Dosage de la h-FABP
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La Revue des SAMU - 2005 - 356
équipes préhospitalières d’intégrer le dosage de mar-
queurs cardiaques dans la prise en charge des SCA.
Certaines douleurs thoraciques ont ainsi pu être clas-
sées par la découverte d’une élévation des marqueurs
biochimiques. La myoglobine, la troponine Ic et la
CKMB massique sont maintenant dosées simultané-
ment par un mini laboratoire (photo 6).
Un autre marqueur cardiaque analysé avec le même
appareil, rend depuis 2002 d’énormes services dans la
prise en charge du SCA et de ses complications. C’est
le dosage du Brain Natiduretique Peptide (BNP). Le
BNP est essentiellement utilisé en médecine d’ur-
gence comme marqueur de l’insuffisance cardiaque
gauche. Il est particulièrement utile dans le cas de dys-
pnée aiguë où la participation de l’étiologie cardiaque
est difficile à identifier.
Cette nouvelle approche diagnostique a ouvert la voie
à une biologie délocalisée en médecine d’urgence, la
"biologie embarquée".
En février 2004, un nouveau marqueur cardiaque
devient disponible pour les équipes de SAMU. Facile-
encore trop gros et trop lourds pour être utilisés au lit du
patient.
En 1998, un appareil venant des États-Unis est introduit en
France. Il est à peine plus gros qu’un téléphone por-
table (photo 5). Il permet, sur des cartouches à usage
unique et sur sang total, d’analyser plusieurs para-
mètres comme le
bilan électrolytique sanguin, l’urée, la
glycémie, l’hémo-
globine, les gaz du sang. En 2004 les
mesures s’enrichissent de la créatinine et des lactates.
Cet appareil, constitué d’un analyseur portable qui
assure le cycle d’analyse, affiche les résultats et peut
être couplé à une imprimante papier. Ce mini labora-
toire est muni de piles ou de batteries rechargeables
sur secteur. Le temps d’obtention des résultats est de 2
minutes. Il faut savoir que les analyses effectuées ne
sont données que s’il n’existe aucune faute de procé-
dure, et donc que tout résultat affiché est considéré
comme valable. L’utilisation étant très simple, il
n’existe pas d’erreur de manipulation. Le rôle de
contrôle du biologiste dans l’établissement où sont
implantés les mini-laboratoires reste malgré tout
important car, selon les textes, il est le garant de la
qualité de la biologie réalisée en dehors de son labo-
ratoire. Testé au SMUR Pitié pendant deux ans, ce
mini-laboratoire a montré son utilité et sa facilité
d’emploi en préhospitalier. En 2005, seulement 20%
des SMUR possèdent un mini-laboratoire embarqué.
Dans le domaine de la cardiologie depuis les années
1990, les laboratoires hospitaliers de biochimie dispo-
sent d’automates d’analyse capables de doser des taux
de plus en plus précis de marqueurs de nécrose myo-
cardique. La lourdeur des protocoles (tube centrifugé)
et la non-disponibilité de dispositifs portables ne per-
mettaient pas leur utilisation en médecine préhospi-
talière. Des progrès dans la rapidité d’obtention des
résultats, ont permis l’utilisation de ces marqueurs en
urgence hospitalière.
En 1999, l’apparition de systèmes biologiques por-
tables, nécessitant dix gouttes de sang, a permis aux
Mini laboratoire d’analyse des paramètres sanguins
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Dosage des marqueurs cardiaques
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