Dans l`ECG normal, le segment ST est isoélectrique car

PHYSIOLOGIE
DU SYSTEME CARDIO-VASCULAIRE
a) Courbe de pression ventriculaire
La pression est quasi nulle au début du cycle. Elle va augmenter jusqu’à provoquer l’ouverture de la
valvule
Les sigmoïdes s’ouvrent à la pression aortique minimale. Le ventricule continue sa contraction
jusqu’à la pression maximale.
Puis il se détend, la pression baisse, ce qui détermine la fermeture des sigmoïdes à la pression
aortique minimale.
En fin de relaxation, quand le ventricule a repris sa forme initiale, on observe une petite dépression
qui correspond à l’aspiration du sang après l’ouverture de la mitrale.
b) Courbe de pression aortique
La pression aortique est comprise entre 60 et 130 mm Hg.
Quand les sigmoïdes sont ouvertes, la pression ventriculaire et aortique sont identiques.
Incisure catacrote : la fermeture des valves sigmoïde est provoquée par un reflux du sang en direction
du ventricule.
Onde dicrote : le rebond de pression aortique est dû à la force élastique de l’aorte. (elle traduit la
qualité de l’élasticité aortique).
Au total : une circulation pulsée d’origine ventriculaire donne lieu à une circulation redressée dans
l’aorte.
c) Cavité auriculaire
Quand les valves AV sont ouvertes, les pressions auriculaire et ventriculaires sont identiques. La
pression augmente modérément pendant la diastole après la pression négative du début. On observe
un renforcement final due à la systole auriculaire.
Au début de la contraction ventriculaire, les valves AV bombent vers l’oreillette : petit reflux qu’on
peut sentir au niveau des veines jugulaires.
Pendant le reste de la systole, la montée en pression se fait de façon progressive en raison du
remplissage.
d) Courbe des volumes
Le cœur a le volume d’un poing. Son poids est de 300 g. Les cavités ont un volume de 100 ml en
réplétion complète.
Il existe un volume minimal : le ventricule ne se vide pas complètement. On distingue :
le volume éjecté : 50 à 70 %.
le volume résiduel : 30 ml.
La persistance de sang évite que les parois entrent en contact, ce qui créerait des lésions de l’endocarde.
Le volume est maximal en fin de remplissage c'est à dire en début de cycle.
Par définition, il ne change pas pendant la contraction et la relaxation isovolumiques. Il est minimal
en fin d’éjection.
L’éjection est d’abord rapide puis plus lente.
De même, le remplissage est rapide puis lent.
e) Courbe des débits
Le débit est mesuré dans l’aorte initiale. Il est positif quand il se dirige vers l’aorte.
La courbe varie uniquement pendant l’éjection : la courbe est nulle pendant la diastole et pendant les
phases isovolumiques car les valves sigmoïdes sont fermées.
Le débit aortique est de 5 l/mn au repos : c’est un débit moyen.
Pour un cycle de 1 sec, l’éjection est de 200 à 300 ms pour 50 à 70 ml éjecté (50 ml pendant 1/3 sec
= 150 ml/s : c’est le débit moyen pendant la systole). .
Après la contraction, le cœur se relâche : le sang tend à revenir en arrière et ferme les valves
aortiques : petit pic de débit négatif en phase de relaxation isovolumique. Il marque l’efficacité des
valves sigmoïdes (il devient énorme quand les valves sont défectueuses).
2. Signes sonores
Les 2 principaux bruits du cœur, B1 et B2, sont produits essentiellement par la fermeture des
valvules. Le 2° bruit est contemporain de la fermeture des sigmoïdes. Il est plus bref et plus aigu que
le premier.
3. Signes électriques : ECG
Il existe un décalage de 50 ms entre le phénomène électrique et les manifestations anatomiques et
hémodynamiques.
Le cycle électrique commence à l’onde P.
Onde P : dépolarisation auriculaire qui précède la systole auriculaire.
Complexe QRS : excitation ventriculaire
Onde T : repolarisation ventriculaire.
4. Remarque :
Le fonctionnement intermittent de la pompe cardiaque produit une onde pulsatile qui s’étend à tous
les vaisseaux artériels avec une certaine vitesse : vitesse pulsatile. Celle-ci est d’autant plus élevée
que les parois vasculaires sont plus épaisses et rigides : elle augmente avec la tension et avec l’âge.
Elle est d’autant moins grande que le calibre des vaisseaux est grand (6 m.s-1 dans l’aorte et 10 m.s-1
dans l’artère radiale).
