Etats et banques centrales - Forum Monétaire de Genève

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Nos prévisions pour 2012 : Le keynésianisme nous a ruinés et continuera de
le faire tant que les pouvoirs publics ne se résoudront pas à accepter
le « grand ajustement » et à réformer le Système monétaire international !
Les pouvoirs publics (Etats et banques centrales), appliquant depuis des
décennies la fausse théorie socialiste keynésienne à savoir que l’accroissement
continu des dépenses et le recours illimité au crédit favoriseraient la croissance
économique, ont mis en place un Système nécessairement insoutenable alimenté
par la double création exponentielle d’endettement collectif et de fausse
monnaie ex nihilo. Tout cela étant accompagné d’innombrables hicules
financiers à effet de levier gagés sur le néant (les produits dits « dérivés » ou
« titrisés » comme les « subprimes »), qualifiés par Warren Buffet d«
instruments de destruction massive », supposés à tort diffuser les risques mais
qui en réaliles concentrent et donc périodiquement explosent en ruinant leurs
détenteurs. Ce qui a progressivement abouti à la crise monétaire, financière,
économique et sociale globale actuelle que l’on ne saurait imputer au libéralisme
-lequel n’est hélas plus appliqué depuis longtemps- mais au seul dirigisme des
pouvoirs publics. Une évolution que Ludwig von Mises, le plus clairvoyant
économiste du XXe siècle, avait déjà relevée en constatant que « Les crises
économiques sont provoquées par les politiques monétaires expansionnistes
des banques centrales » !
L’augmentation continue des déficits budgétaires et de l’endettement public
comme privé (que les mesures récentes d’austérité prises en Europe trop tard ne
diminueront pas, étant donné que dans des économies en récession la dette
augmente mécaniquement dès lors que les recettes des Etats chutent et que
s’accroissent leurs dépenses), mais aussi les politiques monétaires dites de
Quantitative Easing (c’est-à-dire de monétisation sans fin -directe ou indirecte-
des dettes étatiques et bancaires devenues non remboursables), sans compter la
fixation de taux d’intérêt à court terme aberrants voisins de zéro comme si
l’argent pouvait être gratuit, ont conduit tant aux USA qu’en Europe les agents
économiques -ainsi abreuvés de faux signaux- à investir de façon erronée leurs
avoirs durement gagnés par leur travail. En particulier, parce qu’ils sont incités à
spéculer au moyen d’instruments improductifs -n’enrichissant que les
« banksters »- dont le développement anarchique finira par une débâcle
généralisée. Ce qui correspond bien au plan keynésien criminel d’« euthanasie
des rentiers », alors que sans épargne aujourd’hui il n’y a pas d’investissement
demain. A cet égard, le sauvetage temporaire, depuis l’éclatement de la crise
actuelle en 2007, des grandes banques privées par les Etats et les banques
centrales -qui n’en avaient pas les moyens- a constitué une erreur majeure. Alors
qu’il eut fallu organiser la faillite de toutes celles qui n’étaient plus solvables et
le remboursement progressif de leurs déposants pour purger le Système en
mettant un terme définitif aux pratiques de privatisation des gains (en faveur des
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« banksters » précités) et de socialisation des pertes (supportées par les
contribuables) à la source de la corruption rampante des « élites » financières et
politiques. D’autant que si les pouvoirs publics cessaient de jeter des centaines
de milliards par les fenêtres au seul bénéfice à court terme d’un secteur bancaire
parasitaire et hypertrophié, ou dans des plans dits de « relance » qui
n’accroissent que les déficits, ils pourraient rembourser leurs dettes et même
baisser les impôts des contribuables, ce qui est le meilleur moyen de dynamiser
la consommation.
