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L’âge des matériaux
technologiques.
Des ressources à nos GSM, des GSM à
des ressources.
Animation pédagogique
5e-6e secondaire
Dossier de l'enseignant
Dossier réalisé par
Fanny LAMBERT (GeMME ULg)
et Céline RUESS
(Maison de la Métallurgie et de
l’Industrie de Liège).
Merci à toutes les personnes qui ont participé à la rédaction de cet dossier pédagogique, en
particulier, chez GeMMe, Maxime Evrard, Mohamed Aâtach et Julie Vanheyste, ainsi que Marie
d’Udekem-Gevers (UNamur) pour ses conseils en histoire de l’informatique.
2
Table des matières
I. L’animation Homo informaticus. L’âge des matériaux technologiques.
I.1. Informations pratiques
I.2. Déroulement et objectifs de l’animation.
I.2.1. Savoirs disciplinaires
I.2.2. Atelier des ressources à nos GSM, de nos GSM à des ressources.
I.2.3. Homo informaticus. Electronique et informatique.
p. 2
II. Matériaux et ressources
II.1. Les matériaux utilisés dans les GSM
II.2. Les ressources
II.2.1. Exploitation minière
II.2.2. Du minerai au métal.
II.3. Fiches explicatives par élément
II.4. Vers une économie circulaire
p. 4
III. Quelques repères de l’histoire de l’informatique
III.1. Avant l’ordinateur
III.2. L’ordinateur
III.3 Les circuits électroniques
III.4. Les mémoires
III.5. L’évolution des usages
III.6 Orientation bibliographique
p. 3
p. 5
p. 7
p. 9
p. 14
p. 15
p.
p.
p.
p.
17
19
21
22
I. L’animation Homo informaticus. L’âge des matériaux technologiques.
I.1. Informations pratiques
Lieu : Maison de la Métallurgie et de l’Industrie de Liège
Durée : 2h.
Max 50 élèves par animation (2 groupes de 25 élèves : visite de l’expo + atelier Gsm)
Pour les besoins de l’atelier, 5 GSM hors d’usage sont nécessaires par 25 élèves participants.
I.2. Déroulement et objectifs de l’animation.
Approche générale :
- participation active de l’élève ; observation, questionnements
- mise en perspective sociétale et historique de la science et de la technique.
I.2.1. Savoirs disciplinaires
Les contenus abordés dans l’animation concernent prioritairement les cours de chimie et d’informatique.
Ils trouveront également un écho dans d’autres disciplines : géographie (répartition des ressources minérales, sciences de
la terre - géologie), sciences sociales, physique (une application de l’électronique) et mathématiques (origines de l’informatique).
I.2.2. Atelier des ressources à nos GSM, de nos GSM à des ressources.
A la découverte et la compréhension de notre environnement, nous nous sommes mis à exploiter toutes les ressources
naturelles disponibles. Aujourd’hui, il n’y a pratiquement aucun élément du tableau de Mendeleïev qui ne trouve son
champ d’application spécifique : du lithium dans les batteries à l’indium dans les écrans en passant par le tantale dans les
condensateurs.
Baignant quotidiennement dans un tel univers d’abondance, nous en oublions d’où proviennent ces ressources et nous
ignorons souvent que des dizaines de mines ont dû être ouvertes pour assouvir notre besoin de consommation.
Partons à la découverte des matières premières utilisées dans un objet du quotidien, le GSM. Disséquons-le, observonsle, étudions-le. Il renferme en fait des matériaux insoupçonnés, souvent exploités à l’autre bout du monde…
PHASE 1 : Quels sont les éléments chimiques contenus dans nos GSM ? A quoi servent-ils ?
Nous imaginons bien que le GSM doit contenir des plastiques, du lithium, présent dans les fameuses batteries que se
dégradent moins rapidement, de l’indium, élément incontournable des écrans plats… Mais nous attendons-nous à ce que
le GSM contienne 52 éléments chimiques parmi 118 éléments du tableau périodique ? Dès lors, nous pouvons imaginer
l’étendue des ressources naturelles qu’il a fallu exploiter à travers le monde pour donner vie à cet objet du quotidien.
Nous connaissons certaines propriétés physiques et chimiques de métaux de la vie quotidienne. Le cuivre par exemple,
utilisé pour conduire le courant dans les câbles électriques, est également présent dans notre GSM, car il permet les
connections entre les différentes parties de la carte électronique. D’autres éléments chimiques nous sont par contre complètement inconnus, c’est le cas du tantale. Où est-il ? A quoi sert-il ? Arrêtons-nous quelques minutes pour le traquer à
travers la carte électronique. Enfin, certains métaux sont utilisés pour des raisons insoupçonnées. L’or, le métal précieux
par excellence, est recherché par l’homme depuis toujours pour fabriquer des bijoux ou pièces de monnaie. Saviez-vous
qu’il était également capital dans l’industrie de l’électronique ?
Durant cette phase, les élèves sont répartis en groupe.
1. Ils démantèlent un GSM et répartissent les différentes pièces en plusieurs groupes de matériaux qui leur semblent
contenir des substances similaires. Par exemple, répartir les différentes pièces dans les groupes suivants : les plastiques,
l’acier, l’aluminium, la batterie, la carte électronique et l’écran. A ce stade, les observations permettent une première
réflexion sur la problématique du recyclage (démantèlement parfois difficile d’un objet qui n’a pas été conçu pour le recyclage, matériaux mélangés....)
2. En observant les pièces démantelées, les élèves cherchent à identifier des éléments ils contiennent.
3. En s’aidant de leurs observations, du tableau périodique des éléments et de fiches explicatives, les élèves idnetifient 10
matériaux et leur utilisation dans le GSM. Pour certains matériaux, ils manipulent un échantillon.
PHASE 2 : Quelles ressources naturelles ont dû être exploitées pour fabriquer mon GSM ? Dans quels pays/régions sont
exploitées les ressources nécessaires pour fabriquer mon GSM ?
Nous avons vu le grand nombre d’éléments chimiques contenus dans notre GSM. Attelons-nous maintenant à découvrir
dans quelles ressources naturelles sont présents tous ces éléments, et où elles sont exploitées à travers le monde.
Les élèves manipulent des échantillons et s’aident des fiches explicatives « ressources » pour déterminer les minerais
associés aux métaux vus en phase I. Ils repèrent quelques pays producteurs sur un planisphère.
