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de désinflation (la grande modération) vont réussir : on revient progressivement
dans les pays industrialisés à environ 2% d’inflation (norme de Maastricht en zone
euro, adoptée ultérieurement aux Etats-Unis comme « cible d’inflation »).
Nomination de Paul Volcker par J. Carter aux États-Unis en 1979.
- On assiste aussi à une inflexion des comportements des ménages : l’augmentation
du niveau de vie entraîne une augmentation des taux d’épargne notamment quand
la protection sociale collective est faible (maladie, retraites, scolarité des enfants).
Les investisseurs institutionnels se développent (ex fonds de pension des
enseignants de Californie). La collecte d’épargne conduit à rechercher des hauts
rendements avec des risques faibles, les zinzins se comportent en actionnaires
actifs : arbitrage rendements/risques, gestion des problèmes de liquidité. Cette
évolution est articulée avec les différences démographiques des États (accélération
du vieillissement en Allemagne et au Japon qui vont être exportateurs d’épargne
).
- Les besoins de financement des États : crise financière des États Providence avec
le ralentissement de la croissance à partir de 1974-1979, on a aussi des révoltes
anti-fiscales (qui conduisent Reagan au pouvoir aux Etats-Unis). On assiste à la
crise des ciseaux : on voit le creusement des déficits publics, des dettes publiques.
Il est nécessaire d’avoir des marchés financiers profonds et liquides pour obtenir
des taux d’intérêt faibles. Il est alors nécessaire d’ouvrir les marchés financiers, de
déréglementer les marchés financiers. En France le choc de finance publique a été
très fort.
- Pour atteindre cet objectif, il faut déréglementer. Les pays enlèvent les restrictions
aux mouvements des capitaux : 80% des pays industrialisés en 1970 ont de fortes
restrictions, quasiment 0% en 1998. Pour les pays en développement, c’est plus
tardif. (cf. graphique « à bas les restrictions » dans le dossier documentaire en
ligne)
La globalisation financière est le résultat des initiatives des États, souvent assumées et
revendiquées.
Les évolutions ont été très rapides. Exemple du poids des transactions internationales sur les
titres (achats et ventes d’actions par des résidents et des non-résidents), en % du PIB :
- États-Unis : 4 % en 1975 et 89 % en 1990
- Japon : 1,5 % en 1975 et 120% en 1990
- France : 3,3 % en 1975 et 54 % en 1990
(Si on avait les statistiques pour la Grande Bretagne on aurait 1 000 % dans les années 1990).
On a bien une déréglementation intérieure et une ouverture internationale. On voit aussi la
tendance à la constitution d’un marché mondial intégré des capitaux.
Cette globalisation
résulte de mesures prises par les États.
Remarque sur les liens entre le programme de 1ère et le programme de terminale à travers la
dialectique réglementation / déréglementation. Par exemple, on fait disparaître le monopole
des agents de change, il a fallu créer des réglementations pour créer les sociétés des bourses et
organiser la cotation en continue. La déréglementation c’est changer la réglementation moins
On trouve une analyse prémonitoire de ces phénomènes dans le livre de M. Aglietta, A. Brender et V. Coudert :
« Globalisation financière : l’aventure obligée », Economica, 1990. Les auteurs montrent que la circulation des
capitaux est la conséquence inéluctable du fait que les pays ne se trouvent pas dans la même situation du point de
vue du cycle de vie (il existe donc un lien fort entre la partie « démographie » et la partie « finance » du
programme d’économie approfondie).
Lettre Trésor-Eco, n° 103, Janvier 2012. https://www.tresor.economie.gouv.fr/File/371740