Section 1 : La participation du citoyen au pouvoir : la souveraineté.
La démocratie implique la participation du peuple à l’exercice du pouvoir. On étudie les modalités pratiques. Le
thème de la légitimité politique est déterminant. Il s’agit de procéder au repérage du titulaire du pouvoir de
commandement au sein de l’Etat et son identité. Ce sont les théories de la souveraineté qui indiquent l’origine du
droit de commandement.
I) La souveraineté nationale.
Le principe fut fixé par la DDHC de 1789.
L’article 3 dispose que « le principe de toute souveraineté réside dans la nation. Nul corps, nul individu ne px
exercer d’autorité qui n’en émane expressément ».
La souveraineté est confiée à la nation, considéré comme un être collectif distinct des individus qui la
composent.
Le pouvoir de commandement appartient à la communauté et non à un groupe ou un seul individu.
On considère que la nation est dotée d’une volonté et formée d’une entité distincte de tous ceux qui la
composent.
La souveraineté nationale a été systématisée durant la révolution française par Sieyès et repose sur 3 principes :
-indivisibilité : La nation doit n’avoir qu’une seule volonté. La souveraineté n’est jamais atomisée. Pas de place
pour plusieurs souverainetés. La souveraineté est une. Elle est indivisible.
-inaliénabilité : La souveraineté ne px être abandonnée d’autrui. Elle est inaliénable. La nation doit cependant
pouvoir s’exprimer Elle pourra le faire par le biais de ses représentants. Si tous les pouvoirs émanent de la
nation, celle-ci px les exercer directement. Elle va s’en remettre à des représentants qui parleront en son nom. La
délégation sera temporelle.
-imprescriptibilité : La délégation au bénéfice des représentants ne doit pas empêcher la nation de se ressaisir de
la souveraineté si elle le souhaite.
La délégation est théorique. Comme la nation est une abstraction, sa volonté doit passer par des individus qui
parleront en son nom. Le choix des représentants est une fonction conféré aux électeurs qui s’accommodent
aussi bien du suffrage restreint que de celui universel.
La nation px considérer que seules quelques catégories désigneront les représentants au détriment des autres. Les
représentants ne représentent pas les électeurs mais la nation dans sa globalité.
Une fois l’élection acquise, l’élu vote selon son intime conviction et ne reçoit d’ordre de la part des électeurs et
si le comportement de l’élu déplait à l’électeur, celui-ci ne pourra le révoquer. Le mandat impératif est interdit.
II) la souveraineté populaire.
Théorie de Rousseau dans le contrat social. C’est un système d’inspiration égalitaire qui n’a pas rencontré un
grand succès. IL a inspiré la constitution de 1793. Chaque citoyen prend part à l’exercice de la souveraineté.
Celle-ci est partageable entre tous les individus qui font le peuple. C’est pourquoi, on dit que Rousseau adhère à
une vision atomistique de la souveraineté.
Le principe fut rarement appliqué :
-Constitution de 1793 : le peuple souverain est l’universalité des citoyens français.
-Constitution du 5 fructidor de l’an 3 (1795) : l’universalité des français est le souverain.
Il y a 3 conséquences :
- l’application de la démocratie directe. Si tous les citoyens sont souverains, il faut recueillir l’avis personnel de
chacun d’eux. Le peuple px s’exprimer librement (voire faire un référendum).
-En votant, chaque citoyen exerce un droit et pas une fonction. Chaque citoyen détient une fraction de la
souveraineté. La souveraineté populaire exige le suffrage universel. Il y a toutefois des exceptions (les enfants,
les étrangers, les condamnées, les malades mentaux). Les citoyens ont le droit de voter ou non.
-l’applicabilité du mandat impératif et de la révocation des élus ; Rousseau admet qu’il est impossible de
consulter l’ensemble des citoyens. Ainsi les citoyens se résigneront à désigner des délégués qui seront munis
d’instructions strictes. Si l’élu ne respectait pas le mandat, l’électeur pourrait le révoquer.
Les juristes se sont beaucoup interrogés sur la distinction SN/SP qui a été systématisée par Carré de Malberg.
Ces deux théories sont liées. C’est ainsi que la constit de 1793 s’inspire de la SP tout en interdisant le mandat
impératif. C’est sans doute pour cela que les constituants ont refusé de trancher en disposant actuellement que la
SN appartient au peuple.
La formule est ambiguë mais réaliste. L’élu continu de représenter la nation tout entière tandis que le suffrage
universel et le référendum généralisent. L’… … s’est substitué à celui de fonction.