1.1.1.1 Définition D’un point de vue collectif la notion d’employeurs est relativement claire. Les associations d’employeurs, comme la FEB (Fédération des Entreprises de Belgique), sont connues et Selon Poole (1980), les décisions et les actions du management ne id tifi t cett acteur identifient t sans ambiguïté. bi ïté Au A niveau i d l’entreprise, de l’ t i c’est ’ t moins i évident. é id t La L peuvent être comprises que si on reconnaît qu’elles résultent de notion d’employeur sera souvent assimilée au management de l’entreprise, alors que les membres du management l’interaction entre des contraintes et des choix. Les contraintes sont de ne sont pas les propriétaires de l’entreprise (les deux types majeurs : actionnaires) et qu’ils sont dans la plupart des cas eux-mêmes salariés de l’entreprise. Salamon propose la définition suivante du management : Les fonctions du management s’inscrivent nécessairement dans le cadre de l’idéologie de la libre entreprise, ce qui implique que les Les fonctions dont les titulaires (individuellement ou collectivement) ont -ou sont stratégies seront nécessairement centrées vers la satisfaction des reconnus dans l’organisation comme ayant- un rôle de décision et d’autorité qui engage objectifs de l’entreprise, comme la minimisation des coûts à output donné l’organisation (Salamon, p214). ou la maximisation du profit. Ce qui distingue le management de l’ensemble des salariés c’est donc, qu’à travers la structure formelle du pouvoir de l’entreprise, ils représentent, prennent les décisions et Les stratégies et politiques des pouvoirs publics dans la gestion de l’économie vont également limiter la liberté d’action du management au agissent au nom de l’organisation dans son ensemble. Les divisions hiérarchiques au sein des organisations ( ordre, unité et flexibilité) sein du management ont cependant conduit à limiter souvent la notion d’employeurs au top management , directeurs et senior managers, qui sont considérés comme les agents propriétaires p / employeurs. p y des p 91 92 Le but du système de relations industrielles, vu du point de vue des gestionnaires, est de contribuer à la réalisation de ses objectifs et stratégies en terme de gestion financière et productive de l’organisation. Cet objectif est souvent réduit à la formule Le type de choix qui sera opéré par le management sera dépendant du type de du « droit à gérer », l’idée sous-jacente étant que l’existence de syndicats et de rationalité adoptée. Poole distingue trois rationalités : négociations collectives, notamment de consultation on de négociations sur les Basée sur les intérêts matériels, qui tendront à favoriser les stratégies les changements organisationnels, peuvent être considérés comme des limitations à ce meilleures dans l’optique des objectifs économiques et productifs du management (par droit à gérer et comme une perte de temps et d’énergie par rapport à leur exemple minimisation des coûts salariaux, optimisation de la productivité). responsabilité fondamentale de maintien de la productivité et de ll’efficacité efficacité de Basée sur des valeurs morales ou des « questions de principe « : par exemple l’organisation. C’est cependant une conception de court terme ne permettant pas de des stratégies visant à limiter « par principe » les prérogatives syndicales, la développer des relations de coopération de long terme entre les gestionnaires et les reconnaissance syndicale, avec comme objectif la préservation du « droit à gérer » salariés. La notion de management by agreement suppose au contraire que les Basée sur une conception technocratique , prenant en compte l’ensemble des gestionnaires ne pourront exercer une gestion efficace que si il y a partage du variables ariables et visant isant à obtenir un n résultat rés ltat satisfaisant avec a ec le moins de répercussions réperc ssions pouvoir i ett de d la l prise i de d décision dé i i à travers t l processus de le d régulation é l ti qu’exerce ’ l le négatives. système de relations industrielles. L’étendue des matières sur lesquelles peut Cette possibilité de choix, sous contrainte, implique donc qu’il n’y a pas un seul type de s’exercer ce processus de décision conjoint ne fait évidemment pas l’objet d’un stratégie de gestion des relations collectives dépendant des contraintes auxquelles consensus, comme le montre le tableau ci-dessous, issu d’une étude réalisée par l’organisation fait face. Perline & Poynter (1990). 93 94 95 96 1.1.1.1 Les styles de management Paternalisme : on reste dans ll’idée idée d d’une une subordination naturelle, Cette idée de style de management a été développée par Purcell & appartenant à l’ordre des choses, mais al communication ou la Sisson et Purcelle & Ahlstrand. Salamon en propose la synthèse consultation vers le bas existe. suivante : Style traditionnel : le salarié est considéré comme un facteur de mesures de gestion du personnel adoptées par le management visent à production devant être utilisé ou écarté selon les nécessités et dont il créer un climat organisationnels tel que l’action collective est ressentie s’agit de minimiser les coûts d’utilisation. La position de subordonné du comme inutile et inappropriée.. L’accent est mis sur la communication et salarié dans la relation d’emploi est considérée comme faisant partie de la l’implication des salariés, par l’organisation d’un marché interne du travail, nature des choses, toute tentative de collectiviser la relation d’emploi est excluant ou marginalisant les représentations collectives à travers les contrecarrée Ce style est étroitement associé à un management de style contrecarrée.. y de salariés. syndicats style sophistiqué des ressources humaines : les politiques et autoritaire, opposition hostile aux syndicats de salariés. 