SUJET 8 : Pourquoi les keynésiens préconisent-ils une

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Pourquoi les keynésiens préconisent-ils une politique budgétaire de relance ?
Quelles sont ses conséquences ?
1. Rappel sur Keynes et la théorie Keynésienne
John Maynard Keynes1 : économiste et mathématicien britannique (05-06-1883 et 21-04-1946) : inspirateur du
keynésianisme, courant de pensée économique : intervention active de l'État, à certains moments précis, au sein
de l'économie, pour assurer le plein emploi.
« Définition » du courant keynésien :
a.
b.
c.
d.
Système économique : le capitalisme
Moteur de l’activité économique : Initiative individuelle
Principes fondamentaux : Recherche du profit – Propriété privée des moyens de production
Principe de régulation : le marché (concurrence entre les producteurs) et l’Etat en cas de crise
économique durable
e. Rôle de l’Etat : Etat Providence correcteur des inégalités primaires de la distribution des
revenus et politiques économiques de régulation de l’activité
f. Résolution du problème du chômage : Ajustement par le marché aggrave la situation de sous
emploi => l’Etat doit donc intervenir en relançant la demande globale
g. Gestion d’une crise économique : le risque d’un développement d’un cercle vicieux de
l’économie incite l’Etat à intervenir pour relancer l’activité économique en accroissant la
demande adressée aux entreprises
Quelques points clés de la théorie keynésienne, l'analyse keynésienne :
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Développement pendant période où le capitalisme libéral a atteint une limite et aboutit à une crise
majeure, c'est la grande dépression des années 1930 => économies se referment sur elles-mêmes =>
l'État ne peut qu'intervenir pour essayer d'enrayer la spirale de récession, de faillites, de chômage
massif ; c'est l'époque des politiques de relance mises en oeuvre et financées par l'État.
Une théorie macroéconomique dans un cadre national et à court terme : concerne des données
globales (emploi global, demande et offre globale, investissement global, etc.).
Pour Keynes, économie = système où les flux circulent, raisonnement à court terme, dans un cadre
national et intérêt pour équilibres entre flux de biens, revenus et dépenses.
Épargne = investissement. La crise des années 1930 montre que le problème de l'équilibre est plus
complexe que ce qu'en disent les théories libérales. Keynes approfondit le problème de l'épargne,
elle est une part de revenus qui n'est pas consommée, pour que le système puisse alors
s'équilibrer cette épargne doit être investie, c'est à dire essentiellement prêtée contre intérêt ou
cédée contre des droits de propriété (actions). Il existe une part de monnaie épargnée qui n'est pas
investie, elle est fonction de "la préférence à la liquidité" qui peut concerner les divers acteurs
économiques, cette préférence est motivée par diverses raisons qui peuvent concerner aussi bien la
spéculation, que l'inquiétude devant un proche avenir économique incertain. Quoi qu'il en soit cette
thésaurisation est un facteur de déséquilibre naturel du système.
2. Définition et rappel sur politique budgétaire (de relance), politique keynésienne
La politique budgétaire2 composante de la politique économique, se définit par son moyen, le budget de l'État.
L'effet principal du budget se situe au niveau de la demande, qu'il s'agisse de l'importance et de la nature des
dépenses, des recettes et du déficit (ou de l'excédent). Mais il influe aussi sur l'offre et sur les circuits de
financement. Elle consiste à utiliser les variations de l’équilibre budgétaire de l’Etat pour atteindre certains
objectifs.
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(http://fr.wikipedia.org/wiki/Keynes)
Source : http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/approfondissements/politique-budgetaire.html
Pour Keynes utilisation du déficit budgétaire pouvait influencer la demande des agents économiques
(consommation des ménages, investissement des entreprises) et empêcher la spirale de la dépression. La
politique budgétaire constitue un instrument de régulation privilégié et un déficit n'est pas nécessairement
néfaste.
