec un bagage musical intéressant que je continue à exploiter. ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 3 Bulletin Vers la santé mentale suite de la page 1 Cette distinction est importante car les traitements sont différents. Le trouble panique bénéficie d'un traitement préventif de la survenue des crises par les antidépresseurs alors que l'anxiété généralisée est accessible aux tranquillisants classiques. Les troubles anxieux sont fréquents, ils affecteraient environ chaque année 2 à 8 % de la population adulte et seraient plus fréquents chez les femmes. L'âge moyen de survenue des premiers symptômes se situe entre 20 et 30 ans. Les signes de la maladie L'anxiété peut être normale, voire nécessaire à la vie par sa fonction adaptative, ou au contraire pathologique et invalidante. Les limites entre la réaction anxieuse normale qui mobilise le sujet pour affronter une situation difficile et l'anxiété pathologique est floue. On considère en général que l'anxiété est normale lorsqu'elle est bien tolérée par le sujet, qu'il peut la contrôler, qu'il ne la perçoit pas comme une souffrance excessive, qu'elle n'a pas de retentissement sur sa vie quotidienne et qu'elle est peu somatisée. L'anxiété normale est l'expérience que chacun de nous a vécue : peur avant un examen, inquiétude pour la santé d'un parent, réactions anxieuses lors d'accidents, de catastrophes... L'anxiété est ainsi une émotion utile. C'est une réaction psychologique au stress. C'est un état qui fait partie de nos réactions d'adaptation aux stimulations extérieures en nous permettant de mobiliser notre attention, d'élever notre vigilance dans des situations de nouveauté, de choix, de crise ou de conflit. L'anxiété est anormale quand : • Elle n'est plus liée à des événements de la vie et qu'elle survient sans raison ; • Elle devient un état permanent ; • Elle perd sa fonction d'aide aux changements de la vie et elle favorise davantage la répétition ou la limitation des comportements que les possibilités d'adaptation du sujet ; • Elle est une souffrance aboutissant à une demande de soins ; • Elle s'intercale entre des attaques de panique ou elle s'associe à des états névrotiques, psychotiques ou hypocondriaques ; • Elle se complique d'états dépressifs ou de phénomènes de dépendance (pharmacologique, alcoolique, toxicomaniaque, relationnelle). Causes et facteurs de risque A côté des troubles névrotiques (anxiété généralisée et trouble panique) dont la cause réelle est inconnue et fait l'objet de différentes théories, il existe des causes faciles à reconnaître. L'anxiété est toujours présente dans les états névrotiques et elle est même l'élément constitutif de la névrose d'angoisse. Dans la névrose hypocondriaque, l'anxiété se fixe sur le corps. Ces symptômes structurés permettent de diminuer la sensation d'angoisse. Dans la névrose hystérique, l'angoisse est convertie en symptômes physiques n'ayant pas de support organique. Mais cette conversion est souvent incomplète et une certaine anxiété persiste en général. Dans la névrose phobique, l'anxiété est fixée sur des situations précises (foule, espace fermé ou très largement ouvert, animaux...), et l'angoisse ne se manifeste que devant ces situations et disparaît en même temps qu'elles. Dans la névrose obsessionnelle enfin, le sujet lutte contre les pensées qui l'envahissent et l'anxiété est toujours présente. L'état de stress post-traumatique (névrose post-traumatique) est consé- cutif à un événement hors du commun qui provoquerait des symptômes évidents de détresse chez la plupart des individus. L'événement est perpétuellement revécu sous forme de souvenirs, de rêves, d'impression qu'il va se reproduire... Le sujet s'efforce d'éviter tout ce qui lui rappelle l'événement et souffre d'une hypertonie neurovégétative (irritabilité, hypervigilance, hyperréactivité au stress, difficultés d'endormissement...). L'anxiété peut aussi être l'un des éléments constitutifs de nombreuses affections : • Maladies psychiatriques : l'anxiété des psychoses est fréquente, souvent majeure et parfois masquée :schizophrénie, dépression... • Atteintes du système nerveux central : maladie vasculaire ou dégénérative (Parkinson), épilepsie... • Maladies endocriniennes ou métaboliques : hyper ou hypothyroïdie, hyper ou hypoparathyroïdie, hypercorticisme, hypoglycémie, phéochromocytome... • Maladies organiques : asthme, angine de poitrine... • Intoxications : corticoïdes, alcool... • Syndromes de sevrage : barbituriques, alcool... • Ménopause... Enfin l'anxiété peut être un trait de personnalité simple (personne anxieuse) et donc soit une disposition permanente, soit un état transitoire survenant dans certaines circonstances. L'anxiété généralisée Qu'est-ce que c'est ? L'anxiété est un symptôme ressenti comme un sentiment pénible et vague d'attente d'un danger imprécis, toujours imminent. Cette souffrance s'accompagne très souvent de signes page 4 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- Numéro 35, été 2009 somatiques variés qui dominent parfois le tableau clinique : ce sont surtout des signes respiratoires, cardiaques, digestifs, urinaires, neurologiques. On dit que les patients somatisent leur angoisse, c'est-à-dire qu'ils l'expriment par leur corps. Pour essayer de cerner au mieux les contours de l'anxiété généralisée (ou névrose d'angoisse) une définition très précise en a été donnée. La névrose d'angoisse est un état anxieux chronique où l'angoisse est présente plus d'une journée sur deux, depuis au moins six mois. Elle est indépendante d'une situation phobogène (pouvant provoquer des phobies, des angoisses), d'une crainte obsédante comme dans la névrose obsessionnelle, et elle n'émaille pas l'évolution d'un trouble psychotique ou dépressif. Elle comporte au moins six symptômes parmi une liste de dix-huit : • Tremblements, tressautements ou impression de secousses ; • Tension, douleurs ou endolorissement musculaires ; • Fébrilité ; • Fatigabilité ; • Souffle coupé ou sensations d'étouffement ; • Palpitations, tachycardie ; • Transpiration ou mains froides et moites ; • Sécheresse de la bouche ; • Etourdissements ou lipothymies ; • Nausées, diarrhée ou gêne abdominale ; • Bouffées de chaleur ou frissons ; • Pollakiurie ; • Boule dans la gorge, difficultés de déglutition ; • Sensation d'être survolté ou à bout ; • Réaction de sursaut exagéré ; • Difficultés de concentration ou trous de mémoire ; • Difficultés d'endormissement ou sommeil interrompu ; • Irritabilité. Les signes de la maladie L'anxiété généralisée se manifeste par un sentiment d'insécurité permanente avec ruminations sur le passé et craintes diverses concernant l'avenir. L'anxieux chronique a beaucoup de mal à prendre une décision ou de choisir, étant soumis au doute perpétuel. Il est hyperémotif, instable, et réagit vivement aux stimuli extérieurs. Phobies et dépression sont habituelles. L'attente anxieuse est le symptôme le plus constant. Les soucis quotidiens sont démesurément grossis. L'anxieux appréhende le pire pour lui et ses proches. Très dépendant de son entourage, il supporte mal les séparations. Dans l'intervalle des épisodes d'anxiété aiguë, la