B. Étude des translations de G
Notons Γle sous-groupe des translations de G. Soit Rl’ensemble des vecteurs de ~
E
tel que Γest l’ensemble des translations de vecteurs parcourant R. Montrons que Rest
de la forme Z~u +Z~v, où (~u, ~v)est une base de ~
E. Les orbites sous Gétant discrètes, en
particulier, Rest un sous-groupe discret de ~
E, et donc est de la forme {0},Z~u (~u 6= 0)
ou Z~u +Z~v (~u et ~v indépendants) : c’est un résultat classique sur les réseaux.
Supposons d’abord que R={0}, c’est-à-dire que Gne contient que des rotations.
Si ret ssont deux rotations de centres distincts, alors rsr−1s−1est une translation de
vecteur non nul. Donc nécessairement, toutes les rotations sont de même centre ω. Mais
alors ∩g∈Gg(P)est inclus dans un cercle de centre ω, ce qui contredit l’axiome 1.
Supposons maintenant que R=Z~u. Soit rune rotation de G\Γ, et t∈Γune transla-
tion de vecteur ~w. Alors rtr−1est la translation de vecteur r(~w), qui est nécessairement
colinéaire à ~u et à ~w. On en déduit que rest une rotation d’angle π. Si ret ssont deux
rotations de centres respectifs aet b,sr est la translation de vecteur 2−→
ab qui est encore
colinéaire à ~u et ainsi tous les centres des rotations sont alignés. Donc ∩g∈Gg(P)est
compris dans une bande autour de l’axe des centres, ce qui contredit encore l’axiome 1.
Donc Rest de la forme Z~u +Z~v.
C. Étude des rotations de G
D’après l’axiome 2, les rotations de Gsont nécessairement d’ordre fini. Soit α
l’ordre maximal d’une rotation de G. Étudions d’abord les cas α= 1 et α= 2.
Si α= 1, alors Gne contient que des translations, et d’après le paragraphe pré-
cédent, est conjugué au groupe des translations de vecteurs parcourant Z2(on fait le
changement de base qui envoie (~u, ~v)sur la base canonique). Le pavage obtenu est celui
représenté sur la figure 1 (page 4).
Si α= 2, les seules rotations sont des symétries centrales. On fixe ale centre d’une
de ces symétries centrales, qu’on note r. Alors pour b∈E,best centre d’une symétrie
centrale de Gsi et seulement si la translation de vecteur 2−→
ab est dans G. En effet, si b
est centre de s∈G\Γ, alors sr est la translation de vecteur 2−→
ab, et réciproquement, si
test la translation de vecteur 2−→
ab,tr−1est la symétrie de centre b. Ainsi, un tel groupe
est conjugué, par exemple, au groupe des translations de vecteurs parcourant 2Z×Zet
des symétries de centres parcourant Z×1
2Z(figure 2).
Supposons maintenant que α>3. Montrons d’abord que les centres des rotations
de Gforment un ensemble discret. Pour cela, montrons que toute boule ouverte Bne
contient qu’un nombre fini de tels centres. D’après ce qui a été dit dans le paragraphe A.,
il n’y a qu’un nombre fini de pavés intersectant B: notons-les g1(P), . . . , gr(P). Soit g
une rotation de Gdont le centre aest dans B. Par l’axiome 1, il existe un pavé contenant
a, et comme celui-ci intersecte manifestement B(en a), il s’écrit sous la forme gi(P)
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