A. Dreuil. TES. 2014-2015 Chapitre 3 : Comment expliquer l’instabilité de la croissance ? Notions : Fluctuations économiques, crise économique, désinflation, croissance potentielle, dépression, déflation. Acquis de première : inflation, politique monétaire, politique budgétaire, politique conjoncturelle, chômage, demande globale. IC : L’observation des fluctuations économiques permettra de mettre l’accent sur la variabilité de la croissance et sur l’existence de périodes de crise. On présentera les idées directrices des principaux schémas explicatifs des fluctuations (chocs d’offre et de demande, cycle du crédit), en insistant notamment sur les liens avec la demande globale. En faisant référence au programme de première, on rappellera le rôle des politiques macro-économiques (nationales et européennes) dans la gestion des fluctuations conjoncturelles. On analysera les mécanismes cumulatifs susceptibles d’engendrer déflation et dépression économique et leurs conséquences sur le chômage de masse. Introduction : Après nous être intéressé à la définition de la croissance et à ses causes, ses origines dans le premier chapitre, nous allons maintenant nous intéresser aux fluctuations de la croissance et aux crises : la croissance est un phénomène instable. Problématique : à partir de la question centrale : comment expliquer l’instabilité de la croissance ?, on va se poser plusieurs questions : 1. La croissance est-elle un phénomène instable (ou peut-on identifier une forme de régularité à travers des cycles) ? 2. Quelles sont les phénomènes à l’origine des fluctuations de la croissance ? 3. Quelles sont les conséquences de ces fluctuations sur le chômage notamment ? I. La croissance est-elle un phénomène instable ? Depuis la fin de la 2GM, le PIB français a été multiplié par plus de 6. Il atteint aujourd’hui plus de 2 000 milliards d’€ (2060 milliards en 2013 en € courants). L’observation plus attentive de cette évolution montre cependant que la croissance n’a pas été régulière mais qu’elle a été marquée par une série de périodes d’expansion et de ralentissement. On peut ainsi observer les fluctuations de la croissance économique. A. Les fluctuations Document 1. Des « Trente Glorieuses » aux « Trente Piteuses » : questions modifiées (doc 2 p. 44 Hatier) (Ou : Doc 2. P. 42 Nathan ou Doc 2 p 113 du Magnard) 1 A. Dreuil. TES. 2014-2015 1. Faire deux phrases donnant du sens aux deux données entourées. 2. Identifiez les périodes de baisse du PIB. Baisse du PIB = baisse de la production : on produit moins que l’année précédente = baisse de l’activité économique. Le taux de croissance est négatif. = dépression A ne pas confondre avec : ralentissement du PIB = la croissance ralentit cad le taux de croissance est inférieur à l’année précédente mais le PIB continue de croître : on produit plus que l’année précédente mais cette augmentation de la production est moins forte que celle de l’année précédente : le taux de croissance reste positif. = récession. Attention toutefois, l’Insee considère qu’une économie se situe en récession lorsque son taux de croissance est négatif deux trimestres consécutifs. La période de baisse du PIB est toujours précédée par une crise. Par exemple, en 1973 : premier choc pétrolier, en 1979, 2è choc pétrolier, en 1992-1993 : crise du système monétaire européen, en 2001 le krach boursier de la bulle internet et en 2007 la crise des subprimes. 3. Qu’appelle-t-on les « Trente Glorieuses » et « Trente Piteuses » Les « Trente glorieuses » (titre d’un ouvrage très célèbre de Jean Fourastié) correspondent à la période 1945-1973/1974 ; quant aux « Trente piteuses » (titre d’un livre de Nicolas Baverez), elles couvrent la période qui s’ouvre avec le premier choc pétrolier. Pendant les « Trente piteuses », la croissance du PIB en volume est moins rapide que pendant les « Trente glorieuses » ; de surcroît, le PIB a alors diminué quatre fois (– 1,1 % en 1975, – 0,7 % en 1993, – 0,1 % en 2008 et – 2,7 % en 2009) alors qu’aucune occurrence de ce type n’avait été observée de 1945 à 1973/1974. 4. Qu’est-ce qu’un trend ? Notion de trend: tendance de longue durée que l’on peut observer dans l’évolution d’une grandeur économique (par exemple le PIB), indépendamment de ses fluctuations de court terme. Tableau récapitulatif : PIB ↑ ou↓ Taux de croissance du PIB + ou - Récession Dépression Phase d’expansion Reprise économique 2 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Bilan : Récession : ralentissement de la croissance du PIB : le taux de croissance du PIB est inférieur à celui de l’année précédente, il a diminué mais il est toujours positif, le PIB continue de croître. Ou recul provisoire de la production (2 trimestres max) = contraction. A ne pas confondre avec la dépression : phase de réduction durable de l’activité économique (baisse de la production) se traduisant par une baisse du PIB: le taux de croissance du PIB est négatif. Dans les deux cas, ces phénomènes s’accompagnent d’une hausse du chômage mais en cas de dépression, le chômage est plus élevé et prolongé. Expansion : hausse de la production de biens et de services cad hausse du PIB sur une courte période. Se distingue de la croissance qui est un phénomène durable. => Les fluctuations économiques correspondent aux variations, aux irrégularités que subit le taux de croissance de l’économie autour d’une tendance de long terme. Cela correspond aux mouvements de hausse (expansion) ou de baisse (récession, dépression) de l’activité économique. La croissance économique n’est pas régulière, elle est soumise à des fluctuations, à des mouvements de hausse et de baisse de l’activité économique. Transition : Les fluctuations économiques que nous avons observé rendent-elles la croissance instable ou peut-on identifier une forme de régularité à travers l’existence de cycles économiques ? B. Qu’est-ce qu’un cycle ? Quand les fluctuations de la croissance obéissent à une certaine