
Le dialogue doit être facile à suivre
- Adopter un dialogue linéaire
Pour que le lecteur ne soit pas perdu, tâchez de ne pas laisser la conversation partir dans tous
les sens. Traitez un sujet après l'autre et, si il y a des digressions, marquez le retour à la
conversation d'origine:
-...dit Georgette en recentrant le sujet, ...indiqua-t-il pour reprendre le fil de la conversation.
Indiquer qui a la parole
Même quand il n'y a que deux personnages, il ne suffit pas d'indiquer qui entame le dialogue et qui lui
répond, sans ensuite repréciser qui parle. Bien sûr, on peut le déduire puisque chaque tiret indique le
changement d'interlocuteur. Mais au bout de trois échanges, le lecteur est généralement perdu et n'a
pas envie de revenir en arrière et de compter les répliques. Il faut donc rappeler où on en est toutes les
cinq à six répliques. A partir de trois locuteurs, il faut indiquer systématiquement qui répond.
Pour faire varier les appellations pour ne pas faire trop de répétitions:
utiliser les pronoms il et elle quand les personnages sont de sexe opposé et qu'ils ne sont que
deux
désigner les personnes par leur prénom
désigner les personnes par leur fonction et leur statut :
le directeur, le père d'Henri, la matriarche des Dupont, le gardien d'immeuble
utiliser les liens entre les personnes :
lui répondit sa sœur, indiqua sa petite amie, soupira son professeur
mettre le nom de l'interlocuteur précédent dans la réponse :
- Mais arrête de ne penser qu'à manger, Henri ! s'insurgea sa meilleure amie
donner des indications identifiant l'auteur de la réplique :
- C´est l'heure de manger ?
Georgette soupira : il était toujours le premier à avoir faim...
Le dialogue doit être soigné
Ce n'est pas parce que vos personnages ont 16 ans qu'il faut infliger à vos lecteurs des échanges
pauvres, ennuyeux et répétitifs, émaillés de euh... et de ben.... Ne cédez pas à la facilité d'utiliser une
grammaire approximative et des mots grossiers. Le dialogue fait partie du récit et doit être aussi
agréable à lire que le reste.
Le niveau de langage varie en fonction de la personne et de l'interlocuteur
Le niveau de langage doit correspondre à celui qui parle. Les adultes ont en général un langage plus
soutenu que les adolescents. Attention cependant, même si les personnages ne sont pas très
distingués, il vaut mieux exclure toute vulgarité et s'en tenir à un langage familier.
En fonction de l'interlocuteur, on parle différemment. Ainsi un jeune évitera les familiarités s'il parle à un
adulte mais se relâchera peut-être avec ses amis.
A chaque époque son langage
Le langage doit également correspondre à l'époque considérée : il ne doit pas constituer un
anachronisme par rapport à l'époque où il se tient. Ainsi si vous mettez en scènes des personnes dans
les années 70, ils parleront plutôt comme vos parents.
Sandrine dira donc C'est sensas ! plutôt que C'est trop ! et elle parlera de nana et non de meuf.
Et même si l'histoire se déroule de nos jours, les personnes d'une autre génération ont un langage qui
leur correspond. Ainsi la grand-mère du héros doit parler comme les personnes âgées que vous
connaissez et utiliser des mots désuets :
Réclame au lieu de pub, épatant au lieu de super, brave garçon au lieu de mec cool
Prendre garde aux enchaînements
Chaque réplique doit découler logiquement de la précédente. Dans un dialogue, on a des choses à
impérativement faire dire à nos personnages, mais il faut veiller que la réplique qui tue ou l´information à
délivrer n´arrive pas comme un cheveu sur la soupe.
Vos personnages ne doivent pas non plus répéter ce que leurs interlocuteurs savent déjà. Arrangez-
vous pour faire passer l'information dans la narration ou dans la réponse.
- Il y a une fuite d'eau dans ma classe, au troisième étage, annonça le professeur de chimie au directeur
du collège.