Iraq Energy Outlook - International Energy Agency

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Iraq Energy Outlook
Perspectives
énergétiques de l’Irak
RÉSUMÉ
French translation
AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) est un organe autonome institué en novembre 1974.
Sa double mission est, depuis l’origine, d’une part de promouvoir auprès de ses pays membres une
politique de sécurisation des approvisionnements pétroliers reposant sur une réponse collective
aux perturbations et d’autre part, de produire des études et des analyses faisant autorité sur les
solutions permettant à ses vingt-huit États membres, et au-delà, de disposer d’une énergie fiable,
abordable et propre. L’AIE met en oeuvre un programme très complet de coopération énergétique entre
ses pays membres, chacun d’eux étant dans l’obligation de détenir des réserves de pétrole équivalant à
90 jours de ses importations nettes. L’Agence vise notamment les objectifs suivants :
n g
arantir aux pays membres des approvisionnements sûrs et suffisants en énergie, notamment en
assurant des capacités de réponse urgente face aux perturbations des approvisionnements pétroliers ;
n promouvoir des politiques énergétiques durables qui soutiennent la croissance économique et
la protection de l’environnement au niveau mondial, entre autres en termes de réduction des
émissions de gaz à effets de serre ;
n améliorer la transparence des marchés internationaux en collectant et en analysant les
données énergétiques ;
n faciliter la collaboration internationale dans le domaine de la technologie énergétique
en vue d’assurer les approvisionnements futurs en énergie tout en minimisant leur impact
sur l’environnement, grâce par exemple à une meilleure efficacité énergétique et au
développement et à la mise en œuvre des technologies sobres en carbone ;
n apporter des solutions aux défis énergétiques mondiaux grâce à
l’engagement et au dialogue avec les pays non membres,
l’industrie, les organisations internationales et les
autres parties prenantes.
© OCDE/AIE, 2012
Agence Internationale de l’Énergie (AIE)
9 rue de la Fédération
75739 Paris Cedex 15, France
Pays membres de l’AIE :
Allemagne
Australie
Autriche
Belgique
Canada
Danemark
Espagne
États-Unis
Finlande
France
Grèce
Hongrie
Irlande
Italie
Japon
Luxembourg
Norvège
Nouvelle-Zélande
Pays-Bas
Pologne
Portugal
République de Corée
République slovaque
République tchèque
Royaume-Uni
Suède
Suisse
Turquie
Veuillez noter que cette publication est
soumise à des restrictions particulières d’usage
et de diffusion. Les modalités correspondantes
peuvent être consultées en ligne à l’adresse
http://www.iea.org/termsandconditionsuseandcopyright/
La Commission européenne
participe également
aux travaux de l’AIE.
Résumé Le secteur énergétique irakien est la clé de la prospérité future du pays, et peut s'avérer déterminant pour la stabilité et la sécurité des marchés énergétiques mondiaux. Aujourd'hui troisième exportateur mondial de pétrole, l'Irak projette une augmentation rapide de sa production de pétrole et de gaz naturel, après trois décennies d'instabilité ponctuées de conflits. Et il en a les ressources. Un développement réussi du potentiel de l'Irak en matière d'hydrocarbures, ainsi qu'une gestion efficace des revenus générés, peuvent alimenter le développement économique et social du pays. Au contraire, l'échec de ce développement freinerait le redressement de l'Irak et mettrait les marchés énergétiques mondiaux sur une voie incertaine. Cette édition spéciale phare de la série World Energy Outlook (Perspectives énergétiques mondiales) présente une étude complète des opportunités et des risques auxquels doit faire face le secteur énergétique irakien. L'ambition de l'Irak d’augmenter sa production pétrolière et gazière n’est certainement pas limitée par la taille de ses ressources en hydrocarbures ni par leur coût de production. Les contrats déjà signés avec certaines multinationales impliquent une augmentation colossale de la capacité de production pétrolière dans la décennie en cours, à un niveau presque cinq fois supérieur aux 3 millions de barils par jour (mb/j) actuels. La manière dont cette politique se traduira dans la pratique sera déterminée par de nombreux facteurs : la vitesse à laquelle les barrières aux investissements seront levées, la transparence de l’Irak quant à sa manière de tirer bénéfice à long terme de sa richesse en hydrocarbures, la situation des marchés internationaux ainsi que la capacité de l'Irak à consolider sa stabilité politique et à développer ses ressources humaines. Une production de plus de 9 mb/j d'ici à 2020 représenterait la croissance la plus importante de l'histoire de l'industrie pétrolière mondiale ; ce rapport prévoit des scénarios menant à une production de pétrole inférieure aux chiffres prévus par les contrats actuels. © OECD/IEA, 2012
Selon notre Scénario central, la production pétrolière de l'Irak devrait plus que doubler, pour atteindre 6,1 mb/j d'ici à 2020, et 8,3 mb/j en 2035. La principale augmentation de production est fournie par les gisements géants qui se concentrent dans le Sud du pays, à proximité de Bassorah. En outre, la résolution des différends relatifs à la gouvernance du secteur des hydrocarbures ferait naître des possibilités de croissance substantielle dans le Nord de l'Irak, où les contrats octroyés par le gouvernement régional du Kurdistan, même s'ils sont contestés par les autorités fédérales, ont fait de cette région l'un des lieux d'exploration d'hydrocarbures les plus actifs au monde. D'ici à 2035, l'Irak devrait tirer près de 5000 milliards de dollars de ses exportations pétrolières, une moyenne annuelle de 200 milliards de dollars, lui ouvrant de nouvelles perspectives d'avenir. Pour atteindre le niveau escompté de production et d'exportations pétrolières, il sera nécessaire de développer rapidement et de manière coordonnée la chaîne d'approvisionnement énergétique dans sa totalité, et de disposer d'installations de forage adaptées au moment adéquat. Il faudra en outre acheminer jusqu'à 8 mb/j d'eau depuis le Golfe jusqu'aux gisements situés à terre dans le Sud de l'Irak ; une condition sine Résumé
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qua non pour permettre la production pétrolière et réduire les tensions potentielles sur les ressources limitées en eau douce. Ce véritable défi ne pourra être levé que si les investissements sont réalisés à temps. Un niveau suffisant d'infrastructures de stockage et de transport du pétrole sera nécessaire à l'augmentation de la production ainsi que pour éviter de se reposer excessivement sur la route maritime du Sud. Notre scénario haut, le plus optimiste, qui anticipe une production de pétrole de 9,2 mb/j dès 2020, prévoit des besoins en infrastructures et en investissements encore plus importants. Notre Scénario central prévoit une augmentation de la production pétrolière de l'Irak de plus de 5 mb/j d'ici à 2035, faisant de ce pays de loin le plus gros contributeur à la croissance de la production mondiale. Dans la décennie en cours, l'Irak représente près de 45 % de la croissance anticipée de la production mondiale. Il devient un fournisseur clé pour les marchés asiatiques en pleine expansion, et principalement pour la Chine. D'ici aux années 2030, l'Irak dépassera la Russie, pour devenir le deuxième exportateur de pétrole mondial. La création délibérée d'une capacité de production de réserve ne compte certainement pas parmi les priorités premières de l'Irak. Mais à long terme, une fois les besoins les plus pressants du pays satisfaits, son objectif d'atteindre une capacité de réserve raisonnable devrait contribuer à stabiliser les marchés internationaux. © OECD/IEA, 2012