PHASE 3 : Réflexion sur les enjeux de la disponibilité des ressources et du recyclage
Comment se passe l’exploitation des ressources nécessaires pour fabriquer mon GSM ? Que devient mon GSM une fois
que je le jette ? Comment faire pour récupérer les ressources et leur donner une nouvelle vie ?
Une visite commentée de la salle du musée consacrée aux métaux non ferreux permet de relier ces enjeux à la tradition
métallurgique du pays de Liège. Echantillons, maquettes, archives et gravures illustrent le cas de l’industrie du zinc.
I.2.3. Homo informaticus. Electronique et informatique.
Visite commentée de l’exposition « Homo informaticus. A la recherche de la civilisation numérique », poncutée d’activités
sur le codage de l’information.
L’enjeu des ressources en « matériaux technologiques » est lié à l’évolution rapide de l’électronique et du secteur des
TIC. Les matériels informatiques, rapidement obsolètes, sont remplacés et recyclés. Quel est le rôle de l’électronique
dans cette évolution ? Nous savons qu’avant les écrans tactiles des smartphones, il y avait des ordinateurs de bureau.
Mais nous ignorons souvent que le PC ne marque pas le début de l’aventure. Le patrimoine informatique nous permet de
plonger aux sources de culture numérique, dont l’histoire a déjà plus de 70 ans.
En quoi l’électronique est-elle à la base de la révolution du numérique ?
Quel est le rôle des circuits électroniques dans l’ordinateur et comment ont-ils évolué ? Cependant, l’évolution des matériels ne suffit pas à expliquer l’histoire de l’informatique : la notion de code et de programmation est essentielle.
Comment utilisait-on l’ordinateur avant le smartphone ?
L’observation de différentes interfaces permet de comprendre l’évolution des usages de l’informatique, d’abord dans le
monde du travail, bureau mais aussi usine, puis dans les loisirs et la vie quotidienne, avec l’émergence d’un monde «
connecté ».
3
II. Matériaux et ressources
II.1. Les matériaux utilisés dans les GSM
Les matériaux utilisés dans les GSM peuvent être classés en différentes catégories :
a.
Les plastiques : coque, clavier, etc.
b.
L’écran : verres, écran LCD (Liquid Crystal Display : deux plaques de verre prennent en sandwich différents composants électroniques dont des électrodes transparentes (indium) et une solution de
cristaux liquides)
c.
La batterie : généralement lithium-ion
4
d.
L’aluminium et/ou l’acier : ils forment la structure du GSM. Pour savoir si
la structure est en aluminium ou en acier, il faut se fier à la densité de l’aluminium
(plus faible que celle de l’acier) et au fait que l’acier est magnétique => attention,
certains aciers inoxydables sont faiblement magnétiques, mais dans la plupart des
cas pour cette application, nous aurons une structure en acier inoxydable magnétique.
e.
La carte électronique : elle contient 40% de métaux
Cuivre : pour le réseau électrique de la carte et dans les puces électroniques
Or : pour les connections et parce qu’il est très stable chimiquement, il est plaqué en très fines
couches à plusieurs endroits sur la carte et est aussi présent dans les puces électroniques
Nickel : il est placé sous les plaquages d’or
Etain : dans les soudures
Tantale : dans les condensateurs
Silicium : dans les puces électroniques
Acier, Alliage Cu-Ni-Zn : pour le blindage de la carte électronique, élément métallique qui protège
une ou plusieurs puces électroniques.
Néodyme : dans les aimants du moteur qui permet de faire vibrer le GSM, dans les aimants du micro
Etc.
II.2. Les ressources
II.2.1. Exploitation minière
Minerai : roche qui contient des matériaux exploitables économiquement à l’heure actuelle. En fonction des évolutions
techniques et des évolutions du marché, et donc en fonction du temps, une roche peut devenir un minerai ou un minerai
peut ne plus être un minerai.
Gisement : Concentration minérale exploitable économiquement à l’heure actuelle ( ≠ « gîte »), ou plus simplement lieu
où se trouve le minerai.
Exemple: mine de Chuquimata, sur le gisement des Porphyry Copper au Chili. Le minerai de cuivre y est présent sur
de grand volumes, mais en faible concentration. Des tonnes de roches sont donc déplacées (par camions de 400 t.)
et fragmentées pour obtenir seulement 1.7% de chalcopyrite (minerai de cuivre), soit une teneur de 0.6% en cuivre.
Cela se justifie par le cours actuellement élevé de ce métal, et les conditions avantageuses de l’extraction, à ciel ouvert.
L’excavation atteint déjà une profondeur de 850m.
5
Pour fabriquer un GSM ou une tablette, il faut mobiliser un grand nombre de ressources. Par exemple, pour réussir une
bonne tablette en 2013… … il faut plus de 300 kg de roches venues du monde entier!
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•
•
...
250 kg de minerai de Au
40 kg de minerai de Pd
16 kg de minerai de Co
12 kg de minerai de Cu
3 kg de minerai de Li
3 kg de minerai de Ag
1,7 kg de minerai de Ta
1,5 kg de minerai de Sn
1,5 kg de minerai de Ni
750 g de minerai de Zn
500g de minerai de Nd
300g de minerai de Pb
300g de charbon
250g de minerai de Fe
250g de minerai de Ga
200g de minerai de In
200g de minerai de Al
200g de sable blanc
D’après PIRARD Eric, «La tablette de Mendeleïev» (diaporame de conférence, en ligne sur http://orbi.ulg.ac.be/
bitstream/2268/163722/1/PUB_13_12_Tablette%20Mendeleiev.pdf)
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II.2.2. Du minerai au métal.
Métallurgie extractive : l’ensemble des opérations conduisant du minerai au métal. Il peut s’agir d’un traitement
thermique (pyrométallurgie) ou d’une mise en solution suivie d’une électrolyse (hydrométallurgie).
Le minerai, ressource primaire, subit différents traitements pour le préparer à l’extraction du métal. Ces étapes
comportent notamment:
Le broyage: le minerai est finement
concassé, généralement dans un
broyeur à boulets (en rotation).
La flottation: séparation
physique pour purifier, enrichir
le minerai. On obtient un
concentré qui pourra ensuite
être transformé à la fonderie.