régularité (périodicité des phases ascendantes et descendantes), il s’agit alors de cycles économiques. Document 2. Définition de cycle proposée par Burns et Mitchell en 1946 « Les cycles économiques désignent un type de fluctuations qui affectent l’activité générale des pays dans lesquels la production est essentiellement le fait d’entreprises privées. Un cycle est constitué de phases d’expansions qui se produisent à peu près au même moment dans de nombreuses branches de l’activité, expansions qui sont suivies par des phases de récessions, des contractions et des reprises, qui affectent elles aussi l’ensemble des activités économiques, les reprises débouchant sur la phase d’expansion du cycle suivant. » Question : Faîtes un graphique avec pour abscisse le temps et pour ordonnée le niveau de l’activité économique et résumez, à l’aide de stylos de couleurs différentes, les 3 phases du cycle à l’aide d’une courbe. Rajouter la notion de crise : phase de retournement du cycle qui se traduit par un très fort ralentissement de l’activité économique (le PIB continue d’augmenter mais bien plus lentement qu’en période d’expansion) voire un recul du PIB (dépression), cad une baisse. C’est ce qui met fin à une période d’expansion. Insister sur la différence entre cirse et récession. En général on parle de crise quand la récession qui suit est forte : quand elle est proche de la dépression. Projeter doc 2 p. 113 Magnard : Question : pourquoi parle-t-on de crise en 1973, 1979, 1993 en 2000, en 2008 et pas en 1960 ? Car en 1993, 2000 et 2008, on assiste bien à un retournement de la conjoncture : on passe d’une phase d’expansion à une phase de très fort ralentissement voire de baisse du PIB alors qu’en 1960 la croissance ralentit mais demeure importante : plus de 4%/an. 3 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Les cycles ont été mis en évidence dès la fin du XIXè siècle par des économistes qui leur ont ensuite donné leur nom. On distingue ainsi différents types de cycles : les courts : Kitchin et Juglar et les longs : (Kuznets) et Kondratiev. Selon Schumpeter, ces différents cycles s’emboîtent entre eux et la superposition de ces cycles forme les fluctuations économiques telles qu’on les observe. Document 3. Des cycles de périodicité variables (Doc 2 p. 115 Magnard) Rappel : le trend représente la croissance de long terme, au-delà des fluctuations de court terme. Question 1. En quoi les cycles courts diffèrent-ils des cycles longs ? 4 A. Dreuil. TES. 2014-2015 On peut distinguer les cycles courts des cycles courts en fonction de leur périodicité : quelques années et, au maximum, une décennie pour les cycles courts = Kitchin, Juglar alors qu’ils durent plusieurs décennies pour les cycles longs. Cycles longs = alternance de phases de croissance associée à une hausse des prix et de phases de récession voire de dépression associée à une baisse des prix. Ces cycles mis en évidence par Kondratiev dans les années 1920 durent une cinquantaine d’année. Précision : selon l’analyse de Schumpeter, les phases de croissance des cycles de Kondratieff (phase A) sont provoquées par les innovations majeures. Selon cette analyse, les innovations technologiques ont donné lieu à 3 RI au cours du XIXè siècle : machine à vapeur vers 1760, électricité au début du XXè siècle, courant des années 1990 pour les NTIC. Rappel : On peut définir les innovations comme la mise en place des inventions, cad la mise en application de nouvelles connaissances. On distingue les innovations de produit, de procédé ou d’organisation. On distingue aussi les innovations majeures ou radicales (électricité, machine à vapeur, informatique, des innovations incrémentales = mineures. La recherche est la source principale de l’innovation. Ces différents cycles s’emboîtent les uns dans les autres (première partie du passage souligné), d’où des effets contrastés : les crises les plus graves résultent de la superposition de la phase B des différents cycles. Question supplémentaire: pensez-vous que les cycles Kondratiev soient toujours présents dans l’économie française ? La période 1950-1973 peut s’analyser comme un cycle Kondratieff phase A : un des facteurs de croissance de cette époque est la diffusion des biens de consommation durable due à des innovations. Apres 1973, les taux de croissance de l’économie française sont, en moyenne, divisés par deux. On peut interpréter cette période comme un cycle Kondratieff phase B (épuisement des innovations de la période précédente). Un cycle Kondratieff dure 50 a 60 ans. Vers les années 20002010, on aurait dû assister à l’arrivée d’un nouveau cycle Kondratieff phase A porté par de nouvelles innovations, notamment tout ce qui concerne les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Ce n’est pas le cas. On peut donc se demander si, à long terme, les cycles Kondratieff sont toujours présents. De plus, le cycle Kondratiev a du mal à rendre compte de la crise des 70’s caractérisée par une forte inflation. Bilan : Définition du cycle. Les 4 phases du cycle économique : 1. Expansion 2. Crise. 3. Récession 4. Reprise : une nouvelle phase d’expansion qui succède à la récession (ou dépression) Insister sur la multiplication des crises ces dernières années (crises financières). Distribuer doc 4 p 116 Magnard. Transition : nous avons vu que la croissance était instable et se heurtait à des périodes de crise. Nous allons maintenant essayer d’expliquer les phénomènes à l’origine des cycles. II. Comment expliquer cette instabilité ? Commencer par un questionnement : d’après-vous qu’est-ce qui est à l’origine des phases de hausse du PIB (et donc de la production) ? des phases de ralentissement de la croissance du PIB ? Trier les éléments qui relèvent de l’offre et de la demande. 