FICHE THEMATIQUE ELABOREE PAR LA RESEAU AQUISEP

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RESEAU AQUISEP
RESEAU AQUITAIN DE PRISE EN CHARGE DE LA SCLEROSE EN PLAQUES
FICHE D’INFORMATION
Vaccinations et sep
INTRODUCTION :
Au cours de la sclérose en plaques (SEP) se développe une réaction inflammatoire dirigée
contre le système nerveux central. La cause initiale reste inconnue, même si les étapes de cette
réaction inflammatoire sont maintenant bien connues. Elles mettent en jeu les défenses de
l’organisme. Les vaccinations ont pour but d’induire une réaction immunitaire (de défense)
contre certains microbes. L’hypothèse qu’elles pourraient contribuer à la réponse immunitaire
à l’origine de la SEP ou augmenter les réactions inflammatoires et favoriser des poussées a été
soulevée. Cette fiche présente les données scientifiques publiées disponibles sur ce sujet en
particulier concernant la vaccination contre l’hépatite B (HB).
LES QUESTIONS POSEES :
- Que s’est-il passé lors de la campagne de vaccination contre l’hépatite B ?
- Les vaccins exposent-ils à un risque de poussée chez des patients ayant une SEP déjà
débutée ?
- Les vaccins peuvent-ils favoriser le début de la maladie ?
CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE l’HB
Une importante campagne de vaccination a eu lieu contre l’HB à la suite des
recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé de 1991, en particulier en France à
partir de 1993. Le virus de l’hépatite B se transmet soit par voie sanguine, soit par voie
sexuelle, soit de la mère à l’enfant lors de l’accouchement. Il expose à des hépatites virales
fulminantes, des cirrhoses du foie et des cancers du foie. On estime qu’il y a eu 28 millions de
personnes vaccinées et plus de 86 millions de doses vendues. On estime qu’en vaccinant 800
000 pré-adolescents on évite 3 à 29 hépatites fulminantes et 12 à 147 cirrhoses ou cancers.
Au cours de cette campagne de vaccination il a été rapporté en France (et non dans les autres
pays) des cas d’atteintes du système nerveux central: 771 cas au total sur les 28 millions de
vaccinés depuis 1981. Ces épisodes peuvent correspondre à des poussées de SEP (parfois la
première) ou à des épisodes uniques d’inflammation du système nerveux central. Parmi ces
cas 569 cas seraient des SEP, dont 20 chez des enfants de moins de 15 ans. Parmi ces
épisodes seuls 50% sont survenus dans un délai inférieur à 2 mois. Aucun cas n’a été rapporté
chez des nourrissons. Cela correspond à une incidence (apparition de nouveaux cas) de
2.7/100 000 sur la population vaccinée sur une période de plus de 20 ans. Si on se limite à la
période 1993-1998 qui a correspondu à la campagne cela donne une incidence annuelle
proche de 0.5/100 000 ce qui est très inférieur à toutes les mesures d’incidence réalisée dans
cette maladie. Le nombre de cas observés dans cette population vaccinée est donc inférieur au
nombre de cas attendus dans la population générale.
VACCINS ET POUSSEES :
On dispose de données pour les vaccins contre la grippe, l’HB et le tétanos.
Une grande étude a été réalisée en France sur la fréquence des vaccinations dans des périodes
précédant les poussées ou à distance entre 1993 et 1997 chez 643 patients atteints de SEP.
Cette étude n’a montré aucune association entre la survenue d’une poussée et la réalisation
d’une vaccination contre l’HB, la grippe ou le tétanos.
Plusieurs autres études ont démontré que la fréquence des poussées n’augmente pas après la
vaccination contre la grippe mais que au contraire la grippe expose à un risque augmenté de
poussées. Une étude immunologique a montré que le vaccin de la grippe n’augmente pas
l’inflammation au cours de la SEP.
Il n’a pas été rapporté de poussée après d’autres vaccins.
Le risque de poussée de SEP n’est pas augmenté après des vaccinations dans les études
disponibles.
VACCINS ET DEBUT DE SEP :
La SEP existait bien avant les vaccins et ils ne peuvent en constituer la cause. La question de
savoir si le vaccin HB pouvait favoriser le début d’une SEP a été examinée dans 2 études
publiées récemment, l’une faite à l’occasion d’une campagne de vaccination réalisée au
Canada chez des pré-adolescents (assez comparable à la campagne réalisée en France) et
l’autre dans deux cohortes d’infirmières américaines réunissant plus de 200 000 infirmières.
Ces deux études n’ont montré aucune augmentation de la survenue d’une SEP après les
vaccinations quelque soit l’intervalle qu’on étudie entre le vaccin et le début de la maladie.
Le risque de débuter une SEP n’est pas augmenté par la vaccination contre l’HB dans les
études disponibles.
VACCINS ET EPISODES INFLAMMATOIRES DU SYSTEME NERVEUX EN
GENERAL :
D’autres études ont recherché un lien entre le vaccin HB et tout type d’épisodes
inflammatoires contre la myéline du système nerveux central (ce qui mélange les poussées de
SEP et les épisodes isolés qui ne sont pas des SEP). Que ce soit deux études réalisées au sein
de système d’assurance pour la santé aux USA, l’étude réalisée en médecine générale en
Grande-Bretagne ou deux études réalisées dans des services de neurologie en France, les
résultats sont les mêmes : un peu plus de cas après les vaccinations mais cette augmentation
est très faible et n’est pas statistiquement significative.
Aucune association significative n’a été mesurée entre épisodes démyélinisants
inflammatoires centraux et vaccin dans les études disponibles.
L’objectif de cette fiche est de fournir des informations sur l'état actuel des connaissances
scientifiques et de la recherche en fonction des données publiées sur ce thème. Les données
présentées sont susceptibles de ne pas être validées par l'agence française de sécurité sanitaire
des produits de santé.
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