Exemple de la métallurgie du zinc
Au début du 19e siècle, Liège est le berceau d’une importante industrie du zinc exploitant le minerai de Moresnet-La
Calamine puis d’autres gisements. La métallurgie thermique du zinc a été abandonnée seulement dans les années 1970
en province de Liège. Aujourd’hui, la production de zinc brut continue dans le Limbourg et dans le nord de la France,
avec un processus d’hydro-électrométallurgie.
Minerai de calamine (carbonate de zinc), Moresnet, 19e
siècle (coll. MMIL)
La mine de zinc de Moresnet- La Calamine vers 1850 (coll. MMIL).
7
Creusets avec minerai (oxyde de
zinc) + charbon
Four à zinc, méthode liégeoise
réduc on
8
—> zinc sous forme gazeuse
Condenseurs: zinc
liquide
Espace de circula on
des gaz chauds
Foyer (chauffe)
COURTIER, L., gravure, Coupe longitudinale d’un creuset
ellipƟque avec tube renflé, LODIN A ., Métallu rgie du zinc,
coll. « Encyclopédie chimique », vve Ch. Dunod, Paris,
1905, fig. 117.
Hydrométallurgie du zinc
GRILLAGE du concentré de zinc (minerai broyé et
enrichi par flo a on) ZnS—> ZnO
Oxydes de zinc issu du recyclage
Traitement des gaz SO2
—> eau
—> acide sulfurique (H2SO4)
LIXIVIATION
a aque du concentré de zinc par une solu on faiblement
concentrée d’acide sulfurique.
—> solu on de sulfate de zinc comportant de nombreuses
« impuretés ».
Boues de déchets de fer,
PRECIPITATIONS—> purifica on de la solu on ZnSO4
boues de déchets de plomb
+ métaux secondaires valorisables
ELECTROLYSE
cathode
Zn2+ + 2e- = Zn
-
+
anode
2H2O(l)= O2(g) + 4e- + 4 H+(aq)
II.3. Fiches explicatives par élément
CUIVRE
Secondaire
Primaire
Où est présent l’élément/le matériau?
Sur la carte électronique
La ressource:
Chalcopyrite
A quoi sert-il ?
Le cuivre est un bon conducteur électrique, il permet de relier
les différents composants de la carte électronique entre eux.
Eclat métallique, couleur laiton à jaune or
Comment le reconnaître ?
Le réseau pistes (lignes) présent sur la carte électronique est
constitué de cuivre.
Formule chimique:
Formule chimique
CuFeS2
Cu0
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
0.7 à 4%
13%
Quels sont les éléments associés ?
Quels sont les éléments associés ?
S, Fe, Co, Zn, Ag,…
Etain (Sn), Nickel (Ni), Zinc (Zn), Or (Au), Argent (Ag), etc.
Où ? Quel pays ?
Taux de recyclage
Comment la reconnaître ?
Chili, Pérou, USA
>50%
FER
Secondaire
Primaire
Où est présent l’élément/le matériau?
Structure du GSM en acier
La ressource:
Hématite
A quoi sert-il ?
L’acier est un matériau résistant et est utilisé pour rigidifier le
GSM.
Comment la reconnaître ?
Comment le reconnaître ?
Eclat métallique ou terreux, couleur rouge à
noir
L’acier a des propriétés magnétiques, il est attiré par l’aimant.
Formule chimique:
Formule chimique
Fe2O3
Alliage de fer (Fe) et de carbone (C)
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
7%
Jusqu’à 70%
Quels sont les éléments associés ?
O
Où ? Quel pays ?
Brésil, Australie, Canada et Russie
Quels sont les éléments associés ?
Carbone (C), manganèse (Mn), chrome (Cr), Nickel (Ni), Molybdène (Mo)
Taux de recyclage
>50%
9
OR
Primaire
La ressource:
Or natif, électrum
Secondaire
Où est présent l’élément/le matériau?
Sur la carte électronique
A quoi sert-il ?
Il est utilisé comme connecteur car c’est un très bon conducteur
électrique et il résiste à la corrosion
Comment le reconnaître ?
Comment le reconnaître ?
Eclat métallique, couleur jaune or
Par sa couleur caractéristique dorée
Mais souvent l’or est invisible à l’œil nu car il est
de très faible dimension
Formule chimique
Formule chimique:
Au0
Au natif dans des sulfures
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
1 à30g /t.
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
Quels sont les éléments associés ?
Quels sont les éléments associés ?
Etain (Sn), Nickel (Ni), Zinc (Zn), Or (Au), Argent (Ag), etc.
Si, Ti, Fe, Zr, REE, U,PGM …
Où ? Quel pays ?
Afrique du sud, Chine, Australie, USA
Indium
Primaire
La ressource:
sphalérite, galène
Comment la reconnaître ?
Eclat métallique, couleur argenté
Formule chimique:
(Zn, Fe)S, PbS
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
20 à 200 g/t.
Quels sont les éléments associés ?
Pb, Zn, Cu, Fe, S, Ge, Ga
Où ? Quel pays ?
Chine, Canada, JAfrique du Sud, Japon...
50 à 100g/t
Taux de recyclage
>50%
Secondaire
Où est présent l’élément/le matériau?
Dans l’écran plat
A quoi sert-il ?
Il constitue les électrodes transparentes de l’écran LCD, prises
en sandwich entre deux plaques de verre remplies d’une solution de cristaux liquides
Comment le reconnaître ?
Il n’est pas visible à l’œil nu, il constitue avec l’oxyde d’étain
(IV) une fine couche à l’intérieur de l’écran LCD
Formule chimique
In2O3 (oxyde d’indium III)
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
234mg d’indium par m² d’écran
Quels sont les éléments associés ?
SnO2 (oxyde d’étain IV)
Taux de recyclage
<1%
10
Lithium
Secondaire
Primaire
Où est présent l’élément/le matériau?
Dans la batterie
La ressource:
Micas, potasse
Comment le reconnaître ?
Couleur variable, éclat vitreux
Formule chimique:
K(Li, Fe, Al)3(Fe, OH)2(AlSi3O10), Li2CO3
A quoi sert-il ?
A produire de l’électricité (électrolyte dans un accumulateur
électro-chimique)
Comment le reconnaître ?
Il est à l’intérieur de la batterie
Formule chimique
Li+
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
1%
3,5% Li dans les batteries
Quels sont les éléments associés ?
