- l'admission en réanimation est indispensable dès que l'hypothermie est inférieure à
32 °C dans le but de monitorer attentivement les paramètres vitaux de ces patients, y
compris la température grâce à la pose d'une sonde rectale ;
- une oxygénothérapie, par masque ou après intubation trachéale en cas de coma ou
de bradypnée majeure, est nécessaire car les besoins en oxygène de l'organisme vont
augmenter au cours de la période de réchauffement ;
- une hydratation intraveineuse adaptée à l'équilibre hydro-électrolytique du patient
est indiquée ;
- l'hypotension artérielle accompagnant toute hypothermie inférieure à 32 °C se
corrige souvent spontanément au cours du réchauffement ; en cas d'hypotension
sévère, une voie veineuse centrale doit être posée pour mesurer la pression veineuse
centrale (PVC) dans le but de guider un éventuel remplissage vasculaire. La pose
d'une sonde de Swan-Ganz est dangereuse car elle peut provoquer une fibrillation
ventriculaire. L'emploi des amines sympathomimétiques peut être responsable de
troubles du rythme. Cependant, devant un état de choc avec PVC élevée, de petites
doses de dopamine (5 à 8 g/kg/min) peuvent être employées ;
- la survenue de troubles du rythme ventriculaire est une complication sévère car les
fibrillations ventriculaires au cours des hypothermies ont un pronostic redoutable.
En effet, en dessous de 32 °C, le choc électrique externe est rarement efficace et le
seul traitement est le massage cardiaque externe pendant qu'une circulation
extracorporelle est mise en place. La prévention de ces troubles du rythme repose
sur la mobilisation minimale du patient ;
- une éventuelle acidose respiratoire devra être traitée par une ventilation
mécanique, alors que le traitement d'une acidose métabolique par des bicarbonates
est d'un bénéfice hypothétique ;
- l'insuline doit être évitée même en présence d'une hyperglycémie car elle est
inactive en dessous de 30 °C et s'accumule, risquant donc de provoquer une
hypoglycémie secondaire au cours du réchauffement.
3. Stratégie thérapeutique
Dans les hypothermies modérées (32 °C à 35 °C), le réchauffement passif externe
est le plus souvent suffisant. Il peut y être associé le réchauffement des perfusions
pour éviter les pertes de chaleur induites par des liquides froids.
Dans les hypothermies graves (28 à 32 °C), les mêmes modalités thérapeutiques
restent valables mais il sera souvent nécessaire de réchauffer les gaz inspirés. Le
transfert en réanimation est indispensable. Dans un second temps et en l'absence de
réchauffement suffisant (moins de 0,5 °C par heure), une dialyse péritonéale pourra
être envisagée.
Dans les hypothermies majeures (inférieures à 28 °C) et en l'absence d'arrêt
cardiocirculatoire, en sus des mesures citées au-dessus, une dialyse péritonéale est