Le même Ludwig von Mises, a écrit dans son principal ouvrage “L’action
humaine (gratuitement disponible en Français sur le site internet d’Hervé de Quengo): Il
faudra bien que l’on comprenne que les tentatives d’abaisser artificiellement, par
l’extension du crédit, le taux d’intérêt qui se forme librement sur le marché ne
peuvent aboutir qu’à des résultats provisoires et que la reprise des affaires, qui
intervient au début, sera forcément suivie d’une rechute profonde, laquelle se
traduira par une stagnation complète de l’activité industrielle et commerciale…
Un boom d’expansion du crédit doit inévitablement conduire à un processus que
le discours commun appelle dépression La dépression n’étant en fait qu’un
processus de réajustement, de remise en ligne des activités de production avec
l’état réel des données du marché… Toute tentative de substituer des moyens
fiduciaires à des biens capitaux inexistants est vouée à l’échec… Il n’y a aucun
moyen de soutenir un boom économique résultant d’une expansion à crédit.
L’alternative est ou bien d’aboutir à une crise plus tôt par arrêt de volontaire de
la création monétaire ou bien plus tard avec l’effondrement de la monnaie qui
est en cause.”
Voilà exactement pourquoi l’Europe et les USA (dont les statistiques en
particulier du chômage et de l’inflation ne sont pas sincères) sont entrés l’une
dans une récession économique et les autres en croissance zéro, que tous les
Quantitative Easing sont incapables d’enrayer mais ne font qu’aggraver, parce
que le « boom économique résultant d’une expansion du crédit » que les Etats et
les banques centrales ont organisé ne peut pas finir autrement. Etant donné que
l’on ne règle pas des situations structurelles d’insolvabilité des Etats ou des
grandes banques privées comme de simples crises temporaires de liquidités par
la création de toujours plus de dettes et de fausse monnaie, ni par l’extension à
l’infini des bilans des banques centrales dorénavant constitués de créances
pourries invendables alors qu’elles ne devraient avoir comme réserves que des
métaux précieux. Contrairement aux délires keynésiens qui continuent de faire
des ravages, la dette et la création monétaire excessives sont partout et toujours
l’antichambre de la faillite.
Et von Mises d’ajouter : Le boom ne peut durer qu’aussi longtemps que
l’expansion du crédit continue à un rythme toujours accéléré. Le boom prend fin
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aussitôt que des quantités supplémentaires de moyens fiduciaires ne sont plus
jetées sur le marché de l’emprunt. Mais il ne pourrait pas durer éternellement,
même si l’inflation et l’expansion du crédit devaient se poursuivre sans fin. Il
rencontrerait alors les barrières qui empêchent l’expansion infinie du crédit de
circulation. Il conduirait à l’explosion du boom et à l’effondrement du Système
monétaire tout entier… Si l’expansion du crédit n’est pas arrêtée à temps, le
boom se transforme en un boom explosif, la fuite vers les valeurs réelles
commence et la valeur de la monnaie s’effondre… Le résultat de l’expansion du
crédit est un appauvrissement général ! (dont les principaux coupables sont les
« pompiers-pyromanes » Bernanke, Draghi, King et consorts). Il est donc faux
de croire que les banques centrales peuvent créer de façon illimitée de la
monnaie sans que finalement elles perdent toute crédibili et que ladite
monnaie, après avoir perdu toute utilité parce qu’ayant disparu dans la « trappe à
liquidités », ne soit pas finalement l’objet d’un refus des peuples de continuer de
s’en servir. Nul -qu’il s’agisse des personnes privées ou morales comme des
pouvoirs publics- ne peut impunément dépenser l’argent qu’il n’a pas, sinon il
fait tôt ou tard faillite.