Quels sont les éléments associés ?
Sn, W
Cobalt, manganèse, graphite
Où ? Quel pays ?
Taux de recyclage
Bolivie, Argentine, Chili
<1%
Silicium
Secondaire
Primaire
Où est présent l’élément/le matériau?
Sur la carte électronique, dans les puces noires
sable
A quoi sert-il ?
C’est un semi-conducteur utilisé comme support pour les circuits
intégrés (puces)
Comment le reconnaître ?
Comment le reconnaître ?
Etat vitreux, translucide, blanc
Il est à l’intérieur des puces électroniques
Formule chimique:
Formule chimique
SiO2
Si0
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
La ressource:
99%
donnée non disponible
Quels sont les éléments associés ?
Quels sont les éléments associés ?
/
cuivre, or...
Où ? Quel pays ?
Taux de recyclage
Belgique
donnée non disponible
11
Terres rares (ex. du néodyme)
Secondaire
Primaire
La ressource:
monazite
Où est présent l’élément/le matériau?
Dans le haut-parleur
A quoi sert-il ?
???Aimant du moteur du haut-parleur (transducteur
électroacoustique, convertit signal électrique en son)
Comment la/le reconnaître ?
Couleur marron, verdâtre à jaune, éclat résineux
Formule chimique:
(La, Ce, Nd, Th, Y) PO4
Comment le reconnaître ?
C’est un aimant, il va attirer l’acier. Il va notamment coller sur le
frigo.
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
1 à 17%
Formule chimique
Nd2Fe14B
donnée non disponible
Quels sont les éléments associés ?
Nb, Ta, Zr, Sc, …
Quels sont les éléments associés ?
Le fer, le bore, le dysprosium, le praséodyme, le nickel, le
cobalt…
Où ? Quel pays ?
Chine, Australie
Taux de recyclage
<1%
Aluminium
Secondaire
Primaire
Où est présent l’élément/le matériau?
Il constitue la structure métallique (qui peut être fabriquée soit
en aluminium, soit en acier)
La ressource:
A quoi sert-il ?
Bauxite
A rigidifier le GSM
Comment la reconnaître ?
Eclat terreux, couleur blanc à rouge brique
Comment le reconnaître ?
Il a une couleur gris-argent, il est relativement malléable, il a
une faible densité
Formule chimique:
Formule chimique
AlO(OH)
Al0
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
jusqu’à 50%
Quels sont les éléments associés ?
Fe, Ti, Ga
Où ? Quel pays ?
Australie, Guinée, Jamaïque, Indonésie
<10%
Quels sont les éléments associés ?
Magnésium, Manganèse,…
Taux de recyclage
>50%
12
Etain
Secondaire
Primaire
La ressource:
Cassitérite
Comment la/le reconnaître ?
Où est présent l’élément/le matériau?
Sur la carte électronique
A quoi sert-il ?
Il sert à souder les composants sur la carte électronique
Eclat métallique, couleur noire
Comment le reconnaître ?
Ce sont toutes les petites « pattes » gris-argenté qui permettent
de souder les composants à la carte électronique
Formule chimique:
Formule chimique
SnO2
Sn0
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
0.1 à 1%
Quels sont les éléments associés ?
W, Cu, Fe
Où ? Quel pays ?
Malaisie
Tantale
Primaire
La ressource:
Coltan (columbo-tantalite)
Comment la/le reconnaître ?
<0,5%
Quels sont les éléments associés ?
Argent, cuivre
Taux de recyclage
>50%
Secondaire
Où est présent l’élément/le matériau?
Sur la carte électronique
A quoi sert-il ?
Le tantale est utilisé dans les condensateurs, et permet de fabriquer des condensateurs de petites tailles et avec de meilleures
performances , mieux adaptés pour des appareils de petite taille
comme les GSM
Eclat métallique, couleur gris-noir
Comment le reconnaître ?
Ce sont de petits composants, souvent de couleur jaune-orange
Formule chimique:
Formule chimique
(Fe, Mn)(Nb, Ta)2O6
Ta, Ta2O5
Quelle est la teneur en l’élément dans le
gisement?
Quelle est la teneur de cet élément dans le GSM?
220g/t de Ta2O5
Quels sont les éléments associés ?
Nb, Au, Ag, Co, W, …
Où ? Quel pays ?
Australie, Brésil, Rwanda
100g/t. Ta
Quels sont les éléments associés ?
Mn, Ni, Fe, Ag, Cu, polymère
Taux de recyclage
<1%
13
II.4. Vers une économie circulaire
L’accès aux matières premières constitue un enjeu stratégique pour le développement de l’industrie européenne. L’Europe
consomme 20% des métaux et n’en produit que 3%.
14
Dans une logique économique linéaire, les matériaux suivent le chemin extraction-transformation-fabricationconsommation-mise en décharge.
DEEE : Déchet d’équipement électrique et électronique. Par exemple: ordinateurs, imprimantes, TV, jouet électriques,
frigos, lampes…
La gestion de ces déchets constitue un défi environnemental. Certains exportateurs contournent la législation sur
les DEEE en transférant vers des pays en voie de développement des appareils électriques en fin de vie à titre de
seconde main. Une fois que ces appareils ne peuvent plus être réparés, comme le pays destinataire ne dispose pas des
technologies de recyclage, les déchets s’amoncellent. Certains font l’objet d’une récupération « sauvage » de matériaux,
avec des procédés rudimentaires, toxiques. Sur l’impact environnemental et social du trafic des déchets électroniques
hors cadre européen, voir http://future.arte.tv/fr/la-tragedie-electronique
En Europe, on parle de plus en plus d’une «économie circulaire». Cette approche permettrait notamment de réduire
notre dépendance au niveau de l’approvisionnement en matières premières, en nous tournant vers les ressources qui se
trouvent autour de nous: relance du secteur minier mais aussi développement du recyclage.
En effet, les DEEEs constituent de véritables « mines urbaines » : 10 000 000 t. produites en UE en 2010 ; 10.14 kg par
habitant collectés en 2012 en Belgique ! Le pays fait partie du peloton de tête en matière de collecte.Les DEEE présentent
une grande variété et des éléments différents sont associés au sein d’un même objet. Leur recyclage requiert des
processus différents, et donc des filières spécifiques. Il y en a déjà par exemple pour les voitures, les circuits imprimés,
les câbles électriques, les frigos… La mise en oeuvre du recyclage constitue donc un challenge économique et technique.