plupart des patients ne présentent aucun trouble. D'autres continuent à ressentir une asthénie, des céphalées ou d'autres manifestations d'anxiété. Dans la névrose d'angoisse, l'anxiété est flottante et isolée, pure. Sur ce fond d'angoisse permanent peuvent survenir des crises aiguës paroxystiques sans cause déclenchante évidente. Il existe souvent des facteurs prédisposants constitutionnels ou conséquences d'un environnement défavorable. Des états anxieux similaires sont parfois retrouvés chez les parents. Évolution de la maladie L'évolution se fait par des phases de rémission et d'exacerbation des symptômes. Certaines décompensations sont possibles : dépression, suicides, toxicomanies, alcoolisme... Le patient peut évoluer vers une organisation névrotique phobique, hystérique ou hypocondriaque. Traitement Le traitement de fond repose sur la psychothérapie et la relaxation. Les tranquillisants ou anxiolytiques (benzodiazépines notamment) sont utilisés par périodes. Le traitement de la crise d'angoisse aiguë repose sur l'attitude du médecin qui doit être calme et compréhensive, l'isolement, les anxiolytiques en injectable pour une action rapide et puissante. Le trouble panique Qu'est-ce que c'est ? Le trouble panique se caractérise par la survenue d'attaques d'angoisse ou crises d'angoisse aiguë. Par définition, pour parler de trouble panique, il faut que le patient fasse au moins quatre attaques de panique en quatre semaines (ou au moins une si elle est suivie de la peur persistante d'avoir une nouvelle attaque). Ces attaques de panique sont imprévisibles et non déclenchées par des situations particulières (trac) ou des facteurs organiques. Enfin, une attaque de panique comporte par définition au moins quatre symptômes anxieux parmi une liste de treize : • Sensations de souffle coupé ou sensation d'étouffement ; • Etourdissements, sensations d'instabilité ou impression d'évanouisement ; • Palpitations, tachycardie ; • Tremblements ou secousses musculaires ; • Transpiration ; • Sensation d'étranglement ; • Nausée, gêne abdominale ; • Dépersonnalisation ou déréalisation ; • Sensations d'engourdissement ou de picotements (paresthésies) ; • Bouffées de chaleur ou frissons ; • Douleur ou gêne thoracique ; • Peur de mourir ; • Peur de devenir fou ou de commettre un acte non contrôlé. Les signes de la maladie Le trouble panique (crise aiguë d'angoisse) est de début brutal. suite à la page 6 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 5 Bulletin Vers la santé mentale suite de la page 5 Le patient éprouve un sentiment de danger imminent, violent, imprécis (peur d'une mort imminente, de devenir fou, de ne plus contrôler ses pensées ou ses actes, d'une catastrophe prochaine...), sentiment d'impuissance, de détresse, de peur intense, sans objet. Le patient est pâle, couvert de sueurs, agité ou prostré, crispé, tendu, couvert de sueurs, animé de tremblements. Il peut être figé par l'angoisse ou en proie à une agitation fébrile. La respiration est rapide, irrégulière. Nausées, vomissements, diarrhée, douleurs diverses, palpitations, tremblements, impressions de vertiges, brouillard visuel, réflexes vifs sont fréquents. Le coeur est rapide et les pupilles peuvent être dilatées. La crise dure de quelques minutes à quelques heures. Elle cède brusquement avec une forte envie d'uriner. Le syndrome d'hyperventilation associe polypnée, respiration superficielle, paresthésies autour de la bouche, fourmillements et engourdissements des extrémités ; il est à rapprocher de la tétanie (spasmophilie). Les équivalents somatiques sont très fréquents : • Cardiovasculaires : palpitations, lipothymies, pseudo-angor... • Respiratoires : dyspnée, toux... • Digestifs : spasmes, coliques... Le trouble panique peut être simple ou associé à une agoraphobie et son intensité est graduée en légère, moyenne, sévère ou en rémission partielle ou totale. sujet à l'autre. Ils cèdent en général spontanément. Ne pas confondre avec... La crise aiguë d'angoisse peut simuler certains diagnostics viscéraux : embolie pulmonaire, infarctus du myocarde, affection chirurgicale... La fréquence et la sévérité des épisodes aigus varient beaucoup d'un Auteurs : Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso. Traitement Dans les formes légères d'anxiété, on prescrit des anxiolytiques comme des benzodiazépines à faibles doses. Lorsque l'anxiété prend la forme de crises d'angoisse, physiquement et psychiquement douloureuses : • Une benzodiazépine à dose plus élevée ; • Les autres familles de tranquillisants. Dans les attaques de panique, les tranquillisants sont parfois insuffisants et les antidépresseurs sont alors les seuls produits actifs. Ils sont également utilisés en prévention. La psychothérapie est intéressante quand le patient recherche le dialogue. Elle est d'autant plus efficace que l'anxiété est liée à un problème psychologique, surtout si le patient est isolé, sans grande aide de l'entourage. La relaxation donne de bons résultats dans l'anxiété généralisée. Dans les phobies spécifiques (agoraphobie, peur de la conduite, de l'avion, des magasins, des ascenseurs, etc.), les techniques comportementales donnent d'excellents résultats lorsque les patients adhèrent complètement au programme de désensibilisation et aux tâches quotidiennes à faire à domicile. L'adhésion au traitement est une condition indispensable au succès de ce type de prise en charge. La psychanalyse est souvent décevante. So urce : http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_781_anxiete.htm Centredetoxicomanieetdesantémentale Les troubles anxieux : Guide d’information Leprésentguides’adresseauxpersonnes ayantdestroublesanxieux,àleurfamille, à leur partenaire, à leurs amis et à toute personnequis’intéresseàcettequestion. On y traite des nombreux aspects des troubles anxieux afin de répondre aux questionscourantesetd’aiderlelecteurà discuter des troubles anxieux avec les fournisseursdetraitements. Tabledesmatières 1. L'angoisseetlestroublesanxieux 2. Lescausesdestroublesanxieux 3 Letraitementdestroublesanxieux 4. Lerétablissementetlapréventiondes rechutes 5. L'aide pour les partenaires et les familles • Références • Lecturessuggérées • RessourcessurInternet Remerciements Nous aimerions remercier les personnes qui nous ont fait part de leur expérience personnellefaceàl’angoisseainsiqueles personnesayantdestroublesanxieux,leur famille et les professionnels de la santé mentale qui ont passé en revue les ébauches du présent document. Les personnesquiontrevuleguidecomprennent: SheilaGamblenetVeronicaKing;Sandie Leith,MSW,TSI,MaryLalonde,ergothérapeute, et Donna Weick, MSW, TSI, réviseuresprofessionnelles. Nous aimerions également remercier les auteurs d’autres guides de la présente collection,carleurtravailajetélesassises duprésentguide.NousremercionsparticulièrementChristinaBartha,CarolParkeret CathyThomson. Source : http://www.camh.net/fr/About_Addiction_Mental _Health/Mental_Health_Information/Anxiety_Di sorders/index.html page 6 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- Numéro 35, été 2009 Peut-on vivre de l’anxiété lorsque nous avons à traverser un deuil? VIVRE