Plan de cours Bioéthique, automne 2014. PHI 4357 Enseignant : Martin Gibert, disponible sur rendez-vous. Courriel : [email protected] Horaire : les mardi, 9h30-12h30. Description selon l’annuaire Ce cours présente les divers courants bioéthiques, les problèmes classiques de ce champ de réflexion (avortement, euthanasie, etc.), ainsi que les débats suscités par les innovations médicales récentes (diagnostics génétiques, techniques procréatives, greffes, etc.). Il pourra aussi porter sur l'analyse des modes d'institutionnalisation de la bioéthique et leur incidence politique. En plus d'initier les étudiants aux différentes formes de contrôle normatif et juridique de l'expérimentation médicale, il abordera des problèmes spécifiques liés à des notions cardinales en bioéthique, comme par exemple le consentement libre et éclairé, la dignité des personnes, l'évaluation des risques, l'eugénisme, le médecine d'amélioration, etc. Présentation générale La bioéthique est le domaine de l’éthique appliquée qui s’interroge sur les questions liées à la vie (bios, en grec) : quelle est sa valeur, jusqu’où faut-il la respecter, comment devrionsnous nous comporter dans les nombreuses situations limites qui témoignent de sa fragilité ? Bien qu’on puisse déjà trouver des réponses à ce type de questions dans l’Antiquité (avec, notamment, le fameux serment d’Hippocrate), ce n’est qu’à partir de la seconde moitié du 20e siècle qu’elles ont reçu une attention systématique de la part de médecins, de juristes, de théologiens et de philosophes. Divers courants de pensées sont apparus qui peuvent entrer en dialogue avec les grandes traditions normatives de la philosophie morale. Mais l’originalité de la bioéthique consiste surtout dans le fait qu’on la presse de répondre, très concrètement, à des situations singulières, parfois tragiques, souvent inédites. Les progrès de la médecine, par exemple, soulèvent des questions qu’on n’aurait à peine pu imaginer il y a cinquante ans. Dans ce cours d’introduction à la bioéthique, nous privilégierons une approche à partir d’enjeux précis. Il se divisera en trois temps. Les 3 premières séances visent à éclaircir des questions préalable mais fondamentales sur le rapport de la bioéthique à l’éthique, à la psychologie morale et au droit. Les séances 4 à 8 montreront comment les trois théories normatives traditionnelles (conséquentialisme, déontologisme et éthique de la vertu) peuvent s’appliquer à des questions bioéthiques : la valeur de la vie, l’euthanasie, la dignité humaine, le consentement, la vente d’organe et l’avortement. Les séances 9 à 12, enfin, examineront des enjeux plus contemporains : changement de sexe, droit des animaux, médecine « améliorative », générations futures et clonage humain. 1 Évaluations : - Un examen intra valant (14/10) pour 25%. Il sera composé de questions de cours et d’une petite étude de cas. - Un travail maison (à remettre à la 11e séance) pour 25%. L’étudiant-e aura le choix entre: 1) la recension d’un livre lié à la bioéthique ou, 2) une étude de cas proposée par le professeur. - Un examen final pour 50%. Il sera composé de questions de cours et d’une étude de cas. Plan des séances: 1- Qu’est-ce que la bioéthique ? 02/09 Approche historique : d’Hippocrate au rapport Belmont Jugements de faits et jugements de valeur Les principaux courants en bioéthique Présentation du plan de cours Lecture Aucune 2- D’où viennent nos intuitions morales ? 09/09 Le développement moral des enfants Intuitions et raisonnements (système 1 et système 2) Les fondations de la moralité selon Haidt La tragédie des bien communs et la coopération Lecture Jonathan Haidt et Joseph Craig, De l’unité des intuitions morales à la diversité des vertus. 2007, Terrain, n.48. 3- Faut-il suivre les normes juridiques ? 16/09 Les lois nazies et les expérimentations du docteur Mengele Le débat réalisme vs. relativisme moral Le débat jusnaturalisme vs. positivisme juridique La délibération juridique : l’exemple des spéléologues Lecture Lon Fuller (1949), L’affaire des spéléologues devant la Cour suprême de Newgart, 4300. (Traduction de F. Chevrette, à paraître) 4- L’approche conséquentialiste : faut-il toujours promouvoir la vie ? 23/09 Trois dilemmes : le tramway, le médecin, le pompier Maximiser le plaisir, la satisfaction des préférences, la liberté Le principe de l’utilité marginale décroissante Combattre la pauvreté Lecture Peter Vallentyne, Conséquentialisme, 2007, Ethics in Practice, 3e ed. Blackwell (Traduction personnelle). 5- Euthanasie : est-il mal de tuer un humain ? 30/09 Tuer et laisser mourir 2 L’idée de pente glissante Le cas Sue Rodriguez et les débats sur le projet de loi 52 Le décalogue du soin selon Martin Winckler Lecture Peter Singer, Prendre la vie des humains, 1997, Questions d’éthique pratique, Bayard. 6- L’approche déontologique : respecter la dignité humaine ? 07/10 Les critiques du conséquentialisme Le principlisme de Tom Beauchamp Le consentement libre et éclairé La déclaration universelle sur la bioéthique de l’UNESCO Lecture David Ross (1930), Pourquoi les actes corrects sont corrects (extraits de the Right and the Good, traduction personnelle). Nicolas Journet, Les fondements moraux de la bioéthique, 2002, Sciences humaines, n.122. Déclaration universelle de l’UNESCO sur la bioéthique et les droits de l’homme, 2005. Examen intra : 14/10 Semaine de lecture : 21/10 7- Peut-on vendre des parties du corps humain ? 28/10 Don de sang, de sperme, d’ovule, d’organe Paternalisme, minimalisme et maximalisme moral Le débat sur un marché des organes La gestation pour autrui Lecture Ruwen Ogien, Qui a peur des marchés d’organes, 2009, Critique, n.12/751 Cléa Sambuc, L’efficacité du marché des organes, 2012, Revue économique, n.1/63. 8- Éthique de la vertu : une bonne personne peut-elle avorter ? 04/11 La critique des «éthiques des dilemmes» (conséquentialisme et déontologisme) La position de l’Église catholique sur l’avortement Compassion, care, justice L’argument du violoniste de Judith Thomson Lecture Rosalind Hursthouse (1991), L’éthique de la vertu et l’avortement (traduction personnelle parue en ligne dans REPHA) 9- Est-il acceptable de changer de sexe ? 11/11 Sexisme, hétérosexisme et transphobie. La situation juridique au Canada Le mouvement gender free Lecture Louis-Georges Tin, Comment peut-on être hétérosexuel ?, 2010, Cités, n.44 François Vialla, La transidentité : une jurisprudence en « équilibre instable », 2013, Médecine & Droit, n.121. 10- Les animaux ont-ils un droit à la vie ? 18/11 [Conférencière invitée : Valéry Giroux, PhD en éthique animale] 3 L’expérimentation animale Spécisme et carnisme Welfarisme et abolitionnisme Lecture Peter Singer, L’égalité animale expliquée aux humain-es, 2007, Tahin-party 11- Devrions-nous améliorer l’humain ? 25/11 L’eugénisme Le dopage et les drogues pour nous rendre meilleure Le principe de précaution Les risques d’inégalité sociale Lecture John Harris, « Enhancement » et éthique, 2011, Journal international de bioéthique, n.3-4/22 12- Est-il mal de faire des enfants ? 02/12 L’argument environnemental L’argument de Benatar Le clonage humain reproductif Révisions pour l’examen final Lecture Ruwen Ogien, Le clonage n’est pas un problème moral, 2009, Raison-publique.fr Examen final : 09/12 Suggestions bibliographiques: Peter Singer : Questions d’éthique pratique, Bayard, 1997. Peter Singer : Sauver une vie, Michel Lafon, 2009. Ruwen Ogien : L’éthique aujourd’hui : maximaliste et minimalistes, Folio essai, 2007. Jonathan Haidt : L’hypothèse du bonheur, Mardaga, 2010. PLAGIAT Règlement no 18 sur les infractions de nature académique Tout acte de plagiat, fraude, copiage, tricherie ou falsification de document commis par une étudiante, un étudiant, de même que toute participation à ces actes ou tentative de les commettre, à l’occasion d’un examen ou d’un travail faisant l’objet d’une évaluation ou dans toute autre circonstance, constituent une infraction au sens de ce règlement La liste non limitative des infractions est définie comme suit : • la substitution de personnes ; • l’utilisation totale ou partielle du texte d’autrui en le faisant passer pour sien ou sans indication de référence ; • la transmission d’un travail pour fins d’évaluation alors qu’il constitue essentiellement un travail qui a déjà été transmis pour fins d’évaluation académique à l’Université ou dans une autre institution d’enseignement, sauf avec l’accord préalable de l’enseignante, l’enseignant ; 4 • l’obtention par vol, manœuvre ou corruption de questions ou de réponses d’examen ou de tout autre document ou matériel non autorisés, ou encore d’une évaluation non méritée ; • la possession ou l’utilisation, avant ou pendant un examen, de tout document non autorisé ; • l’utilisation pendant un examen de la copie d’examen d’une autre personne ; • l’obtention de toute aide non autorisée, qu’elle soit collective ou individuelle ; • la falsification d’un document, notamment d’un document transmis par l’Université ou d’un document de l’Université transmis ou non à une tierce personne, quelles que soient les circonstances ; • la falsification de données de recherche dans un travail, notamment une thèse, un mémoire, un mémoire-création, un rapport de stage ou un rapport de recherche. Les sanctions reliées à ces infractions sont précisées à l’article 3 du Règlement no 18 Pour plus d’information sur les infractions académiques et comment les prévenir : www.integrite.uqam.ca 5