Fonction réciproque d'une fonction continue, d'une fonction dérivable
© S. DUCHET - www.epsilon2000.fr.st 1/10
FONCTION RECIPROQUE D'UNE FONCTION CONTINUE,
D'UNE FONCTION DERIVABLE. EXEMPLES. ON SE LIMITERA
AUX FONCTIONS NUMERIQUES DEFINIES SUR UN
INTERVALLE DE R
Notations
Soit I un intervalle de R. Soit f une fonction définie sur I, à valeurs dans R. Notons f
C la courbe
représentative de f dans un repère du plan.
1) Condition d'existence d'une fonction réciproque
théorème
Si f est strictement monotone sur I, alors f réalise une bijection de I sur f(I).
démonstration
f est bien entendu surjective de I sur f(I) ;
Supposons f strictement croissante sur I.
Soient Iba , , avec ba .
ou bien ba <et on a )()( bfaf < (f étant strictement croissante sur I)
ou bien ba >et on a )()( bfaf > (f étant strictement croissante sur I)
donc )()( bfaf .
Supposons f strictement décroissante
Soient Iba , , avec ba .
ou bien ba <et on a )()( bfaf > (f étant strictement décroissante sur I)
ou bien ba >et on a )()( bfaf < (f étant strictement décroissante sur I)
donc )()( bfaf .
Dans tous les cas, si ba alors )()( bfaf donc f est injective de I sur f(I).
définition (fonction réciproque)
Soit f une fonction bijective de I sur J, où J est un intervalle de R. On appelle fonction réciproque de
f l'application notée 1
f définie sur J par xyf =
)(
1, où x est l'unique élément de I tel que
yxf =)(.
On note ),,( 211 eeOR =un repère du plan.
propriété géométrique
Soit f une fonction bijective de I sur J. Soit 1
f la fonction réciproque de f. Notons f
C et 1
f
C les
courbes représentatives des fonctions f et 1
fdans 1
R. Alors
(
)
f
fCsC
=
1, où s est la symétrie par
rapport à la droite
(
)
21 eeRO ++ , parallèlement à
(
)
21 eeRO + .
Fonction réciproque d'une fonction continue, d'une fonction dérivable
© S. DUCHET - www.epsilon2000.fr.st 2/10
démonstration
Déterminons d'abord l'expression analytique de s :
=+ 10
01
),;( 2121 eeeesmat .
Soit P la matrice de passage de la base ),( 21 eee = à la base ),(' 2121 eeeee += .
=11
11
P.
1
10
01
);(
×
×= PPesmat
=11
11
10
01
11
11
2
1
=01
10
Les coordonnées des points seront exprimées dans le repère 1
R.
Soit f
CyxM );(. On a )(xfy = donc xyf =
)(
1.
Soit )(' MsM =. M' a donc pour coordonnées );( xy . xyf =
)(
1 donc 1
'
f
CM . Par conséquent,
(
)
1
f
fCCs .
On montre de la même façon que
(
)
f
fCCs
1 . s étant involutive, on a donc
(
)
f
fCsC
1.
Donc
(
)
f
fCsC =
1.
2) Fonctions réciproques et continuité
théorème des valeurs intermédiaires
Si f est continue sur un intervalle I, alors )(If est un intervalle de R.
démonstration
Soient )(, Ifβα , avec β<
α
.Montrons que )(],[ If
β
α
. Soit ],[
β
α
t. Soient Ixx
21, tels
que )( 1
xf=α et )( 2
xf=β . Soit la fonction définie par txfx
=
φ
)()( . Nous allons montrer qu'il
existe Ix
0 tel que txf =)( 0, c'est-à-dire 0)( 0
=
φ
x.
Si α=t, alors 10 xx =. Si β=t, alors 20 xx
=
. On suppose donc désormais que
{}
βα,t.
On a 0)( 1<α=φ tx et 0)( 2>β=
φ
tx .
Soient )(n
aet )(n
bles suites définies par :
10 xa = et 20 xb = ;
Pour tout entier naturel n :
Si 0
2
+
φnn ba , on pose nn aa =
+1et 2
1nn
nba
b
+
=
+.
Si 0
2<
+
φnn ba , on pose 2
1nn
nba
a+
=
+ et nn bb
=
+1.
Fonction réciproque d'une fonction continue, d'une fonction dérivable
© S. DUCHET - www.epsilon2000.fr.st 3/10
On a : 2
,11 nn
nn ba
baNn
=++ .
Par une récurrence immédiate, on a : n
nn ba
baNn 2
,00
=.
Montrons par récurrence que : nnnn bbaaNn
++ 11
,.
Soit P(n) la propriété suivante : nnnn bbaa
++ 11 .
0=n :
Si 0
200
+
φba , alors 01 aa = et 200
1ba
b
+
=.
0110
0
00
1
0
00
1
2
2bbaa
a
aa
b
b
bb
b
=
=
+
=
+
.
Si 0
200 <
+
φba , alors 200
1ba
a+
= et 01 bb
=
.
1010
0
00
1
10
00
1
2
2bbaa
a
aa
a
bb
bb
a
=
=
+
==
+
.
Soit n un entier naturel. Supposons P(n) vraie.
On montre que P(n+1) est vraie comme précédemment, en distinguant les cas.
Donc P(n) est vraie pour tout entier naturel n.
)( n
a est donc une suite croissante, )(n
bune suite décroissante et 0
⎯→n
nn ba . Ces deux
suites sont donc adjacentes. Soit l leur limite commune.
Par construction, on a : 21
,xbaxNn nn
donc ],[ 21 xxl
.
