Ce rapport de prix traduit l'évolution du pouvoir d'achat des exportations, à volume
d'échanges donné : la structure des échanges est fixée à partir d'un panier de référence
représentatif des flux commerciaux du pays considéré. Il reflète la compétitivité-prix d'un
pays donné. Il est indépendant des effets quantité.
Par hypothèse, Prebisch (1950) considère que les pays du tiers monde exportent leurs matières
premières vers les pays développés d'où ils importent des produits manufacturés. Ainsi les
termes de l'échange des pays du Sud se seraient détériorés. La cause principale de la
détérioration serait l'impact divergent, sur les prix, des gains de productivité selon qu'ils
concernent les produits primaires (issus de l'agriculture ou du secteur minier) et des produits
manufacturés.
Dans les pays développés, les gains de productivité dans la production des biens manufacturés
sont censés engendrer des revenus plus élevés, notamment des hausses de salaires sous la
pression de syndicats puissants et organisés.
Des études récentes ont été faites sur le rapport spécifique entre les fluctuations des termes de
l'échange et le développement, se fondant principalement sur une expérience africaine.
Selon Berthelier et al. (2004), la volatilité des prix des produits exportés perturbe la gestion
macro-économique des pays, décourage les investissements privés nationaux comme
étrangers et entretient la vulnérabilité des économies africaines.
Kose et Riezman (2001) examine le rôle des fluctuations des prix à l'importation et à
l'exportation en expliquant les fluctuations macroéconomiques de 22 pays africains non
exportateurs de pétrole entre 1970 et 1990. Construisant un modèle multisectoriel d'une petite
économie ouverte, et adaptant des données africaines à ce modèle, ils constatent que les
fluctuations dans les prix des biens échangeables dans le marché mondial expliquent
fortement la moitié des fluctuations dans le rendement global.
Pour analyser l'impact des fluctuations des termes de l'échange sur la croissance économique
du Sénégal, nous avons utilisé un modèle à correction d'erreur avec des variables de court
terme et des variables de long terme.
On part d'une fonction linéaire dont la variable endogène est le taux de croissance du PIB en
termes réels et la variable exogène le vecteur de l'ensemble des facteurs pouvant affecter la
croissance économique. Après des transformations, le modèle empirique qui découle de cette
fonction fait intervenir cinq variables : le taux de croissance réel du PIB (TCPIB), les
fluctuations des termes de l'échange (FLUTE), le taux de croissance des exportations de biens
et services (TEX), le taux de croissance des importations de biens et services (TIM) et le taux
d'inflation (INF).
Les résultats du modèle estimé montrent que les fluctuations des termes de l'échange, le taux
de croissance des importations, ainsi que le taux d'inflation n'ont pas d'influence significative
sur la croissance économique du Sénégal. Ces résultats confirment ceux obtenus par Diagne et
Daffé (2002) dans une étude qu'ils ont faite sur le profil de la croissance au Sénégal. Selon
eux, les variations des termes de l'échange et l'inflation sont sans influence significative sur la
croissance de l'économie sénégalaise.
En revanche, l'étude révèle que le taux de croissance des exportations est très significatif à
court et à long terme. Des résultats similaires ont été obtenus par Brochart (1984) qui a
montré qu'une augmentation des exportations du Sénégal de 5 % accroît le PIB à prix
constants de 0,4 %.