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L’usage généralisé d’Internet dans le cadre du commerce et des relations sociales a eu un impact
important sur le contenu des boîtes aux lettres des utilisateurs. En effet, ces derniers reçoivent de plus en
plus de publicités, de notifications de réseaux sociaux, et plus généralement d’emails non prioritaires - que
l’on désigne par le terme de graymail - qui submergent la boîte de réception, et de ce fait masquent les
emails les plus importants.
On constate par conséquent un mécontentement croissant( ) des utilisateurs qui se traduit par une utilisation
moindre de l’email comme outil de communication.
Cette problématique agite actuellement la communauté de l’email. S’il y a un consensus évident pour lutter
contre les emails frauduleux - tels que le spam ou le phishing - il n’en est pas de même concernant le graymail.
Deux nouveautés fonctionnelles sont au cœur de ce débat :
• La classification du graymail dans un dossier séparé,
• La désinscription du graymail en un clic.
A cet effet, une conférence très attendue a eu lieu le 11 juin dernier au MAAWG de Bruxelles, où de grands
acteurs de la messagerie ont évoqué leur retour d’expérience suite à la mise en place de la classification du
graymail et de la désinscription en un clic. Cette conférence a soulevé de nombreuses interrogations au sein de la
communauté de l’email.
Les annonceurs publicitaires sont relativement critiques vis-à-vis de ces fonctionnalités. D’une part, ils
considèrent le fait d’être classé dans un dossier spécifique comme un déclassement, car l’utilisateur consultera ce
dossier moins souvent que sa boîte de réception principale, et ils s’attendent à une baisse des indicateurs
mesurant l’efficacité des campagnes publicitaires (taux d’ouverture, taux de clic). En outre, la désinscription en
un clic va également avoir un impact fort, car de nombreux utilisateurs vont se désinscrire massivement des
campagnes publicitaires qu’ils jugent abusives.
Il faut toutefois changer de perspective et considérer deux aspects essentiels à cette gestion du graymail vis-à-vis
des annonceurs :
• Les utilisateurs sont actuellement mécontents de la très forte pression publicitaire qu’ils subissent, et ils sont
donc peu enclins à répondre positivement aux sollicitations publicitaires. La réputation de certaines marques a en
outre tendance à se dégrader.
• Les annonceurs vont diminuer leur taux de plaintes et par conséquent améliorer leur déliverabilité, car plutôt
que de se plaindre d’une publicité en cliquant sur le bouton « Ceci est un spam », les utilisateurs vont se
désinscrire. En effet, la quasi totalité des plaintes des utilisateurs concerne le graymail.
Certains fournisseurs de messagerie émettent des réserves relatives à la désinscription en un clic qui permettrait
de valider plus facilement des adresses auprès des spammers, ce qui aurait pour conséquence d’augmenter le
trafic de spams à destination des utilisateurs de la désinscription.