accumulation de capital, des salaires et des profits chez ricardo

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CHAPITRE II : ACCUMULATION DE CAPITAL, DES SALAIRES ET DES PROFITS
CHEZ RICARDO (1772-1828)
Les premiers écrits de Ricardo date de 1809 et ont été consacrée au débat monétaire.
L’autre grand débat auquel Ricardo a participé concerne les lois sur le blé (corn laws).
Afin de défendre les intérêts des propriétaires terriens, le parlement anglais adopta en
1815 des lois restrictives sur l’importation de blé.
Dans un essai publié en 1815, Ricardo démontra le caractère nuisible de ces lois qui selon lui
poussait le prix du blé à la hausse obligeant ainsi à élever les salaires pour garantir la
subsistance des travailleurs et ce qui avait pour conséquence de faire baisser le taux de
profit.
La théorie générale qui fondait cette thèse parut en 1817 dans un ouvrage « Des principes
de l’économie de profit et de l’impôt ».
Dans cet essai, Ricardo établit l’existence d’une relation inverse entre les salaires et les
profits et il en dérive les conséquences pour l’analyse des prix et de la croissance.
La principale conclusion pratique à laquelle il aboutit est la supériorité du libre échange
international qui permet à chaque pays de se spécialiser dans la production de biens pour
lequel il a un avantage comparatif.
I. La théorie de la répartition de Ricardo.
Ricardo reprend la richesse des nations de Smith et se prononce en fonction de cet
ouvrage et le désaccord se fonde sur la théorie de la valeur.
Le théorème ricardien fondamentale établit une relation décroissante entre le taux de
profit et le taux de salaire.
La hausse du taux de salaire implique une baisse du taux de profit en laissant le niveau
général des prix inchangé.
En cela, il s’oppose radicalement à Smith pour qui au contraire un hausse du taux de salaire
implique une hausse du taux de profit.
Et en conséquence, Ricardo doit intervenir sur tous les points où Smith à expliquer une
variation de taux de profit qui pouvait être imputé à autre chose qu’une variation de taux
de salaire et développe une théorie de la valeur qui s’oppose à Smith.
1) La théorie du prix comme indicateur de la difficulté de production
a) Retour sur la théorie de la valeur de Smith.
On a vu que Smith définit le prix réel d’une marchandise comme la somme des salaires, du
profit et des rentes à leurs taux naturel et qu’il y avait gravitation des prix de marché
autour de ce prix naturel.
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Quelle analyse fait Smith de ce prix naturel ?
C’est sur ce point là que se manifeste l’inachèvement de la théorie de la valeur de Smith et
c’est là dessus que Ricardo va compléter.
On a vu que le prix chez Smith :
pi = wi + πi + ri (1)
Il faut expliquer chacune des parties constituantes du prix à son taux naturel.
Le salaire wi : le montant wi des salaires payé pour la production donne une unité de bien
par quantité de travail incorporé li x le taux de salaire.
Il faut déterminer le taux de salaire à leur taux naturel. Chez Smith, il est mesuré comme
tout les prix c'est-à-dire en quantité de travail demandé.
Or, le taux de salaire, c’est le prix réel d’une unité de travail avec ce taux de salaire on
peut acheter une unité de travail. Comme le taux de salaire vaut 1, dés qu’on connaît le taux
de salaire incorporé pour une unité i, on a donc :
wi = li (2)
La rente ri : Pour Smith la rente a aussi un taux naturel mais qui n’est pas susceptible d’une
détermination économique.
Pour Smith, la rente est un prix de monopole de la terre qui dépend uniquement du rapport
de force entre propriétaire foncier et le capitaliste et se rapport de force dépend lui-
même du niveau des prix agricoles.
Par conséquence, cette indétermination de la rente ne pose pas de problème particulier à
Smith car la rente est une conséquence du prix et la cause.
On a donc déterminé la question du salaire et de la rente au taux naturel reste à résoudre
le problème du profit à son taux naturel.