5 A. Dreuil. TES. 2014-2015 A. Du côté de la demande 1. Qu’est-ce qu’un choc de la demande ? Demande globale = C+I+G (dépenses Etat)+X-M soit la quantité totale de biens et de services produits nationalement demandée sur une période donnée (regroupe la demande intérieure et extérieure) Un choc de demande =tout évènement extérieur (=exogène) qui affecte l’évolution de la DG. Entraîne une variation non anticipée de la demande. Il peut être positif : fait augmenter la demande globale ou négatif : la fait baisser. 2. Quelles sont les conséquences d’un choc de la demande négatif ? Un exemple de choc de demande : Document 4. La crise de 2008, un choc de demande. Doc. 7 p 46 Hachette : 2008, un choc de demande 1. Chute de la demande = – 5 points entre 2008 et 2009, aux Etats-Unis. 2. L’endettement est celui de l’Etat (pour financer les dépenses publiques non couvertes par l’impôt), des entreprises (pour financer les investissements) et des ménages (pour la consommation et pour financer l’acquisition de logement). Si l’endettement ne progresse plus, cela affecte la demande intérieure : la consommation des ménages et de l’Etat, l’investissement des entreprises et donc la croissance économique. 3. Baisse de l’endettement ➞ baisse de la demande intérieure et extérieure ➞ ralentissement de la production ➞ hausse du chômage ➞ baisse de la demande ➞ crise. Illustration de la corrélation entre demande et croissance : doc 12 p. 47 Manuel Nathan. Choc de demande négatif conduit à une contraction de la DG et donc à un ralentissement de la croissance. 3. Quelles sont les conséquences d’un choc de demande positif ? Question : expliquez en quoi la baisse des PO ou la hausse des dépenses publiques peut constituer un choc de la demande positif. = La baisse des PO ou la hausse des dépenses publiques = politique de relance budgétaire : on utilise le budget de l’Etat pour relancer l’activité économique. Quel est l’économiste qui a théorisé la politique de relance ? 6 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Les dépenses de l’Etat font partie de la DG donc si elles augmentent, cela augmente la DG et constitue un choc de la demande positif. Mais les dépenses de l’Etat agissent aussi indirectement sur l’activité économique : elles relancent la consommation des ménages. Quel est l’autre type de relance qui existe ? La politique de relance monétaire par la baisse des taux d’intérêt directeurs de la BCE qui se répercute sur les taux d’intérêt des banques commerciales et qui permet une hausse de la consommation et de l’investissement. Question : connaissez-vous l’économiste qui a insisté sur le rôle de la demande dans l’activité économique ? Complément : Doc 15 p 122 Magnard : L’insuffisance de la demande anticipée : cause fondamentale des dépressions chez Keynes. A faire à la maison Avant de produire, les entrepreneurs vont essayer de prévoir le niveau de la demande : pas de production sans débouchés potentiels. Ils essayent d’évaluer la demande qui va s’adresser à eux = la demande anticipée. Pour avoir la certitude de vendre leur production, les entrepreneurs font des anticipations sur la demande et déterminent leur niveau de production en fonction de ces anticipations. Pour éviter de se tromper, les entrepreneurs vont adopter les mêmes prévisions que les autres entrepreneurs. Les entrepreneurs adoptent des comportements mimétiques car l’investissement est une décision dont le coût est élevé et qui engage l’avenir. L’intervention de l’Etat est nécessaire pour sortir de la dépression car, quand l’activité économique est déprimée et que les anticipations sont pessimistes, il n’y a aucune raison pour que la demande anticipée augmente. L’Etat doit donc intervenir en stimulant l’investissement privé et en augmentant les investissements publics. Choc de demande positif conduit à une hausse de la DG et donc à une hausse de la croissance : reprise ou expansion. Documents tombés au bac sur ce sujet : Source : OCDE, 2013. Sujet de dissertation : Dans quelle mesure les variations de la demande expliquent-elles les fluctuations économiques ? Comment utiliser les deux documents suivants dans le cadre du sujet proposé ? Document A. Contributions à l'évolution du Produit Intérieur Brut en France aux prix de l'année précédente (en % du PIB)* Intitulés Dépenses de consommation finale Dont : Ménages Administrations publiques ISBLSM** FBCF*** Exportations Importations Variations de stocks PIB 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 1,6 1,4 1,5 1,7 1,6 1,7 0,4 0,7 1,3 0,2 1,0 1,0 1,0 1,4 1,2 1,3 0,1 0,1 0,8 0,1 0,4 0,4 0,5 0,3 0,3 0,4 0,3 0,6 0,4 0,0 0,2 - 0,4 0,5 -0,5 - 0,2 0,9 - 0,1 0,4 - 0,4 - 0,2 - 0,3 0,9 0,0 0,6 1,2 - 1,5 0,7 2,5 0,0 0,8 0,7 - 1,4 0,0 1,8 0,0 0,1 0,0 0,1 0,1 0,0 0,8 1,3 0,1 - 2,3 0,2 0,7 1,4 0,6 - 0,1 -3,3 2,3 1,3 - 1,4 - 1,5 - 0,3 2,8 - 2,2 - 1,4 0,1 0,2 - 0,2 - 1,2 0,1 0,8 2,5 2,3 - 0,1 - 3,1 1,7 1,7 Source: Comptes nationaux, INSEE 2012 7 A. Dreuil. TES. 2014-2015 (*) Les résultats étant arrondis, il se peut que la variation du PIB diffère légèrement de la somme des différentes contributions. (**) Les Institutions Sans But Lucratif au Service des Ménages désignent les associations. (***) Formation Brute de Capital Fixe Il s’agit des différentes contributions à la croissance. Notion de demande globale, équilibre emplois-ressources. Sur l’ensemble de la période : 3 phases : expansion puis récession voire dépression puis expansion. importance des dépenses de conso finale = conso de la part des ménages et des APU : c’est ce qui contribue le plus à la croissance du PIB. En 2008, 2009 : très forte baisse de la conso associée à une baisse du PIB. Avec phrases de lecture. Les exportations contribuent également à la croissance : phases de croissance relativement élevée s’expliquent par vigueur des exportations : 2004, 2006, 2010 et 2011. A l’inverse : 2009 : chute des exportations et du PIB. La FBCF contribue aussi à la croissance. Voir doc suivant. Document B. Formation Brute de Capital Fixe en volume Pourcentages de variation par rapport à l'année précédente 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012* - 