nombreuses autres initiatives sectorielles). L'accord portant sur les produits agricoles de base est entré
en vigueur en 2002 et l'accord plus récent couvrant les produits agroalimentaires transformés en 2005.
Comme l'explique l'étude, pour certains produits agroalimentaires, l'entrée en vigueur de l'accord se
traduit par la suppression progressive, étalée sur plusieurs années, des droits de douane.
Le fait que l'étude analyse ces différents types d'accords couvrant trois régions géographiques
différentes permet d'avoir un bon aperçu de leurs incidences et de tirer aussi des conclusions plus
générales.
Quelle méthode a-t-elle été appliquée?
L'étude applique ce que l'on appelle un modèle à trois variantes qui vérifie toute une série de facteurs
influençant les échanges bilatéraux entre les partenaires commerciaux et estime ainsi l'incidence isolée
des accords. Le modèle s'appuie sur des données concernant les échanges bilatéraux mondiaux avant
et après l'entrée en vigueur des accords commerciaux à un niveau de produit détaillé et sur des
données relatives à l'accès préférentiel octroyé par les accords commerciaux. Les incidences plus
générales sur l'emploi, la valeur ajoutée et les émissions de CO2 ont été obtenues à l'aide de
multiplicateurs tirés d'un modèle entrées-sorties pour l'économie de l'UE.
Dans le rapport, l'analyse quantitative est complétée par cinq exemples fournissant une évaluation
qualitative supplémentaire (exportations de viande porcine danoise vers la Corée du Sud, exportations
de confiseries polonaises vers la Corée du Sud, exportations de vins français vers le Mexique,
importations dans l'UE d'agrumes provenant du Mexique et exportations de fromage allemand vers la
Suisse) qui permet d'obtenir des informations qui sortent du cadre de l'analyse quantitative et portent
sur les répercussions plus générales des accords sur les acteurs de la chaîne d'approvisionnement
agroalimentaire. L'équipe chargée de l'étude a mené de nombreux entretiens avec les producteurs et
les acteurs économiques et a ainsi recueilli une mine d'informations sur le mode de fonctionnement des
échanges dans la pratique et les domaines dans lesquels il reste des difficultés à surmonter. Les études
de cas sont exposées dans les encadrés 8, 9, 10, 11 et 12 figurant respectivement aux pages 53, 56,
63, 64 et 67.
Qu'est-ce qui différencie cette étude de celle présentée récemment sur les effets cumulatifs
des accords commerciaux sur le secteur agricole?
L'étude cumulative fournit des informations précieuses sur les effets potentiels de futurs accords
commerciaux et se concentre sur 12 accords qui restent à mettre en œuvre, dont certains sont déjà
prêts (Canada, Viêt Nam), d'autres se situent à différents stades de la négociation (USA, Mercosur,
Japon, Thaïlande, Indonésie, Philippines), deux doivent encore être négociés (Australie, Nouvelle-
Zélande) et deux autres concernent la modernisation d'accords existants (Turquie, Mexique).
L'étude considérée examine, quant à elle, les échanges et les effets économiques plus généraux
pouvant résulter de trois accords déjà conclus et mis en œuvre (la mise en œuvre intégrale est
toujours en cours pour l'accord avec la Corée du Sud, des périodes de transition pour la libéralisation
des échanges étant instaurées progressivement; pour le Mexique, l'accord en vigueur depuis 2000 est
compris dans l'analyse mais pas sa modernisation future, qui fait actuellement l'objet de négociations).
Dans certaines publications, la Commission indique que chaque milliard d'euros
d'exportations soutient 14 000 emplois. Pourquoi cette étude parvient-elle au chiffre
d'environ 20 000 emplois rien que dans le secteur agroalimentaire?
La publication de la DG Commerce [2] indique qu'en moyenne, chaque milliard d'euros d'exportations
supplémentaires de l'UE a soutenu environ 14 000 emplois dans l'UE. Par contre, les chiffres obtenus
dans le cadre de cette étude ne sont pas des moyennes concernant tous les secteurs et tous les pays,
mais sont déterminés sur la base des effets commerciaux estimés de la libéralisation des échanges
agricoles sur chacun des accords examinés (à l'aide du modèle à trois variantes) et multipliés par un
multiplicateur d'emploi propre à la production agroalimentaire. Il convient également de garder à
l'esprit que la production agricole a une intensité en main-d'œuvre particulièrement forte.
De quelle manière les effets sur l'emploi et la valeur ajoutée ont-ils été évalués?
L'emploi et la valeur ajoutée, ainsi que les émissions de CO2, sont estimés à partir des exportations
supplémentaires que l'UE réalise vers les trois partenaires commerciaux du fait des accords
commerciaux. On peut établir une corrélation étant donné que l'analyse quantitative a révélé que les
effets des accords étaient dus à une augmentation du volume plutôt qu'à une hausse de prix et
qu'aucun détournement des échanges commerciaux avec les pays tiers n'a été observé. Il est
néanmoins important de mentionner que les déductions opérées concernant l'incidence sur l'emploi, la
valeur ajoutée et les émissions de CO2 s'appuient également sur d'autres hypothèses relatives aux
ajustements plus larges de l'économie aux accords commerciaux en question, comme le maintien à un
niveau constant de la consommation intérieure, par exemple. En d'autres termes, l'analyse exclut la
possibilité que l'augmentation des exportations puisse refléter à tout le moins en partie un