Les GSM sont parmi les DEEE les plus riches. La batterie est enlevée et suis un processus de recyclage spécifique. Pour
recycler les GSM et récupérer notamment les métaux précieux (or, argent) et le cuivre, les appareils sont placés dans un
four à haute température. Celle-ci est supérieure à la température de fusion des métaux, si bien que les métaux sont en
fusion (métaux liquides). Plusieurs étapes sont ensuite effectuées pour récupérer des métaux de hautes valeurs, mais il
n’est pas possible de récupérer tous les matériaux des GSM. Des éléments stratégiques comme les terres rares, le gallium, l’indium ou le tantale sont perdus. Ensuite, ces ressources secondaires sont intégrées au processus métallurgique
en complément des concentrés issus de l’exploitation minière (ressource primaire).
De manière générale, le recyclage est rarement plus intéressant que l’extraction minière classique. La récupération de
certains métaux précieux stimule le recyclage mais d’autres matériaux stratégiques sont présents en trop faible quantité
pour que leur exploitation soit économiquement rentable actuellement. Un projet de recherche soutenu par la région
wallonne vise à développer ce potentiel pour le redéploiement économique du bassin industriel liégeois. Pour en savoir
plus sur ce programme et sur la recherche à l’ULg, voir https://www.ulg.ac.be/cms/c_2083814/fr/les-metaux-renaissentde-leurs-cendres; http://events.ulg.ac.be/mt180/fanny-lambert/ ; http://www.gre-liege.be/reverse-metallurgy/
En-dehors du domaine des TIC, d’autres objets du quotidien deviennent de plus en plus complexes avec l’évolution technologique, ce qui complexifie encore la question du recyclage.
tungstène, verre...
tungstène., iverre, tungstène, erre, plastique, , Gallium, ndium, cérium, yttrium, cuivre,
ode, brome..
mercure, terres rares.....
argent, silicium..., plastique...
Dans une logique de développement durable, il s’agit aussi de travailler en amont, lors de la conception des produits,
pour limiter la production de déchets inutilisables et l’impact environnemental d’un produit tout au long de son cycle de
vie: c’est l’éco-conception.
III.
Quelques repères de l’histoire de l’informatique
III.1. Avant l’ordinateur
15
A la fin du 19e siècle, l’industrialisation et le développement de l’administration créent de nouveaux besoins en matière
de traitement de l’information. Le télégraphe et le chemin de fer accélèrent la circulation des informations, mais les
employés de bureau ne disposent pas d’une technologie équivalente pour traiter plus rapidement un volume croissant de
données.
III.1.1. La mécanographie
Herman Hollerith élabore en 1884 une machine statistique pour mécaniser le dépouillement des résultats du recensement
décennal de la population des Etats-Unis. Les informations sont reportées sur une carte perforée. Par exemple, il y a
un emplacement pour « homme », un emplacement pour « femme ». Il y a une carte par personne. La tabulatrice, une
machine électromécanique, compte (+1 successifs) les perforations aux différents emplacements de la carte, ce qui
permet d’élaborer des tableaux statistiques (sur X cartes, il y a Y hommes et Z femmes).
Ces systèmes mécanographiques s’imposent dans la première moitié du 20e siècle pour des opérations statistiques
mais aussi comptables, par exemple le suivi des comptes des clients d’une entreprise. Ils permettent de diviser le travail
administratif en différentes étapes, comme dans une usine. Des opérateurs travaillent en atelier sur des machines
spécialisées que l’on peut classer en deux catégories: la saisie des données sur cartes perforées, et le traitement de ces
cartes. Le traitement de l’information est donc standardisé et centralisé.
A ce moment, la carte perforée standard comporte 80 colonnes, avec des lignes de chiffres. Cela permet d’utiliser un
code alphanumérique, différent selon les constructeurs. Une perforation dans une colonne indique un chiffre, deux
perforations combinées expriment une lettre. La carte est divisée en zones, par exemple n° de l’article, désignation, prix,
nombre en stock,….Le dessin de la carte varie en fonction des besoins de l’utilisateur.
La mécanographie est une des sources de l’informatique dans la mesure où il s’agit d’une technologie de traitement
automatique de l’information. Cependant, en français, le mot informatique renvoie à l’utilisation d’un ordinateur (stored
program computer).
III.1.2. Le calcul mécanique
Contrairement aux machines mécanographiques, les machines à calculer permettent d’effectuer au moins une des
quatre opérations arithmétiques (addition, soustraction, multiplication, division). Les premières, basées sur un système
d’engrenages pour le report de retenue, apparaissent au 17e siècle. Il s’agit d’abord d’une curiosité pour savants. Elles
deviennent une véritable nécessité scientifique et économique avec l’industrialisation. Dès 1850, le calcul mécanisé
s’implante dans les grandes entreprises et administrations, inaugurant l’ère des calculateurs de bureau. Seules les
calculatrices électroniques de poche les détrôneront dans les années 1970. Entre-temps, la recherche de calculateurs
puissants pour les universités et l’armée aura mené à l’émergence d’une machine entièrement nouvelle: l’ordinateur.
III.2. L’ordinateur
A partir de la fin des années 1930, différents chercheurs se lancent dans l’élaboration de supercalculateurs utilisant des
relais électromécaniques ou des tubes électroniques. La guerre renforce les besoins en puissance de calcul, notamment
pour les services logistiques de l’armée aux Etats-Unis ou le décryptage des messages en Grande-Bretagne. En 1945,
Eckert, Mauchly et von Neumann posent les bases d’une nouvelle lignée de machines: l’ordinateur, un calculateur
électronique dont le programme est enregistré en mémoire centrale, pouvant prendre automatiquement des décisions
logiques grâces à une instruction de branchement conditionnel : si…alors…sinon… Les instructions et données sont
enregistrées sous forme numérique. La machine peut les lire et les modifier. Le premier ordinateur fonctionne en 1948.
Nos tablettes et smartphones reposent encore sur cette architecture dite « von Neumann ».
Schéma général d’un ordinateur de type von Neumann
(Patterson D.A. & Hennessy J.L., 2005).
L’ordinateur est composé d’un processeur (divisé en deux
sous-parties, l’unité arithmétique et logique et l’unité de
contrôle), d’une mémoire centrale, d’un organe d’entrée et
d’un organe de sortie. On distingue le matériel (hardware)
et le logiciel (software).