97 98 Style sophistiqué moderne : on accepte ll’idée idée selon laquelle les Style consultatif sophistiqué : ll’accent accent est mis sur ll’engagement, engagement, prérogatives du management sont diminuées par l’existence du pouvoir la flexibilité et l’adaptabilité de l’individu., sur la fourniture d’information syndical. On cherche à réguler la situation en instaurant des institutions et abondante sur les décisions de gestion et d’organisation, éventuellement des procédures visant à institutionnaliser et à minimiser les conflits. au sein d’organes de consultation, mais la sans qu’il y ait « partage de pouvoir » : la décision finale restant au management. Style paternaliste moderne : basé sur des relations formalisées avec les syndicats, selon le principe de relations constructives, le caractère constructif étant largement déterminé par le management : on Selon Purcell & Sisson (1983) le style dominant serait celui du style consulte sur les matières décidées surtout par le management. négocié moderne .Salamon conclut en estimant que depuis les années 80, bon nombre d’organisations ont cherché à développer l’aspect collectif donc en associant les syndicats, collectif, syndicats tout en développant ll’implication implication des salariés et leur assimilation aux objectifs du management. 99 100 1.1.1.1 Au sein des organisations les employeurs n’ont n ont pas de nécessité d d’organisation. organisation. Le développement des associations d d'employeurs employeurs est dans la plupart des Par contre au niveau des secteurs d’activité ou de l’économie dans son ensemble, la pays étroitement lié nécessité d’organisation est rapidement apparue notamment en réaction au négociations collectives. Salamon note que c’est seulement à la fin du 19e développement du syndicalisme à la fin du XIX siècle et au début du Xxe. siècle en Grande Bretagne les premières associations d’employeurs virent Toute organisation dont les membres sont des employeurs et dont l’objet inclut la le jour, en réaction au développement et surtout à la stabilité des au développement du syndicalisme et des régulation de la relation entre employeurs et salariés ou leurs syndicats. (SALAMON, organisations i ti syndicales. di l S l Selon Mi h l Jackson Michael J k (1992) c’est (1992), ’ t surtout t t le l p250) développement du syndicalisme parmi les ouvriers non-qualifiés qui Le développement des associations d'employeurs est dans la plupart des pays étroitement lié au développement du syndicalisme et des négociations collectives. Salamon note que cc’est est seulement à la fin du 19e siècle en Grande Bretagne les premières associations d’employeurs virent le jour, en réaction au développement et surtout à la stabilité des organisations syndicales. Selon Michael Jackson (1992), c’est surtout le développement du syndicalisme parmi les ouvriers non-qualifiés qui amena les employeurs à s’organiser au sein d’associations d’employeurs. C’est après la première guerre mondiale qu’elles devinrent un élément du système de négociations collectives. Toujours selon Jackson, elles jouèrent même un rôle moteur dans le développement des amena les employeurs à s’organiser au sein d’associations d’employeurs. C’est après la première guerre mondiale qu’elles devinrent un élément du système de négociations collectives. Toujours selon Jackson, elles jouèrent même un rôle moteur dans le développement des négociations collectives et dans la conclusion de conventions collectives sectorielles. Il cite l’exemple, toujours au Royaume-Uni des secteurs de la métallurgie, de la construction dans lesquels ce sont les organisations d’employeurs qui ont contraint les syndicats à conclure des accords d d’industrie industrie plutôt que des accords locaux ou selon les professions. négociations collectives et dans la conclusion de conventions collectives sectorielles. Il cite l’exemple, toujours au Royaume-Uni des secteurs de la métallurgie, de la construction dans lesquels ce sont les organisations d’employeurs qui ont contraint les 101 102 L'organisation L organisation collective des employeurs n n'est est pas, contrairement à celle On doit donc faire la distinction entre des associations d d’employeurs employeurs telles des salariés, n'est pas évidente, en ce sens, que contrairement aux que définies ci-dessus et des associations de type commercial. Dans salariés pour qui l'action et l'organisation collective est nécessaire pour certains cas des associations d’employeurs peuvent exercer les deux acquérir du pouvoir au niveau des conditions de la relation d'emploi, les fonctions (exemple, FABRIMETAL en Belgique) par contre en Allemagne employeurs sont initialement dans une situation de rapport de force ces deux types d’associations sont clairement distinctes ?. f favorable bl par rapportt aux salariés. l ié La L nécessité é ité d'une d' organisation i ti collective des employeurs peut d'autant moins paraître évidente dans une situation où l'individualisation et la décentralisation des relations du travail se renforcent. En Grande-Bretagne, durant les années 80-90 et en Allemagne plus récemment encore, on a assisté à des désaffiliations de la part d’entreprises parfois importantes de leur association d’employeurs, afin de pouvoir négocier directement et indépendamment avec les syndicats de l’entreprise. Dans ceratins cas ces désaffiliations se sont faites avec l’assentiment des organisations syndicales, espérant ainsi pouvoir négocier des conventions collectives plus avantageuses. 