6,2 -1,2 -1,2 1,0 8,9 5,0 1,0 -11,4 5,2 6,6 2,0 Allemagne - 4,6 0,3 0,3 0,8 1,5 0,2 - 4,4 -10,4 - 0,1 0,5 2,3 Japon 2,7 3,3 6,3 5,3 2,5 -1,4 5,1 -15,2 2,0 3,7 4,4 États-Unis -1,6 1,1 1,8 3,4 6,0 4,6 -1,3 -12,0 - 0,7 1,5 -1,8 Zone euro -1,9 2,2 3,0 4,2 6,2 0,1 - 8,8 -1,4 2,9 0,6 France 4,4 Source : Perspectives économiques de l'OCDE, OCDE, 2012. (*) II s'agit de prévisions Pour ce doc : -il faut remarquer que la FBCF fait partie de la demande -il faut l’associer au doc précédent où on a le taux de croissance du PIB de la France. Sujet (EC3) : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous montrerez que les variations de la demande globale sont un facteur important des fluctuations économiques. Document A. Évolution des contributions à la croissance du PIB en volume en France (en points de pourcentage). Choc pétrolier Crise de 1993 Crise de 2008 1974 1975 1976 1992 1993 1994 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Dépenses de consommation finale Formation brute de capital fixe Solde extérieur des biens et services 2,6 0,9 1,7 0,4 0,7 -1,4 0,5 -0,4 -1,2 0,3 1,3 0,1 -2,3 0,3 1,2 2,0 3,8 1,3 1,2 -1,7 0,9 0,7 0,8 0,7 1,4 0,0 -0,9 -0,3 -0,5 0,0 0,5 0,2 0,6 -0,2 0,0 1,0 8 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Variation de stocks 0,3 -3,0 1,8 -0,3 -1,0 1,0 0,2 -0,2 -1,2 0,1 1,1 -0,8 Produit intérieur brut 4,7 -1,1 4,4 2,3 -0,1 -3,1 1,7 2,0 1,5 -0,7 2,2 0,0 Source : INSEE, 2013. Note : l'addition des contributions peut différer du chiffre de la croissance en raison des arrondis. Document B. Croissance économique et évolution de la demande globale en France (en %). B. Du côté de l’offre 1. Qu’est-ce qu’un choc d’offre ? Définition de l’offre globale : PIB soit production intérieure + M = production intérieure + production réalisée à l’étranger. On appelle choc d’offre tout évènement qui agit sur l’évolution de l’offre globale, de manière positive ou négative. Il s’agit de tout évènement qui entraîne une variation non anticipée de l’offre. Un choc d’offre négatif augmente les coûts de production et réduit donc la quantité de biens et de services que les producteurs sont prêts à fournir pour un niveau de prix donné. En revanche, un choc d’offre positif réduit les coûts de production et augmente la quantité offerte pour un même niveau de prix. 2. Quelles sont les conséquences d’un choc d’offre négatif ? Question : selon vous, qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de la hausse des coûts de production et donc d’un choc d’offre négatif ? 9 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Document 5 : Doc 14 et 15 p. 48 Nathan (faire lire la moitié du texte) Question 2 : la hausse des prix des matières premières constitue-t-elle un choc d’offre négatif pour tous les pays ? Pourquoi ? Eventuellement : évoquer le tsunami au Japon : Doc 13 p. 47 Nathan. Choc d’offre négatif conduite à une baisse de la production donc récession voire dépression. 3. Quelles sont les conséquences d’un choc d’offre positif ? Document 6. Doc 6 p 46 Hachette sur le miracle finlandais Question 2. L’essor des TIC agit-il du côté de l’offre ou de la demande ? L’essor des TIC agit du cote de l’offre (industrie électronique, télécoms, services commerciaux), mais aussi du côté de la demande (hausse de la demande de téléphones portables, d’ordinateurs, de services commerciaux lies à Internet). Généralement, on classe les innovations technologiques du côté des chocs d’offre. Choc d’offre positif conduit à une hausse de la production donc expansion ou reprise. Bilan sur les chocs de la demande et les chocs d’offre Exercice sur les chocs. Cochez : Choc d’offre Revalorisation du SMIC au-delà de l’inflation Une innovation de produit créé un nouveau marché Hausse du chômage Une innovation de procédé permet de réduire les coûts de production Réduction des cotisations sociales patronales Réduction des cotisations sociales salariales Choc de demande Positif Négatif Positif Négatif X X X X X X 10 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Hausse du prix du pétrole X Organisation des Jeux Olympiques X Hausse de la TVA X Hausse du taux d’intérêt du crédit bancaire X Construction d’aéroports et de lignes TGV X Une forte récession chez nos « clients » étrangers X Un cyclone qui entraîne un accident nucléaire majeur X On distingue 3 grands types de chocs d’offre : -les chocs d’offre causés par des variations du prix des produits de base comme le pétrole qui conduit à une variation des coûts de production. -une variation des salaires -des innovations technologiques qui améliorent la productivité. On distingue 3 grands types de chocs de demande : -la variation de la consommation -la variation du niveau d’investissement -la variation des dépenses publiques et de la fiscalité Illustrer les chocs d’offre et de demande par un graphique : chocs et déplacements de courbe. Cf exercice p. 46 nathan. Les différents chocs expliquent les fluctuations de la croissance. Les chocs peuvent affecter la croissance de manière positive ou négative. Un choc positif est à l’origine d’un phénomène d’expansion ou de reprise alors qu’un choc négatif est à l’origine d’une crise qui conduit à une récession voire à une dépression. Transition : nous avons vu que les fluctuations de la croissance pouvaient être expliquées par les chocs d’offre et de demande. Il nous reste un facteur explicatif à aborder : le cycle du crédit. C. Le cycle du crédit au cœur de la crise des subprimes A travers la crise des subprimes, on va voir comment les questions de crédit et d’endettement sont au cœur des phénomènes de croissance et de crise. Document 8. Doc 3 p 45 Hachette sur le rôle des banques. 11 A. Dreuil. TES. 2014-2015 1. Quand le PIB augmente, les crédits accordés par les banques augmentent également, car les conditions de rentabilité sont plus fortes et parce qu’elles sont prêtes à prendre plus de risques, leurs clients étant plus solvables en période d’expansion. 