UN DEUIL Une douleur. Le deuil est le processus normal qui accompagne toutes les formes de pertes (décès d'une personne ou fin d'une relation amoureuse) ou de changements importants qui bouleversent le quotidien et nécessitent une adaptation. Une période indéterminée. La durée du deuil varie d’une personne à une autre. La durée n’est pas toujours proportionnelle à l’amour que l’on ressentait pour la personne qui est partie. Un parcours sinueux. La période de deuil comprend certaines étapes. Le parcours est différent pour chaque personne. Il se peut que tu aies l’impression de vivre plusieurs étapes simultanément ou encore de vivre les étapes dans un ordre différent de celui d’autres personnes qui vivent aussi le deuil. Tu peux même avoir l’impression de faire un pas en arrière alors que tu croyais aller mieux la veille. Vivre un deuil c’est vivre les montagnes russes. Chaque chose en son temps. Pour ne pas perdre l’équilibre, pour continuer à fonctionner ou encore parce que d’autres personnes autour de toi ne vont pas bien, il se peut que tu remettes ton deuil à plus tard et que tu continues tes activités quotidiennes comme si rien ne s’était passé. Tu as ton propre rythme. Toutes les personnes ne vivent pas un deuil de la même façon, ni avec la même intensité. LES ÉTAPES DU DEUIL Le choc/la négation. « C'est impossible! Ce doit être un accident! » Devant la perte d'un proche par suicide, tu peux avoir tendance à nier ce qui arrive. Tu ne veux pas croire que cela est vrai. Il est normal d'être sous le choc et de se sentir engourdi par la nouvelle. Des images parfois violentes et difficiles à gérer peuvent te venir en tête. L’incompréhension / le doute. « Pourquoi? » Tu cherches des explications, tu essaies de comprendre le pourquoi. Tu te demandes à qui est la faute et ce qui aurait pu être fait pour éviter cela. Tu aurais voulu une lettre, un mot d’adieu et si tu en as eu, ce n’est pas suffisant. Certaines questions restent sans réponse. La colère. « Il n'avait pas le droit de me faire vivre ça, de m’abandonner! » À cette étape, tu ressens beaucoup de colère, de frustration, d'injustice. Tu peux percevoir la perte de l'autre comme une trahison et un abandon. Tu peux avoir tendance à déplacer ta colère vers tes amis et ta famille. Être en colère, c'est normal. Par contre, l'agression verbale ou physique d'autres personnes n'est pas un moyen acceptable pour exprimer ta colère. Parle! La culpabilité. « C'est ma faute, j’aurais dû savoir! » Il peut t'arriver de regretter certaines choses et de croire que tu as des torts (regretter de ne pas lui avoir dit plus souvent que tu l’aimais, de ne pas lui avoir rendu un service demandé, d’avoir eu un conflit avec lui). La culpabilité ne te ramènera pas celui qui est parti. Rappelle-toi qu’il n’y a pas une seule raison qui explique sa mort. Tu n'as de pouvoir que sur toi-même. Pour cette raison, il est important que tu prennes soin de toi. La tristesse. « Je n'ai plus envie de rien… » Tu es triste, tu pleures beaucoup. Tu as l'impression d'avoir perdu une partie de toi-même. Encore là, c’est normal. Il est important de t'accorder du temps pour pleurer, mais tu dois aussi continuer tes activités afin de te changer les idées. Tu ne dois pas perdre de vue toutes les personnes que tu aimes et qui sont encore autour de toi. Certaines personnes choisissent de consulter un professionnel pour les aider à traverser cette étape difficile. L’espoir. « J'y pense encore, mais je m'en sors » Après tout ce parcours, tu apprends à vivre avec la perte de l'être cher. Tu lui pardonnes et acceptes avec résignation de ne pas avoir toutes les réponses à tes questions. Il se peut qu’il te manque toujours, mais tu commences à te sentir mieux et l'avenir ne semble plus aussi noir qu'avant. Tu ne l’as pas oublié pour autant, mais tu as de nouveaux rêves, de nouveaux projets et tu es capable d'avoir du plaisir sans te sentir coupable. REPRENDRE ESPOIR Donne-toi du temps. La blessure laissée par le suicide d’une personne peut mettre du temps à guérir. Te donnes-tu le droit de respecter ton propre rythme, de ne pas aller mieux tout de suite? Au fil des jours, des mois ou des années, la douleur s’apaisera. Tu n’oublieras pas celui qui est parti, mais ce sera moins souffrant. Garde les bons souvenirs. En partant, la personne n'a pas apporté tous vos bons souvenirs. Ceux-ci t'appartiennent aussi. Entoure-toi d’amis et de gens que tu aimes et qui comprennent ce que tu ressens. Ne t’isole surtout pas. Exprime ta peine. Seul ou avec d’autres personnes touchées par le suicide, tu peux avoir envie de canaliser tes énergies dans un projet qui symbolise ton deuil, tel que la composition d’une chanson, un montage de photos, un dessin, une lettre. C’est un moyen d’exprimer tes émotions et de donner un sens à un événement qui ne semble pas en avoir. Change-toi les idées. Même si tu n'en ressens pas toujours l’envie, continue de voir des gens et de pratiquer les activités qui te font habituellement du bien. Parle de ce que tu ressens à quelqu’un en qui tu as confiance, comme à un ami, à un parent, à un adulte que tu aimes bien, à un professionnel ou fais appel à Tel jeunes! Évite de te culpabiliser. Cela ne ramènera pas la personne et ne fera qu’amplifier ta tristesse ou ta colère. Prends soin de toi. Il se peut que d’autres personnes autour de toi soient aussi touchées par ce suicide. Vous pouvez vous soutenir mutuellement, mais tu n’as pas à les prendre en charge. Tu as toi aussi ton deuil à vivre. ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 7 Bulletin Vers la santé mentale Les thérapies comportementales et cognitives L es thérapies comportementales et cognitives ne visent pas à modifier en profondeur l’ensemble d’une personnalité, à travers une cure longue et contraignante. Elles ont pour but de modifier un comportement qui gâche la vie de la personne. Ces thérapies visent les comportements dont nous voudrions bien nous débarrasser mais qui se répètent malgré nous, échappant à notre volonté, ainsi qu’à toute démarche logique. Par exemple le rougissement en présence d’un interlocuteur, une angoisse dans les endroits clos, mais aussi le tabagisme, la boulimie, etc.. Et ceci avec la participation active du sujet. Ces thérapies jouent sur deux registres complémentaires : le comportement et la cognition, c’est à dire les processus de pensées. Les principes du traitement On considère que ces comportements que l’on souhaite éliminer ont été appris, (on peut tout aussi bien parler de conditionnement, au sens pavlovien) de façon défectueuse, à partir d’une situation donnée. Cette situation jouera ensuite un rôle de signal déclenchant, durant toute la vie, si l’on ne fait rien... Et bien on part ici du principe que ce qui a été appris peut-être défait, ce qui permettra de substituer un nouvel apprentissage au précédent, mieux adapté. Ceci avec l’aide du thérapeute qui sert de modèle et de guide tout à la fois. D’où des exercices concrets, qui consisteront à affronter la situation en cause progressivement pour se désensibiliser en quelque sorte. Ceci se fera en compagnie du thérapeute, le travail se poursuivant ensuite