Smith distingue le profit de rémunération d’un travail d’organisation ou de mangement car
pour lui le profit est spécifique, c’est le revenu du capital avancé dans la production qui est
proportionnel à la grandeur du capital avancé.
Si on note ki le capital avancé dans la production d’une unité de bien i et r le taux de profit
naturel alors le montant de profit requis est :
πi = ki × r (3)
Le taux de profit r est donc définit comme le rapport du produit net en valeur à la valeur
des moyens de production et des subsistances avancées aux travailleurs.
Le profit chez Smith apparaît comme une déduction sur la valeur du produit du travail et il
n’existe qu’à la condition que la quantité de travail commandé par la marchandise produit
c'est-à-dire que sa valeur d’échange soit égale ou supérieur à sa quantité de travail
incorporer li.
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πi = pi li (4)
Cette définition du profit en tant que revenu proportionnel au capital avancé est
caractéristique des classiques.
Smith a un problème sur la détermination du profit car en fait il y a indétermination du
profit.
Smith suppose que le capital ki avancé dans la production d’une unité du bien i est égale au
montant des salaires payés wi par conséquent on a :
ki = li (5)
On suppose que ri=0 (pour simplifier) l’équation (1) se réécrit donc :
pi= li (1 + r) (6)
Avec (3) et (4)
r= (pi - li) (7)
li
On a alors un problème de circularité du raisonnement puisque le profit est une partie
constituante du prix naturel de la marchandise alors la détermination de pi suppose cde
connaître r. (6)
Puisque le profit est égal à la différence entre la quantité de travail commandée par la
marchandise et la quantité de travail incorporée, la détermination du taux de profit
suppose connu le prix naturel de la marchandise (7). Donc il y a un problème, les 2 équations
(6) et (7) sont compatible et découle toutes les deux de l’équation (1) mais le problème est
lié au sens de la causalité.
Equation (6) : causalité va du taux de profit au prix.
Équation (7) : causalité va du prix au taux de profit.
Dans ce sens, il y a indétermination du taux de profit.
Chez Smith, ce qui donne à sa théorie de la valeur un caractère inachevé. La conclusion
n’est pas si négative certes, cette indétermination du profit empêche de considérer la
théorie de la valeur de Smith comme une théorie logiquement cohérente mais on voit aussi
2 façons de s’en sortir.
Soit déterminer directement le prix en sortant de l’échange et en utilisant le caractère de
la marchandise en production et en déduire le prix.
C’est un des apports de Ricardo que d’avoir lever cette indétermination du profit.
2) La théorie de la répartition.
Le début de l’ouvrage de Ricardo rejette la théorie de la valeur travail commandé élaboré
par Smith.
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Il rejette dans le (§1) la théorie de la valeur de Smith et introduit : la notion de travail
incorporé.
a) Les marchandises librement reproduisible.
Première précision où il reprend Adam Smith, si on veut déterminer la valeur d’échange
d’une marchandise ce n’est pas à partir de la valeur d’usage.
De quel type de bien parle t’on ?
Pour qu’un bien constitue une marchandise Ricardo pose deux conditions :
-Le choix puisse être reproduit par le travail.
-Le bien puisse être reproduit librement.
Se trouve écarté de la théorie de la valeur les choses non reproductible et les choses
reproduite en situation de monopole (§7).
Une fois qu’il a précisé de quel type de marchandise il était question, il faut expliquer
pourquoi il élimine la théorie de la valeur du travail commandé élaboré par Smith.
On a vu que le choix du travail commandé comme mesure de la valeur d’échange des
marchandises chez Smith s’impose du fait de l’invariabilité de la valeur du travail.
C’est justement cette invariabilité que Ricardo va contester (§8).
Ricardo conteste le fait que la valeur du travail varie à court terme en fonction de l’offre
et de la demande et ça c’est une mesure aussi mauvaise que le blé et à long terme, elle
varie en fonction du prix des biens acheter avec les salaires c’est une mesure aussi
mauvaise que l’or au l’argent.