Le gaz naturel peut jouer un rôle bien plus important pour l'avenir de l'Irak, en réduisant la prédominance du pétrole dans le mix énergétique domestique. La récupération et le traitement du gaz associé irakien – dont une grande partie est actuellement brûlée à la torchère – représenteront une étape vitale. Mais le gaz associé ne pourra à lui seul couvrir les besoins de l'Irak, qui devraient, selon les prévisions, dépasser les 70 milliards de mètres cubes (Gm3) en 2035, le gaz devenant le principal combustible pour la production d'électricité. La capacité de l’Irak à produire un surplus de gaz naturel destiné à l'exportation dépend de la mise en place d'incitations au développement de ses ressources de gaz non associé. Dans le Scénario central, le pays se lance dans l'exportation de gaz en 2020 ; une exportation qui approche les 20 Gm3 en 2035. Les ressources et les opportunités de marché permettant d'augmenter les exportations au‐delà de ces chiffres existent. L'Irak dispose en effet d'un potentiel suffisant pour fournir du gaz à un prix très compétitif à ses voisins, aux marchés européens, ainsi qu'à l'Asie via le gaz naturel liquéfié. Il est primordial, pour le développement national de l'Irak, que la fourniture d’électricité se mette à niveau puis maintienne le pas avec la demande croissante. En Irak, les centrales électriques atteignent un niveau record de production, mais dans de nombreuses régions du pays, les coupures de courant quotidiennes prolongées sont toujours d'actualité. Nous estimons que l'Irak doit augmenter de 70 % sa capacité de production électrique nette afin de satisfaire complètement à la demande. D'après nos prévisions, si l'augmentation de capacité prévue est obtenue en temps et en heure, la génération d'électricité de réseau devrait rattraper le pic de demande estimé dés l'année 2015. Pendant la période allant jusqu'en 2035, l'Irak devra créer une capacité de génération de près de 70 gigawatts et faire migrer son mix énergétique, actuellement dominé par la combustion de fuel, vers une production plus efficace par combustion de gaz. Sans cette transition, l'Irak passerait à côté de près de 520 milliards de dollars de revenus liés à 2
Iraq Energy Outlook | Édition spéciale
l'exportation de pétrole, et la demande domestique en pétrole serait supérieure de plus de 1 mb/j en 2035. Exception faite de l'énergie hydraulique, le déploiement des sources d'énergie renouvelable restera bien en dessous du potentiel du pays. Les revenus pétroliers élevés permettent une croissance économique soutenue et provoquent une augmentation de la demande énergétique ; mais les activités pétrolières et gazières ne sont pas en elles‐mêmes garantes d'opportunités pour une population irakienne jeune et en pleine croissance. Dans notre Scénario central, en 2035, le produit intérieur brut (PIB) irakien sera cinq fois supérieur au chiffre actuel (en termes réels). L'Irak verra sa demande énergétique multipliée par quatre, et son PIB par habitant sera comparable à celui du Brésil aujourd'hui. L'augmentation des revenus entraîne une hausse de la consommation d'électricité – pour alimenter les appareils ménagers – et de carburant – afin de répondre aux besoins de l'industrie et d'une flotte de véhicules en croissance rapide. Mais la vitesse à laquelle les recettes pétrolières se traduisent en croissance économique et en diversification d'activités dépend de la stratégie adoptée par l'Irak. La nécessaire reconstruction du pays et sa diversification économique ne pourront être stimulées que si l’Irak procède à un renforcement de ses institutions et développe rapidement sa capacité humaine à mettre en place et à appliquer des politiques saines, afin d'assurer une gestion efficace et transparente des revenus et des dépenses et de mettre les secteurs économiques non pétroliers émergents sur la voie de la croissance. © OECD/IEA, 2012
Selon le Scénario central, l'Irak nécessite un investissement cumulatif de plus de 530 milliards de dollars dans le secteur énergétique, ce qui représente un peu plus de 10 % des revenus escomptés des exportations de pétrole et de gaz. C'est pendant la décennie en cours que les besoins en investissements annuels sont au plus haut, avec plus de 25 milliards de dollars par an en moyenne: un bond significatif depuis les 9 milliards de dollars d'investissement estimés dans le secteur énergétique irakien en 2011. La hausse anticipée pourrait se trouver compromise si les efforts de modernisation et de réforme des institutions et du cadre légal entrepris par le gouvernement irakien étaient différés ou contrecarrés, ou si les fluctuations de prix et de revenus pétroliers entraînaient des dépenses irrégulières de capitaux. Un retard pourrait