dans des exercices quotidiens solitaires. Mais on associe toujours à ces expériences correctrices une action sur la cognition c’est-à-dire sur les processus de pensée. Car un comportement est toujours déterminé par un schéma de pensée, toujours immuable. On pense par exemple, "si je lui parle, il va mal me juger" et le comportement de blocage suit.. On va donc chercher à faire prendre conscience au sujet de ces dialogues intérieurs rigides qui précèdent le comportement contre lequel on veut lutter. Cela permet ensuite de les modifier. Comment se déroulent les séances ? Les séances associent des exercices pratiques de déconditionnement en présence du thérapeute. Le sujet doit affronter la situation qu’il craint, progressivement. Le thérapeute l’accompagne et lui sert de modèle en ce qui concerne le comportement qu’il faudrait avoir. Le processus d’imitation entre en jeu. On utilise aussi le jeu de rôles, et souvent la relaxation musculaire. Entre les séances, le sujet doit se livrer à des exercices à titre personnel, en se donnant des objectifs, par exemple parler en réunion, demander son chemin dans la rue... en évaluant ses progrès. La partie cognitive du traitement comporte une analyse des schémas de pensée responsables du comportement déviant. On propose des représentations mentales d’un autre modèle, mieux adapté. On fera anticiper la réaction négative au sujet en lui apprenant à dire stop dès qu’elle apparaît.. On opposera le raisonnement logique à des processus irrationnels. Les indications : Les indications des thérapies comportementales et cognitives sont : • Les troubles anxieux en général et leurs diverses manifestations psychiques ou physiques ; • Les phobies simples, les phobies sociales : agoraphobie ou claustrophobie, les attaques de panique, le trac, troubles obsessionnels compulsifs ; • Toutes les affections liées au stress, y compris les affections psychosomatiques ; • La boulimie, les troubles sexuels et les problèmes de couple. En pratique Les séances durent en principe 45 minutes. Elles se répètent toutes les semaines pendant une dizaine de mois et coûtent entre 30 et 130 €uros selon la qualification des thérapeutes. Dr Jean-Paul Relizere - Mis à jour le 8 juillet 2009 Source : http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/ consulter/les_therapies/therapies_cognitives_02.htm page 8 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- Numéro 35, été 2009 Portrait de notre conférencièr du 22 septembre prochain Témoignage : Debout pour la vie J e m’appelle Ronald White et je suis un enfant de la violence. J’ai grandi à Montréal, avec des parents qui souffraient de problèmes de santé mentale. Aujourd’hui âgé de 50 ans, je suis profondément heureux. D’ailleurs, je prétends que je ne serais pas l’homme solide que je suis si je n’avais pas connu cette souffrance au cours de ma vie. Par contre, c’est grâce à un travail sans relâche s’échelonnant sur une période de 33 ans que j’ai réussi à façonner cet espace de bonheur sincère dans lequel je vis aujourd’hui. Maintenant, je donne des conférences publiques pour partager un message d’espoir avec les gens. Je leur dis que la vie est magnifique et que, oui, la souffrance peut mener au bonheur. Aussi loin que je puisse me rappeler, mon père battait ma mère à la maison. Mes souvenirs les plus anciens sont liés à de tels événements. À quatre ou cinq ans, je savais reconnaître le bruit que faisaient les coups, lorsque le poing de mon père frappait le visage de ma mère. Jeune enfant assistant impuissant à ces scènes, je pensais que ma mère allait mourir. «Et si maman meurt, je vais mourir aussi», croyais-je à l’époque. J’ai appris tôt à craindre pour ma vie. Mon père a battu ma mère environ aux deux mois pendant toute ma jeunesse. Pour oublier la souffrance de son mariage malheureux, ma mère a plongé dans l’alcool. L’été de mes dix ans, ma soeur aînée - Linda - m’a appris que notre mère buvait trop de bière. Face à cette découverte, je me sentais complètement désemparé, parce que ma mère était la seule à assumer son rôle parental auprès de ma soeur et moi. Comme notre père souffrait de problèmes de santé mentale plus graves que ceux de notre mère, il n’a jamais agi comme un parent auprès de nous. L’été de mes dix ans, à cause de sa consommation d’alcool ma mère a cessé de parler avec ma soeur et moi, alors qu’auparavant elle nous expliquait comment nous comporter dans la vie. À partir de ce jour, ma soeur et moi serions seuls au monde. Mes parents ne nous ont jamais dit, à ma soeur et moi, qu’ils nous aimaient. Je n’ai pas souvenir que l’un d’entre eux ne m’ait jamais serré dans ses bras. Et je ne me souviens pas d’avoir reçu un seul vrai baiser de leur part. Un jour, quand j’avais une douzaine d’années, Linda et moi sommes rentrés à la maison et avons découvert notre père, agenouillé par terre, en train d’essuyer une grande mare de sang sur le plancher de la cuisine. Le sang de notre mère, qui venait de se trancher les veines des poignets dans l’espoir de mettre fin à ses jours. Un autre souvenir dévastateur que Linda et moi avons enfoui au plus profond de nous, croyant ainsi nous en libérer. Peu de temps après la naissance de ma soeur et moi, notre père a fait une profonde dépression nerveuse. Les psychiatres qu’il a consultés au début des années soixante lui ont offert de subir une thérapie aux électrochocs, dont les conséquences auront finalement été dévastatrices. Puis, mon père fut soigné à l’aide de tranquillisants. Durant toute sa vie, il consommerait des tranquillisants afin d’apaiser ses émotions. Quand j’étais jeune, la pharmacie livrait à mon père des comprimés de Valium en grande quantité. Un jour, ma mère commença à prendre des Valiums dans les contenants de son mari. Elle, les Valiums, elle prenait cela avec de la bière. Quand ma soeur eut une quinzaine d’années, elle commença à subir des crises d’angoisses à la maison. Il lui arrivait de tomber par terre, incapable de bouger, surtout lorsque mes parents s’affrontaient. C’est vers cette époque que ma mère a commencé à donner à ma soeur un demi-comprimé de Valium de temps à autre. L’été de mes 16 ans, j’ai commencé à souffrir d’épilepsie. Après m’avoir fait subir une batterie de tests, le neurochirurgien qui me soignait m’a dit qu’il craignait que j’aie également une tumeur au cerveau. Il a suggéré une opération au cerveau, que j’ai finalement refusée. Un an plus tard, un neurochirurgien pratiquant dans un autre hôpital a déterminé que je n’avais pas de tumeur au cerveau. J’ai souffert d’épilepsie pendant dix ans, jusqu’à l’âge 27 ans. Un jour, on m’a déclaré guéri et je n’ai plus jamais pris de médicaments pour l’épilepsie. Il y a une quinzaine d’années, j’ai lu dans le journal que des études avaient démontré qu’un stress intense pouvait causer certaines formes d’épilepsie. Aujourd’hui, je suis convaincu que c’est le stress auquel j’étais exposé dans ma famille qui a causé l’épilepsie dont j’ai souffert à l’adolescence. Lorsque ma mère a appris que je souffrais d’épilepsie, son comportement a changé à mon endroit et elle s’est mise à causer des affrontements entre nous. Puis, elle a commencé