Ayant compris cela, on admettra une fois pour toutes que les banquiers centraux
du XXe et du XXIe siècle, les plus grands faux-monnayeurs de l’histoire, pas
plus que les Etats, n’ont rigoureusement aucun moyen d’éviter la pression -
successivement déflationniste puis hyper-inflationniste- et l’écroulement de la
valeur de toutes les monnaies fiduciaires de papier les unes après les autres qui
précédera, coïncidera avec, ou suivra la grande chute des actifs de papier (la
plupart des actions et obligations sauf celles de première qualité), basés sur une
pyramide de dettes gagées sur le néant qui a commencé de s’écrouler en
Occident. Ecroulement qu’aucune mesure keynésienne ne pourra stopper mais
seulement repousser pour quelques temps, tout en aggravant son issue finale du
fait même des manipulations supplémentaires toujours plus considérables
employées pour retarder l’inéluctable. Comme la mise à disposition des grandes
banques zombies européennes -parce que beaucoup sont en faillite virtuelle- le
21 décembre 2011 de prêts directs sur 3 ans pour 490 milliards d’euros à un très
faible taux d’intérêt par la BCE, euros qu’elle ne possédait pas mais qu’elle a
créés pour l’occasion. Une manœuvre qui fragilisera encore plus le bilan de
ladite BCE sans parvenir à faire baisser sensiblement et durablement les taux
d’intérêts des obligations émises par les PIIGS, dont les banques zombies
continueront de se défier parce qu’elles en sont déjà bourrées et que cela les
ruine. A cet égard, contrairement aux déclarations irresponsables qui se
multiplient, l’euro ne serait pas sauvé par un gigantesque Quantitative Easing
que la BCE mettrait en place, cédant à la panique et violant les traités européens
comme ses obligations statutaires qui lui interdisent de financer les Etats (plus
encore qu’elle ne le fait déjà de façon discrète mais illégale). Parce qu’alors la
valeur de cette monnaie en quelques jours voire semaines s’effondrerait, peut-
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être à parité avec le dollar US (ainsi que la monnaie US l’a expérimenté en sens
inverse lors des deux Quantitative Easing de Bernanke contre l’euro qui était
passé entre mi 2010 et mi 2011 de 1,19 à 1,49 USD). Ce qui, après une
éventuelle embellie très temporaire des actions partout dans le monde et des
obligations d’Etat européennes, aggraverait tout parce que la zone euro passerait
de la récession à la stagflation (récession + inflation). Nonobstant le fait que,
lorsque les pouvoirs publics (en l’occurrence la banque centrale) violent l’Etat
de droit, l’insécurité devient totale et les citoyens sont fondés à résister par tous
moyens à l’oppression, ce que ne manquerait pas de faire le peuple allemand
(tout en éjectant Merkel en réalité complice de ces manipulations) si la BCE
continuait de s’affranchir des règles de bon sens qu’elle doit impérativement
respecter. Idem pour la question du consentement du peuple à l’impôt,
constamment violé par les gouvernements actuels alors qu’il s’agit du principe
essentiel de tout Etat démocratique, ce qui explique en partie le refus justifié du
gouvernement anglais de Cameron d’accepter le projet de Pacte
intergouvernemental européen du 9 décembre 2011. Et l’on en revient à Jacques
Rueff qui écrivait : « Exigez l’ordre financier ou acceptez l’esclavage » ! On a
déjà fait des guerres ou des révolutions pour bien moins que cela. Attention que
la quasi-dictature des pouvoirs publics actuels sur les populations, dans leur
grande majorité paupérisées à l’extrême, qu’ils n’associent jamais à leurs
décisions importantes, ne finisse pas de la même façon…
Il n’y a pas d’autre solution pour sortir de la crise actuelle que de laisser le
« grand ajustement » (via des restructurations de dettes et/ou des défauts de
paiement étatiques et bancaires en masse) se produire, lequel peut seul
mener, à l’issue d’un long et pénible processus de “destruction créatrice
(selon la formule de Joseph Schumpeter), à une authentique reprise
économique durable parce qu’enfin auto-entretenue par les forces du
marché libre. Mais surtout de couper tout lien entre les pouvoirs publics et
la création monétaire, qui doit être basée soit sur un mécanisme automatique
limitant sa production comme l’étalon-or (ce qui avait la préférence de Ludwig
von Mises et de Jacques Rueff), soit sur la liberté de création de monnaies non
étatiques concurrentes par les agents économiques en mesure de le faire (ce qui
avait la préférence de Friedrich von Hayek). Toute l’histoire montre que la
monnaie à cours forcé, a fortiori de papier, lorsqu’elle est directement émise ou
bien « dirigée » par les pouvoirs publics, est toujours frauduleusement utilisée
aux fins de servir leurs seuls intérêts ou ceux de quelques groupes parasitaires
avec lesquels ils sont liés. Ce qui a fait écrire à Charles Rist : « Une monnaie de
papier est une créance sur un inconnu, sur un pays ou sur un gouvernent dont
personne ne peut prévoir à l’avance les aventures politiques, sociales ou
financières et les décisions arbitraires » !
