contraire, Watt estime qu’il y aurait au minimum deux documents différents étant donné la
répétition ou quasi-répétition de plusieurs articles.
Tandis que Muhammad Hamidullah
établit qu’il s’agit que de deux textes. La première partie allant jusque l’article 23 exprimerait
les droits et obligations des Ansar et des Muhajirun les uns envers les autres, tandis que la
seconde partie exprimerait les relations avec les juifs.
Enfin , Serjeant, toujours selon sa
méthode exprimée plus haut, dit qu’il y aurait huit parties, retraçant l’évolution du pouvoir et
des relations sociales de la communauté de Médine.
Au final, le document de Médine est probablement authentique au vu des arguments
apportés. Mais les zones d’obscurités liées à la création du document rendent toujours
incertaines le contexte précis de son élaboration. De même ces ambiguïtés et le manque de
clarté de la constitution permettent aux auteurs l’analysant d’y projeter leur propre vision de
la Constitution.
Le contenu politique du document de Médine
D’abord, la fonction politique de la Constitution de Médine est la suivante : celle-ci
organise les divers aspects de la communauté, comme la défense commune par exemple,
entre les Ansar, les Muhajirun et les tribus juives. Certains articles traitent de questions
mineures tandis que d’autres articles sont des quasi-répétitions.
Ces répétitions sont des
indications d’après Watt que les articles ont été rédigés à plusieurs dates différentes. Les
articles les plus anciens irait jusqu’aux numéros 15 ou 16, voire 23, et ont été élaboré peu de
temps après l’hégire. Ils traitent des problèmes relatifs à la cohésion des clans.
Puis, le document exprime selon son article 1 que les différents partis du document
font partie d’une seule communauté basé sur la religion (ummah) distincte des autres peuples.
A travers cet accord, Muhammad brise les affiliations tribales.
Il établit un traité politico-
militaire visant à sécuriser Yathrib et les contractants du document.
La communauté avait
non seulement une base religieuse, mais aussi une base locale sans distinction de la parenté.
C’est pourquoi, le territoire de Médine est sacré selon les articles 39 et 44.
Ensuite, la sécurité de la communauté était maintenue grâce à un degré élevé de
solidarité sociale. Muhammad n’étant pas un théoricien politique, les concepts employés sont
emprunts des mœurs et mentalités tribales préislamiques.
D’après celles-ci, les alliances
entre les clans prenaient la forme de confédération où tous les partis contractant étaient
WATT William Montgomery, La pensée politique de l’islam, op.cit, 166 p.
HAMIDULLAH Muhammad, “The First Written Constitution in the World: An Important Document of the
Time of the Holy Prophet”, The Islamic review, 1941, 45p.
SERJEANT Robert Bertram, op.cit, pp.3-16.
EMON Anver, op.cit, pp. 55-82.
WATT William Montgomery, La pensée politique de l’islam, op.cit, 166 p.
WATT William Montgomery, Mahomet à Médine, op.cit, 412p.
EMON Anver, op.cit, pp. 55-82.
DENNY Frederick M., “Ummah in the constitution of Medina”, in SAEED Abdullah (sous la direction de),
Islamic political thought and gouvernance, London: Routledge, Coll. “Critical concepts in political science”,
2010, pp. 83-93.
RUBIN Uri, “The "Constitution of Medina" Some Notes”, Studia Islamica, 1985, n°62, pp. 5-23.
WATT William Montgomery, La pensée politique de l’islam, op.cit, 166 p.