P.G.
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INTRODUCTION A LA CONNAISSANCE ECONOMIQUE
INTRODUCTION
L’économie, au même titre que l’histoire et la psychologie, appartient aux sciences
humaines, dont le point commun est d’avoir le même objet d’étude, à savoir l’être humain. La
science économique est avant tout une science sociale, puisqu’elle étudie les individus au sein
de la société.
Le point de départ de l’analyse économique est que les hommes éprouvent des besoins
illimités, mais les ressources dont ils disposent pour les satisfaire n’existent qu’en nombre
limité et par conséquent, ils doivent faire des choix. Le besoin économique se définit comme
un manque qui peut être satisfait par l’acquisition ou la consommation de biens et services,
sachant que ceux-ci sont produits en quantité limitée. L’économie ne s’intéresse qu’aux biens
rares, appelés biens économiques, et écarte ainsi du domaine d’étude les biens libres qui sont
disponibles en abondance, comme le soleil ou le vent. Les biens économiques se caractérisent
par le fait qu’ils nécessitent un sacrifice pour être produits. On distingue les biens matériels
(objets), les biens immatériels (services), ainsi que les biens de production, qui servent à
produire d’autres biens, et les biens de consommation finale. Les biens de production se
divisent en biens de consommation intermédiaire et en biens d’équipement.
L’économie étant une façon particulière d’étudier les comportements des hommes,
c’est la science des choix ou science de la décision, dans un cadre de rareté. La science
économique se fonde ainsi sur des hypothèses en s’efforçant d’expliquer la réalité. Les
économistes font parfois apparaître des lois, qui se comprennent comme un raisonnement
théorique destiné à donner une représentation des liens entre les variables économiques, alors
que l’hypothèse est une simplification de la réalité rendant possible la formulation de théories
compréhensibles et utilisables.
Les sciences sociales présentant presque toujours des conceptions holistes et des
conceptions individualistes, il en va de même pour la science économique. Le holisme est une
méthode d’analyse globale qui considère que les comportements individuels s’inscrivent dans
un contexte global prédéterminé. En conséquence, l’étude du contexte général est nécessaire
pour comprendre les actes individuels. Cette démarche correspond à la macroéconomie, qui
s’intéresse aux relations entre les grandeurs globales, l’analyse se situant à l’échelle de tous
les agents économiques. L’individualisme méthodologique est une méthode d’analyse des
faits économiques et sociaux, qui part du principe que les phénomènes étudiés peuvent être
expliqués à partir des comportements individuels. Il s’agit de l’analyse microéconomique, qui
prend pour point de départ un agent économique, avant de passer aux grandeurs globales pour
ensuite agréger les décisions individuelles. Les conclusions de l’analyse micro-économique ne
sont pas forcément généralisables au niveau macro-économique, cette difficulté de passage
s’appelant le problème du no bridge.
Pour bien appréhender le fonctionnement de l’économie en général, il convient
d’étudier en premier lieu les grands courants de la pensée économique, qui ont influencé
nombre de politiques, avant d’envisager les différents systèmes économiques et la notion de
circuit économique
CHAPITRE I : La pensée économique
La relation économique apparaît chez les philosophes grecs, tels Aristote et Platon, qui
étudient l’économie domestique et la gestion de la cité. Au Moyen-Âge, la morale chrétienne,
à travers Saint Augustin et Saint Thomas dAquin, inspire la pensée économique. Le
mercantilisme, courant élaboré au cours des 16è et 17è siècles, est favorable à l’intervention
de l’état. Ils vont établir des règles de politique économique visant à attirer et conserver sur le
territoire national les métaux précieux constituant selon eux la principale richesse
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indispensable au développement de l’activité économique. L’état doit ainsi limiter les
importations par une politique protectionniste, favoriser les exportations au biais de
subventions et stimuler l’essor des manufactures. Au milieu du 17è Siècle, les Physiocrates,
avec François Quesnay, donnent une analyse économique globale sous forme de circuit et
sont considérés comme des précurseurs. A compter de la fin du 18è Siècle se développent de
véritables analyses théoriques chez des économistes, dont les idées sont suffisamment proches
pour pouvoir être considérés comme appartenant à des courants de pensées.
I. La science de l’accumulation des richesses
A. Le courant classique
Apparu à la fin du 18è Siècle, ce courant est contemporain de la révolution
industrielle, permettant à ces économistes d’observer une économie en pleine transformation,
qui passe de l’artisanat à l’industrie, l’agriculture devant s’adapter à la transition
démographique. Les principaux auteurs de ce courant sont :
- Adam Smith (1723-1790), Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)
- Thomas Robert Malthus (1766-1834), Essai sur le principe de la population (1798 à 1803)
- Jean-Baptiste Say (1767-1832), Traité d’économie politique (1803)
- David Ricardo (1772-1823), Principes de l’économie politique et de l’impôt (1817)
On peut synthétiser les grandes idées de ce courant selon les points suivants :
- l’intérêt individuel est le moteur de l’action humaine
- la liberté économique permet d’atteindre l’équilibre et la croissance économique
- l’intérêt individuel coïncide toujours avec l’intérêt collectif
- l’état ne doit pas intervenir
- la monnaie est neutre
La liberté individuelle est le principe fondamental, ces économistes considérant qu’il
existe un ordre naturel caractérisé par un système logique de lois naturelles immuables et
universelles que l’on ne peut que constater, mais non modifier. Cet ordre naturel est
spontanément atteint dès que les individus ont la possibilité d’agir librement, la réalisation des
intérêts individuels permettant de satisfaire au mieux l’intérêt général. Aussi, les libéraux
préconisent la libre entreprise et la non-intervention de L’état.
Le rôle de ce dernier n’est que d’assurer la sécurité des transactions et de veiller au
bon fonctionnement des mécanismes des marchés. L’état doit donc laisser faire les individus,
permettant le libre jeu de la concurrence et ainsi d’aboutir au meilleur ordre économique. Par
ailleurs, les produits doivent pouvoir circuler librement car la libre concurrence permet la
meilleure utilisation des ressources mondiales. Le libre échange doit ainsi permettre à chaque
pays de se spécialiser dans la production où il détient un avantage comparatif.
1. L’adhésion à la théorie de la valeur travail
Smith et Ricardo distinguent, pour leur raisonnement, la valeur d’usage, qui
dépend de la satisfaction que le bien procure à la société, et la valeur d’échange des biens qui
correspond à la quantité d’autres biens que l’on peut obtenir en échange du bien produit. Ils ne
s’intéressent qu’à cette dernière, en indiquant que la valeur du bien provient de la quantité de
travail nécessaire à sa fabrication. Ainsi, les richesses provenant de la quantité de travail
disponible dans l’économie, Smith considère qu’il est primordial de mieux produire pour
produire plus, en divisant le travail en tâches élémentaires, ce qui est source d’augmentation
de la productivité grâce à l’élimination des pertes de temps de passage d’une tâche à l’autre, et
à l’effet d’expérience obtenue dans la répétition de la tâche.
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