3
Niveaux d’asbtraction:
Logiciels d’application
16
Langage de programmation
Langage machine
Architecture, jeu d’instructions du processeur
Circuits électroniques
Programme d’ordinateur : expression d’un algorithme donné en un langage d’ordinateur.
Algorithme : séquence d’opérations élémentaires permettant d’aboutir à la solution d’un problème donné.
Langage d’ordinateur: langage utilisé pour programmer un ordinateur. Initialement, le premier langage utilisé est le
langage machine: un langage généralement binaire (n’utilisant que des 0 et des 1) qui gouverne directement les actions
d’un ordinateur telles qu’elles sont interprétées par les circuits électroniques. C’était un cauchemar pour les programmeurs. A partir de la fin des années 1950 se répandent des langages dits de haut niveau ou évolués, plus proches de la
syntaxe des langages naturels et donc plus faciles à utiliser.
III.2.1. A la base du numérique : le binaire
Bit : Binary digit : la plus petite unité d’information utilisée dans l’ordinateur en langage binaire : 0 ou 1.
Byte : la plus petite unité traitée en une fois par l’ordinateur : un « mot » composé de x bits.
Octet : « mot » (byte) de 8 bits, largement le plus courant aujourd’hui.
En binaire, les nombres sont exprimés en puissance de 2. Un octet permet donc 28 combinaisons, soit 256 possibiltés.
décimal
rang
rang
10
1
binaire
rang
8
rang
4
rang
2
0
1
rang
1
0
= 0x1
1
= 1x1
1
=
2
=
1
0
= (1x2) + (0x1)
3
=
1
1
= (1x2) + (1x1)
4
=
1
0
0
= (1x4) + (0x2) + (0x1)
5
=
1
0
1
= (1x4) + (0x2)+ (1x1)
6
=
1
1
0
7
=
1
1
1
8
=
1
0
0
0
9
=
1
0
0
1
0
=
1
0
1
0
4
décimal
centaine
binaire
dizaine
unité
128 64
32
16
8
4
2
1
17
2
3
8=
1
1
238
-128
=110
1
0
110
46
- 64 - 32
= 46 = 14
1
14
- 8
= 6
1
6
-4
=2
1
0
2
-2
=0
III.2.2 : Fonctions logiques
Porte logique: un élément de base des circuits électroniques qui constituent les fondements de l’ordinateur. Une porte
logique est un assemblage de composants électroniques interconnectés (circuit) qui effectue une opération logique de
base, par exemple la fonction ET, la fonction OU ou la fonction NON (inversion). La valeur de sortie dépend des valeurs
d’entrée.
0
0
0
ET
0
1
0
ET
0
1
1
ET
0
1
0
1
1
1
OU
OU
OU
0
0
NON
1
NON
1
1
0
1
Les règles de l’addition en binaire
0
+ 0
0
0
+ 1
1
1
+ 1
10
1
1
OU
ET
0
NON
ET
1
III.3 Les circuits électroniques
III.3. 1. L’électronique.
Au début du 20e siècle, les progrès de la science et de la technologie électrique donnent naissance à un nouveau
domaine : alors que l’électricité est essentiellement une question d’énergie, l’électronique utilise les variations de
grandeurs électriques pour capter, transmettre et exploiter de l’information.
L’informatique n’est qu’un domaine d’application parmi beaucoup d’autres de l’électronique, omniprésente dans tous les
domaines industriels et scientifiques. On distingue généralement :
-appareils analogiques : le signal peut prendre une infinité de valeurs, de façon continue.
-appareils numériques : le signal est représenté par un ensemble fini de nombres (0 et 1 dans le cas du binaire).
Par exemple, dans le domaine musical, les synthétiseurs à clavier étaient d’abord seulement analogiques. Le numérique
s’est développé dans les années 1980.
5
III.3.2. Années 1940-1950 : Tubes électroniques.
L’invention du tube diode (Fleming, 1904) puis de la triode (Lee De Forest, 1907) marquent les
débuts de l’électronique. La conduction électrique a lieu dans le vide créé à l’intérieur d’une ampoule.
Une diode (cathode-anode) ne laisse passer le courant que dans un sens.
Une triode (cathode-grille-anode) permet d’amplifier ou d’interrompre le courant en agissant sur la
tension de la grille.
L’électronique se développe durant l’entre-deux-guerres pour différentes applications comme la radio.
Les tubes électroniques permettent de « doser » le courant électrique ou de l’inverser. Ils deviennent
les composants des circuits logiques des premiers ordinateurs, reliés par câbles électriques. Les
ordinateurs comportent aussi des tubes à trois grilles, les pentodes.
III.3.3. Transistors : l’ère des semi-conducteurs.
L’électronique, basée d’abord sur la conduction électrique dans le vide, puis dans des gaz, est
bouleversée au milieu du 20e siècle avec l’utilisation de matériaux semi-conducteurs : les
propriétés de conductivité électrique changent en fonction du traitement qu’ils reçoivent. Cela
permet de contrôler très précisément la direction et la quantité de courant qui traverse le semiconducteur.
Le « transconductance resistor » (transistor), inventé en 1947, comporte trois broches: le courant
peut passer de l’émetteur vers le collecteur seulement si une charge électrique est appliquée à la
base (une résistance liée à la broche du milieu).
A la fin des années 1950, le transistor, utilisé sur des circuits imprimés, remplace les tubes
électroniques dans les processeurs centraux et les mémoires des ordinateurs. Dans un circuit
imprimé, les transistors, condensateurs et autres composants électroniques sont assemblés sur
la face avant d’une carte rigide. Les circuits électriques sont imprimés directement sur la face
arrière. Plusieurs cartes sont enfichées pour constituer le processeur. Cela permet de réaliser des
ordinateurs plus petits et plus faciles à utiliser.
III.3.4. Circuit intégré
La microélectronique se développe dans les années 1960: transistors et autres
composants sont intégrés sur un unique bloc de matériau semi-conducteur,
généralement le silicium : c’est le circuit intégré ou puce. Les puces
remplacent d’abord les circuits logiques puis les mémoires.
Le silicium, très abondant dans la croûte terrestre, est d’abord purifié et
fondu. Un monocristal de silicium est ensuite fabriqué par tirage: un système
mécanique met un « germe » de silicium en contact avec le bain liquide.
