Chapitre 1 : La Chine du Nord

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Chapitre 1 : La Chine du Nord
C’est le berceau de la civilisation Han pour les Chinois.
C’est un ensemble montagneux complexe qui ferme la Grande Plaine du Nord. La limitation
occidentale sont les massifs qui bordent la boucle du Fleuve Jaune. Au sud de la boucle, les
monts Qinling. Les limites topographiques ne sont pas totales : la région n’est pas enfermée.
Elle compte 8 provinces : Hebei (avec Tianjin et Pékin), Henan, Shandong, Shanxi, Shaanxi,
Gansu. Ces 8 provinces totalisent 1M km² et plus de 300M d’habitants.
I.
Le dispositif physique
A. Géographie physique
Les grands ensemble géomorphologiques ont été très marqués par les mouvements différentiels :
des parties se sont soulevées, d’autres se sont effondrées. Ce phénomène procède du
mouvement himalayen à la fin de l’ère tertiaire.
Deux caractères indissociables en Chine du Nord : la terre jaune et le Fleuve Jaune qui arrache 30
kg/ m³ (100kg/ m³ en crue !) de lœss (dépôt superficiel apporté par les vents à la fonte des glaciers
du quaternaire). Le Fleuve Jaune est un fleuve bénéfique (construction de la Grande Plaine) mais
il crée aussi des inondations et est inutilisable.
Il y a 4 grands ensemble géomorphologiques :
 A l’Ouest : Les « plateaux de terre jaune », 400 000 km² de lœss atteignant 300m
d’épaisseur. Ce sont des assises calcaires, de grès, ondulées et courbées. Le mouvement
himalayen a inscrit là des fossés (empruntés par les cours d’eau) et des crêtes éventrées
par les fosses tertiaires. Tout, sauf les crêtes, est nappé de lœss.
 A l’Est : Des massifs montagneux (1500 – 3000m). Un ensemble complexe de 3 éléments :
 L’élément septentrional qui ferme la Grande Plaine du Nord. Venant buter contre le socle
mongol, c’est un « relief en creux » (Grande Muraille).
 Au sud de Pékin, le Wutaishan, point culminant de la Chine du Nord (+ de 3000m).
 Du Wutaishan au Fleuve Jaune, le Taihangshan qui plonge sous la Grande Plaine.
 Vers l’Est : La Grande Plaine (400 000 km²) construite par le Fleuve Jaune. La Chine du
Nord fut un golfe, mais sous le quaternaire le Fleuve Jaune l’a remblayé avec de la terre
jaune arrachée de l’érosion.
 La péninsule du Shandong
 L’élément occidental (sud du delta du Fleuve Jaune), une « tache jaune » constituée par
Taishan (1500m), un lieu de pèlerinage bouddhiste.
 L’élément oriental, la péninsule composée de basses collines (agriculture).
B. Le climat
C’est un climat brutal fait d’hivers à caractère mongol (-10° en janvier a Pékin). La mousson
apporte un caractère tropical en été (40° a Pékin).
L’isohyète est entre 500-600 mm d’eau, dont 80% des précipitations en été.
L’érosion et la saison sèche pour une majeure partie de l’année rendent l’agriculture difficile.
II.
Les ressources
A. Agriculture
Il y a une trilogie blé-maïs-coton relativement récente.
Traditionnellement, c’était une agriculture estivale (chaleur+pluies) du millet et du sorgho
(kaoliang), et du blé en hiver. Ceci est progressivement remplacé à partir du 19 e.
Le blé est venu par les oasis vers le –3e. La Chine invente le dry-farming (jachère travaillée) pour
composer avec les saisons sèches. Pendant 3 ans on travaille la terre (labours, hersage…) sans
semailles pour emmagasiner l’humidité, puis on plante du blé. A partir du 20 e, on irrigue (puits).
Le maïs a été importé par les Portugais, il a fait depuis la conquête du Nord (chaleur + humidité).
Le textile de civilisation est le chanvre. A partir du 18-19e, on importe une variété de coton US.
Le soja (introduit au 5e en Mandchourie) est une révolution agronomique. Il est complémentaire
des autres céréales (utilise ≠ éléments du sol) et sert à tout (huile, fromage, sauce).
Il y a 3 grands domaines spécifiques :
 Les plateaux de terre jaune : déshérités du fait de l’érosion sauvage. Une prédominance du
maïs, subsistent millet/ kaoliang/ chanvre, peu de blé (difficultés topographiques + climat).
 La Grande Plaine : des grandes terres à blé (Henan, Shandong), des terres à coton
(Shandong + façade littorale du Hebei), partout ailleurs blé en hiver et maïs en été.
 Les collines et le littoral de la péninsule du Shandong : l’agriculture chinoise est une
agriculture de plaine, on n’utilise pas les reliefs. On met en valeur les pentes des collines avec
des terrasses sèches, c’est une polyculture (sauf riz) : céréales (soja), arbres fruitiers (poires,
pommes…), développement de la vigne à vin…
B. Ressources industrielles
Deux ressources énergétiques majeures : le charbon et le petrole.
Le charbon est la ressource la plus importante (2/3 des ressources chinoises, 50% de la
production chinoise, + grande production du monde). Il y a trois grands ensembles :
 La façade littorale du Hebei et du Shandong : developpées par les Puissances (aujourd’hui le
Japon) comme Kailuan (Hebei, 10M/ T), Yanzhou (Shandong, + grande de Chine).
 Le long des Taiwanshan (développés dans les années 1950).
 Le Shanxi (¼ de la production chinoise) : de bonnes conditions (faible profondeur).L’emblème
est Datong, on a développé un réseau ferroviaire spécial pour l’évacuation vers les ports.
Le pétrole a été découvert en 1907 par Esso à Yangshan, puis à l’ouest par les Soviétiques, puis à
nouveau en Chine du Nord. Il y a des réserves considérables à Tianjin (Hubei), Shandong (Shenli,
2e exploitation). Avec Shenli on a construit deux oléoducs (Shenli -> Nanjing, Shenli -> Jinda).
L’énergie nucléaire est surtout en développement dans le sud.