Certains mécanismes monétaires  une crise  intervention publique en vue d'essayer d'y remédier, via la
relance de l'économie si la croissance faiblit ou disparaît  relancer et favoriser la demande de diverses
manières, d'abord par des mesures sociales, le revenu joue chez Keynes un rôle régulateur et un minimum de
redistribution sociale permet d'entretenir une consommation des ménages les plus défavorisés.
En cas de conjoncture difficile => favoriser la relance par de faibles taux d'intérêts, ou bien par un investissement
de l'État financé par du déficit budgétaire, c'est la politique de "grands travaux". Ces dépenses entraînent du
travail et des revenus qui sont, à court terme, aptes à relancer l'économie et à permettre un retour vers la
croissance et le plein emploi. Ces méthodes de relance, ont été utilisées pour tenter de sortir de la dépression
des années 30, puis pour relancer l'économie après la guerre jusqu'à la stagflation (stagnation de l'économie,
avec inflation) des années 1970.
3. Conséquences : avantages et limites d’une politique budgétaire
A / Avantages et intérêt de la politique budgétaire
Ce qui est prélevé sur l'économie par l'intermédiaire du budget de l'État ne disparaît pas du circuit
économique mais constitue une dérivation des flux économiques. Les sommes prélevées par l'État
reviennent ensuite aux ménages et aux entreprises :
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les ménages reçoivent des rémunérations, des pensions et des subventions de caractère social et
culturel
les entreprises bénéficient de subventions, de commandes de matériel, d'investissements, d'achats
divers.
L'économie keynésienne est essentiellement une "économie de la croissance" => Keynes tient compte du
facteur humain et utilise la psychologie des acteurs économiques (propension à consommer, à épargner)
pour expliquer les mécanismes économiques.
En cas de forte dégradation de la conjoncture économique, les gouvernements peuvent être tentés de mener
une politique budgétaire volontariste  consiste à soutenir l’activité économique à court terme, en faisant
jouer le "multiplicateur keynésien" : mécanisme macroéconomique qui permet de compenser la faiblesse des
dépenses privées par un accroissement des dépenses publiques. En effet, une augmentation des dépenses
publiques engendre des revenus supplémentaires qui sont pour partie consommés, pour partie épargnés, et
pour partie récupérés par les administrations publiques sous la forme d’impôts et de cotisations sociales. La
partie de ces revenus supplémentaires qui est consommée vient nourrir la demande intérieure adressée aux
entreprises, qui peuvent dès lors augmenter leurs investissements, leurs emplois, et distribuer des revenus
supplémentaires  Le surcroît de dépenses publiques provoque un effet cumulatif, multiplicateur qui
stimule d’autant plus l’activité économique que les revenus sont peu épargnés, peu imposés, et que la
demande de consommation s’adresse principalement aux entreprises nationales.
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B / Les limites de la politique budgétaire
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Politique budgétaire volontariste => effets négatifs sur l’activité économique => elle est critiquée
Besoins de financement liés à l’accroissement des dépenses publiques => une hausse des
emprunts de l’État et, du fait de cette demande supplémentaire adressée aux marchés de capitaux,
des taux d’intérêt  cette hausse des taux décourage une partie des achats des consommateurs
financés par l’emprunt, et réduit les investissements des entreprises, lorsque leur rentabilité est
insuffisante au regard du coût de financement par l’emprunt.
La demande supplémentaire permise par l’augmentation des dépenses publiques doit s’adresser en
priorité aux producteurs nationaux. Compte tenu de l’ouverture croissante des économies, l’effet du
"multiplicateur keynésien" s’est réduit et profite davantage aux producteurs étrangers.
L’accumulation des déficits budgétaires vient gonfler l’encours de dette publique et augmente les
charges futures de l’État  plus un État est endetté, plus la charge de cette dette est élevée. Celleci pèse d’autant plus sur son budget qu’un niveau de dette important entraîne des taux d’intérêts
élevés lorsque l’État veut contracter de nouveaux emprunts.  le poids de la dette peut ainsi
devenir insoutenable par rapport au niveau des recettes de l’État.