2. L’évolution du crédit est globalement corrélée à celle du PIB, c’est ce qu’on appelle le cycle du crédit. Cependant, les variations sont plus marquées pour le crédit accordé aux entreprises : ainsi, entre 1998 et 2001, on constate une croissance du PIB, les crédits accordés aux ménages augmentent d’environ 4 points, alors que ceux qui sont accordés aux entreprises progressent d’environ 7 points. On peut parler de phénomène de resserrement du crédit pour les entreprises, surtout les PME. 3. Rappel : Les conditions d’octroi du crédit sont un élément déterminant des fluctuations économiques ; d’une part, les crédits alimentent la demande des ménages et des entreprises lors de phases d’expansion ; d’autre part, ils permettent de financer l’investissement, qui diffuse le progrès technique et soutient de ce fait la productivité. A l’inverse, quand la croissance ralentit, les banques rationnent l’offre de crédit, qui est alors réservé aux entreprises les plus rentables ; cela contribue ainsi à éliminer certaines entreprises du marché, à accroitre le chômage et à alimenter la récession. Illustration doc 17 b p. 49 Nathan Bilan du doc : Définition du cycle du crédit : Le cycle du crédit renvoie donc au comportement des banques en matière d’octroi de crédit : en période d’expansion, elles accordent plus facilement des crédits aux ménages et aux entreprises ; au contraire, en période de ralentissement d’activité, elles ont plus sélectives et prennent moins de risques, du fait des possibilités d’insolvabilité accrues. Le cycle du crédit est donc lié aux cycles de l’activité économique. Le cycle du crédit amplifie les chocs d’offre et de demande négatif. Cf encadré p 49 Manuel Hatier. Point sur le rationnement du crédit (au cas où) : « Credit crunch » est une expression anglaise communément utilisée en dehors de cette zone linguistique pour désigner une réduction drastique de l’offre de crédit consécutive à une crise 12 A. Dreuil. TES. 2014-2015 bancaire. Une situation de « credit crunch » correspond à un rationnement du crédit offert par les banques, plus grave qu’une simple hausse des taux même accompagnée d’un resserrement des conditions du crédit. La difficulté est de savoir quand on passe d’une situation de resserrement de crédit à une situation de « credit crunch ». En fait dans ce dernier cas, l’offre de prêt bancaire est raréfiée sans être nécessairement accompagnée d’une forte hausse des taux d’intérêt réels (c'est-à-dire déduction faite de l’inflation). Des emprunteurs potentiels qui jusqu’ici pouvaient trouver des emprunts et dont le risque est inchangé n’en trouvent plus. L’offre disponible de crédit bancaire apparaît délibérément rationnée et ce, par d’autres moyens que les prix. Dans la crise financière actuelle, la menace d’un véritable « credit crunch » pour l’offre bancaire de crédit aux entreprises, et en premier lieu aux PME est apparue progressivement à partir de septembre 2008. Elle fait suite à l’accumulation des pertes enregistrées par les banques sur toutes sortes d’actifs, au refus des banques de se prêter de l’argent entre elles, et à la chasse aux liquidités à laquelle elles se livrent. Les plans d’action décidés par les dirigeants des Etats-Unis, du Japon et de l’Europe visent à éviter le crédit crunch en augmentant les facilités de refinancement des banques centrales, en accordant des garanties publiques aux nouveaux crédits interbancaires et en recapitalisant les banques par des prises de participation publiques. Le cycle du crédit est au cœur de la crise des subprimes : trop de crédits ont été accordés dans une période de bulle immobilière puis après l’éclatement de la bulle : phénomène de resserrement du crédit a été observé. Document Vidéo 1. Portrait d’une victime des subprimes aux USA (extrait vidéo) Question 1. Qqu’est-ce qu’un taux d’intérêt variable ? Un taux d’intérêt variable est un taux d’intérêt qui peut être modifié chaque année, à la date anniversaire du prêt. Les taux d’intérêt variables sont encadrés en France et leur variation ne peut pas dépasser un point. Dans le reportage, le crédit de Joyce est passé de 8 à 10% suite à l’effondrement des prix de l’immobilier. Relève du phénomène de resserrement du crédit. Question 2. Analyser l’enchainement qui conduit à l’expulsion des résidents de leur maison. Dans le reportage, les ménages ne sont plus en capacité de remboursement car les taux d’intérêts variables ont augmenté. Les différentes étapes : 1/Endettement à taux variable gagé sur la valeur de la maison 2/Hausse des taux (le taux passe de 8 à 10%) => hausse des remboursements (les remboursements passent de 500 à 700 dollars par mois alors qu’elle ne perçoit qu’une pension d’invalidité) => impossibilité de rembourser => mise en vente de la maison (qui ne couvrira pas le montant du prêt puisque le marché immobilier s’est effondré. Dans l’exemple ce que doit la propriétaire correspond à deux fois l’équivalent de la maison). Ce fut la situation de 2 millions d’américains. Document Vidéo 2. Les mécanismes de la crise immobilière (extrait vidéo) Question 1. Pourquoi peut-on avancer l’idée que « le crédit c’est génial » ? Parce que ça permet de financer des projets (aux USA les études par exemple « sans la dette pas d’étude et pas de travail »), de réaliser aujourd’hui des achats en biens d’équipements ménagers (dans l’exemple, Cynthia dispose de multiples cartes de crédit). Dans les années 80 les banquiers inventent toutes sortes de nouvelles formules de crédit et l’endettement devient un signe d’ingéniosité et d’esprit d’entreprise. « L’endettement c’est génial, ça rapporte même de l’argent ». Rappel sur le rôle de l’endettement pour la croissance : endettement => hausse de la DG=> croissance. Question 2. Expliquez le mécanisme de gonflement puis d’éclatement de la « bulle immobilière ». Cynthia achète un appartement dont la valeur est multipliée par deux en quelques années. Elle