patriarcats de l'Église Indivise – dite Pentarchie : Constantinople, Antioche, Alexandrie et
Jérusalem et le seul patriarcat à se séparer fut Rome.
L'Orthodoxie dite des sept conciles 3, autre formulation revendique l'exacte conformité
de ses enseignements avec ce qui était enseigné par le Christianisme des origines, des Pères de
l'Église indivise4 et des sept Conciles œcuméniques. Elle se considère comme seul Christianisme,
comme l'Église chrétienne « des origines », « une, sainte, catholique et apostolique », comme
l'Unam Sanctam, l'Église en plénitude. C'est un constat qu'elle pose par rapport à elle-même,
mais qui ne juge pas les autres : elle considère ainsi que toutes les autres Églises (ou confessions),
y compris la catholique romaine, sont ses membres ou potentiellement ses membres, même si des
séparations ont pu, provisoirement ou durablement, empêcher la communion 5.
Les Églises dites "orthodoxes", sont présentes dans l'antique zone de culture grecque, la
zone orientale du bassin de la Méditerranée, dans les zones de peuplement slave 6, ainsi qu'en
Co II,19 sont à peine différents des schismata du v. 18. Toutefois une certaine gradation est probable : les
déchirements (schismata) de la communauté tendent à se cristalliser en de véritables partis ou sectes (haireseis)
rivales ayant leurs théories particulières, comme il en existait dans le judaïsme : Sadducéens (Ac 5,17), Pharisiens
(15,5 ; 26,5), Nazaréens (24,5.14 ; 28,22), ou dans le monde grec avec ses écoles de rhéteurs (appelées aussi
haireseis).», VTB, p 530-531.
3 Premier concile de Nicée, convoqué en 325 par l’empereur Constantin, second concile de Constantinople en 381
(pour la question de l’arianisme), 3ème concile en 431 (hérésie de Nestorius), 4ème concile de calcédoine en 451.
Quatre autres conciles se tiendront avant la rupture entre Rome et Constantinople : Constantinople II en 553,
Constantinople III en 680-681, Nicée II en 787 et Constantinople IV en 869-870. Ces conciles ont presque tous été
convoqués par l’empereur et ce n’est qu’à partir du Xème siècle que le Pape prendra la relève dans cette convocation
aux conciles qui se tiendront plutôt en Occident (Rome en particulier) : 21 grands conciles dont 8 en Orient et 13 en
Occident (7 à Rome, 6 hors de Rome : 2 à Lyon en 1245 et 1274, à Vienne en 1311-1312, Constance en 1414-1481,
Bâle-Ferrare-Florence en 1441-1142 et trente en 1545-1563).
4 Dans la 2ème moitié du IVe et au Ve siècles, la réflexion théologique se développe après trois siècles de persécutions
et donne à l’Eglise son âge d’or de « Pères », ses premiers docteurs avec :
- quatre grecs : St Athanase (295-373), défenseur de la foi en Orient, St Basile (329-379), législateur du monachisme,
St Grégoire de Naziance (330-390), le « théologien », et St Jean Chrisostome (350-407), dit « bouche d’or »,
défenseur des pauvres
- et quatre latins : St Ambroise (340-397), éducateur et pasteur d’âmes, St Jérôme (347-419), l’ardent propagateur du
monachisme en Occident, St Augustin (354-430), l’auteur de la Cité de Dieu et des Confessions, et St Grégoire le
Grand (540-604), évangélisateur des Lombards.
Aux premiers nommés de cette floraison patristique, surtout en Orient, il faut ajouter, St Grégoire de Nysse,
fondateur de la théologie mystique, St Hilaire de Poitiers, défenseur de la foi en Occident, St Cyrille de Jérusalem,
défenseur de la divinité du Christ et auteur de catéchèses mystagogiques, St Epiphane défenseur de la doctrine
trinitaire (réfutant 80 hérésies), St Cyrille d’Alexandrie, défenseur de la Theotokos, St Maxime dit le confesseur au
VIIe siècle, St Jean Damascène au VIIe siècle, défenseur du culte des images contre les iconoclastes.
5 Organisée en de nombreuses Églises territoriales, et non nationales, formant ensemble l'« Église orthodoxe » ou
« Communion orthodoxe », fidèle à la théologie des sept conciles du premier millénaire chrétien et au droit canon qui
en découle , elle considère que jusqu'au schisme de 1054, les Églises d'Occident, aujourd'hui dans l'Église catholique,
étaient elles aussi orthodoxes, c'est-à-dire conformes à la théologie et au droit canon des sept conciles du premier
millénaire.
6 Cyrille et Méthode sont connus comme les Apôtres des Slaves pour avoir évangélisé les peuples slaves de l'Europe
centrale. En 862, Rostislav, prince de Grande-Moravie, demande aux Byzantins de lui envoyer des prêtres pour
former une Église locale. Le patriarche Photius lui envoie deux frères : Cyrille et Méthode, originaires de
Thessalonique et connaissant le monde slave. Cyrille met au point le premier alphabet slave, le glagolitique. Leur
mission est un succès. Si, au départ, ils sont soutenus par le pape, ils se heurtent à l’opposition des partisans de
l’usage des « trois langues », n’admettant que le grec, le latin et l’hébreu comme langues liturgiques, et surtout à
l’hostilité des évêques francs, qui ne veulent pas voir échapper la région à l’influence politique de la Germanie. Après
leur mort, leurs successeurs seront chassés de Grande-Moravie.
Les Bulgares, ennemis héréditaires des Byzantins, se convertissent à la même époque. En 866, le khan
bulgare Boris (852 - 889) est baptisé, ce qui entraîne la conversion de tout le peuple bulgare. La Bulgarie hésite
d’abord entre Rome et Constantinople. C’est Constantinople qui l’emporte et la Bulgarie fait encore actuellement
partie du monde orthodoxe. Il en va de même pour un certain nombre d’autres principautés slaves, correspondant
grosso modo aux Serbes actuels. L’adoption du christianisme va de pair avec celle de la civilisation byzantine. C’est