Les minerais : or à Yantai (Shandong), sel (littoral du Hebei), minerais de fer (Shanxi + Hebei),
bauxite (d’importantes ressources dans le Henan à Zhengzhou).
On veut développer l’énergie hydroélectrique, mais vu les conditions du fleuve l’essentiel est en
amont (plaine tibétaine). Les 1ères centrales sont été crées vers 1960 est s’est développé un
escalier de barrages, 5-6 centrales successives sur le Fleuve Jaune. Deux autres réalisations dont
tout repose sur la maîtrise du lœss : Sanmen (moindre) et Xiaolangdi (terminé en 2001).
III.
La géographie urbaine
La Chine du nord est le foyer historique de la civilisation chinoise, ce fut un axe de pénétration
occidentale et elle a des ressources industrielles. Ce sont autant de facteurs qui ont dicté le
développement de la géographie urbaine.
A. Les villes de la façade littorale
Sa morphologie (plaine de remblement constituée de sable) n’étant pas favorable, c’est une
géographie de petites bourgades de pêche. Au 19e, les Puissances établissent des ports
modernes et des concessions. Mais durant la période communiste, le littorale est verrouillé. Quand
la Chine s’ouvre dans les années 1980, les ports ont donc un siècle de retard alors qu’a eu lieu
une révolution dans les transports maritimes internationaux. Des progrès ont été faits mais il existe
toujours un décalage entre les armateurs du Nord et du Sud de la Chine.
 Tianjin (8M hab., 5M urbanisés, 11 300 km²)
Municipalité urbaine au statut de province. Ville portuaire à 45 km de la mer, c’est
traditionnellement un port de pêche et de commerce. Puis elle a connu un développement
parallèle à Shanghai avec des concessions un port et des industries modernes.
Le port est loin de la mer (multiplication des avants-ports) mais c’est le site le plus proche de
Pékin. Le trafic portuaire reste modeste.
Le développement industriel s’est fait sur plusieurs générations : le coton (siècle colonial), filatures
et chimie du sel (RPC), industrie mécanique (1960-70), mise en œuvre du pétrole et
développement de l’industrie aéronautique (1970-80), zones franches de pétrochimie, technologie
et automobile (depuis 1980). Tianjin est aujourd’hui le 3 e centre industriel de Chine.
 Qinghuangdao (400 000 hab.)
Simple port de pêche, au 19e les Anglais en font un grand port charbonnier. Puis en 1973 on en
fait le premier terminal pétrolier : il exporte du brut vers le Japon, Shanghai… En 1990 on construit
un axe ferroviire special pour évacuer la production du Shanxi. C’est le plus grand terminal
charbonnier du monde.
 Qingdao (1.7M hab.)
Concession allemande (1898 à 1914), puis concession japonais jusqu’en 1922. L’action allemande
a imprimé ses marques : architecture et l’une des plus grosses brasserie de Chine (Jintao).
Longtemps en retrait, l’activité portuaire était réduite. Un premier noyau colonial industriel
(brasserie + filatures) a permis l’essor. Sous la RPC on développe l’industrie mécanique, la
pétrochimie et le port pétrolier (1960-70), puis les zones franches à partir de 1980.
B. Les villes de l’intérieur
Il y a les villes charbonnières du nord :
 Datong (500 000 hab.)
La plus grande houillère de Chine. Dotée de divers industries sous la coopération sino-soviétique
(plus grande usine de locomotives à vapeur). On s’efforce de développer le diesel et l’électricité.
 Kailuan (400 000 hab.)
Houillères et industrie sidérurgique.
 Taiyuan (1.8M hab.)
Développé sur d’importantes ressources de charbon et de minerais de fer. Dès le 19 e elle devient
une ville sidérurgique. La RPC complète cette industrie par la métallurgie lourde, la fabrication
d’engrais, de textiles (40% de l’acier inoxydable en Chine). Pollution importante !!
Les villes du pétrole bâties dans les années 1970 sorties des champs de blé :
 Renjiu (300 000 hab.)
 Dongying (500 000 hab.)
Ville nouvelle fondée sur l’exploitation de Shenli.
 Shijiazhuang (1M hab.)
Se trouve au carrefour des trois axes ferroviaires. Industrie de coton, pharmacopée traditionnelle…
C. Les villes de l’axe du Fleuve Jaune
Un double axe : le fleuve et l’axe ferroviaire trans-chinois. Des le début du 20e, les Puissances
partent de Lianyungang mais tout s’arrête avec l’invasion japonaise. Sous la RPC on poursuit cet
axe qui devait rejoindre le Kazakhstan. Apres 1950, il est prolongé jusqu'à Lanzhou, puis Urumqi.
Depuis 1990, la liaison a été réalisée avec le Kazakhstan à Almaty.
 Jinan (1.7M hab.)
Construite à plusieurs kilomètres du Fleuve Jaune, elle date du néolithique (culture Longshan).
C’était un centre médicinal (nombreuses sources), culturel et un marché agricole.
En 1904 les Allemands développent le carrefour ferroviaire et les filatures de coton. La RPC
développe l’industrie (sidérurgie, construction mécanique). Désormais, le groupe Chia Tai
fabriquent des camions. Il y a aussi de la pétrochimie, du pétrole et des capitaux étrangers.
 Kaifeng (700 000 hab.)
Ville souvent inondée. Elle fut la capitale de plusieurs dynasties (Zhou, Cinq Dynasties, Song du
nord). Sous les Song elle devient l’un des plus grands emporium du monde.
La RPC y a implanté des industries agricoles (machines) et alimentaires (engrais).
 Zhengzhou (1.9M hab.)
Un des principaux carrefour de Chine au croisement des axes Pékin-Canton et LianyungangCanton. C’est la 1ère gare de marchandise de Chine (7M de tonnes/ an) et de voyageurs. Il y a
aussi des complexes industriels, ferroviaires et mécaniques, la filature du coton et plus récemment
la production de minerais (bauxite, minerais d’aluminium).
 Loyang (1M hab.)
C’est une ville historique prestigieuse et la capitale de plusieurs dynasties (Han postérieurs, Wei
du Nord). Les Wei du Nord l’ont dote d’une falaise sculptée de Bouddhas (détruite).