le revend, fait une confortable plus-value, rembourse son premier emprunt et réemprunte une plus 13 A. Dreuil. TES. 2014-2015 grosse somme pour acheter un plus grand appartement d’autant plus que les taux d’intérêt sont bas. Et peu après, sur le papier la valeur de son appartement a triplé. Tout le monde étant persuadé que les prix vont monter, les prix montent (= bulle spéculative). Entre 1997 et 2007, la hausse des prix des logements avoisine 100% aux Etats-Unis, 150% en France et 200% au RU et en Espagne. Partout, cette envolée des prix a été attisée par une forte hausse de l’endettement des ménages qui accroit la demande. En une décennie, leur dette rapportée à leur RD est passée de 50% à 83% en France, de 53% à 118% aux Etats-Unis. Mais ensuite les remboursements augmentent du fait des taux variables, entre 2004 et 2007 le taux est multiplié par 4. Elle ne peut donc plus rembourser. Le banquier lui demande de vendre mais des milliers d’autres ménages sont dans la même situation, et comme tout le monde veut vendre : O>D donc les prix baissent. La bulle éclate et les prix s’effondrent. Pourquoi les taux d’intérêt variables ont-ils augmenté ? Les taux d’intérêt variables sont déterminés par l’évolution des taux d’intérêt à court terme, prix auquel les banques se procurent la monnaie qu’elles prêtent. Ces taux d’intérêt à court terme sont donc eux même fixés sur les taux directeur des BC. Entre 2004 et 2007 les BC ont décidé d’augmenter les taux d’intérêt directeur soit les taux auquel les banques commerciales se procurent l’argent qu’elles prêtent. Pourquoi ? Par peur de l’inflation. L’éclatement de la bulle immobilière a aggravé le phénomène. Question 3. Les principales victimes de la crise des subprimes sont-elles des « Joyce » ou des « Cynthia » ? Les principales victimes de la crise des subprimes sont des Joyce. En effet, un crédit subprime est un crédit à risque, à opposer à un crédit classique (prime) = crédit avec une prime de risque. Il est dit "à risque" parce que consenti à des ménages dont la solvabilité est très faible. Tellement, en fait, qu'ils ne peuvent résolument pas accéder à un crédit classique. Pour compenser ce risque, les organismes prêteurs, souvent spécialisés dans ce créneau, posent donc deux conditions aux souscripteurs de subprimes : des taux d’intérêt élevés et évolutifs et une garantie sur le bien immobilier acquis par ce crédit. Ces prêts sont consentis avec des mensualités abaissées les premières années. Question 4. Expliquer - Pourquoi l’Etat accepte-t-il de renflouer la banque ? La banque ne sera pas remboursée par les emprunteurs immobiliers. La banque risque donc la faillite et entrainera toutes les autres avec elle donc pour éviter un effondrement de l’économie toute entière, il faut trouver l’argent. Donc l’Etat emprunte pour refinancer la banque. Après avoir refusé de sauver Lehman Brothers 2008 l’Etat américain a dépensé 2000 milliards de dollars pour sauver les banques de la faillite mais l’Etat américain n’a pas sauvé Lehman Brothers pour limiter l’aléa moral (faillite en septembre 2008). Bilan documents sur la crise des subprimes : La crise américaine des subprimes est la conséquence de deux événements : 1/ La crise actuelle trouve son origine dans une bulle immobilière associée à une bulle du crédit. Bulle du crédit avec les crédits subprimes : prêt à taux variable gagé sur la valeur de la maison accordés à des ménages insolvables dans un contexte de bulle immobilière => montée des prix de l’immobilier et cette montée des prix favorise le crédit. 2/Hausse des taux d’intérêts variables => incapacité à rembourser => ventes massives => Eclatement de la bulle immobilière =>effondrement des prix de l’immobilier. (La seconde étape de la crise, à savoir la contagion de la crise à l'ensemble des marchés financiers relève d'un autre mécanisme : la titrisation des subprimes. Cela consiste, pour les organismes prêteurs, à transformer leurs crédits en titres financiers qu'ils vendront sur les marchés. Les crédits subprimes sont fractionnés et incorporés à d’autres titres pour être ensuite revendus sur les marchés financiers. Cette opération permet de partager les risques entre de nombreux créanciers mais les dissémine dans l’ensemble du système financier.) Précision : Bulle spéculative : Une bulle financière ou bulle spéculative correspond à une situation où le cours des titres augmente fortement et atteint des niveaux jugés, par une petite minorité de 14 A. Dreuil. TES. 2014-2015 personnes lucides, comme globalement excessifs en comparaison avec la valeur réelle des actifs. Elle s'achève généralement par un éclatement de la bulle et une baisse rapide des cours La première bulle mémorable eut lieu en Hollande avec la spéculation sur les bulbes tulipes au milieu du XVIIe siècle. Le spéculateur est celui qui fait un pari sur l’évolution future de la valeur d’un actif. =>Le cycle du crédit est au cœur de la crise économique de 2007-2008 : avant la crise période d’euphorie avec accès au crédit facilité, y compris à des ménages non solvables via des innovations financières : la titrisation. Puis éclatement de la bulle immobilière => crise bancaire et financière => resserrement du crédit => conséquences sur la sphère économique : ralentissement la consommation et de l’investissement = ralentissement de la DG => ralentissement de la production et du commerce mondial => hausse du chômage + endettement des Etats pour sauver les banques et relancer la croissance. Pour aller plus loin : Cette situation a tout du « paradoxe de la tranquillité « mis en évidence par l’économiste américain Hyman Minsky. Ce dernier a développé dans les années soixante-dix l’idée que les crises de surendettement se préparent lorsque tout va bien et que les agents économiques (entreprises, ménages…) profitent de la croissance et des taux d’intérêt bas pour emprunter parfois au-delà du raisonnable. L’euphorie entraînée par l’essor