La matière se soulève très lentement, avec un mouvement de rotation,
et se solidifie progressivement en un cylindre irrégulier qui sera ensuite
découpé en galettes pour la fabrication des puces. Les puces sont réalisées
par photogravure, en plusieurs couches. La surface de silicium est oxydée
et recouverte d’un vernis photosensible. Le dessin du circuit est transféré
au moyen d’un masque, comme un pochoir : les surfaces accessibles sont
exposées à un rayonnement. Un solvant dissout ensuite le vernis non exposé.
Ces zones sont alors creusées, décapées par l’action d’un agent corrosif. On
dissout le vernis qui protège l’oxyde de silicium restant et on dope celui-ci
avec des ions métalliques afin de le rendre conducteur. Lorsque toutes les
couches ont été gravées, une pellicule métallique (aluminium ou cuivre)
recouvre les endroits de contact entre le circuit et les broches de sortie.
Chaque puce de la galette de silicium est ensuite découpée au diamant.
Lingot de monocristal de silicium (coll. MMIL)
Masque pour la
photogravure du wafer
(coll. MMIL)
Wafer avec puces de
mémoire RAM (coll.
MMIL)
18
8
III.3.5. Microprocesseur.
Dès 1971, une puce comporte toutes les fonctions de l’unité centrale de l’ordinateur
: c’est le microprocesseur. « Loi » de Moore : nommée d’après Gordon Moore, un
des fondateurs d’Intel, il s’agit d’une estimation selon laquelle la densité d’intégration
des microprocesseurs double tous les 18 mois. Cependant, les coûts de fabrication
augmentent au même rythme. La photogravure se rapproche de plus en plus de ses
limites physiques. Les fabricants s’intéressent aujourd’hui à d’autres matériaux comme
le graphène.
19
Schéma du microprocesseur
Intel 4004, 1971.
Evolution des performances des microprocesseurs Intel
Année
1971
1972
1974
1978
1981
1985
1989
1993
1997
2004
2006
2010
Nom
4004
8008
8080
4040
Intel 8086
Intel (80)286
Intel (80)386
Intel (80)486
Pentium
Pentium II
Pentium 4
Core 2 Duo
Core i7
Bus
4 bits
8 bits
8 bits
16 bits
16 bits
32 bits
32 bits
64 bits
64 bits
64 bits
64 bits
64 bits
Nombre de transistors
2.300
3.500
6000
29.000
134.000
275.500
1.200.000
3.100.000
7.500.000
125.000.000
291.000.000
1 170 000 000
Horloge
0,108 kHz
0,200 MHz
2
0.74
5 MHz
6 MHz
16 MHz
25 MHz
60 MHz
233 MHz
1,5 GHz
2,4 GHz
3.47 GHz
MIPS Adressage
0,06
640 octets
0,06
16 k
64 k
0.64
8k + 5k
0,33
1M
0,9
16 M
6
4G
20
4G
100
4G
300
64 G
1700 64 G
22.000 64 G
147 600
Bus : nombre de bits transférés à la fois entre la mémoire et le microprocesseur
Horloge : La fréquence d’une horloge interne cadence les transferts de bits dans le microprocesseur. 1Hz désigne 1 cycle
par seconde ; 1 un milliard de cycles par seconde.
MIPS : millions d’instructions par seconde
Adressage : taille de la mémoire à laquelle le microprocesseur peut accéder
III.4. Les mémoires
La mémoire centrale de l’ordinateur est assistée par des mémoires secondaires, dites aussi auxiliaires ou mémoires
de masse. On peut classer les mémoires en différentes familles, selon leurs caractéristiques (volatilité ou non une fois
l’ordinateur éteint, possibilités de lecture/écriture, capacité….), leur support physique (magnétique, optique…) ou leur
place dans la hiérarchie des mémoires (de la mémoire centrale du processeur aux supports externes d’archivage de
données). En voici quelques-unes issues des collections de la MMIL :
Mémoire à tores de ferrite
Utilisée comme mémoire centrale dans les années 1950 et 1960 :
elle permet de travailler en temps réel et de conserver les données
et instructions lorsque l’ordinateur est mis hors tension. Des aimants
en forme d’anneaux, les tores, sont enfilés à l’intersection de fils
perpendiculaires. Le passage du courant fait basculer les tores dans un
sens ou dans l’autre ; chaque position a de 0 ou de 1. Les positions ne
s’effacent pas quand l’ordinateur n’est plus sous tension.
6
Bandes perforées.
Cartes et rubans perforés restent longtemps un support secondaire privilégié
pour les données et les programmes. Chaque emplacement à perforer
correspond à un bit. Les bandes perforées sont utilisées comme support
d’entrée-sortie en télécommunications notamment (réseau Télex), ou pour les
logiciels des premiers ordinateurs personnels vers 1975.
20
Bandes magnétique
Les bandes magnétiques, un ruban plastique enduit d’une
couche d’oxyde de fer, sont très utilisées à partir des années
1960, dans différents formats. L’accès aux données se fait
de façon séquentielle, les unes à la suite des autres. Chaque
bande comporte plusieurs pistes parallèles (généralement 8
bits+1).
Boitier de disque dur, 30 Mb, années
1970/ 3340 Disk Storage, IBM, 19731984.
IBM introduit le disque dur dès 1956. Cette
mémoire de masse magnétique ne se répand
qu’à partir de la fin des années 1960 quand
les coûts baissent. Contrairement aux bandes
magnétiques, cette technologie permet
d’accéder directement à une information quel
que soit son emplacement. En effet, des têtes
de lecture se positionnent sur chaque face des
disques qui tournent à grande vitesse. Pour lire
et enregistrer des données, ces têtes doivent
être très proches de la surface du disque, mais
sans la toucher pour ne pas l’abîmer. Dans les
années 1970, des disques durs sont empilés
dans des boitiers en plastique interchangeables.
Disquette magnétique ou floppy disk.
Ce support mémoire bon marché utilisé à partir des années
1970 décolle avec le marché des logiciels pour micro-ordinateurs
au milieu des années 1980. Une décennie après, 5 milliards de
disquettes sont vendues annuellement dans le monde. Il existe
différents formats ( 8 pouces, 5 pouces ¼, 3pouces ½). Elles se
présentent dans une pochette de protection en plastique… que
l’on retrouve encore aujourd’hui avec l’icône « enregistrer ».
