Un extrait de cette chronique Prendre soin de sa santé signifie aussi faire attention à son poids. Les régimes minceur trouvent maintenant un écho vert : la diète de carbone. En santé comme en environnement, il n’y a pas de régime miracle : les exercices minceur ne manquent pas, mais quels sont ceux qui fonctionnent vraiment, ceux qu’on devrait prioriser ? La vie en vert vous propose de perdre 24 kg de CO2 en 4 étapes faciles. À vos balances, on vous met au régime des gaz à effet de serre ! Faire le bon choix Bombardés de conseils écologiques de toutes sortes, les consommateurs ne savent plus à quels gestes ils doivent donner la priorité. Karel Mayrand rappelle qu’il faut distinguer les gestes symboliques de ceux qui ont un réel impact. « Plus que le recyclage et l’économie d’eau, par exemple, la réduction de nos émissions de carbone est primordiale. Le système climatique mondial soutient l’ensemble des écosystèmes. Si on se met à jouer avec le climat, ce sont tous les écosystèmes qui seront en danger. C’est pour ça qu’une diète de carbone est nécessaire ». Le transport Au Québec, 40 % de nos émissions de gaz à effet de serre sont liées au transport. Pour une famille moyenne, c’est presque 50 % des gaz à effet de serre qui sont générés par la voiture. C’est à elles qu’on doit s’attaquer en premier. Exercice minceur numéro 1 : levez le pied ! En réduisant votre vitesse de 120 à 100 km/h et en conduisant de manière moins agressive, vous pouvez réduire jusqu’à 12 kg par semaine vos émissions de CO2. D’abord nous devons rouler mieux, mais ensuite nous devons rouler moins. Il ne s’agit pas de vendre sa voiture, mais plutôt d’opter pour le transport actif lors de courts déplacements. Exercice minceur numéro 2 : laissez tomber la voiture ! Quelques fois par semaine, optez pour le vélo ou la marche : ça fait perdre des kilos en trop, et ça fait partie d’un régime de gaz à effet de serre. En laissant la voiture à la maison 2 fois par semaine lorsque vous vous rendez au travail, vous perdrez au moins 5 kg de CO2. Ce n’est pas donné à tout le monde de marcher pour aller au travail. Ceux qui doivent parcourir de plus grandes distances préféreront opter pour le transport en commun. Que l’on choisisse le métro ou l’autobus, nos émissions sont réduites de façon très marquée. Le transport en commun émet jusqu’à 80 % moins d’émissions de CO2 que la voiture. L’alimentation Le choix des aliments que nous consommons est primordial dans une diète de CO2. On l’a entendu partout, les aliments que nous mettons dans notre panier d’épicerie voyagent en moyenne 2 500 km pour se rendre du champ à notre assiette. Dans le cas des fruits et des légumes, c’est encore plus : jusqu’à 5 000 km pour des aliments de la Californie ou du Chili par exemple ! Exercice minceur numéro 3 : achetez local ! Transportées par bateau, par camion ou même par avion, ces denrées sont la source de beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre. L’achat de produits locaux en saison fait partie intégrante d’une diète de CO2. L’achat de 7 kg de produits locaux par semaine peut réduire vos émissions de carbone jusqu’à 4 kg. Exercice minceur numéro 4 : compostez ! L’enfouissement de nos déchets putrescibles est responsable d’une grande partie de nos émissions de gaz à effet de serre. Les déchets qui sont enfouis se décomposent en anaérobie, c’est-à-dire sans air, et génèrent du méthane, un gaz 21 fois plus polluant que le CO2. Le compostage domestique ou industriel permet donc de réduire nos émissions de GES. Quand on sait que 40 % du contenu d’un sac de poubelles est compostable, on réalise qu’on peut vraiment faire une différence. Chacun d’entre nous pourrait composter jusqu’à 100 kg de matières putrescibles par année. Sur une base hebdomadaire, le compostage nous permet de soustraire 3 kg de CO2 par semaine. La pesée ! Les 4 exercices minceur précédents nous permettent de perdre jusqu’à 24 kg de CO2 par semaine, ce qui peut sembler bien insuffisant quand on sait que les Québécois génèrent 232 kg de CO 2 par semaine. Or, les gaz à effet de serre que nous générons ne nous sont pas tous directement attribuables : ils sont causés par les industries, le transport, etc. Nous en sommes indirectement responsables à cause de notre mode de consommation, mais nous avons peu de pouvoir sur ces émissions. De plus, il est impossible de ne générer absolument aucun gaz à effet de serre. Autrement dit, une fois qu’on a fait nos efforts, il nous reste encore une grande empreinte climatique. Après la réduction, c’est le temps de la compensation! Exercice minceur numéro 5 : compensez ! La compensation est une forme de taxe volontaire pour neutraliser sa propre pollution. On peut choisir de compenser ses émissions de CO2 en créant des puits de carbone, c’est-à-dire en plantant des arbres. Cette option retire du CO2 qui se trouvait dans l’atmosphère. On peut aussi choisir d’investir dans le développement des énergies renouvelables. Alors, on change la façon dont on produit et on consomme l’énergie. On fait en sorte de limiter la quantité de carbone qu’on émettra dans les années à venir. L’achat de crédits de carbone coûte entre 25 $ et 40 $ la tonne de CO2. Compenser les émissions que vous n’avez pas pu réduire avec la diète de carbone coûterait aussi peu que 5 $ par semaine. Persévérez ! On pourrait même ajouter un 6ième exercice à cette diète de carbone : persévérez ! Comme tous les régimes minceur, pour réussir, il faut être constant, se fixer des objectifs réalistes, être motivé et organisé. Mais, contrairement aux diètes pour perdre du poids, il n’y a aucun risque de perdre rapidement des kilos en trop. Au contraire !