des affaires, la montée de la bourse, se traduit par une sous-estimation des risques et une hausse du recours au crédit La crise s’inscrit comme la sanction d’une demande artificielle due à un abus de crédit et à la spéculation. Afin d’honorer les crédits arrivant à échéance, les agents économiques sollicitent à nouveau les banques, mais ces dernières, dorénavant plus conscientes des risques de non remboursement des emprunteurs vont réduire l’offre de crédit en élevant les taux d’intérêt. => les agents sont obligés de vendre, même à perte, leurs biens => effondrement des prix. III. Cette instabilité de la croissance génère d’autres déséquilibres : la déflation et le chômage de masse A. La dépression peut s’accompagner de la déflation 1. Qu’est-ce que le phénomène de déflation ? Rappel : Distinguer inflation déflation de la désinflation. L’inflation est la hausse continue et durable du niveau général des prix. La déflation est un phénomène durable de baisse générale des prix. Il n’y a pas de déflation si seulement certains prix baissent. La désinflation est un ralentissement de l’inflation ou une baisse ponctuelle du niveau général des prix. Par exemple, si on passe d’un taux d’inflation de +3% par an à +1% par an, il y a désinflation. Si par contre on passe à une baisse des prix de -1% par an et que cette baisse est anticipée comme durable, alors il y a déflation. Manuel Nathan p. 54 15 A. Dreuil. TES. 2014-2015 2. Déflation et dépression : un cercle vicieux Rappel : chez Kondratiev, on observait un phénomène de hausse des prix pendant la phase d’expansion et un phénomène de baisse des prix pendant les phases de récession. Document Vidéo 3: qu’est-ce que la déflation ? 1. Qu’est-ce que la déflation ? 2. D’où vient la déflation ? -de la faiblesse de la demande qui oblige les entreprises à baisser leurs prix pour trouver des acheteurs -une offre surabondante -l’autre facteur : l’endettement (on va l’expliquer après) 3. Pourquoi la déflation est-elle dangereuse ? Déflation =>Baisse de la conso => baisse production et de l’invesstissement=> baisse salaires =>baisse conso. La déflation est une situation dangereuse car il est difficile d’en sortir. Les consommateurs attendent pour consommer que les prix baissent davantage. Ni les ménages, ni les entreprises ne sont incites à s’endetter. Déflation accompagne la dépression et l’entretien. 16 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Document 9 : Le faible niveau de l’inflation accroît le pouvoir d’achat des ménages mais aussi le risque d’entrer dans une spirale déflationniste. Le pouvoir d’achat des ménages a augmenté au premier trimestre 2013 en raison de la baisse des prix (et non pas de la hausse des revenus) : la hausse des prix n’est que de 1%. Cela pourrait être positif pour les ménages si cela conduisait à une hausse de la consommation mais ce n’est pas gagné : d’après l’Insee, les Français en profiteraient surtout pour augmenter leur épargne. Ce ralentissement de la hausse des prix est en fait un signe que les économies françaises et européennes sont en train de s’enfoncer dans le cercle vicieux de la déflation, à savoir une baisse généralisée des prix. Une telle baisse risque de conduire à une diminution des marges des entreprises qui conduirait les entreprises à freiner les salaires, les embauches et les investissements. De plus, en période de baisse des prix, les consommateurs préfèrent attendre que les prix aient baissé davantage pour consommer. L’ensemble de ces facteurs étouffent la demande et ralentissent l’activité économique. Enfin, la déflation alourdit mécaniquement le poids des dettes passées, privées comme publiques, puisque la valeur nominale des nouvelles richesses diminue. Le japon est enfermé dans ce cercle vicieux depuis le début des années 1990. Source : inspiré d’un article d’Alternatives économiques, numéro d’avril 2013, p. 14 Document 10 : Le risque de déflation par la dette. Depuis le milieu des années 1980, les pays de l’OCDE se sont ralliés à une politique de lutte contre l’inflation. L’objectif principal de la BCE est ainsi de contenir l’inflation à 2%/an (Traité de Maastricht de 1992). Pourtant, aujourd’hui, la menace c’est plutôt la déflation avec un scénario de déflation de crise. La déflation de crise suit le scénario suivant : au départ, on assiste à la formation d’une bulle immobilière, entretenue par un endettement massif et un certain laxisme des autorités monétaires. Lorsque la bulle explose, les agents endettés cherchent à se désendetter et se lancent dans une « course à la liquidité » par les ventes massives pour récupérer de la liquidité (c’est à dire des moyens de paiement pour rembourser leurs dettes). Ces ventes massives entrainent une chute de leur prix, ce qui conduit à augmenter l’endettement des agents car les agents économiques se désendettent moins vite que les prix ne baissent. La charge réelle de la dette augmente donc. Un processus de contraction de la demande s’enclenche. C’est le processus de « déflation par la dette » décrit par l’économiste Irving Fisher. 