5. Méthodes de mesures
Pour les pressions et les débits, on utilise des techniques invasives (sanglantes) : le cathétérisme
cardiaque. Un cathéter de 3 mm de diamètre, 2 m de long est introduit par voie veineuse, passe dans
la veine cave, l’OD, le VD. On peut faire des mesures de pression, injecter des produits radio-
opaques...
La voie gauche peut être explorée en introduisant le cathéter par voie artérielle fémorale : on remonte
l’aorte à contre-courant, on peut pénétrer dans le VG. On peut injecter les coronaires (risques de
spasme).
Pour les mesures de volumes, on utilise des méthodes d’imagerie informatisée.
II. LES BRUITS DU CŒUR
A. DEFINITIONS
1. Qu’est ce qu’un bruit ?
C’est un phénomène physique périodique qui se propage dans les liquides, les solides, les gaz, mais
pas dans le vide. Plus le milieu est dense, plus la propagation est favorisée.
Cela a des conséquences sur ce que l’on peut entendre autour du cœur : la propagation est plus ou
moins bonne ; on entend moins bien dans le dos.
D’où la détermination de zones sur le thorax où il y a une meilleure perception des bruits du cœur :
ce sont les foyers d’auscultation.
2. Foyers d’auscultation
Les bruits principaux sont dus à la fermeture des valves auriculo-ventriculaires et sigmoïdes.
Les bruits vont se projeter dans la direction du flux sanguin venant des valves.
foyer tricuspide : comme le cœur est couché à 45°, le flux sanguin qui traverse la valve tricuspide se
dirige ver le bas : on entend mieux la tricuspide au foyer xiphoïdien.
foyer mitral : le sang qui traverse la mitrale va vers la pointe du cœur. La meilleur perception est au
niveau du 5e espace intercostal, sur la ligne médioclaviculaire, en position sous-mamelonnaire.
les deux valves auriculo-ventriculaires génèrent des bruits vers le bas.
foyer pulmonaire : le flux sanguin se dirige vers la gauche. L’artère pulmonaire est encadrée par
l’aorte qui va de droite à gauche. De l’artère pulmonaire, le sang va vers la gauche : le foyer
pulmonaire se situe au niveau du 2e espace intercostal sur le bord gauche du sternum.
foyer aortique : le bruit aortique se porte au 2e espace intercostal droit, sur le bord interne du
sternum.
En fait :
on entend tous les bruits partout : il faut distinguer des différences d’intensité, de tonalité des valves.
Les foyers sont des zones standard : ils peuvent varier selon les individus.
Un bruit commence à un endroit. Il faut chercher d’éventuelles irradiations.
3. Méthode d’étude
Technique immédiate : on n’utilise pas d’instrument : on applique l’oreille directement sur le thorax
antérieur ou sur le dos.
Technique médiate : usage d’un outil.
Au début, un cornet de bois collé sur la poitrine : le premier stéthoscope, inventé par Laennec. Un
grand pavillon appliqué sur la peau concentre les bruits sur un petit pavillon.
stéthoscope à pavillon et membrane, avec une fourche et une lyre.
Phonocardiographie : la technique est complétée par un micro sensible duquel on tire le spectre
sonore à partir duquel on peut extraire un bruit particulier. (actuellement détrônée par
l’échocardiographie : n’étudie pas les bruits mais permet de voir le mouvement des valves. Le
Doppler permet l’examen des flux).
4. Caractéristiques
Audibilité : les bruits du cœur sont des bruits de fluides (sang) et de matériaux (cœur, valves) : on
peut s’attendre à ce que les sons soient émis dans le grave. Mais on ne peut entendre qu’au dessus de
20 à 60 Hz : on n’entend pas tout.
Le bruit est décrit par des termes d’intensité, de tonalité, de timbre : possibilités de descriptions fines.
Il faut décrire la durée du bruit et sa situation dans le cycle.
Si on se réfère aux phases du cycle :
bruit en fin de phase : télésystolique ou télédiastolique
bruit en début de phase : protosystolique, protodiastolique
bruit immédiatement avant une phase : présystolique, prédiastolique : équivalent de télédiastolique,
télésystolique
bruit au milieu d’une phase : mésosystolique, mésodiastolique
bruit qui dure toute la phase : holosystolique, holodiastolique.
B. LES BRUITS NORMAUX
1. Bruits audibles
a) B1
Fermeture des valves auriculo-ventriculaires (la valve et les piliers claquent)
b) B2
en fin de systole : fermeture des valves sigmoïdes. La pression est supérieure à celle qui produit B1
bruit plus aigu, plus claquant, plus bref. De plus, les valves sont plus petites et se ferment plus
vite.
