UE respiratoire. 21.02.2012.
Sémiologie. Pr Jounieaux.
Typeurs : Alexandre Carpentier, Pierre Sauton / Correctrice : Gwendoline Buissart
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Interrogatoire en sémiologie respiratoire
Le plan de l’observation clinique
- Long : 45mn (la moyenne d’une consultation médicale générale est pourtant de
14mn).
De 1 => 9 : interrogatoire.
Les examens complémentaires sont à faire une fois le diagnostic fait grâce à l’observation, il
n’y a pas d’examen à 100% d’efficacité, il faut toujours se concentrer sur le malade.
Les techniques de l’interrogatoire :
- Le début de l’interrogatoire : prise de contact par des questions simples (recueil de
l’état civil…).
- Motif de consultation : monologue du patient, il faut savoir encadrer le patient.
Savoir écouter tout en ayant les réponses à ses questions.
- Interrogatoire à proprement dit : dialogue entre le patient et le médecin.
- Le médecin doit diriger l’interrogatoire.
Les conditions de l’interrogatoire :
Variables en fonction du lieu d’exercice : cabinet médical, hospitalisation.
Règles à respecter dans tous les cas :
- Le soignant (médecin ou étudiant) doit se présenter au patient en précisant son nom et
sa fonction. Dire bonjour !
- Respecter la confidentialité (lorsque l’interrogatoire est réalisé au lit du malade, il est
indispensable de demander aux visiteurs (même famille) de sortir et s’assurer de ne pas
être dérangé pendant la durée de l’examen).
- La tenue du médecin doit être correcte (pas de paquets de cigarette qui dépasse de la
blouse…).
- Le patient doit être confortablement installé.
1. Motif de consultation.
2. Antécédents familiaux
3. Antécédents médicaux.
4. Antécédents chirurgicaux.
5. Habitus.
6. Médicaments.
7. Histoire de la maladie.
8. Signes généraux.
9. Signes fonctionnels.
10. Signes physiques (palpation, inspection,
auscultation et percussion).
11. Examens complémentaires.
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Les données de l’état civil :
L’interrogatoire précise le nom et les prénoms du patient, ce qui permet d’éviter les
erreurs d’homonymie et les erreurs d’attribution d’examens complémentaires
(examens d’imagerie en particulier).
La date de naissance : la prévalence des pathologies est influencée par l’âge.
Sujets jeunes : pathologies infectieuses ou génétiques plus fréquentes.
Sujets âgés : pathologies dégénératives ou tumorales plus fréquentes.
1. Le motif de la consultation ou de l’hospitalisation
Première étape de l’interrogatoire qui permet de montrer au patient que le médecin
est à son écoute et qu’il va prendre en compte ses doléances.
Il est recommandé de commencer par une question ouverte :
- « Pourquoi vous a-t-on amené aux urgences ? »
- « Pourquoi consultez-vous ? »
Si l’interrogatoire est impossible (coma, démence, troubles de l’élocution) :
interrogatoire de l’entourage et/ou du médecin traitant.
Motifs de consultation :
- Apparition récente de signes généraux (fièvre, AEG…)
- Symptôme (signe fonctionnel).
- Parfois, découverte d’une image radiologique anormale.
Elaboration des hypothèses précoces.
Il faut toujours les évoquer.
Attention : un patient qui dit avoir une hémoptysie ne fait peut être pas attention à sa dyspnée.
Le médecin ne doit pas s’arrêter uniquement à ce que dit le patient il doit rechercher tous ces
signes.
Motifs particuliers de consultation :
Découverte d’une image radiologique anormale :
Dans ce cas il faut alors préciser :
L’ancienneté de l’image anormale (analyse des documents antérieurs => évolutivité
de l’image).
Les symptômes d’accompagnement (thoraciques ou extrathoraciques). Bien
souvent, l’image anormale est asymptomatique.
Signes fonctionnels respiratoires :
Toux
Expectoration
Hémoptysie
Douleur thoracique
Dyspnée : d’effort ou de décubitus.
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Consultation pour dépistage dans l’entourage d’un malade atteint de tuberculose :
Dans ce cas il faut rechercher des symptômes évocateurs d’une tuberculose.
2. Les antécédents familiaux :
Il est indispensable d’intégrer l’histoire médicale du patient dans on histoire familiale :
- Parents et autres ascendants.
- Frères et sœurs
- Enfants.
Trois axes majeurs :
Recherche de maladies contagieuse => tuberculose (contamination par la famille).
Recherche d’antécédents familiaux atopiques = eczéma,urticaire, rhinite
allergique, œdème de Quincke, asthme.
Recherche d’une affection génétique familiale :
Doit être suspectée lorsque la maladie touche des sujets jeunes et entrainent
un handicap fonctionnel précoce (ou le décès précoce d’un membre de la
famille).
Le diagnostic sera évoqué par l’interrogatoire dans plus de ¾ des cas mais
nécessitera une confirmation par des tests génétiques puis une enquête
familiale.
Pathologies génétiques en pneumologie:
Mucoviscidose :
Dépistage systématique à la naissance.
Liée à une anomalie du récepteur transmembranaire du canal chlore (CFTR) =>
hyperviscosité des sécrétions des glandes exocrines qui deviennent épaisses.
Atteinte pancréatique et dilatation des bronches.
