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Kiosque
La neurologie
à travers
la presse
et les médias
grand public
Ln’aaomis
grosse affaire, que nulle publication
de couvrir, c’est la mise à plat du
génome humain, ou plus précisément de
90 ou 97 % de sa composition.
Contrairement à ce que l’on pouvait
craindre, ni triomphalisme, ni délire futuriste sur l’avenir de l’homme ne transparaissent. La presse aborde avec retenue
cette nouvelle, relève quelques inquiétudes populaires, pas forcément injustifiées (Le Parisien du 27 juin) et ne
manque pas de considérer le débat non
pas éthique mais financier sous les auspices duquel ces découvertes ont été
d’emblée placées. La Vie Financière du
1er juillet accorde de beaux jours aux
firmes lancées dans la recherche génétique puisque, si le séquençage du génome ne sera pas breveté pour cause de
legs au patrimoine commun de l’humanité, le fonctionnement des gènes pourra
sans aucun doute l’être ; quant aux thérapies géniques, elles seront franchement
privées. Le découpage des gènes s’apparente donc considérablement à une activité pâtissière, en l’occurrence le découpage d’un énorme gâteau.
Alzheimer :
une vraie bombe
I
l ne s’agit pas de l’invocation des
mânes de Rita Hayworth, mais de cet équipement prosaïque et néanmoins incontournable de la panoplie du petit ou gros baigneur, l’aérosol déodorant. Cosmétique
Magazine de juin pose la question : Les déos
sont-ils dangereux ?” constatant avec un brin
d’inquiétude que des sels d’aluminium sont
utilisés dans les déodorants, et ayant lu que
le cerveau des patients alzheimériens est en
excédent d’aluminium. Heureusement,
aucun risque par voie transcutanée : les sels
se combinent avec les protéines de la sueur et
ne peuvent passer la barrière cutanée. En
Act. Méd. Int. - Neurologie (1) n° 4, septembre 2000
revanche, qu’en est-il de l’inhalation lors de
la pulvérisation ? Les concentrations paraissent si faibles qu’elles ne devraient pas
représenter un danger. On peut donc flatter
l’odorat et garder toute sa tête. Maxi du 22
mai prévient aussi le raptus anxieux qui
pourrait saisir ses chères lectrices ados utilisatrices de déos, estimant que l’ingestion
orale est tout de même plus risquée que toute
inhalation. Bien sûr, l’application du principe de précaution incite à recommander de ne
pas non plus ingurgiter les bombes aérosols.
Vaccination contre
l’hépatite B : réponse
du berger à la bergère
L
e Parisien, peu suspect de promouvoir la vaccination contre le virus de l’hépatite B, a publié avec fracas dans son édition
du 25 mai la décision de la Direction générale de santé reconnaissant le lien de causalité entre la vaccination d’un patient et la SEP
développée ultérieurement. À la lecture de
cet article, Libération du 27 mai, qui en était
resté au rapport des experts de mars dernier
n’établissant pas d’association entre ce vaccin et la SEP, ne sait plus quoi penser.
Comme la commission de règlement amiable
des accidents vaccinaux a indemnisé de son
côté plusieurs patients, le médecin peut, d’un
côté rassurer les patients quant à l’innocuité
de la vaccination, et d’un autre côté, s’ils
développent une SEP, leur suggérer de
constituer un dossier destiné à ladite commission. Il sera de toute façon un homme de
bon conseil.
Des animaux en or
I
ls sont tous les descendants de
TG2576, et répondent au doux nom de Hsiao
mice. Ce sont des souris mâles reproductrices, que l’on peut acquérir auprès de la
Mayo Foundation au prix d’un étalon de
course (en réalité les trois pour 5 millions de
francs). Pas pour le même usage, puisque ces
140
bestioles transgéniques surexpriment une
isoforme délétère d’APP, et que leur devenir
n’est pas de caracoler en tête à Epson ou de
batifoler joyeusement dans de verts pâturages au milieu de fraîches juments, mais
de gâtifier gentiment avant de finir la cervelle en pièces détachées sur la paillasse
d’un laboratoire. Courrier International du
18 mai fournit quelques détails (article tiré
de The Guardian), sur le tournoi juridique
qui oppose la Mayo Foundation à l’entreprise pharmaceutique Elan, qui travaille sur un
vaccin anti-Alzheimer. Elan, qui a développé
une autre souche de souris transgénique du
même acabit, accuse Mayo de contrefaçon.
On imagine à peine l’importance (pécuniaire)
de ce procès en paternité. La vie dans le
monde murin est décidément bien cruelle,
même si elle n’est pas dépourvue de certains
attraits. Attraits qu’avait bien pressentis Walt
Disney, lorsqu’il avait créé la première souris
transgénique, celle qui pondait des œufs d’or.
La vie des bêtes
D
ans la série “on devrait y penser
plus souvent, heureusement que d’autres le
font à notre place”, Afrique Magazine de
juin tire la sonnette d’alarme. Pour les psychotropes, consommés en abondance, il y a
une vie après le tube digestif. Les antidépresseurs, en particulier, ont une fâcheuse
propension à émigrer sous forme active,
via les eaux usées, dans les différents
milieux aqueux, fleuves, mers. Passe encore de détruire les micro-organismes aquatiques. Mais a-t-on idée de ce qui se passerait en cas de virage maniaque des
résidents. “Élation” thymique du brochet,
désinhibition du poulpe, agitation psychomotrice de la sole, ou coq-à-l’âne de la
carpe. D’un autre côté, pourquoi priver
poissons, mollusques et crustacés des
bénéfices des molécules du bonheur ? Un
peu plus cauchemardesque, façon Godzilla,
l’élimination des hormones de substitution,
qui baignent elles aussi le milieu marin.
P. Verstichel
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