Loyang fut le symbole de la RPC qui y a développé la 1 ère usine de tracteurs sous l’aide sinosoviétique (mais faillite). Dans les années 1980, le groupe Pokphand (North China Industry Group)
ressuscite l’usine et construit la 1ère usine de motocyclette. On y développe la pétrochimie.
 Xian (2M hab.)
C’est un ancien centre politique et culturel (capitale sous les Han Antérieurs, les Tang). Ville la
plus peuplée à l’époque, c’est un aboutissement de la route de la soie. Subsiste la minorité Hui.
Des Tang à la RPC, le nord sans transports se replie sur lui-même.
Sous la RPC (prolongement de l’axe ferroviaire + rapports à l’Ouest), on y découvre du charbon. A
partir de 1960, un axe militaro-industriel s’y installe : industrie d’équipement mécanique,
équipement des mines, cotonnières, aéronautique militaire, 1 er réacteur atomique de Chine…
Récemment c’est un centre de contrôle des satellites lancés par la Chine et l’aéronautique civile.
 Lanzhou (1.5M hab.)
Sa position stratégique de franchissement du fleuve en fait un carrefour de la route de la soie.
En 1936, Esso découvre du pétrole à Yamen et la coopération sino-soviétique reprend
l’exploitation. Il y a aussi la 1ère raffinerie de pétrole, l’exploitation de minerais (aluminium), la 1ère
usine d’enrichissement de l’uranium, de l’industrie mécanique. Lanzhou est une plaque tournante
aérienne de l’Ouest et du Sud-Ouest Chinois.
D. La municipalité de Pékin (12M hab., 5M d’urbains)
C’est la capitale du royaume Comba et des Yan, Yuan, Ming, Qing, puis la capitale républicaine de
1911 à 1928. En 1949, la RPC s’y installe avec alors 2M d’habitants. L’immigration étant interdite,
c’est que le territoire s’est étendu ! Il est passé de 60 km² à 17 000 km².
Sa structure urbaine date du 13e. Les Mongols l’ont conçu comme des d’espace emboîtés à petite
échelle. L’unité de base (Hutong) disparait au profit de constructions à étages. Les Qing remanient
la ville, réservant l’intérieur aux Mandchous (6 km² de ville murée). La muraille finit par être abattue
en 1968 et la RPC imprime des marques soviétiques (Changan Lu, Tiananmen…).
L’extension par urbanisation de la ville murée a été lente jusqu'à la fin 1970 (paranoïa du régime
de maintenir les villes). La périphérie, un centre agricole, a été gagné par le front urbain. La
proximité du pouvoir facilite l’installation d’équipements particuliers. Avec l’industrialisation et
l’augmentation de la population se pose les problèmes de l’eau (2 réservoirs à l’ouest et au sud
alimentés par les plaines et les torrents) et des transports. Les villes satellites sont desservies par
de vieux transports et le centre ne comporte que deux lignes de métro (embouteillages).
Pékin fonctionne comme la capitale d’un empire hyper-centralise. Jusqu'à la RPC, la ville est
restée à l’écart de l’industrialisation et des milieux d’affaire de la côte (lieu de culture et de
l’artisanat jade+porcelaine). Puis on fait « d’une ville de consommation, une ville de production » :
 Industrie textile (coton et laine de Mongolie)
 Industrie lourde (charbonnage et sidérurgie à l’Ouest)
 Construction mécanique
 Industrie électronique
 Industrie mécanique
Depuis les années 1980, Pékin s’est ouverte à l’immigration intérieure. Les 3M d’immigrants (+
sans-papiers) ont constitué des diaspora intérieures (autogestion dans ces agglomérations) :
 Communauté du Hebei au nord (construction)
 Les Wenzhou au sud (1/4 de l’immigration actuelle, confection et maroquinerie)
 Communauté de l’Anhui au nord-ouest (personnel de maison)
 Communauté du Henan à l’est (recyclage de déchets)
 Communauté Ouighour à l’intérieur.
Chapitre 2 : La Chine du Nord-Est
Le nord-est de la Chine (Mandchourie) couvre 800 000 km² et abrite 100M d’habitants.
Il couvre 3 provinces : Heilongjiang, Jilin et Liaoning.
Cette région est un pays neuf pour la Chine. Jusqu’au 17e, elle reste le domaine des peuples
guerriers turco-mongols et mongols. Sous les Qing, les Mandchous verrouillent la région face aux
Han pour en conserver les richesses (or et ginseng). Vers le milieu du 18e, les Qing l’ouvre aux
Chinois sous la menace d’une invasion russe. On y installe une concession agricole d’état avec
recrutement organisé de main d’œuvre et la population passe de 3M à 10M à la fin du 19 e.
Sous l’impérialisme occidental, les Russes construisent une extension du transsibérien, mais les
Japonais s’installent une fois la liaison finie. Ils amorcent un développement général agricole,
industriel et ferroviaire : la Mandchourie sert de base pour les produits agricoles et l’industrie de
guerre. L’état fantoche de Mandchoukouo permet le plein développement de la région.
En 1949, à la fin de la guerre civile, la Mandchourie est intégrée à la RPC.
I.
Structure géographique
A. Le dispositif physique
La région s’inscrit dans un dispositif montagneux et en fer à cheval ouvert sur l’un des côté :
 A l’ouest les Daxingan, bourrelet du plateau mongol
 Entre le nord-est et la Sibérie les Xiaoxingan, vieux massifs de 1000m
 Entre le nord-est et la Corée les Changbaishan, chaîne plus récente (1500m)
Ces chaînes ne représentent pas des barrières, elles sont ouvertes et aérées.
La Mandchourie est encore recouverte de forêts (phénomène de pays neuf). Les Xingan ont une
forêt de Taïga, les Changbaishan de feuillus et conifères, entraînant une grande richesse
d’espèces (tigre…), mais aujourd’hui déboisé.
B. Climat
Dans la péninsule du Liaotong, les conditions climatiques sont adoucies du fait de l’influence
maritime et de la pénétration ultime de la mousson.
Comme en Chine du Nord, l’été est pluvieux (mousson ultime) et très chaud.
II.
Ressources
A. Agriculture
Au cœur de la Mandchourie se trouvent les plus grandes et plus fertiles plaines (utilisées que
depuis le 19e, pays neuf).