φétant continue sur I donc en l, on a )()( la n
n
φ
φ⎯→ et )()( lb n
nφ
φ
⎯→.
Par construction, 0)()( φφ nn ba pour tout entier n donc 0)( 2φ ldonc 0)(
=
l, avec Il.
On a donc tlf =)(.
théorème
Si f est continue et strictement monotone sur I, alors 1
f est continue, strictement monotone et de
même sens de monotonie que f.
démonstration
Monotonie :
Soit 1
=fg .
Soient )(', Ifyy tels que 'yy <.
)'(')(,', xfyetxfyIxx ==. On a donc )(ygx
=
et )'(' ygx
=
. 'xx
car g est injective.
si f est strictement croissante sur I, alors 'xx
<
. Donc )'()( ygyg
<
et g est strictement
croissante sur )(If ;
Fonction réciproque d'une fonction continue, d'une fonction dérivable
© S. DUCHET - www.epsilon2000.fr.st 4/10
si f est strictement décroissante sur I, alors xx
<
'. Donc )()'( ygyg
<
et g est strictement
décroissante sur )(If .
g est donc strictement monotone sur )(If de même sens de monotonie que f.
Continuité
Soit )(
0Ify . )(, 000 xfyIx =. On suppose f strictement croissante sur I.
1er cas : 0
0Ix
Soit 0>ε ? Ixx
ε
+εε<ε>ε]','[,',0' 00 .
)()'( 0Ifxf ε et )()'( 0Ifxf ε
+
.
Soient )'( 001 ε=η xfy et 002 )'( yxf
ε
+
=η .
Soit ),min( 21 ηη=η
Soit [,])( 00 η
+
ηyyIfy . On a :
η+<<η00 yyy
donc 2010 η+<<ηyyy
donc )'()'( 00 ε+<<εxfyxf .
f étant strictement croissante sur I, g est strictement croissante sur f(I)
donc )'()()'( 00 ε+<<εxfgygxfg DD
donc ')(' 00
ε
+<<εxygx
donc ')()( 0ε<ygyg
Donc : ε<η<>η>ε)()(),(,0,0 00 ygygyyIfy .
g est donc continue en 0
y.
2ème cas : o
IIx
0
Même démonstration que précédemment en considérant ]';[ 00
ε
+
xx ou ];'[ 00 xx ε
Remarque : On n'utilise pas la continuité de f dans cette démonstration. La stricte monotonie de f et
le fait que f est définie sur un intervalle suffisent pour obtenir la stricte monotonie et la continuité de
g.
théorème
Les assertions suivantes sont équivalentes :
(i) f est continue et injective sur I ;
(ii) f est continue et strictement monotone sur I ;
(iii) f est strictement monotone sur i et f(I) est un intervalle.
démonstration
)()( iii
On suppose que f est continue et injective sur I. Montrons que f est strictement monotone sur I.
baIba ,, . f étant injective, on a )()( bfaf
. Supposons )()( bfaf
<
(si )()( bfaf >, on
s'intéresse à la fonction –f). Montrons qu'alors f est strictement croissante sur I.
Soit Ix.
Fonction réciproque d'une fonction continue, d'une fonction dérivable
© S. DUCHET - www.epsilon2000.fr.st 5/10
cas où bxa << : montrons que )()()( bfxfaf
<
<
.
Supposons )()( afxf <. Alors )()()( bfafxf
<
<. f étant continue sur ],[ bx ,
()
];[ bxf est un
intervalle contenant )(xf et )(bf donc
(
)
],[)](),([ bxfbfxf donc
()
],[)( bxfaf
.
Donc )()( xfaf <. De même, on montre que )()( bfxf
<
cas où bax << : on montre comme précédemment que )()()( bfafxf <
<
cas où xba << : on montre comme précédemment que )()()( xfbfaf <
<
Soient maintenant Ixx ', tels que 'xx <. Il suffit d'étudier tous les cas :
'
'
'
'
'
'
xxba
xbxa
bxxa
xbax
bxax
baxx
<<<
<<<
<<<
<<<
<<<
<<<
et d'utiliser ce qui précède pour montrer que l'on a toujours )'()( xfxf
<
)()( iiiii
C'est le théorème des valeurs intermédiaires qui donne le résultat.
)()( iiii
f étant strictement monotone, elle est injective.
Supposons que )(IfJ = est un intervalle de R. Quitte à travailler avec –f, on peut supposer f
strictement croissante sur I. D'après le théorème de la limite monotone, on sait que pour tout o
It, f
admet une limite finie à gauche en t notée )(
tf et une limite finie à droite en t, notée )(+
tf .
Soit It.
si It inf, )()( tftf
si It sup, )()( +
tftf .
Supposons que f ne soit pas continue sur I.
Il existe It tel que
(
)
)()(inf tftfetIt < ou
(
)
)()(sup +
<tftfetIt . Plaçons-nous dans le
cas où
(
)
)()(inf tftfetIt <.
It inf donc il existe It
'tel que tt <'.
)(If est un intervalle de R contenant )'(tf et )(tf donc )()](),'([ Iftftf .
Donc )()](),([ Iftftf
car )()()'( tftftf <.
Soit )[(),(] tftfy
. Alors )[(),'(] tftfy. )(If étant un intervalle, il existe Ix tel que
)(xfy =.
Si t
x
, alors )()( tfxf (f étant croissante) : contredit le fait que )[(),'(] tftfy
.
Si t
x
<, alors )()(
<tfxf (f étant croissante) : contredit le fait que )[(),(] tftfy
.
Dans les deux cas, il y a une contradiction.
f est donc continue sur I.
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !