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INTRODUCTION
Au cours des 5 dernières années, l’économie mondiale a été touchée par une série de scandales
mettant en cause des grandes entreprises. Ces scandales ont pour nom Enron, Andersen, Worldcom ou
Parmalat. Ruinant des milliers d’actionnaires, salariés et fournisseurs, ils ont ébranlé certains principes
fondamentaux de l’économie et du capitalisme, comme ceux du contrôle de la gestion et de la
transparence de l’information.
Cette série de scandales a provoqué en retour une réflexion sur l’organisation des entreprises et sur
les relations entre ceux qui les gèrent et ceux qui en sont les propriétaires. L’existence de cette réflexion
trouve selon certains son origine dans le démembrement des droits de propriété en 3 catégories : le fructus
(droit de percevoir les fruits d’un bien) et l’abusus (droit de le vendre) seraient détenus par les actionnaires.
Les managers quant à eux disposeraient de l’usus, le droit d’utiliser et de gérer le bien. La firme
entrepreneuriale chère à Adam Smith et Jean-Baptiste Say faisait de l’entrepreneur le centre de
l’organisation dont il était à la fois le chef et l’organisation elle-même. Il n’y avait pas de « parties
prenantes », point de stakeholders parties. Aujourd’hui, les quelques entreprises qui ne sont ni
unipersonnelles ni familiales sont perçues, pour reprendre les termes de la théorie de l’agence développée
à la suite des travaux de Michael C. Jensen et William H. Meckling, comme un « nœud de contrats » entre
parties prenantes : dirigeants, actionnaires, salariés, clients et fournisseurs. Mais ces contrats ne sont ni
parfaits, ni complets. Les scandales récents l’ont mis en évidence et ont fait émerger un certains nombres
de rapports de recommandations, comme le rapport Bouton et le rapport de l’Institut Montaigne en
France, ou des lois, plus ou moins contraignantes, comme la loi Sarbanes-Oxley aux États-Unis, ou la loi
sur les Nouvelles Régulations Économiques et la loi de Sécurité Financière en France.
En réalité, cette réflexion existait bien avant les scandales des années 2000. Ainsi, un des rapports
fondateurs en Europe a été le rapport Cadbury, publié en 1992, et pour la France le rapport Viénot I,
publié en 1995. C’est dire que les entreprises ont eu le temps de s’imprégner de cette réflexion et de
mettre en pratique les recommandations formulées dans les rapports.
L’objet de ce Mémoire est justement de faire un point sur l’application des recommandations des
principes de bonne Gouvernance d’entreprise, en France, en 2003. Ces recommandations sont issues des
rapports Viénot I et II (1995 et 1999), du rapport Bouton (2002), et du rapport de l’Institut Montaigne
(2003). Dans un premier temps, nous verrons le cadre d’analyse de l’étude : l’évolution des principales
réflexions et recommandations des rapports, la détermination de l’échantillon d’étude et la méthodologie
retenue. Puis, nous verrons en détail les résultats de l’étude, avant dans un troisième temps de tenter de
dégager quelques grandes tendances. Nous comparerons dans un dernier temps les résultats de notre
étude à ceux obtenus par une enquête menée en septembre 2003 par Altedia et le journal La Tribune
auprès des sociétés de l’indice SBF120.