2. Bruits inaudibles normaux
Ils ne sont perçus que par phonocardiographie. B3 et B4 sont dans le grand silence.
Le phonocardiogramme montre des petites composantes inaudibles ajoutées à B1 : bruit du sang
pendant l’éjection, ouverture des sigmoïdes.
a) B3
Bruit hémodynamique : ce n’est pas un claquement mais une vibration entraînée par le passage du
sang à travers la valve AV. C’est un bruit d’écoulement. Il est dû au remplissage rapide (dure 100
ms).
Ce bruit peut devenir audible lorsqu’il y a augmentation du flux de remplissage : fréquence cardiaque
élevée lors d’activité physique, chez le jeune enfant, le nouveau né : 130 - 140.
b) B4
systole auriculaire : augmentation du remplissage (80 ms).
Audibilité
F (Hz)
t(ms)
origine
place
B
1
+
30 - 100
Hz
150
ms
fermeture des valves
auriculo-ventriculaires
protosystoliq
ue
B
2
+
50 - 150
Hz
100
ms
fermeture des sigmoïdes
télésystoliqu
e
(prédiastoliq
ue)
B
3
(basse fréquence et
basse intensité)
30 Hz
100
ms
remplissage rapide
protodiastoli
que
B
4
(basse fréquence et
basse intensité)
30 Hz
80
ms
systole auriculaire
télédiastoliq
ue
(présystoliqu
e)
3. Synchronisme des deux cœurs
Normalement, les deux cœurs fonctionnent en même temps : les deux bruits sont fusionnés (on les
entend en même temps).
Au phonocardiogramme, les deux cœurs marchent effectivement de façon synchrone, mais il existe
un décalage (les cœurs sont synchrones mais en léger déphasage.)
Les événements du cœur gauche encadrent ceux du cœur droit.
Ceci est important pour les bruits anormaux : permet ce connaître le cœur concerné par le décalage.
C. BRUITS ANORMAUX
1. Altération des bruits du cœur initialement normaux
a) Variation d’intensité
augmentation d’intensité :
exercice
HTA
diminution d’intensité :
anémie (la conduction des bruits est due à la viscosité sanguine cf. perfusion de glucosé.)
insuffisance cardiaque
b) Dédoublement
Normalement , B1 et B2 sont indissociables (cf. supra). Ici les deux composantes droites et gauches
sont dissociées.
On observe souvent un dédoublement de B2. Ceci est à la limite de la normale (existe souvent chez le
sujet jeune).
Normalement , B1 et B2 sont indissociables (cf. supra). Ici les deux composantes droites et gauches
sont dissociées.
On observe souvent un dédoublement de B2. Ceci est à la limite de la normale (existe souvent chez le
sujet jeune).
c) Bruits de galop
C’est un cycle sonore à 3 temps. Un bruit est surajouté dans la diastole : B3 ou B4 deviennent
audibles :
B3 : galop protodiastolique
B4 : galop télédiastolique
une fusion de B3 et B4 est possible si la diastole est courte (en cas de rythme très rapide) : galop
mésodiastolique
2. Bruits surajoutés
On perçoit un bruit anormal d’origine différente
Claquements valvulaires
Il peut arriver que les valves soient calcifiées, et qu’elles produisent un bruit très brutal, de porte qui
claque. L’existence de ce bruit fait pratiquer une échographie pour examiner le jeu des valves :
indication éventuelle de remplacement valvulaire.
frottements péricardiques
En cas d’inflammation du péricarde, les 2 feuillets frottent l’un contre l’autre.
3. Souffles
Ils ne sont par forcément cardiaques : ils peuvent être vasculaires. Le souffle est un bruit dû à des
turbulences du sang à la sortie d’une sténose. Il se propage dans la direction du flux qui lui a donné
naissance : ceci détermine les irradiations des souffles. Elles peuvent être lointaines par rapport au
foyer d’origine
Les souffles cardiaques sont d’origine valvulaire en général :
insuffisance valvulaire : la valve est incomplètement fermée, incapable d’empêcher le mouvement
rétrograde du sang : il se produit un souffle de régurgitation.
sténose valvulaire : la valve est incomplètement ouverte lors du passage du sang : l’orifice est rétréci.
C’est un souffle d’éjection.
Les 4 valves peuvent être à l’origine de souffles : 8 possibilités au total à reconnaître :
Valve
Anomalie
Mécanisme
Place
VAV : mitrale ou
Insuffisance
régurgitation
systole
tricuspide
sténose
éjection
diastole
Sigmoïdes : aortiques
Insuffisance
régurgitation
diastole
ou pulmonaires
sténose
éjection
systole
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