Déficit en alpha 1 antitrypsine :
α1-AT est une protéine qui neutralise l’élastase libérée par les polynucléaires
neutrophiles et protège ainsi les fibres élastiques du poumon.
Quand on fume, la fumée de tabac favorise l’afflux de polynucléaires. Les sécrétions
d’élastaste qui digère les protéines de la MEC du poumon donnent de l’emphysème
pulmonaire. Heureusement α1-AT inhibe la destruction du poumon par l’élastase
(elle retarde la destruction du poumon à cause du tabac).
Si déficit en α1 AT il y a une digestion des protéines de la matrice extracellulaire du
poumon qui entraine un emphysème pulmonaire rapide (risque de greffe
pulmonaire).
Certains déficits de la coagulation :
Provoquent des thromboses veineuses itératives(répétées) et des embolies
pulmonaires (MTE).
A évoquer devant MTE chez un sujet de moins de 45 ans ou d’antécédents familiaux
de MTE.
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Les antécédents personnels :
Il est indispensable d’intégrer le symptôme dans l’histoire médicale du patient :
Symptômes en rapport avec l’évolution d‘une infection connue : dyspnée révélant
des métastases pulmonaire chez un patient ayant un antécédent de cancer du colon
réséqué chirurgicalement.
Symptômes en rapport avec des séquelles d’une maladie guérie : dyspnée
révélant une insuffisance respiratoire séquellaire d’une tuberculose pulmonaire
correctement traitée et guérie.
Symptômes en rapport avec des complications iatrogènes (dues aux
médicaments) : dyspnée révélant une fibrose pulmonaire secondaire à une
irradiation thoracique.
3. Les antécédents médicaux :
Nécessité d’explorer les antécédents médicaux organe par organe :
- « Avez vous eu d’autres maladies ? Du cœur, des articulations, de l’estomac ou de
l’intestin ? »
- « Etes vous suivi par un pneumologue ? Pour quelles raisons ? Quel traitement vous a-t-
il prescrit ? »
L’interrogatoire doit préciser les antécédents allergiques (symptômes allergènes
incriminés et traitement entrepris).
Si une allergie médicamenteuse (antibiotiques, anesthésiques…) est détectée, il faut
l’indiquer sur la page de garde du dossier médical.
Souvent des antécédents médicaux sont oubliés par le patient : intérêt de vérifier les
médicaments : Kardegic => coronaropathie, Plavix => stent coronaire.
L’examen des ordonnances contribue à l’exhaustivité du recueil des antécédents
médicaux.
4. Les antécédents chirurgicaux :
Faire préciser :
- Le motif de l’intervention
- La date de l’intervention.
- Le type d’interventionchirurgicale.
- Les complications post-opératoires éventuelles.
Se méfier des explications rassurantes (+++) :
« On m’a enlevé un kyste au poumon ».
« J’ai été opéré d’un polype aux intestins ».
Nécessité lors de l’examen clinique de vérifier les cicatrices pour s’assurer de la
pertinence de l’interrogatoire.
Nécessité de récupérer les comptes rendus chirurgicaux et anatomo-pathologiques.
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5. Habitus
L’habitus = informations concernant :
La situation familiale : conjoint, enfants en bas âge.
Le mode de vie.
La précarité.
La profession.
Les facteurs de risques respiratoires : en particulier, la consommation de tabac.
L’origine ethnique :populations exposées à la tuberculose (Afrique, Asie, Pays de
l’Est) :
Préciser la date d’arrivée en France. Les sujets en France depuis moins de 5 ans sont
dits « transplantés » c’est à dire à plus haut risque pour développer une tuberculose.
En Afrique, fréquence des co-infections Tuberculose-Sida.
Dans les pays de l’Est, fréquence de la tuberculose multi-résistante.
Les conditions socio-économiques du patient :
La précarité favorise la tuberculose et la promiscuité favorise la contamination
interindividuelle d’agents infectieux.
Habitat :Il est important de savoir dans quelles conditions vit le patient.
Expositions susceptibles de provoquer des maladies allergiques :
- IgE dépendantes (asthme, rhinite, toux allergique).
- IgG dépendantes (pneumopathies d’hypersensibilité : maladie des éleveurs
d’oiseaux).
Rechercher +++ les éléments suivants :
- Présence d’oiseaux au domicile (oiseaux d’agrément, oiseaux de basse-cour. . . ).
- Gros animaux de la ferme (vache, porc, chevaux…).
- Présence de moisissure (dans les pièces humides notamment, mal ventilées,
pauvres en lumières et riches en matières organiques telles que le bois, le papier et
les tentures).
- Animaux domestiques à poils et à fourrure (chats, chiens, lapins, hamsters,
furets…).
- Présence d’acariens (moquette et tapis, literie non traitée par accaricides).
Il peut aussi s’agir d’expositions de loisirs ou récréatives, par exemple, une course de
pigeons voyageurs, de la confection de mouches artificielles à base de plumés d’oiseaux
pour la pêche ^^ => interrogatoire policier.
Risques professionnels :
Les maladies respiratoires professionnelles sont fréquentes.
Elles sont responsables de 20% des trois « grandes » maladies respiratoires chroniques que
sont :
- Cancer bronchique : du à l’amiante +++.
- Asthme
- BPCO
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