à me frapper sur la tête, à l’aide d’un bâton ou d’un autre objet. Désemparé, j’ai contacté le Centre de services sociaux du Montréal métropolitain et j’ai pris rendez-vous avec une travailleuse suite à la page 10 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 9 Bulletin Vers la santé mentale suite de la page 9 sociale, pour lui demander de m’aider à régler ces conflits avec ma mère. La travailleuse sociale a promis de m’aider, puis de concert avec mes parents elle a décidé de me faire placer au Centre Saint-Vallier, une maison de correction, parce que j’avais des affrontements avec mes parents. Placé en maison de correction malgré le fait que je n’avais commis aucune infraction à la loi, j’ai dû interrompre mes études au cégep. J’étais un garçon intellectuel, un premier de classe, incarcéré avec de jeunes criminels endurcis. Rapidement, je suis devenu leur souffre-douleur. Pendant quelques mois, j’ai été incarcéré dans plusieurs prisons pour adolescents de Montréal et des environs. Sur ordre d’un juge qui n’a pas écouté ce que j’avais à dire, j’ai été transféré dans une horrible prison, le Centre Berthelet. Là, devant la violence des détenus qui cherchaient à me battre, j’ai sincèrement cru que j’allais mourir. Le personnel du Centre Berthelet était incroyablement dur envers les détenus, je crois que leur objectif principal était de briser la personnalité des jeunes qui étaient incarcérés là. Ce centre de détention existe toujours, mais il a changé de nom il y a plusieurs années, probablement parce qu’il avait trop mauvaise réputation. Au bout de quelques mois, j’ai été transféré de la prison de Berthelet et interné en institution psychiatrique, soit à l’Hôpital Rivière-des-Prairies. Dès mon arrivée, on m’a fait prendre des médicaments puissants qui me faisaient beaucoup dormir et qui me rendaient amorphe. Durant le mois où j’ai été interné dans cette institution, le psychiatre qui s’occupait de mon cas ne m’a rencontré qu’une seule fois de façon formelle, au moment de mon admission. Un jour, il est venu me voir dans mon unité, pour me dire que ma mère et lui avaient le projet de me garder dans cet hôpital pour un séjour d’un an, soit jusqu’à ce que j’aie 18 ans. Lorsque j’ai entendu cela, encore une fois, j’ai craint pour ma vie. J’ai eu le sentiment que si le psychiatre réussissait à me faire interner pour un an, et qu’il me forçait à prendre ces médicaments très puissants qui me rendaient amorphe, cela aurait pour conséquence d’éteindre la petite flamme qui brillait en mon coeur. Après un an, ma volonté aurait été brisée. J’ai finalement reçu mon congé de l’hôpital et je suis retourné vivre chez mes parents. Quelques mois plus tard, lorsque ma mère m’a confirmé ce projet de me faire interner à l’hôpital psychiatrique pour un an, j’ai fait une fugue. Lorsque je suis revenu de fugue après quelques jours, ma mère a finalement accepté d’abandonner ce projet d’internement et j’ai pu reprendre mes études au cégep, enfin libéré du psychiatre et du monde de l’internement. À 17 ans, malgré le fait que j’étais dévoré par une immense colère et un grand sentiment d’injustice, j’ai entrepris tant bien que mal de me reconstruire. Je me suis d’abord raccroché à mes études, à un moment de ma vie où j’étais fragile et où il n’y avait aucune autre chose à laquelle je pouvais me raccrocher. Après les études, les voyages, une longue thérapie avec deux psychologues et la pratique de la méditation m’auront permis de guérir mon âme meurtrie. Je suis persuadé que la thérapie m’a sauvé la vie ; sans elle je me serais suicidé. Ma soeur n’a pas eu la même chance que moi et s’est enlevé la vie en juin 1990. La route serait longue avant que j’atteigne cet état de bonheur authentique qui est le mien. Il faudrait d’abord que j’apprenne à m’aimer, à pardonner et, finalement, que j’apprenne à vivre. L’enfant qui n’a pas été aimé n’a pas appris à s’aimer. Dans mes conférences, j’explique que le point de départ dans la vie, si on aspire au bonheur, c’est d’apprendre à s’aimer. Ce n’est qu’à cette condition que l’on pourra aimer les autres et ouvrir son coeur à l’amour d’autrui. Il faut aussi apprendre à pardonner aux gens qui nous ont fait du mal. Si le coeur d’une personne est habité par le ressentiment, cette émotion lui fera beaucoup de mal. Par contre, le pardon vient du coeur et celui-ci ne pardonne que lorsqu’il est prêt. Les personnes qui ont été des enfants maltraités doivent aussi apprendre à éloigner les abuseurs de leur vie. En apprenant à reconnaître et à chasser les abuseurs, on s’assure de ne pas toujours tenir le rôle de victime. Et finalement, je recommande aux gens d’apprendre à voir les petits moments de bonheur qui se présentent chaque jour. Après tout, le bonheur n’est pas un état statique et permanent, c’est plutôt un sentiment composé de petits moments passagers, comme ceux que déclenchent la beauté d’une fleur, le sourire d’une femme ou le rire d’un enfant. page 10 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- Numéro 35, été 2009 espace humour Humour philosophique La meilleure manière de prendre les choses du bon côté, c’est d’attendre qu’elles se retournent. Il faut rajouter de la vie aux années et non des années à la vie. Quand vous verrez la lumière au bout du tunnel, priez pour que ce ne soit pas le train. Antoine de Saint-Exupéry P. Ouanich Les échecs servent de répétitions aux succès. L’avenir est la seule chose qui m’intéresse, car je compte bien y passer les prochaines années. Cathy Reed Vivre au Québec concrètement Si ton Dairy Queen est fermé de septembre à mai, Tu vis au Québec! Si tu as déjà porté un manteau d'hiver et des shorts en même temps, Tu vis au Québec! Si tu mesures les distances en heures, Tu vis au Québec! Si dans ta voiture tu es déjà passé du mode chauffage à Air/Conditonné et que tu es revenu au chauffage dans la même journée, Tu vis au Québec! Si tu es capable de conduire à 80km/h sans broncher, dans 2 pieds de neige lors d’une tempête, Tu vis au Québec! Si tu installes des systèmes de sécurité sur ton garage et ta maison, mais que tu laisses les deux nonverrouillés, Tu vis au Québec! Bon dimanche... AU QUÉBEC ! Daniel Lemire Je m’ennuyais. Voilà comment ça a commencé. Elle m’ennuyait, voilà comment ça a fini. Woody Allen Aimer et être aimé, voilà l’idéal. Pourvu qu’il s’agisse de la même personne. Alexandre Dumas Jean Cocteau Un peu de vocabulaire... Juste pour rire C ONS ULTA NT : Se dit de celui qui consulte ta montre, te dit l'heure, et te fait payer un honoraire. DA NS ER : Frustration verticale d'un désir horizontal. ÉC ONOMIS TE : Un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il a prédit hier n'est pas arrivé aujourd'hui. FA C ILE : Se dit d'une femme qui a la moralité sexuelle d'un homme. HA R DWA R E : Partie de l'ordinateur qui reçoit les coups quand se plante le software. INTELLEC TUEL : Se dit d'un homme capable de penser pendant plus de deux heures à autre chose que le sexe. LA NGUE : Organe sexuel dont certains dégénérés se servent pour parler. MA L DE TÊTE : Contraceptif le plus utilisé par les femmes. NY MPHOMA NE : Terme utilisé par certains hommes pour désigner une femme qui a envie de faire l'amour plus souvent qu'eux. ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 11 Bulletin Vers la santé mentale CENTRE HOSPITALIER DE L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL GROUPE PSYCHOÉDUCATIF S’ADRESSANT AUX FAMILLES ET AUX PROCHES DE PERSONNES ATTEINTES D’UN ÉTAT PSYCHOTIQUE OU ATTEINTES DE PATHOLOGIES ASSOCIÉES Objet : Groupe psycho-éducatif s’adressant aux familles et aux proches de personnes atteintes d’un état psychotique ou atteintes de pathologies associées – Programme automne 2009 Madame, Monsieur, Le Service social psychiatrique de l’Hôpital Notre-Dame du CHUM vous offre l’opportunité d’assister à un groupe psycho-éducatif s’adressant aux familles et aux proches de personnes atteintes d’un état psychotique ou atteintes de pathologies associées. Il a été clairement démontré que la participation des familles et des proches à un tel groupe a un impact significatif quant à la diminution des rechutes. De plus, votre présence et votre implication peuvent influencer positivement l’évolution du pronostic. Les rencontres se dérouleront les mercredis, à l’Hôpital Notre-Dame du CHUM. Pour plus de renseignements quant aux dates et aux salles, veuillez consulter le programme et le calendrier ci-joint. Ces six rencontres hebdomadaires débuteront le 23 septembre 2009 pourvu que nous ayons un nombre suffisant de participants. Veuillez confirmer votre présence dès que possible auprès de Mme Céline Bougie, agente administrative au service social psychiatrique au (514) 890-8000 poste 24560 et lui faire parvenir votre formulaire d’inscription par télécopieur au (514) 412-7595 OU à l’adresse suivante : Céline Bougie Agente administrative Hôpital Notre-Dame du CHUM Pavillon Mailloux, bureau M-2204 1560, Est rue Sherbrooke Montréal (Québec) H2L 4M1 Nous attendons votre réponse. Au plaisir de vous rencontrer, Suzanne Thibodeau-Gervais, t.s. Travailleuse sociale liaison Service social psychiatrique Hôpital Notre-Dame du CHUM (514) 890-8000 poste 25648 Lori Girard, t.s. Service social psychiatrique Hôpital Notre-Dame du CHUM (514) 890-8000 poste 26609 page 12 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- Numéro 35, été 2009 P R O G R A M M E A U TO M N E 2 0 0 9 H Ô P ITA L N OT R E – DA M E DU CHUM De 18h00 à 20h00 POUR INfORMATION : LoriGirard,t.s.:(514)890-8000poste26609 SuzanneThibodeau-Gervais,t.s.(514)890-8000poste25648 POUR VOUS INSCRIRE : CélineBougie,agenteadministrative (514)890-8000,poste24560 Voir formulaire joint à l’envoi, 23 septembre 2009 - Salle de cours : MR-1213 • Accueil et présentation du programme • État psychotique : ses causes, ses manifestations, son évolution et son pronostic • Le traitement pharmacologique 30 septembre 2009 - Salle de cours : MR-1213 • Approches thérapeutiques • L’ergothérapie : les habiletés fonctionnelles à acquérir 7 octobre 2009 - Salle de cours : K-1214 • Abus de substances et psychose • Stratégies d’adaptation. • Le rétablissement 14 octobre 2009 - Salle de cours : MR-1213 • Comment établir ses limites / Invitées : Mme Lucie Boissinot et Mme Odette Langlois • Les habiletés de communication 21 octobre 2009 - Salle de cours : MR-1213 • La crise : danger ou opportunité • L’agressivité • La requête pour évaluation psychiatrique / Invitée : Mme Carole Cormier, greffière • Processus d’admission à l’urgence CHUM 28 octobre 2009 - Salle de cours : MR-1213 • Un psychiatre répond à vos questions • Bilan EN CAS D’ABSENCE À UNE DES RENCONTRES SVPaviserMmeSuzanneThibodeau-Gervais,t.s. Tél.:(514)890-8000poste25648 STATIONNEMENT : Possibilitédegarervotrevoituredanslestationnementdel’hôpi tal,entréeruePlessisoustationnementprivéenfacedeceluide l’hôpitalsurlaruePlessis.Ilpeutyavoirdelaplacedestationne mentsurlarueChamplain POUR VOUS RENDRE À LA SALLE MR-1213 : EntréeSUDparAlexandre-de-Sève,enentrantàdroite,la2e porte POUR VOUS RENDRE À LA SALLE K-1214 : EntréeSUDparAlexandre-de-Sève,prendrel’escaliertournantet c’estlapremièresalleàdroite ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 13 Bulletin Vers la santé mentale Portrait de notre conférencière : atelier du 24 septembre prochain Un livre choc pour les femmes qui aiment trop Manon Lacroix, de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot, écrit son premier ouvrage par Marie-Jacinthe Roberge Elle est psychothérapeute, sociologue, directrice d’un organisme communautaire à Montréal, journaliste pour le magazine La Semaine et maintenant auteure. Son livre « Chéri, c’est assez! » a été lancé cette semaine et s’adresse aux femmes qui s’acharnent à faire durer une relation amoureuse cahoteuse. Un sujet chaud, un style direct et des exemples concrets; tout pour que les femmes voient la réalité en face et qu’elles agissent. Voilà ce que voulait Manon Lacroix. Elle a toujours voulu écrire un livre et c’est une nuit de rêve semi-éveillé qui lui en a donné le sujet. Traiter des femmes qui aiment mal et qui tolèrent des relations pénibles, voilà son sujet. « J’ai écrit pendant la nuit, pour ne pas perdre mon idée et quand j’ai relu le lendemain, j’avais trouvé mon sujet, s’exclame-t-elle. Pas surprenant, parce que j’ai souvent vécu moi-même des relations houleuses! J’en ai alors parlé à Claude J. Charron, des Éditions La Semaine et il a été emballé par l’idée… » C’est ainsi qu’a germé l’idée de son livre. Forte de ses expériences personnelles, mais surtout des nombreux cas vécus qu’elle a vus au cours de sa carrière, Manon Lacroix a décidé de faire un livre truffé d’exemples et de trucs concrets pour les femmes qui n’en peuvent plus La couverture rose éclatant du livre est aussi frappante que son contenu, et les lectrices retrouveront facilement le bouquin dans les librairies. (Photothèque) d’être malheureuses en amour. « Je suis une fille directe et je voulais que les femmes réalisent qu’elles seraient souvent mieux seules que mal accompagnées. C’est pourquoi j’ai fait un livre dynamique qui poussera les femmes à mettre un terme aux relations sans lendemain, et que je leur enseigne de nouvelles façons de trouver le véritable amour », explique-t-elle. Avec Manon Lacroix, finies les relations qui laissent un sentiment de vide et de douleur… Bulletin Vers la santé mentale En devenant membre ou en renouvelant votre adhésion : Carte de membre : 10$ individuelle 15$ par couple 20$ familiale (personnes vivant sous le même toit). 