Certaines dépenses publiques sont particulièrement rigides, et donc, difficilement réversibles en cas
de retournement de la conjoncture.
Keynes, se refusant à toute vision à long terme de l’économie, reconnaît la possibilité de situation
de sous-emploi, la possibilité de tomber dans certaines impasses monétaires et économiques
(trappes à liquidités, quand le taux d'intérêt est tellement bas qu'on a avantage à thésauriser), sans
pour autant pouvoir y apporter de véritable remède. L'économie vue par Keynes s'apparente à celle
d'un gouvernement qui doit essayer de concilier la recherche du profit personnel, le plein emploi, la
croissance, la stabilité monétaire, le tout en fonction de la conjoncture et en raisonnant à court
terme. On comprend que ce ne soit pas toujours facile.
Enfin, en théorie, les politiques budgétaires nationales demeurent le principal instrument pour faire
face à des chocs économiques ponctuels, car les gouvernements nationaux ne peuvent plus
recourir à la politique monétaire pour influer sur les variations de la conjoncture économique dans le
cadre de l’Union économique et monétaire (UEM). Mais, en réalité, les contraintes fixées par le
traité de Maastricht et le pacte de stabilité et de croissance limitent l’utilisation de la politique
budgétaire, en fixant un seuil maximal de déficit des administrations publiques à 3 % du PIB en cas
de ralentissement de la croissance. Cette mesure se justifie par la volonté d’éviter qu’un pays fasse
porter les effets négatifs de sa politique budgétaire (hausse des taux d’intérêts et du taux de change
de l’euro) sur l’ensemble des pays de l’UEM.
CONCLUSION – OUVERTURE
Pour les Keynésiens, la politique budgétaire constitue un instrument de régulation privilégié et un déficit n'est
pas nécessairement néfaste ≠ Les auteurs libéraux privilégient la politique monétaire et préconisent une
intervention faible de l'État par une compression des recettes fiscales, des dépenses et du déficit. En effet,
les méthodes de relance, utilisées pour tenter de sortir de la dépression des années 30, puis pour relancer
l'économie après la guerre jusqu'à la stagflation (stagnation de l'économie, avec inflation) des années 1970,
conduisent forcément à la stagflation et parallèlement à un contrôle de plus en plus important de l'État sur
l'économie conduisant vers un système de type socialisme étatique.
Ouverture suggérée si maîtrisée : tenter de parler de la complémentarité entre une politique monétaire et
une politique budgétaire (on parlera donc de la policy mix3)
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Cf. Fiche ITB ECO N°26 ITB 2005
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INFORMATION CLE SUR LA POLITIQUE BUDGETAIRE EN France EN 2007
1) Le pacte de stabilité et de croissance, qui s'impose aux États membres de l'UEM, fixe un objectif
budgétaire à moyen terme d’équilibre ou d'excédent. Le déficit public (État, collectivités locales et
organismes de sécurité sociale) ne doit pas dépasser 3 % du PIB.
2) Il est imposé aux États d’établir et de respecter un programme de stabilité, trisannuel, qui doit être
actualisé chaque année. En outre, chaque État doit indiquer son niveau d'endettement, ses taux de
croissance, d'inflation, d'emploi et d'investissement public.
3) En France, l'évolution des dépenses publiques avait été fixée à 3 % en volume pour 3 ans dans le
premier programme (2000 - 2002) ; la norme a été dépassée ensuite, passant à 4 % pour 2001 – 2003
et à 4,5 % pour 2002 - 2004, afin de tenir compte de l'explosion des dépenses de santé.
4) Le déficit budgétaire a été ramené à 36 milliards d’euros pour 2006, soit 2,6 % du PIB. La situation des
finances publiques a donc connu une nette embellie et la Commission européenne a clos la procédure
de sanction pour non-respect des critères du pacte de stabilité qu’elle avait ouverte contre la France.
5) D'après le gouvernement, l'endettement devrait se stabiliser à 66,1 % du PIB en 2007, puis revenir à
64,6 % en 2009 et ainsi se rapprocher du seuil de 60 %.
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