entraîner une perte de 3000 milliards de dollars de richesses nationales pour l'Irak, et mettre les marchés pétroliers internationaux en difficulté. Dans notre Scénario différé, les investissements énergétiques ne connaissent qu'une hausse prudente par rapport aux niveaux de 2011, ce qui se traduit par une courbe de production pétrolière très inférieure (atteignant 4 mb/j en 2020, puis 5,3 mb/j en 2035). L'impact cumulé sur l'économie irakienne représente une perte de près de 3000 milliards de dollars par rapport au Scénario central, car les revenus tirés de l'exportation sont bien plus faibles, les autres secteurs industriels et de services ne se développent pas, et le secteur électrique migre plus lentement vers un approvisionnement en électricité moins cher et plus efficace. Les marchés pétroliers internationaux se tendent, ce qui conduit à des prix plus élevés et très probablement plus volatils, atteignant près de 140 dollars par baril en 2035 en termes réels; presque 15 dollars de plus que les chiffres prévus par le Scénario central. Résumé
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Les ressources énergétiques sont pour l'Irak un moyen de revitaliser son économie et de prendre une place et des responsabilités nouvelles au niveau mondial, à la hauteur de son potentiel et de la richesse de ses ressources. Il existe une très forte convergence entre les besoins du marché international en matière de croissance de la production irakienne et les besoins de l'Irak en revenus lui permettant de poser les fondations d'une économie moderne et prospère. Le développement d'une telle économie et la transformation du pays en un pilier du système énergétique mondial ne seront pas une tâche facile. Mais il s'agit là d'un enjeu à la portée du peuple irakien. Le présent document a d’abord été publié en anglais. Bien que l’AIE ait fait de son mieux pour que cette traduction en français soit conforme au texte original anglais, il se peut qu’elle présente quelques légères différences. IEA Publications, 9, rue de la Fédération, 75739 Paris cedex 15 Printed in France by the International Energy Agency, October 2012 © OECD/IEA, 2012
Cover design: IEA. Photo credits: GraphicObsession 4
Iraq Energy Outlook | Édition spéciale
WORLD
ENERGY
OUTLOOK
2012
RELEASE: 12 NOVEMBER 2012
www.worldenergyoutlook.org
Iraq Energy Outlook
Perspectives énergétiques de l’Irak
RÉSUMÉ
Grace à ses vastes ressources pétrolières, l’Irak, actuellement troisième
pays exportateur de pétrole, projette une augmentation importante de
sa production. Des contrats ont d’ores et déjà été signés.
Les ambitions de l’Irak vont-elles devenir réalité ? Quelles seraient
alors les implications pour l’économie de ce pays et pour les marchés
pétroliers mondiaux ?
Les obstacles à surmonter sont de taille : d’ordre politique, logistique,
légal, réglementaire, financier... mais également manque de sécurité et de
main d’œuvre qualifiée suffisante. Un exemple parle de lui-même :
en 2011, l’approvisionnement en électricité par réseau ne satisfaisait que
55 % de la demande.
L’Agence internationale de l’énergie s’est penchée sur ces problématiques,
avec l’aide et la coopération du gouvernement irakien et de nombreux
officiels, commentateurs, représentants industriels et experts internationaux
de premier plan. Cette édition spéciale de la série World Energy Outlook
(Perspectives énergétiques mondiales) présente les résultats de cette étude
Le rapport :
„„ Examine le rôle actuel et futur du secteur énergétique dans l’économie
irakienne.
„„ Évalue les revenus liés au pétrole et au gaz ainsi que les besoins en
termes d’investissements.
„„ Présente une analyse détaillée de la production de pétrole, de gaz
et d’électricité jusqu’en 2035, et met en relief les défis que sont le
développement des infrastructures et la disponibilité en eau.
„„ Analyse les opportunités et risques impliqués, tant pour
les marchés pétroliers mondiaux que pour l’économie et le secteur
énergétique irakiens.
Pour plus d’information, et le téléchargement gratuit de ce
rapport, merci de visiter : www.worldenergyoutlook.org/iraq
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