35$ organismes et/ou organisations (clsc etc...) Vous recevrez le bulletin et vous bénéficierez de tous les services M. ✁ ❒ Mme ❒ Organisme ❒ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Adresse : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _App./bureau : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Ville : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Province : _ _ _ _ _ _ _ _ Code Postal : _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ Modes de paiement : chèque ❒, mandat poste ❒. Faire parvenir ce coupon ainsi que votre paiement à : Bulletin Vers la santé mentale A.Q.P.A.M.M., 1260, rue Sainte-Catherine Est, Suite 202A, Montréal, (Qc) H2L 2H2 • Tél. : 514 524 7131 page 14 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- espace reflexion Numéro 35, été 2009 Un saint homme Histoire de deux amis. Un saint homme tenait un jour une conversation avec Dieu. Il lui dit: «Seigneur, j'aimerais savoir comment est le paradis et comment est l'enfer». Dieu conduisit le saint homme vers deux portes. Il ouvrit l'une des portes et permit au saint homme de regarder à l'intérieur. Au milieu de la pièce, il y avait une immense table ronde. Au milieu de cette table, il y avait une grosse marmite contenant un ragoût à l'arôme délicieux. Le saint homme saliva d'envie. Les personnes assises autour de cette table étaient maigres, livides et malades. Elles avaient toutes l'air affamées. Elles tenaient des cuillères aux très longs manches, attachées à leurs bras. Toutes pouvaient atteindre le plat de ragoût et prendre une cuillerée. Mais, comme le manche de la cuillère était plus long que leurs bras, elles ne pouvaient ramener à leur bouche les cuillères pleines. Le saint homme frissonna à la vue de leur misère et de leurs souffrances... Dieu dit : «Tu viens de voir l'enfer. » Dieu et le saint homme se dirigèrent vers la seconde porte. Dieu l'ouvrit. La scène que vit le saint homme était identique à la précédente. Il y avait la grande table ronde, la marmite de délicieux ragoût qui fit encore saliver le saint homme. Les personnes autour de la table étaient également équipées des cuillères aux longs manches. Cette fois, cependant, les gens étaient bien nourris, replets, souriants et se parlaient les uns aux autres en riant. Le saint homme dit à Dieu : « Je ne comprends pas ! - C'est simple, répondit Dieu, ça ne prend qu'une seule habileté: ils ont appris à se nourrir les uns les autres tandis que les gloutons et les égoïstes ne pensent qu'à eux-mêmes. » C'est l'histoire de deux amis qui marchaient dans le désert. À un moment donné, ils se disputèrent et l'un d'eux gifla l'autre. Ce dernier, endolori, mais sans rien dire, écrivit sur le sable : Rien ne semble mieux exprimer aujourd'hui comme hier - les exigences modernes de la tolérance que le célèbre poème qui commence par les vers suivants : " Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes " attribué au pasteur et théologien allemand Martin Niemöller (1892 - 1984) : « Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes Je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste Lorsqu'ils sont venus chercher les sociaux-démocrates Je n'ai rien dit, je n'étais pas social-démocrate. Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes Je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste. Lorsqu'ils sont venus chercher les catholiques Je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique. Lorsqu'ils sont venus chercher les juifs Je n'ai rien dit, je n'étais pas juif. Puis ils sont venus me chercher Et il ne restait plus personne pour protester. » AUJOURD'HUI, MON MEILLEUR AMI M'A DONNÉ UNE GIFLE. Ils continuèrent à marcher puis trouvèrent une oasis, dans laquelle ils décidèrent de se baigner. Mais celui qui avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva. Quand il se fut repris, il écrivit sur une pierre : AUJOURD'HUI, MON MEILLEUR AMI M'A SAUVÉ LA VIE. Celui qui avait donné la gifle et avait sauvé son ami lui demanda : - Quand je t'ai blessé, tu as écrit sur le sable, et maintenant tu écris sur la pierre. Pourquoi ? L'autre ami répondit : - Quand quelqu'un nous blesse, nous devons l'écrire sur le sable, où les vents du pardon peuvent tout effacer. Mais quand quelqu'un fait quelque chose de bien pour nous, nous devons le graver dans la pierre, ce que aucun vent ne peut effacer. APPRENDS À ÉCRIRE TES BLESSURES DANS LE SABLE ET À GRAVER TES JOIES DANS LA PIERRE. Anonyme ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 15 Bulletin Vers la santé mentale Ressources en santé mentale de Montréal Les centres de crise *sous région est Centre de crise l’entremise__________________________(514) 351-9592 Appoint (L’)______________________________________(514) 351-6661 *sous région centre-est Centre de crise le Transit___________________________ (514) 282-7753 *sous région ouest Service d’intervention psychosociale__________________ (514) 351-6661 *sous région centre-ouest Centre de crise Tracom ____________________________ (514) 483-3033 *sous région sud-ouest L’autre maison ___________________________________ (514) 768-7225 *sous région nord Centre de crise Iris _______________________________ (514) 388-9233 Les centres de crise assurent • Un service téléphonique d’intervention de crise et référence 24 heures par jour, 7 jours par semaine. • Un service d’évaluation psychosociale et d’intervention de crise sur les lieux (à domicile, sur les lieux de l’organisme requérant, en lieu public). • • Un service d’hébergement de crise pour une durée de 14 jours maximum. Un suivi et soutien offerts à la personne et son entourage pour une durée de 2 mois maximum. • Un appartement de dépannage pour une durée de 4 semaines. Hébergements en santé mentale sans référence Nom Pour qui? Problématique Secteur Téléphone L'Abri d'espoir Femmes + 18 ans Toutes Montréal 514-934-5615 Le Chaînon Femmes + 18 ans Femmes en difficulté Montréal 514-845-0151 Auberge Madelaine Femmes + 18 ans Diff. psychosociale Montréal 514-597-1499 Foyer de groupe Omega Hommes + Femmes Sévères et persistants Banlieu ouest 514-683-1647 Maison Grise de Montréal Femmes 30-55 ans Toutes Montréal 514-722-0009 Maison Lucien-L'Allier Hommes + Femmes Sévères et persistants Montréal 514-932-1898 Maison Marguerite Femmes + 18 ans Crise psychosociale Montréal 514-932-2250 Maison MGR Hommes + Femmes Sévères et persistants Montréal 514-593-7833 Maison St-Dominique Hommes + Femmes Encadrement minimal Montréal 514-845-7793 L'Entre-Deux Femmes + 18 ans Dépression Longueuil 450-651-0715 Maison du Goéland Rive-sud Hommes + Femmes Santé mentale La Prairie 450-659-0054 Maison Jacques-Ferron Hommes + Femmes Sévères et persistants Longueuil 450-646-5381 Maison sous les arbres Hommes + Femmes Santé mentale Châteauguay 450-699-5935 Les Toits D'Émile Hommes + Femmes Problème majeur Châteauguay 450-699-9292 page 16 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- Numéro 35, été 2009 Banques Alimentaires Nom de l’organisme Adresse Téléphone Action-Alimentaire- Anjou 35 Marien, Montréal Est. 514-645-3415 ACHIM – Alternatives communautaires 5940 boul. Monk, Montréal 514-362-7221 Bouffe – Action de Rosemont 5350 rue Lafond, Montréal 514-523-2460 Carrefour d’alimentation et de partage St-Barnabé 1475 Bennett (angle Adam) 514-251-2081 CERF – Centre entraide et ralliement familial 105 Ontario Est, Montréal 514-288-8314 Comptoir alimentaire Villeray 807 rue Villeray, Montréal 514-272-8266 Comptoir alimentaire l’Essentiel Verdun 514-769-1013 Comptoir alimentaire – Entraide Carré 4589 Ste-Catherine Est, Montréal 514-255-8444 Corbeille Bordeaux-Cartierville 5090 Dudemaine, Montréal 514-856-0838 Cuisine collective – Hochelaga-Maisonneuve 3568 Adam, Montréal 514-529-0789 Cuisine collective – À toute vapeur 13765 Forsyth, Montréal 514-640-6024 Dépôt alimentaire Notre-Dame-de-Grâces 2121 Oxford, Montréal 514-483-4680 GEMO Groupe d’entraide Mercier Ouest 6120 La