La prairie vierge est mise en valeur : les Japonais ont développé le soja (alimentant le Japon en
huile et engrais) et le Kaoliang. Depuis la RPC on poursuit le soja (qui n’est plus exporté) et le
kaoliang a été remplacé par le maïs.
Autours de la confluence des trois fleuves, les terres sont imbibées mais riches. Les terres vierges
du nord ont été conquises par l’état qui gère des milliers d’hectares et de personnes (copie des
Soukhozes). Sur le modèle soviétique, on cultive la betterave à sucre et le blé de printemps. Des
fermes d’élevage et des ranchs produisent de la viande et du lait.
Au Liaotong, on cultive le coton et les vergers d’arbres fruitiers.
B. Ressources industrielles
Les fondements industriels et urbains sont essentiellement hérités des Japonais. Cette région a
longtemps été la seule à disposer d’une gamme énergétique complète.
C’est la plus importante ressource de charbon de Chine, mise en valeur par les Japonais, les
Soviétiques puis la RPC. Le noyau est autours de Shenyang (Fushun, Fuxin). Les soviétiques ont
aidé au développement au nord du Heilongjiang, au Henan et au Jilin.
Jusqu’aux soviétiques, les Japonais avaient construit les deux seuls barrage hydroélectriques. Les
soviétiques construisent deux centrales : sur le fleuve Sungari et le fleuve Yalu.
Il y a la plus grande production de pétrole de Chine avec Daqing (50M de tonnes/ an) et des
gisements au Jilin/ Liaoning. C’est le 1er grand réseau d’oléoducs (alimente jusqu’à Pékin).
L’énergie atomique reste en pointillés (vieux projet sino-soviétique de Liajing et Shenyang).
Il y a des ressources minérales : minerais non-métalliques, minerais de fer à Anshan (peu rentable
qui s’appauvrit).
Le charbon et le minerais de fer amènent la sidérurgie. Au début de la 1 ère guerre mondiale, les
Japonais en jettent les bases à Benqi. A la fin de la 2 e guerre mondiale, Anshan (« la Ruhr
japonaise ») devient le plus grand complexe sidérurgique asiatique (fonte, acier, produits
laminés..). Sous la RPC, les Soviétiques en font un combinat géant (150 000 travailleurs, 7M de
tonne d’acier/ an). L’ensemble est modernisé par le Japon et l’Occident dans les années 1980-90.
On a créé de nouvelles aciéries et des aciéries électriques dans toutes les grandes villes du
Liaoning. Une partie de l’édifice a un caractère militaro-industriel.
III.
Géographie urbaine
Un tissus industriel relativement complet s’est développé, correspondant aux villes principales.
 Shenyang (4M hab.)
Fut la capitale fantoche de Mandchoukouo (Mukden). Le Japon, puis la collaboration sinosoviétique, en font le plus grand centre d’industrie mécanique de Chine, équipant le reste du pays.
Shenyang est un grand centre de raffinage, un complexe chimique (riche en minerais non ferreux)
et un complexe militaro-industriel (aviation militaire sous brevet soviétique).
 Lüda (2M hab.)
Lüda englobe le porte de Lushan (Port Arthur russe) et le port de Dalian (pris par les Japonais en
1905). A l’installation de la RPC, c’est le port le mieux équipé de Chine avec Shanghai.
D’importants développement depuis 1980, c’est le 2e port après Shanghai (7m de tonnes/ an,
comme HK). C’est un nouveau port de tous matériaux (pétrole) et de pêche. On y a développé le
secteur industriel : chantiers naval (civils/ militaires), aciérie et industrie métallique (locomotive),
complexe pétrochimique. Shenyang -> Dalian est la 2e autoroute construite en Chine (1992-93).
 Changchun (1.7M hab.)
Un héritage japonais redéployé par la Chine. Les Japonais avait implanté quelques industries et
des studios de cinéma. La coopération sino-soviétique a permis le développement industriel et
économique (1ère usine automobile, aujourd’hui reprise par Audi ressuscitant la ville).
 Jilin
Située à proximité des ressources (charbon, électricité du barrage de Sungari, forets…), on y a
implanté un complexe industriel (carbochimie, électrométallurgie, papeterie).
 Ha’erbin (Harbin) (2.5M hab.)
Ce n’était qu’une bourgade de pêcheur quand la Russie en a fait une étape du transsibérien. Le
développement est aussi accentue par les Japonais qui construisent le chemin de fer Harbin ->
Lüda. C’est un carrefour ferroviaire d’un front pionnier agricole qui a servit de base au
développement industriel. On y trouve industrie mécanique (matériel agricole), transformation de
produits agricoles (raffinerie de betterave), gros matériel (chaudières industrielles, turbines…).
 Qiqiha’er
C’est une ancienne place forte mongole incorporée au 19e sur le tracé du transsibérien. Sous la
RPC, elle devient une base militaro-industrielle.
Alors que de 1890 à 1950 c’était un pays neuf, c’est depuis 1980 un pays vieux. Le tissu industriel
est en cours d’effondrement avec l’importance de son industrie lourde obsolète et du secteur d’état
bureaucratique (montée du chômage, faillites…). Les municipalités urbaines tentent de reprendre
les entreprises mais la Mandchourie s’ouvre de partout : front d’échange permanent avec la
Russie et arrivée de capitaux japonais, sud-coréens et occidentaux au sud.
Chapitre 3 : Les pays du Yangzi
Le « fleuve le plus peuplé du monde » est une région de 1.5M de km² et de 400M d’habitants.
Il y a 6 provinces : Jiangsu, sud de l’Anhui, nord du Zhejiang, Jiangxi, Hubei, Hunan, Sichuan. A
cela s’ajoutent deux municipalités : Shanghai et Chongqing.
La région possède une personnalité historique qui remonte au Néolithique. Jusqu’au 16 e, la Chine
du nord reste le fondement du pays : ce sont les Song qui transfèrent la capitale du nord à
Hangzhou, faisant basculer le centre de gravité politique et économique. Au 19 e, la pénétration
occidentale partie de Shanghai se propage le long du fleuve et atteint le Sichuan. Au 20 e, s’y
implante le gouvernement nationaliste à Nankin, mais les Japonais compromettent l’essor du
capitalisme chinois. Aujourd’hui, Shanghai et son arrière-pays constituent un nouveau point fort de
l’ouverture et du développement.
