en perdant beaucoup de propri´et´es dans le cas modulaire, permet d’esp´erer classifier les
irr´eductibles et, dans certains cas, de d´ecomposer ModR(G) en produit de blocs (voir
[Vig2]).
Parmi les propri´et´es du cas complexe qui ne passent pas compl`etement au cas modu-
laire, il y a les diagrammes commutatifs de [BK1] (8.4). Le but ici est de d´emontrer
une propri´et´e qui est un corollaire trivial de ces diagrammes dans le cas complexe,
mais pas dans le cas modulaire ; cette propri´et´e, appliqu´ee aux analogues modulaires
des types complexes (niveau 0, GL(N), s´erie principale d’un groupe d´eploy´e. . . ) entraˆı-
nera divers r´esultats nouveaux en modulaire sur l’irr´eductibilit´e g´en´erique de certaines
repr´esentations, la g´en´eralisation (partielle) de la propri´et´e d’adjonction entre l’induction
parabolique et la restriction parabolique oppos´ee `a des repr´esentations non admissibles,
et surtout le fait que ModR(GL(N)) est une cat´egorie nœth´erienne.
On commence dans la partie 1 par rappeler et adapter au cas modulaire les travaux
de Bushnell et Kutzko dans [BK1] : ils d´efinissent une notion de type qui sert `a d´ecrire
les blocs de la d´ecomposition de Bernstein du cas complexe en termes de modules sur
certaines alg`ebres de Hecke (1.2). Dans le cas modulaire, on ne peut qu’esp´erer garder une
param´etrisation des irr´eductibles d’un bloc (c’est-`a-dire d’une classe d’inertie), puisque
les cat´egories correspondantes au cas complexe ne sont plus des blocs. Un cas particulier
de cette description est celle des cuspidales (1.6) : soit ρune cuspidale irr´eductible, un
ρ-type cuspidal sera un couple (J, τ) form´e d’un sous-groupe ouvert compact de Get
d’une repr´esentation de Jtelle que la classe d’inertie de ρsoit exactement l’ensemble des
quotients de l’induite `a supports compacts de τ: celle-ci est une sorte de «repr´esentation
universelle»comme dans [Be] de la classe d’inertie de ρ.
En plus de la d´efinition des types, Bushnell et Kutzko proposent une mani`ere de les
induire d’un sous-groupe de Levi M`a G: c’est la notion de paire couvrante1(voir 1.1, 1.3
et 1.4). De la th´eorie complexe (dans [BK1]) on d´eduit que si (J, τ) est une paire couvrant
(JM, τM), type ρ-cuspidal de M, alors pour tout sous-groupe parabolique contenant M:
indG
J(τ)'iG
M,P (indM
JM(τM))
(voir 1.1 pour les notations). Cette propri´et´e n’est plus du tout aussi imm´ediate dans le
cas modulaire et la d´emonstration fait l’objet des parties 2, 3 et 4 : on ´etudie dans la partie
2 un morphisme assez naturel indG
J(τ)→iG
M,P (indM
JM(τM)) dont on d´emontre quelques
propri´et´es g´en´erales. Apr`es avoir r´eduit le probl`eme, on montre dans 3 l’injectivit´e sous
certaines hypoth`eses concernant la paire couvrante consid´er´ee. La surjectivit´e et quelques
cons´equences directes sont d´emontr´ees dans la partie 4. Enfin, la partie 5 consiste en la
v´erification des hypoth`eses faites dans la partie 3 dans le cas G= GL(N) : on en d´eduit
alors, par un argument de Marie-France Vign´eras que la cat´egorie ModFl
(GL(N)) est
nœth´erienne et que l’induction parabolique respecte la propri´et´e d’ˆetre de type fini.
Je remercie Marie-France Vign´eras, ma directrice de recherches, d’avoir bien voulu
´ecrire l’appendice exposant la preuve compl`ete du fait que ModFl(GL(N)) est nœth´e-
rienne et d’avoir ´et´e autant disponible et attentive durant la r´edaction de cet article. Je
remercie aussi le referee d’avoir corrig´e quelques id´ees na¨ıves sur les types autres que
ceux de GL(N).
1Traduction consensuelle de «G-cover »
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