le 01.03.09, rev. JCB, PJ, BC
parfaitement réalisé. Cette décision capitale a peut-être raccourci
d’une année entière la durée de la guerre. »
Marchand de cognac, Monnet est aussi banquier d’affaire en Chine et
aux Etats-Unis, ce qui lui permettra de constituer un bon carnet
d’adresses. Il s’implique dans la coordination de l’effort de guerre
pendant les deux guerres mondiales. En 1940, il réussit à persuader
Roosevelt de sortir de l’isolationnisme. Après la Première Guerre
mondiale, il conseille les Etats (Pologne, Roumanie, Chine) en matière
de politique monétaire, et s’applique à réconcilier la France et
l’Allemagne.
Y a-t-il une méthode Monnet ? Benjamin Chassaing soutient que non.
Il s'appuie sur des propos de Jean Monnet, mais aussi de Jean Guyot et
Max Kohnstamm. Jean Monnet est unique, et il n’y a pas plus anti-
méthodique que lui. Il n’existe pas de définition précise de cette
fameuse méthode, qui relève du mythe. On dira tantôt que c’est la
« méthode des petits pas », tantôt les « réunions en petit comités »,
etc. ; cette fameuse méthode a été tour à tour à la mode, dépassée, à
nouveau d’actualité... Jean Monnet était un homme d'action, il avait le
sens du moment opportun. Il excellait en période de crise. Homme de
l’ombre, il préférait travailler en petit comité. Organisateur et
travailleur infatigable, il savait évaluer les capacités des individus, et
les faire travailler.
Benjamin Chassaing veut camper Jean Monnet en philosophe de
l’action, mais les membres du GBF entament le menu : rouleau de
légumes du maraîcher, avant le magret de canard. Marc Joly
parviendra toutefois à se faire entendre.
Dans son livre Le mythe Jean Monnet, Contributions à une sociologie
historique de la construction européenne, Marc Joly a passé au scalpel
la biographie du grand homme pour y déceler l’origine du mythe
politique. En bon sociologue, il ne cache pas qu’il a été militant
politique au « Mouvement des Citoyens » de Jean-Pierre
Chevènement, et qu’il vient du souverainisme. Pourtant, souligne-t-il,
les souverainistes ont tort de faire de l’Europe actuelle leur ennemie :