Le Yangzi a une formidable importance : alors que le Fleuve Jaune est une barrière, le Yangzi unit
et assemble sur son cours navigable de 3000 km. C’est un fleuve unique en Chine et en Asie.
Les provinces du Yangzi ont un écosystème spécialisé. A cette latitude, ces sont généralement
des déserts (Sahara, Mexique…) mais en Chine, s’interpénètrent l’influence tempérée du nord et
l’influence tropicale du sud. C’est là que commence la Chine arrosée qui permet la « forêt
chinoise » (ginkgo balboa, ordre des camélias, bambous) qui n’existe plus.
L’agriculture est l’association blé (nord)/ riz (sud) et les cultures spécialisées (théiers, mûriers).
I.
Le delta et les plaines annexes (Shanghai, Jiangsu, nord du Zhejiang)
A. Géographie physique
Une région de 400 000 km² et de 180M d’habitants.
C’est « le pays de l’eau » : il a fallut conquérir les terrains fluviaux et maritime. Sous les Tang, il y
avait des centaines de lacs, 200 km de canaux entre le Fleuve Jaune et le Yangzi, et 3 éléments
fluviaux (la Huai, envahie par le Fleuve Jaune qui s’est déversée plusieurs fois dans le Yangzi).
En dehors des villes, c’est un paysage amphibie. Le phénomène s’aggrave avec la destruction des
forêts en amont (Sichuan) et l’état qui se désengage de l’entretien agricole (digues…). La durée
des Meiyu s’allonge (3 semaines -> 2 mois) et il y a environ un désastre par an.
B. Les ressources
1. Agriculture
Elle s’est développée sur la rotation blé (automne – début juin)/ riz (avec l’apport des Meiyu).
Il y a trois autres spécialités :
 La culture du citron (plante pionnière) et du coton (littoral où le sol est sableux et peu salé) :
le coton est le fait des fermes d’état et pénitenciers, alimentant la cotonnière de Shanghai.
 Les théiers (famille végétale des camélias), cultivés sur les collines autours du lac Tai : il y
a le gunpowder, le Biluocha sur l’ile Donting, le Qimen et Tunqi dans l’Anhui.
 La soie (plaines autours du lac Tai) : les Chinois découvrent le ver à soie au Néolithique. A
partir des Tang, l’opération est intégrée et domestiquée : le murier est réduit à un buisson
et on invente un local pour l’élevage (magnanerie). Les bombyxs dévorent le mûrier, puis
produisent un fil, formant un cocon. Il faut ébouillanter ce cocon pour éviter que le papillon
le brise. Aujourd’hui, cette industrie est mécanisée et électronique.
Le lac Tai possède des ressources piscicoles (livrait ¼ des prises d’eau douce de Chine). Avec un
superficie de 2400 km² et une profondeur de 12m, c’était l’un des lacs les plus poissonneux au
monde, mais l’industrialisation a fait souffrir la pisciculture.
2. Ressources industrielles
La région possède des ressources minérales à ses extrémités.
Il y a aussi le sel des salines du littoral (côte nord du Jiangsu, 20% de la production chinoise).
Il y a du charbon dans la vallée de la Huai à Huaibei et Huainan. Le charbon est surtout développé
par la RPC dans les années 1950. Aujourd’hui le plus important gisement est Huainan (15-20 M de
tonnes/ an) qui le destine à Shanghai et aux installations portuaires de Nankin (qui le redistribue).
Il y a du minerais de fer à Ma’anshan (sud-ouest de Nankin). Vers 1960, la RPC développe un
complexe sidérurgique intégré fonte/ acier (2.5M de tonnes/ an).
C. Géographie urbaine
1. La région du Grand Canal
Il permettait la navigation jusqu’à ce que le Fleuve Jaune le colmate avec son lœss en débordant.
Il a ancré un formidable réseau urbain, les viles les plus brillantes sous les Song.
 Hangzhou (1.5M hab.)
Une ville à son apogée sous les Song du sud car à la tête du canal impérial et flanquée de la ville/
jardin Xihu. Hanzhou est sortie des collines (théiers, bambous) et aménagée selon le Fengshui. La
ville a acueillie la traditionelle trilogie soie/ thé/ jute.
Depuis l’ouverture se construisent des hôtels (capitaux japonais). L’industrialisation s’est faire
autours de la soie et de diverses industries (la pétrochimie vers 1970, l’électronique vers 1990…).
 Suzhou (800 000 hab.)
Conçue comme une ville jardin de palais structurée de canaux, c’est une grande ville sous les
Song et un haut lieu touristique aujourd’hui (soie, artisanat, broderies traditionnelles).
Elle a été ouverte par les Occidentaux en 1896. Sous la RPC, on développe l’industrie de la soie
et les ressources locales (papier de riz, engrais). Dans les années 1980, c’est une envolée
électronique, et depuis 1990 les spécialistes et les capitaux affluent (« Petit Singapour »).
 Wuxi (1M hab.)
Une ville développée sous les Sui pour devenir, après Suzhou, une ville de la soie.
Au 20e, elle est dans la mouveance industrielle de Shanghai (bourgeoisie industrielle). La RPC
développe l’industrie (soie + alimentaire). Désormais, il y a une industrie mécanique, la
métallurgie, pétrochimie et la flambée électronique ambiante.
 Yangzhou (500 000 hab.)
Sous les Tang elle est ouverte au commerce international (implantation de communautés
marchandes arabes et persanes). Elle connaît son apogée sous les Yuan (Marco Polo en a-t-il été
le gouverneur ?). Les Song y ont développé un bel urbanisme (jardins, palais, canaux) qui en fait
un haut lieu du tourisme international.
 Zhenjiang (500 000 hab.)
C’est un grand site sous les Sui.
L’industrie s’y est développée grace à la façade sur le fleuve et au port fluvial : chantiers navals,
électronique, métallurgie. Subsiste l’artisanat (jade + bijoux).