Fontaine, Montréal 514-253-0297 Information alimentaire populaire – Centre-Sud 1710 rue Beaudry, Montréal 514-529-2626 Maison du Partage d’Youville 2327 rue Centre, Montréal 514-935-9846 Mon Resto St-Michel 8461 Allée St-Léonard, St-Michel 514-727-4249 Maison d’entraide Côte-St-Paul et Ville-Émard 514-761-1280 REVE Ressources entraide de Verdun 4400 boul. LaSalle, Verdun 514-762-0705 SNAC – Service de nutrition et action communautaire 10780 Laverdure, Ahuntsic 514-385-6499 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 17 Bulletin Vers la santé mentale AVIS Déménagement du bureau de Services Québec de Montréal Le bureau de Services Québec de Montréal, actuellement situé à la Place Dupuis, au 800, boulevard De Maisonneuve Est, déménagera prochainement. Dès le 4 mai, les services au comptoir de Services Québec seront offerts à l’adresse suivante : Services Québec 2050, rue De Bleury, rez-de-chaussée Montréal (métro Place-des-Arts, sortie De Bleury) Groupe d’entraide pour personnes souffrant de troubles anxieux PHOBIES-ZÉRO 514-276-3105 Site internet : www.phobies-zero.qc.ca GEME Groupe d’entraide pour un mieux-être 450-332-4463 ou 1-866-443-4363 Site internet: www.geme.qc.ca Le nouveau bureau de Services Québec de Montréal prendra la forme d'un guichet unique multiservice et multimode où seront regroupés, sous un même toit, divers services gouvernementaux pour les citoyens et les entreprises : • • • • • • • L’aqpamm poursuit son groupe d’entraide pour personnes ayant un(e) conjoint(e) de même sexe et souffrant d’un problème de santé mentale. La participation des membres à cette activité démontre un besoin, c’est pourquoi nous poursuivons cette offre de service d’un groupe d’entraide. Les prochaines rencontres auront lieu les mardi 1er septembre, 6 octobre, 3 novembre et 1er décembre 2009, ensuite le 2 février, 2 mars, 6 avril, 4 mai et le 1er juin 2010. Il est important de réserver. Si le jour même de la rencontre à 16h30, il n’y a aucune inscription, le groupe sera annulé. • les services du Registre des entreprises; les services du Registre foncier du Québec; les services de renseignements gouvernemen taux de Services Québec; le service de changement d'adresse pour les citoyens; un service d'assermentation; un accès à des postes informatiques en libreservice; un service d'accompagnement et d'assistance à la navigation Internet; un accès à des publications. Services Québec, c’est LA porte d’entrée aux services gouvernementaux ! Vous pouvez également avoir accès aux programmes et services du gouvernement du Québec par téléphone, au numéro 514 644-4545 ou par Internet www.servicesquebec.gouv.qc.ca. Nous vous remercions de votre collaboration afin de bien vouloir relayer ces informations auprès de la clientèle en quête de renseignements gouvernementaux. AQPAMM-Santé mentale 514-524-7131 page 18 ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- Numéro 35, été 2009 Recyclage Vous désirez vous départir de certains objets qui n’ont plus d’utilité pour vous ? Vous avez perdu ou pris du poids ? Vous désirez offrir du linge ou de la literie à celles et ceux qui sont dans le besoin ? Alors voici quelques adresses utiles : Pour donner vos trucs, voici quelques adresses utiles : Organismes de bienfaisance : Carrefour familial Hochelaga : 514 523-9283 La corde à Linge : 514 354-9780 Regroupement Entre Mamans : 514 525-8884 Conférence Longue-Pointe : 514 255-5784 Boîtes de dons: Fondation Québécoise de la déficience intellectuelle 9280, Sherbrooke Est - 7600, Sherbrooke Est 8550, Hochelaga - 6100, des Roseraies Renaissance : 6333, Beaubien Est - 6550, Sherbrooke Est 3100, Arcand, 3077 - Lebrun - 12695, Sherbrooke Est Grands frères et grandes soeurs de Montréal : Centre commercial Domaine Écocentre de la Petite Patrie : 1100, rue des carrières, 514 872-7706 Écocentre Rivière-des-Prairies : 11400, rue LéopoldChristin, 514 868-4277 Collecte à domicile Vous ne pouvez pas vous rendre aux boîtes de don, vos objets à donner sont trop volumineux? Certains organismes font la collecte à domicile, dont: Conférence Longue-Pointe : 514 255-5784 pour les vêtements et les petits objets Fondation Québécoise de la déficience intellectuelle : 514 725-9797 Fondation des Grands Frères et Grandes Soeurs de Montréal : 514 845-7920 poste 222 L’Armée du Salut : 514 935-7425 Pour tout autre renseignement concernant la récupération, vous pouvez contacter votre éco-quartier : Tétreaultville : 514-529-2023 Maisonneuve–Longue-Pointe : 514-253-5777 Louis-Riel : 514-899-0642 Hochelaga : 514-521-2280 Les écocentres: Écocentre Saint-Michel : 2475, rue des Regrattiers, 514 872-3267 « Vous désirez en savoir plus sur ce qui se passe dans votre ville et plus particulièrement près de chez vous, utiliser le site Web de votre Arrondissement à l’adresse suivante : Pourquoi garder vos anciennes lunettes dans un fond de tiroir? arrondissement.com Vous pouvez apporter vos anciennes lunettes à l’AQPAMM lors de nos activités. Nous irons les porter à l’Accueil Bonneau. Grâce à vous, plusieurs personnes pourront voir la vie, un peu plus facilement. ---------- AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale ---------- page 19 Commanditaires suite de la page 17 Agence de la Santé et des Services Sociaux Programmation 2009 LE GROUPE D’AQPAMM ATELIERS THÉMATIQUES 2e mardi du mois - 19H00 à 21H00 Les rencontres ont lieu au 1260 STE-CATHERINE EST, BUREAU 204, MONTRÉAL 4e jeudi du mois - 14H00 à 16H00 LE GROUPE L’ÉTANÇON 1e mardi du mois - 19H00 à 21H00 Les rencontres ont lieu au CLSC-CHSLD PAT/MONTRÉAL EST 13926 rue Notre-Dame Est, Local 068, Montréal (Pointe aux trembles) Voici la cédule pour 2009 8 septembre, 13 octobre, 10 novembre, 8 décembre LE GROUPE D’ENTRAIDE PETITE PATRIE 1e lundi du mois - 19H00 à 21H00 *** Changememnt de lieu *** Les rencontres ont lieu à : Hôpital Jean-Talon Est 2è étage, salle Louis-Pasteur 1385 Jean-Talon Est (métro Fabre) Cédule 2009 : Réservation exigée avant 16 hres 14 septembre, 5 octobre, 2 novembre, 7 décembre LE GROUPE D’ENTRAIDE DE JOUR De 14h00 à 16h00 1 et 3ème jeudi du mois 3 et 17 septembre, 1 et 15 octobre, 5 et 19 novembre, 3 et 17 décembre er Nous apprécions recevoir une confirmation de votre présence avant la rencontre. Vous pouvez nous joindre au (514) 524-7131 • 24 septembre – Témoignage de Monsieur Ronald White. (Voir biographie à la page 9) • 22 octobre – Thème et conférencier à déterminer. • 26 novembre – Thème et conférencier à déterminer. « Les informations sur les sujets traités lors des ateliers d’automne vous parviendront avec les envois mensuels à venir » CONFÉRENCES 4e mardi du mois - 19H30 à 21H30 • Mardi 22 septembre « De l’anxiété à la dépression – Comment s’en sortir? » Témoignage Manon Lacroix journaliste (article dans le bulletin) • Mardi 27 octobre « Les différents types de schizo phrénie – Comment agir? » Dr David Bloom psychiatre à l’hôpital Douglas • Mardi 24 novembre « Crise d’adolescence ou mala dies mentales? Comment les différencier? » Dr Patricia Garel pédopsychiatre La carte de membre est obligatoire AQPAMM - Depuis 29 ans, au service des familles et des amis de la personne atteinte de maladie mentale