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Le processus de propagation est observé à travers une augmentation significative
de la probabilité d’une attaque spéculative contre un pays (Eichengreen et al. [1996]), les
effets de spillover de volatilité d’un marché financier à un autre, ou bien à travers les co-
mouvements des prix des actifs, à savoir le taux de change, les indices boursiers, les
obligations souveraines, les taux d’intérêt (Pericoli et Sbracia [2001].
Certains auteurs considèrent qu’il y a contagion, dès qu’il y a influence mutuelle
et que les voies de la contagion sont celles de l’interdépendance qu’elle soit réelle
(Eichengreen, Rose et Wyploz [1996]; Glick et Rose [1999]) ou financière (Van
Rijckeghem et Weder [2000] et [2001]); il s’agit alors d’une contagion mécanique ou
"fundamental based contagion" (Calvo et Reinhart [1996]; Kaminsky et Reinhart [1999]).
D’autres auteurs n’acceptent l’idée de contagion que si elle est associée à une
augmentation exceptionnelle et transitoire de l’intensité des interdépendances
économiques. Il s’agit de théories contingentes aux crises qui soulignent le rôle du
comportement des investisseurs. La contagion est alors "psychologique" (Marais [2003]),
"pure" (Masson [1998]) ou appelée encore "shift Contagion" (Forbes et Rigobon [2000].
3.1. Les facteurs endogènes
Les crises successives revêtent de grandes similarités quant à leur déroulement
(pertes de réserve, fuites de capitaux, brusque dépréciation du taux de change et enfin une
récession brutale permettant d’ajuster la balance courante). Les travaux empiriques,
comme ceux de Kaminsky, Lizondo et Reinhart (1997), ou ceux menés au sein du Fonds
Monétaire International, de la Banque Mondiale et dans plusieurs Banques Centrales
(notamment la Banque Fédérale de réserve de New York, la Banque du Canada, la Banque
Fédérale d’Allemagne, la Banque Nationale d’Autriche) analysent les variables
économiques d’un grand échantillon de pays sur une longue période.
La comparaison de périodes de crises et de non crises à l’aide de différents outils
statistiques montre que l’évolution de certaines variables économiques, comme
notamment un creusement brutal de la balance courante, peut être corrélée à l’apparition
ultérieure de crises (Kaminsky et Reinhart [1996]). Ces variables ainsi identifiées peuvent
être utilisées pour déduire des probabilités de crise à chaque période, pour chaque pays, à
un horizon donné (Frankel et Rose [1996], Berg et Patillo [1998], Kaminsky et Reinhart
[1997], Corsetti, Pesenti et Roubini [1998], Milesi-Ferretti et Razin [1998]). Il existe une
abondante littérature empirique également sur l’analyse des déterminants des crises de
balance des paiements (Eichengreen, Andrew, Rose et Wyplosz [1994], Kaminsky et al.
[1997], etc.). La plupart des auteurs s’accordent à souligner le rôle primordial joué par les
facteurs macro-économiques (un creusement brutal de la balance courante, le niveau
des réserves de change, etc.) dans la survenance des crises.
- Very restrictive definition: "Contagion occurs when cross-country correlation increase during crisis
times relative to during tranquil times".