 Nanjing (3.5M hab., 2M d’urbain et un territoire de 3 500 km²)
Un premier noyau de la ville se forme sous les Han postérieur et les Ming s’y installent de 1368 à
1421. Au 19e, les Taiping en font leur capitale (10 ans). En 1908, la liaison ferroviaire avec le sud
permet son développement économique et industriel. Jiang Jieshi en refait sa capitale à
l’installation du régime (1937, massacre de Nankin par les Japonais, 300 000 morts civils).
Sous la RPC, on développe sur la rive gauche la pétrochimie (avec le pétrole du Sichuan/ Shenli
pour les textiles synthétiques), la fabrication d’engrais (l’un des plus importants de Chine),
l’industrie mécanique, l’électronique et les communications (italiennes, US et néérlandaises).
Nankin est le 1er port fluvial de Chine et un terminal pour le pétrole et le charbon (de Huainan).
 Wuhu (500 000)
En 1867 c’est un port ouvert occidental : on développe l’industrie légère et l’industrie liée à
l’agriculture. Depuis 1990, ce développement s’accélère du fait de son fonctionnement portuaire et
de son statut de carrefour ferroviaire de l’est chinois.
2. Les villes de l’estuaire
 Nantong (500 000 hab.)
Elle s’est développé en parallèle à Shanghai, en réduction. Au 19 e, c ‘est un port de pêche pénétré
par les Occidentaux pour développer d’industrie cotoonnière du littoral.
La RPC accroit le développement de l’industrie cotonière et ajoute un grand complexe de
superphosphate. Désormais, avec les capitaux étrangers, naissent des entreprises mixtes
diverses. Le développement portuaire est considérable (pour désengorger Shanghai).
3. la municipalité urbaine de Shanghai
Port fluvial et de pêche, la ville a été fortifiée au 16e pour faire face aux incursions de pirates
japonais. Le Traité de Nankin (1850) l’ouvre à l’implantation internationale. Le Traité de
Shimonoseki (1895) cède Taiwan au Japon et généralise la pénétration étrangère, surtout à
Shanghai. On choisit Shanghai car l’estuaire qui donne accès et commande la plus grande voie de
pénétration en Chine. Le port est à l’époque à 40 km de la mer, sur le Huangpu. Avec l’essor de
Shanghai au 19e (4/5 de l’exportation chinoise, 1/3 de la production industrielle), la population
s’accroit (passant à 2M). C’est une ville qui jouit d’un rayonnement et d’une réputation mondiale.
La RPC se heurte à deux problèmes avec cette ville. D’abord, son hypertrophie nécessite une
décentralisation de l’industrie textile vers le nord (1M d’ouvriers est dispersé en Chine car
Shanghai disposait de la quasi-totalité de la main d’œuvre qualifiée). Puis il faut éradiquer
Gommorhe, fief du capitalisme étranger (avec l’aide des Triades). On a transformé cette ville de
consommation en ville de production (industries lourdes dominant l’industrie légère).
La vieille ville fortifiée du 16e sur le Huangpu fait place aux concessions au 19e (concession
internationale en aval, en amont la concession francaise). L’industrie et le commerce portuaire se
développent le long du Huangpu. L’appel de main d’œuvre développe Shanghai : Fudan au nordest, aéroport au sud, grande sidérurgie à Baoshan, cultures maraichères sur l’ile de Chongming.
Vers 1980-90, on développe la rive droite, Pudong. Face à l’asphyxie, le développement continue
dans les villes-satellites (± 70) qui décongestionnent vers la périphérie. Entre la concession
internationale et la vieille ville s’est développé le Shanghai international (外滩), le Bund.
Shanghai est la ville des superlatifs : le plus grand port (200 M de tonnes/ an) et le plus engorgé,
main d’œuvre la plus qualifiée, gamme la plus riche d’activités industrielles, 1 ère pétrochimie de
Chine (grace à Daqing), importants transferts de technologie depuis les USA, développement de
l’industrie automobile occidental (Santana et Buick), électronique lourde et de consommation,
industrie nucléaire à Jinan, 15 gratte-ciels à Pudong, 27 km² de centre des affaires, grande zone
franche et d’export, afflue d’investissements de l’étranger (20 milliards US$).
II.
Le bassin moyen du Yangzi (Hubei, Hunan, Jiangxi)
A. Géographie physique
1. Dispositif physique
Cette région a la même superficie que la France et abrite 170M d’habitants (dont 3M de minorités
méridionales sur le massif occidental du Hunan).
La région est organisée autours du Yangzi et de ses affluents aux différents régimes. Sur la rive
droite, c’est « le pays des mille lacs ». Cette confluence s’inscrit dans un cadre topographique :
 Les Dabieshan au Nord (900 m), l’avancée extrême-orientale des Jilin du Tibet
 Les Nanling au Sud, qui marquent le début de la Chine du Sud
 Le Wuyishan à l’Est (1000 – 1500 m) qui fait la frontière avec la Chine du Sud-Ouest
 Les énormes masses calcaires du Yangzi qui ferment le Sichuan à l’Ouest
Géographiquement, c’est l’une des régions les plus isolées. Il y a 3 grands ensembles :
 Les trois plaines centrales (Hubei, Hunan, Jiangxi) drainées par les affluents du Yangzi. Elles
forment un bassin alluvial. C’est un milieu amphibie conquit par l’homme, aujourd’hui remit en
question, qui constitue un espace hydrolique.
 Une série de chainons parallèles (1000 m) escarpés entre les deux plaines lacustres du Sud.
Jinggangshan est la mecque du PC retranché face au GMD. C’est le pays des Hakkas.
 Un ensemble de collines (100 – 500 m). Leur morphologie complexe donne des crêtes, des
dômes (en grès) et des dépressions. S’y trouvait une flore mixte tempérée/ tropicale (camélias
du sud, camphriers, bambous, magnolias…) aujourd’hui dévastée.
2. Le climat
Il est marqué par l’interpénétration bioclimatique tempéré/ tropical.
Les Meiyu apportent 1/3 de la pluviométrie annuelle (le reste vient de la mousson). Elles sont
bénéfiques pour l’agriculture mais peuvent être désastreuses si elles durent.