Laserdisc
Dans les années 1980, images et sons
numériques bénéficient de nouveaux
supports d’enregistrement, les disques
optiques. Dans cette famille, le Laserdisc
ou Vidéodisc ne connait qu’une diffusion
limitée avant l’avènement du DVD. Le
CD – ROM (compact disc – read only
memory) jouit d’une grande popularité
dans les années 1990.
III.5. L’évolution des usages
III.5..1. Un ordinateur pour l’entreprise
Dans les années 1960-1970, une entreprise qui achète un ordinateur montre qu’elle adopte un style de gestion moderne. 21
Il y a alors deux grandes catégories d’ordinateurs: le gros ordinateur ou mainframe, imposante machine abritée dans un
centre informatique, et les «minis», dotés d’une interface rudimentaire, qui constituent un premier pas vers l’interactivité.
Dans les années 1970 apparait une deuxième génération de minis, plus puissants.
Traitement par lots : La puissance de calcul de l’ordinateur central coûte cher, il faut donc maximiser son temps d’utilisation. L’ordinateur traite par «paquets» successifs les données qui convergent vers le centre informatique. Lorsqu’un
travail est terminé, le résultat est imprimé et remis au commanditaire, qui n’a donc aucune interaction avec l’ordinateur.
Temps partagé : Le système d’exploitation répartit la puissance de calcul de l’ordinateur central entre plusieurs terminaux où les utilisateurs interagissent avec l’ordinateur comme s’ils étaient seuls à l’utiliser.
Télématique : informatique à distance. L’accès à l’ordinateur se fait via le réseau de télécommunications.
Photo publicitaire pour
IBM System/360.
En 1964, IBM annonce
le System/360, qui
deviendra emblématique des mainframe.
Pour la première fois,
IBM réunit ses lignes
d’ordinateurs scientifiques et de gestion
en une série, avec des
logiciels compatibles
pour l’ensemble, d’où
le nom : System/360. Ce système doit couvrir tout le «
cercle » (360°) des domaines d’utilisation.
PDP-8 Data Processor,
Digital Equipment
Corporation (DEC), 1965.
C’est la machine au packaging compact pour laquelle
est créée l’expression «
mini-ordinateur ». C’est un
pas vers l’interactivité et
un énorme succès commercial ! L’utilisateur peut
travailler directement avec
l’ordinateur sans passer par
un opérateur. Il interagit
avec la machine grâce aux
commutateurs et voyants visibles à l’avant, ou grâce à un
périphérique comme le téléscripteur.
III.5.2. L’informatique personnelle
Les ordinateurs personnels, aussi appelés « micro-ordinateurs », sont créés dans les années 1970 par des passionnés,
en marge des grands constructeurs d’équipements informatiques. Ils bénéficient pour la plupart de la mise au point des
microprocesseurs. Ils sont d’abord rudimentaires. Dès la fin des années 1970, ils se dotent d’un écran et d’un clavier.
Souris et fenêtrage apparaissent à partir du milieu des années 1980. L’origine de cette «interface graphique utilisateur»
remonte aux travaux de Douglas Engelbart à l’Université de Stanford dans les années 1960. Désormais, l’ordinateur doit
être centré sur l’utilisateur, être « convivial ». L’industrie du logiciel se développe pour proposer des applications spécifiques. Le PC dépasse bientôt le cadre du travail et atteint un marché de masse dans les années 1990.
Apple II, Apple, 1979.
Apple, fondé en 1976 par Steve Jobs et Steven Wozniak, mise sur l’image d’un ordinateur
«amical». Lancé en 1977, l’Apple II connait un grand succès commercial. Pour la première
fois, le logiciel devient aussi important que le matériel: VisiCalc (1979), tableur qui calcule en
temps réel, devient la première killer application: il motive l’achat de l’Apple II.
III.5.3. Réseaux
Les ordinateurs ont été conçus d’abord comme des machines isolées. L’idée de les relier pour les utiliser comme moyen
de communication apparait assez vite pour des applications militaires (réseau SAGE) puis civiles (Sabre, pour la réservation en temps réel de places d’avion). Différents réseaux universitaires ou communautaires se développent durant
les années 1970 et 1980. ARPAnet, inauguré en 1969, pose des jalons technologiques. Il bascule en 1983 vers Internet, qui devient un réseau mondial unique. Le World Wide Web, nait en 1990 au CERN, à Genève. Ce service offert sur
Internet gratuitement est basé sur l’hypertexte, càd le passage direct et automatique d’une information à une autre sur
base d’un (hyper)lien. Internet est libéralisé en 1995 et entre alors complètement dans la vie économique et sociale.
Les progrès de l’informatique sont aussi étroitement liés aux télécommunications : on parle alors de plus en plus de «
technologies de l’information et de la communication » ou TIC. Aujourd’hui, les technologies mobiles et l’émergence de
l’ »Internet des objets » accentue ce phénomène d’un monde connecté.
III.6 Orientation bibliographique
Les ouvrages ci-dessous sont consultables sur rendez-vous au centre de documentation MMIL.
BIRIEN Jean-Yvon, Histoire de l'informatique, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », Paris, 1990.
BRETON Philippe, Une histoire de l’informatique, coll. « Points Sciences », Seuil, Paris, 1990.
CERUZZI Paul, A History of Modern Computing, The MIT Press, Cambridge (Massachussets) – Londres, 2e ed., 2003.
DENOYELLE Philippe, GEYNET Maurice, JACOB Michel, PAIN Jacques, PUFAL Hans, SANHUEZA Angel, L’informatique, coll.
« Des objets qui racontent l’histoire », EMCC, Lyon, 2004
d’UDEKEM-GEVERS Marie, « Approche anthropologique de l’informatique ou une histoire des technologies de l’information
et de la communication», diaporama du cours INFOB113, UNamur, année académique 2013-2014.
FRAUENFELDER Mark, The computer. An illustrated history, SevenOaks, Londres, 2005
LIGONNIERE R., Préhistoire et histoire des ordinateurs. Des origines du calcul aux premiers ordinateurs électroniques,
Robert Laffont, Paris, 1987.
LILEN Henri, Une (brève) histoire de l’électronique, Vuibert, paris, 2003.
22
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