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Pour les raisons exposées précédemment, comme rien n’est fait pour sortir du
keynésianisme ni pour rétablir la valeur pérenne des monnaies, c’est d’abord la
zone euro à l’évidence « non optimale » qui devrait imploser et sa monnaie
unique européenne qui devrait chuter vers 1,15 - 1,20 contre le dollar US en
2012, pour autant qu’elle puisse continuer d’exister sous sa forme actuelle, ce
dont nous doutons puisque tout indique que plusieurs Etats appartenant à ladite
zone devraient être contraints d’en sortir pour rétablir leurs anciennes monnaies
nationales qu’ils pourraient alors dévaluer -tout en convertissant leurs dettes
dans les dites monnaies légalement en vertu de la « Lex Monetae »- afin déviter
l’asphyxie. Tant que la plupart des pays de la zone euro resteront non
compétitifs, donc incapables d’atteindre une croissance autonome via des
excédents guliers de commerce extérieur, leur situation ne pourra que se
dégrader jusqu’à devenir intenable et ils ne pourront jamais rembourser leurs
dettes ce qui ruinera leurs citoyens.
Un pays comme la France (au lieu de rester à la remorque de l’Allemagne alors
qu’elle ne peut et ne doit pas adopter le modèle germanique) devrait au plus vite
revenir à sa monnaie nationale et pratiquer la méthode que Charles de Gaulle
employa dès son retour au pouvoir en 1958, pour tirer un trait sur la gabegie
financière de la IVe République, à savoir dévaluer de 17,55% puis, une fois la
reprise économique enclenchée par quelques réformes simples et rapides
libérant les énergies individuelles et collectives (le plan Rueff-Armand), les
excédents de commerce extérieur revenus, laisser le taux de change
naturellement s’apprécier, rembourser les dettes, accumuler ensuite des réserves
en or (de Gaulle s’étant constamment battu pour son rétablissement comme
étalon monétaire) au lieu de fausses monnaies et pratiquer l’équilibre budgétaire
le plus strict, ce qui valut ensuite à la France quinze ans de croissance, de
prospérité et de plein-emploi sous les présidences de Gaulle puis Pompidou
après l’instauration du « nouveau franc ». Jusqu’à ce que Giscard d’Estaing
arrive à la présidence en 1974 et que le grand désordre monétaire international
en général (l’instauration définitive des taux de change flottants comme
l’éviction officielle de l’or du SMI par les Accords de la Jamaïque en 1976 que
Giscard a signés) et des finances publiques françaises en particulier commence
sans jamais cesser depuis.
Dans le même ordre d’idées, on remarquera qu’à ce jour l’« Europe » s’est saisie
de cinq questions principales : 1/ le charbon et l’acier (la CECA) et il n’y a plus
d’industrie minière ni sidérurgique en Europe ; 2/ l’agriculture (la PAC) et il n’y
a presque plus d’agriculteurs en Europe, la plupart de ceux qui restent ayant à
peine les moyens de subsister ; 3/ la politique commerciale extérieure (PCC) et
l’Europe n’a plus de défense à opposer à ses concurrents étrangers pratiquant le
protectionnisme ouvert ou déguisé (via le dumping monétaire) ; 4/ les
migrations (accords de Schengen) et les « frontières » européennes sont
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