Ricardo rejette l’idée que le prix des biens de subsistance dépend du salaire pour, au
contraire, adopter la position inverse (§10) c'est-à-dire que c’est le salaire qui va dépendre
du prix des biens de subsistance et cette dépendance du salaire par rapport aux prix des
biens de subsistance est très importante car elle a notamment des conséquences sur
l’évolution de l’accumulation de capital.
Pour Ricardo, il faut rejeter la théorie du travail commandé, c’est la quantité de travail
consacré à la production des marchandises c'est-à-dire le travail incorporé qui détermine
leur valeur d’échange.
La détermination du prix d’une marchandise renvoie donc à une caractéristique de la
production de la valeur d’échange c’est parce qu’il permet de mesurer la plus ou moins
grande difficulté des production des marchandises.
b) Travail incorporé, appropriation des terres et accumulation de
capital
On a déjà chez Smith, le résultat que la valeur d’échange d’une marchandise est égale à la
quantité de travail nécessaire pour la produire mais ce résultat ne concerne chez lui que la
société primitive dans laquelle la quantité commandé par la marchandise est égale à la
quantité de travail incorporé dans la marchandise. Mais ce n’est plus vrai après l’apparition
de l’accumulation de capital et appropriation des terres :
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Doit-on alors considérer que les deux éléments le profit et la rente n’ont chez
Ricardo aucun effet sur la valeur d’échange puisqu’il affirme que dans toute
société c’est le travail incorporé qui est le principe de la détermination de la
valeur d’échange ?
1. La rente différentielle
(Doc. 2 chap. 2) Pour Ricardo, ils n’ont aucun effet sur la valeur d’échange car c’est le
travail incorporé qui est le principe de la détermination de la valeur d’échange.
Mais la rente peut avoir un effet sur la détermination des salaires.
La propriété privée des terres donne naissance comme chez Smith a une rente (§1) mais
cette rente chez Ricardo n’est pas une partie constituante des prix des marchandises.
comme d’autres auteurs et notamment Malthus, Ricardo considère que la rente n’a pas un
caractère absolu lié à un monopole de la terre mais un caractère différentiel lié à la
fertilité inégales des terres.
Ricardo rejette ainsi l’argument de Smith selon lequel le propriétaire terrien a un droit de
monopole sur le sol et que la rente est rémunération de ce droit de monopole.
Pour Ricardo, l’origine de la rente vient d’ailleurs (§4) et développe son argument dans le
§5 et le démontre dans le §6.
Il ne peut exister pour un produit agricole qu’un seul prix naturel autour duquel gravite le
prix de marché. Ce prix naturel du blé est nécessairement fixé par la quantité de travail
qu’il faut pour produire une tonne de blé sur la terre la moins fertile car si ce prix était
inférieur au prix de production, la production se ferait à perte donc il n’y aurait pas de
production.
Sur une autre terre plus fertile, la quantité de travail nécessaire pour la production d’une
tonne de blé sera nécessairement inférieur que sur la terre la moins fertile.
Néanmoins, le prix obtenu par la vente de la tonne de blé sera la même. Sur la terre la plus
fertile apparaît une différence qui revient au propriétaire du sol sous forme de rente.
Ricardo établit ainsi tout d’abord que :
le taux de rente varie selon la terre.
La terre la moins fertile ne paie pas de rente.
le prix de marchandise déterminé sur cette terre la moins fertile ne comprend donc
pas de rente.
Autrement dit, Ricardo démontre que la rente est un effet et non pas une cause du prix.
Le prix du blé n’est pas élevé parce que la rente des propriétaires est élevé.
Mais le propriétaire d’une terre donnée perçoit une rente d’autant plus élever que le prix
du blé déterminé par la difficulté de production sur la terre la moins fertile est élevé.
L’appropriation des terres qui génère une rente différentielle n’a donc aucun effet sur le
prix des marchandises. La rente est comme un résidus c’est l’écart entre le prix de vente
et le coût de production.
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