B. Les minorités nationales
Sont présents trois groupes riziculteurs et anciens cultivateurs de pavot :
 Les Mian (aussi au Guizhou), 1M d’individus
 Les Tong (peuple Thai aussi au Guizhou), 300 000 individus
 Les Tujia (d’origine tibéto-birmane, largement sinisés ils sont souvent utilisés par les Han
contre d’autres minorités), 100 000 – 200 000 individus
C. Les ressources
1. Agriculture
L’opposition plaines/ collines ammène deux territoires :
 Les plaines (3/4 de la région) : des rizières. Il y a une rotation riz/ blé et riz/ colza. Le Jiangxi
et le Hunan sont les deux bols de riz de la Chine. On cultive aussi le coton (Hanshui, Wuhan)
et la ramie (plante péréenne) qui fournir des fibres (corsages).
 Sur les collines :
 A la base, des cultures alimentaires sèches (orge, maïs, patate douce)
 Jusqu’à 150 – 200 m, des cultures commerciales arbusives (thé rouge du Hunan, thé à huile
au Sichuan)
 Sur les sommets, des arbres (arbres à tong qui donne une huile industrielle)
2. Ressources industrielles
C’est une région riche en métaux non-ferreux (tungstène, antimoine, manganèse), surtout au
Hunan et au Jiangxi (1ère ressource mondiale). Il y a aussi de l’uranium (Nanling), du cuivre, du
plomb… Mais ces minerais n’ont pas donné lieu à une véritable industrialistion dans la région (à
cause du processus complexe du transformation). Ils sont acheminés au Nord-Est ou à Shanghai.
Il y a des raffineries de minerais brut à Shangsha et à Jiangsha.
Il y a du charbon à Pingxiang (depuis 1960 il sert aux combinats sidérurgiques du Hunan).
Il y a du minerais de fer à Daye (depuis 1980 il sert à l’exploitation de pétrole au Hunan).
D. Géographie urbaine
1. Villes liées au trafic fluvial
 Yichang (500 000 hab.)
Située en amont d’un immense barrage, Yichang est la base urbaine.
 Xiangfan
Dans les années 1950, c’est le 1er grand barrage chinois pour contrôler les crues et produire de
l’électricité. Dans les années 1960, on y implante un site nucléaire. Vers 1990, la société
automobile Dongfeng commence à fabriquer des pièces pour Wuhan.
 Jiujiang
Depuis les Tang, c’est une ville historique qui conduit au Nord et amène le riz au sud.
Cet itinéraire est ressucité quand les Puissances en font un port ouvert en 1858, avec un trafic
maritime, fluvial et lacustre. Avec l’arrivée de capitaux occidentaux et le développement de
l’industrie moderne, c’est une ville en pleine transformation.
2. Villes liées aux ressources du milieu
 Jingdezhen (400 000)
Capitale mondiale de la porcelaine, elle connaît son apogée sous les Song du Sud. La matière
première est fournie par les collines, taillée dans du kaolin. C’est toujours le même type
d’exploitation mais l’art a changé.
 Huangshi
C’est un site géographique calcaire qui donne le meilleur ciment. On y construit un complexe de
cimenterie en amont du barrage des trois gorges. Il y a aussi de la sidérurgie avec le minerais de
fer de Daye. Depuis les années 1980, elle est devenue l’un des principaux sites d’exploitation.
3. Capitales provinciales
 Changsha, capitale du Hunan (1M Hab.)
C’est un centre littéraire et d’artisanat et traditionnellemnt l’un des grands marché de riz qui
alimentait le trafic portuaire vers le Nord. La RPC y implante un complxe industriel (machine-outils,
engrais). C’est un site riche en métaux non-ferreux.
 Nanchang, capitale du Jiangxi (1M hab.)
Une ville située sur un itinéraire historique du Nord au Sud, ressucité par la nouvelle voie ferrée.
La RPC en a fait l’un des 1er grands sites militaro-industriels (aciéries, industrie métallurgique).
 Wushan, capitale du Hubei (3M hab.)
C’est une conurbation avec trois villes : Wuchang, Hanyang et Hankou qui se sont développées
séparement. Ce n’est qu’en 1950 qu’un pont est construit.
Il y a à Wuchang des industries liées au coton, de la papeterie et de la construction navale. S’y
trouve le 1er combinat sidérurgique à 30 km de là construit par les Soviétiques (6M de tonnes/ an).
Hanyang fut la base industrielle au 19e pour toute la Chine, mais le Japon récupère la ville en
1938. Aujourd’hui, il y a des filatures, de l’industrie alimentaire et mécanique.
Hankou n’est développé qu’en 1858 par les Occidentaux et leurs concessions. La RPC
industrialise cette base portuaire et introduit une industrie mécanique. Avec le déploiement des
capitaux chinois et étrangers, Hankou est en pleine transformation. C’est aussi l’une des trois
chaudière de la Chine avec Nanjing et Tianjin.
III.
Le bassin du Sichuan (Sichuan, municipalité de Chongqing)
A. Géographie physique
1. Dispositif physique
C’est une région de 567 000 km² qui abrite 110M d’habitants (la majorité sur la partie orientale).
La région possède une individualité (dialectes, cuisine, médecine) répondant à sa géographie.
Il y a 2 domaines géographiques distincts :
 Le bassin du Sichuan, à l’est (500 000 km² dont Chongqing)
Au temps des dinausaures, le bassin s’enfonçait et les matériaux arrachés au cadre montangeux
se sont entassés sur ce bassin (roches tendre – argile…). Le phénomène a cessé et a reçu le
contre-coup des mouvements himalayens. L’érosion a déblayé les roches tendres et a dessiné les
collines modelées de roche rouge. Ce bassin est sans plateau, uniquement fait de collines et d’une
plaine de 60 000 km².
 Un domaine montagneux à l’ouest (moitié chinoise du Tibet, rattachée au Sichuan en 1965).
L’alignement montagneux nord/ sud (5000 m) est séparé par des vallées, habitées par des
peuples chinois et tibétains.
Le bassin du Sichuan est encadré par d’énormes massifs rocheux : les Jinlin (au Nord), le Wushan
(à l’Est), le Daloushan, et le Dabashan (à l’Ouest). Cet encadrement verrouillé à ses avantages
(abri contre le froid hivernal du Tibet permettant une faune/ flore spécifique et une civilisation
agraire originale) et des inconvénients (pas de voie ferré avant 1965, accès difficile).