103 104 Chambers of industry and commerce. These are legally established, locally based bodies and all eligi-ble organisations are required to join (i.e. member-ship is compulsory). They are primarily concerned with public policy affecting business community inter-ests. Their activities include licensing and regulating trade practices, apprenticeship training and providing advice on business matters. The central body (DINT) is mainly concerned with general national economic policy and foreign trade issues. Business or trade associations. These associations are concerned mainly with product market issues (tech-nology, marketing, research, etc.). The BDI represents private industrial organisations organised through a variety of regional and sectoral trade associations. For example, the VDMA (Association of German Machine and Systems Builders) has 3,000 organisations in membership (55 per cent of eligible companies) with I million employees and 80 per cent of sales in the sector. It is divided on both a regional basis and sub-industry basis (machine tools, print equipment, wood product machinery, etc.). Although there are similar trade associations in the service sector, there is no central organisation similar to the BDI. Employers' associations. 105 Collective bargaining is carried out on a multi-employer basis at the sector level - the national employers' association negotiates a framework agreement on non-wage issues (hours, holidays, etc.) and co-ordinates the wage bargaining of its regional associations. Single employer bargain-ing is very much the exception with organisations having to leave their association or face expulsion. By far the largest employers' association is Gesamtmetal (Metalworking industry) with some 7,500 firms in membership (43 per cent of eligible organisations) employing 2 5 million 106 La fonction première d d’une une association d d’employeurs employeurs est de promouvoir 1.1.1.1.1.1 les objectifs commerciaux de ses affiliés et d’y contribuer. Cette fonction n’est pas toujours assurée, dans la mesure où, selon les Quatre fonctions peuvent être identifiées : systèmes de relations collectives, il n’existe pas toujours des accords collectifs, qui sont la concrétisation d’une négociation, à tous les niveaux. Négociation directe avec les organisations de salariés Négociations directes correspondantes En Allemagne, on ne connaît pas de conventions collectives nationales. L’organisation des employeurs allemands ne va donc pas participer Aide aux membres dans la résolution de conflits directement à des négociations collectives. Par contre les organisations Fournir aide et conseil à ses membres dsans le cadre des relations qu’elle fédère, les associations industrielles d’employeurs comme collectives Gesammtmetal pour la métallurgie, vont effectivement négocier avec les Représenter les opinuions de ses membres vis-àvis des autres y correspondants et conclure des conventions collectives. syndicats acteurs : pouvoirs publics, gouvernements, organes de concertation et de L’importance de cette fonction de négociation directe va donc dépendre gestion. du niveau auquel s trouve l’organisation d’employeurs ( sous-sectoriel, sectoriel, multisectoriel) et de l’importance relative des niveaux de négociation. 107 108 1.1.1.1.1.1 Résolution des conflits Conseil et aide aux membres dans les matières de la négociation Cette fonction s’exerce à la fois en interne,, afin de régler g des collective conflits pouvant d’employeurs Cette fonction qui s’exerce à travers des activités de conseil sur des et surgir dans entre membres l’objectif d’une d’atteindre des association positions communes, dans l’intérêt des employeurs dans leur ensemble. matières juridiques, de gestion , de formation , d’hygiène et de sécurité au des problèmes d'organisation et de coordination. travail est selon Sisson, dans le cas de la Grande-Bretagne, la fonction Mais fondamentalement il s’agit d’un aide à la résolution de conflits qui influence le plus le déroulement des relations collectives au niveau du entre employeurs et salariés, aux différents niveaux. Cette fonction est poste de travail. Mais ceci est fortement lié à la situation anglzise où les tributaire des institutions existantes. En Belgique, elle s’exerce surtout accords multi-entreprise via les commissions paritaires, organes où siègent représentant des ou sectoriels ont tendance à se raréfier par rapport aux accords d’entreprise. employeurs et des salariés et présidées par un fonctionnaire, un conciliateur social, dont le rôle est d’aider employeurs et salariés à trouver un accord. 109 110 111 112 113 114