EC1 n°3: En quoi l’approche en termes d’IDH complète-t-elle celle en termes de PIB ? Le produit intérieur brut (PIB) mesure la richesse créée dans un pays à un moment donné et son évolution en volume entre deux dates. Il rend compte ainsi de la croissance économique. Il se calcule par la somme des valeurs ajoutées brutes des unités de production résidents sur le territoire à laquelle s’ajoute la TVA et les droits de douane et de laquelle sont sous-traites les subventions aux importations. Indicateur quantitatif de la richesse créée, le PIB n’évalue que la dimension économique du développement. Le PIB doit donc être complété pour rendre compte de la dimension sociale du développement. L’ indicateur de développement humain (IDH) a été créé par le Programme des Nations Unions (PNUD) en 1991sous l’influence d’Amartya Sen, économiste prix Nobel d’économie en 1998. Il est un indicateur composite dont la mesure est comprise entre 0 et 1. Plus l’IDH est proche de 1, plus le pays a un niveau de développement humain élevé. Il mesure ainsi le développement humain, qui se définit selon Amartya Sen, comme un processus d’expansion des libertés réelles dont jouissent les individus en particulier la liberté de satisfaire les besoins fondamentaux. En quoi l’approche en termes d’IDH complète-telle celle en termes de PIB ? L’IDH est un indicateur de développement humain et non seulement de développement économique. Il prend bien en compte l’évaluation de la richesse produite comme le PIB ; mais il l’apprécie à travers l’évaluation du niveau de vie, mesuré par le revenu national brut par habitant (RNB/h) en parité de pouvoir d’achat. Contrairement au PIB, l’IDH rend compte de la répartition des richesses produites par habitants. Le niveau de vie est la composante monétaire de l’IDH. Il complète cette évaluation de la richesse créée, par la prise en compte de deux autres composantes non monétaires. L’IDH évalue le niveau de santé d’un pays, qui n’est pas directement mesuré par le PIB. L’IDH mesure ainsi l’espérance de vie à la naissance d’une population, tandis que le PIB comptabilise seulement les dépenses consacrées à la santé dans le calcul du PIB non marchand. En appréciant la longévité d’une population, l’IDH rend compte des progrès médicaux réalisés dans un pays et de leurs effets sur la santé des individus. De plus, il évalue le niveau d’instruction d’une population. Il comptabilise alors la durée moyenne de scolarisation des adultes et la durée de scolarisation escomptée des enfants tandis que le PIB ne mesure que les dépenses d’éducation. L’IDH évalue ainsi, comment les dépenses d’éducation bénéficient à la population. Ces deux composantes non monétaires de l’IDH rendent compte du développement sur le plan qualitatif. L’IDH apparaît bien comme un indicateur complémentaire du PIB. En effet, si un PIB élevé s’accompagne souvent d’un IDH élevé, la richesse créée, mesurée par le PIB, ne suffit pourtant pas à expliquer le développement d’un pays.