17 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Question. Quelles sont les causes de la déflation évoquées dans le document ? Mécanisme de déflation par les dettes mis en évidence par Fisher. Déflation => hausse poids dettes (hausse des taux d’intérêts réels). + faiblesse de la demande. Indices du risque de déflation : maintien du chômage a un niveau élevé, capacités de production sous-utilisées, activité économique déprimée, baisse des prix dans certains pays comme au Japon. Document 11. L’inflation menace la zone € 18 A. Dreuil. TES. 2014-2015 D’autres exemples : 1929 : les Etats-Unis sombrent dans la dépression Cet épisode a si fortement marqué l'histoire américaine que Ben Bernanke, le précédent gouverneur de la Réserve fédérale américaine (banque centrale), l'a disséqué de long en large pendant ses recherches universitaires. Il s'en inspira pour éviter que le même scénario ne se reproduise en 2008 aux Etats-Unis… Le krach boursier du jeudi 24 octobre 1929 entraîne une série de faillites bancaires, une contraction du crédit et un violent épisode de désendettement. La demande et l'activité s'effondrent, si bien que les prix reculent de 27 % entre fin 1929 et 1932, le chômage s'envole jusqu'à 25 %, les salaires reculent de près de 40 % ! La dépression contamine vite l'Europe. Aux Etats-Unis, il faudra attendre la politique de relance de Roosevelt, en 1933, pour que le pays sorte de l'ornière… 1990-2013 : le Japon tombe dans l'inflation faible puis la déflation En 1990, la spéculation sur les marchés immobilier et boursier japonais atteint son comble. La bulle éclate en 1991. Le gouvernement tente de réanimer l'économie à coups de relance budgétaire et monétaire. Mais il continue de maintenir sous perfusion les banques, insolvables, et les grandes entreprises publiques peu performantes… L'inflation se tasse. Mais l'Archipel ne tombe en déflation qu'après la crise asiatique de 1997, qui porte un coup fatal à son système bancaire. M. C. LM Eco 03/06/2014 19 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Y a-t-il une solution unique à un problème protéiforme ? La déflation est révélatrice d'une baisse de la consommation, laquelle entraîne mécaniquement un effritement des prix, puis par ricochet un moindre investissement des entreprises, une activité affaiblie, donc une baisse de l'emploi et/ou des salaires, bref, un cercle vicieux qu'a bien connu le Japon. L'archipel est resté englué dans un cycle déflationniste pendant quinze ans – cercle dont il n'est sorti que grâce à l'action de la banque centrale, qui fait tourner vigoureusement la planche à billets. Problème, dans une zone économique où une monnaie unique est en vigueur, l'action de la banque centrale s'adapte difficilement aux particularismes nationaux. Ainsi, en zone euro, la politique monétaire semble toucher ses limites, d'autant que les taux sont déjà très proches de zéro (0,25 %). « Il semble difficile de détecter un impact direct, et encore moins mécanique, des politiques monétaires quantitatives [la fameuse planche à billets, l'alternative à la baisse des taux] sur la tendance des prix ces dernières années », expliquent ainsi les analystes du courtier parisien Aurel BGC, dans une note récente. Dans la zone euro, les retournements de tendance de l'inflation semblent même précéder les décisions de la banque centrale, comme si cette dernière arrivait toujours avec un temps de retard. Source : Pourquoi la baisse des prix en Espagne n'est pas une bonne nouvelle ? Le Monde.fr | 28.03.2014 Transition : on va poursuivre le raisonnement et aborder les conséquences de la déflation et de la dépression sur l’emploi. B. Quelles conséquences sur le chômage de masse ? Petit rappel : un chômeur est-il inactif ? A recopier au tableau : Population totale 62,7 millions Population active 28,3 millions Population active occupée (population active ayant un emploi) 25,7 millions Population inactive 34,4 millions Chômeurs (population active sans emploi) 2,7 millions Retraités, personnes au foyer, enfants, étudiants. Rappel : pour calculer le taux de chômage : (population active inoccupée = chômeurs/ PA)*100 A ne pas confondre avec la part de chômage dans la population totale (chômeurs/ population totale) *100. On peut également calculer le taux d’emploi : (population active occupée/ population totale) et le taux d’activité : (PA/Population totale)*100 20 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Le chômage au sens du BIT : un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi, c’est-à-dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu’une heure, durant une semaine donnée ; être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ; chercher activement un emploi ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement. Un chômeur de longue durée est un actif au chômage depuis plus d’un an. Document 5 p. 43 Nathan Eventuellement : Documents : Les symptomes de la « crise » grecque Année Revenu national brut par habitant (RNB/H) en $ 2008 2009 2010 2011 2012 27 080 28 040 26 410 24 490 23 260 21 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Indice du RNB/h 100 103,6 97,6 90,5 86 (base 100 en 2008) Source : http://www.oecd.org/fr/economie/greceprojectionseconomiques.htm Question : à l’aide des différents documents, montrez que la Grèce subit une dépression économique. Quelques chiffres concernant la situation en France : au deuxième trimestre 2014, selon l’Insee, le taux de chômage est de 10,2% au sens du BIT, ce qui représente plus de 3 millions de chômeurs de catégorie A, le taux de chômage des moins de 25 ans est de 22,8% (il porte sur les actifs donc hors personnes scolarisées). En France métropolitaine, parmi les personnes inactives au sens du BIT, 1,3 million souhaitent un emploi sans être comptées dans la population des personnes au chômage au sens du BIT : elles constituent le halo autour du chômage. Leur nombre baisse de 40 000 sur le trimestre et augmente de 60 000 sur un an. En 2012, les cadres et professions intermédiaires étaient quasiment au plein emploi avec un taux de chômage respectif de 3,7 et 5,4 %. Le taux de chômage des ouvriers (14,4 %) était quatre fois plus important que celui des cadres et celui des employés (10,3 %), trois fois plus. Surtout, un ouvrier non-qualifié sur cinq était sans emploi. L’impact social de la crise n’a rien à voir selon les milieux sociaux. (http://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=80 : données de l’insee). Document 12 : Un chômage de masse incompressible ? 22 A. Dreuil. TES. 2014-2015 Doc de Castel sur le chômage de masse ? Conclusion : Faire un schéma avec les causes des fluctuations (chocs d’O, de D, cycle du crédit) => fluctuations = expansion, crise, récession, dépression => chômage de masse + déflation (qui entretient la dépression) 23