2. Climat
C’est un climat d’abri (8°C en janvier à Chongqing).
L’essentiel des précipitations est apporté par la mousson d’été (+ un peu de Meiyu). L’automne est
très arrosé (25% des précipitations annuelles, ce qui est bénéfique pour l’agriculture).
Le Sichuan est connu pour sa constante nébulosité (l’a protégé des bombardements japonais).
B. Ressources
1. Agriculture
Le climat permet des plantes tropicales et tempérées (oranges, patate douce, pommes).
Il y a 2 types d’agriculture :
 L’agriculture de la plaine du Chendong : maitre Li Pin (- 3e) dompte le Min et installe un
barrage à Guanxian (pour maitriser les crues et irriguer le Chendong). On y cultive le riz (été)/
blé et colza (hiver), ainsi que le murier.
 L’agriculture des collines
2. Ressources industrielles
Il y a des poches de gaz à Zigong (découvertes au – 5e). C’est le seul gisement de gaz naturel
exploité en Chine (10 milliard de m³/ an, = France) et le chauffage de Chongqing par oléoduc.
En 1937, on découvre du pétrole à Nanchong. Il est mis en valeur dans les années 1950 et a
produit jusqu’à 3M de tonnes/ an (aujourd’hui moindre).
Le charbon est largement présent, mais en profondeur et fragmenté. Le combinat au sud de
Sichuan produit 5M de tonnes/ an. Un nouveau gisement à la frontière Sichuan/ Guizhou a
nécessité la construction de grandes infrastructures.
Le minerais de fer a été découvert sous la Chine nationaliste au sud de Chongqing (intérêt
marginal aujourd’hui). A la fin des années 1950, un grand gisement ferreux et polymétallique est
découvert à Dukou, et on y développe un complexe militaro-industriel. A partir des années 1980, la
ville nouvelle de Panzihua (500 000 hab.) s’est développée, c’est une ville champigon sur la voie
ferrée Sichuan -> Yunnan et le point de départ d’une ligne de bus vers les montagnes.
C. Géographie urbaine
Ici se pose le problème du désenclavement : en 1949 il n’y avait qu’une voie ferrée Chongqing ->
Neijiang -> Chengdu. Vers 1950, le désenclavement commence au Nord avec le transchinois de
Baoqi qui passe par Xian (connection militaro-industrielle, seule ligne électrifiée pendant 25 ans).
Dans les années 1960, on construit l’axe militaro-industriel Chongqing -> Guiyang. A la fin des
années 1960, l’axe Chengdu -> Kunming (liaisons avec Beijing -> Canton et de Shanghai).
Le Sichuan ne possède encore que 4 voie ferrées à voie unique vers l’extérieur : l’épopée du
désenclavement est en route dans toute la Chine du sud. C’est un monde rural qui change, et dont
le réseau urbain est encore largement ennoyé dans la masse rurale.
1. Villes fondées sur des ressources particulières
 Nanchong (400 000 hab.)
Pétrole (en cours d’épuisement) et industrie basée sur la soie.
 Zigong (500 000 hab.)
Fondée sur ses ressources en sel et en gaz. La RPC y installe un complexe d’industrie chimique.
 Neijiang (500 000 hab.)
Un carrefour fluvial, ferroviaire et routier. Gràce au climat, on y cultive la canne à sucre.
2. La capitale administrative et la capitale économique
 Chengdu (4M hab.)
Le « petit Pékin » fut le centre du royaume de Li Pin durant l’antiquité, partiellement détruit par les
Mongols. C’est un centre d’artisanat, de pharmacopée et de cuisine médecinale.
L’industrialisation a été amorcée dès la fin des années 1930 pour une industrie de guerre. Dans
les années 1950-60, la RPC et l’aide soviétique l’ont fortement industrialisé pour en faire un pôle
de l’axe militaro-industriel. Il y a les 1ère industries électroniques de Chine (aéronautique militaire
sous brevet soviétique), et un complexe d’industrie chimique et métallurgique (en reconversion).
L’ouverture des années 1980 a entrainé un développement rapide de l’agglomération.
 Chongqing/ « Shanchen » (30M hab., 6.5M d’urbains)
La ville a une première fonction portuaire car c’est le dermier port en amont du Yangzi.
Vers 1930, les aciéries de Wuhan et de Hanyang sont déplacées à Chongqing, créant le 1 er impact
industriel. Sous la RPC, les aciéries sont transformées en combinats sidérurgiques,il y a des
industries métallurgiques et fabrication de pneumatiques. Aujourd’hui, Chongqing est un centre de
l’industrie automobile (camions, motocyclettes) et le siège de la boisson Tianfukele.
Le 14 mars 1997 (année de lancement du barrage des trois gorges), Chongqing accède au statut
de province. Sa municipalité comprend 82 000 km² et possède les meilleurs terrains agricoles du
Sichuan. Chongqing engloutit ainsi lWangxian et Fuling (chacune 300 000 hab.) et ± 40 xian.
Chapitre 4 : La Chine méridionale
La Chine méridionale couvre 1.5M km² et abrite plus de 200M d’habitants.
Elle comprend 7 provinces : le sud du Zhejiang, Fujian, Guangdong, l’ile de Hainan, Guanxi
(province autonome), Yunnan et Guizhou.
Les densités humaines y sont globalement plus basses qu’au Nord. Mais dans ces reliefs peu
élevés (mais denses et disséqués), les contrastes de peuplement y sont les plus accusés de
Chine : ils forment une succession de vides et de pleins.
C’est la Chine des minorités (15% de la population chinoise) et le contraste linguistique est
énorme, avec des centaines de dialectes. Ce trait est l’expression de l’histoire géographique, ces
populations étant les premières dans le midi chinois, protégées par les montagnes.
Cette façade littorale possède une vocation maritime : elle est à l’origine de 90% de la diaspora
chinoise dans le monde, du fait de l’exiguité des parcelles cultivables. Durant les années 1980,
c’est aussi la Chine de l’ouverture autour de Canton (ZES, investissements étrangers).
I.
Le palier oriental (Fujian, sud du Zhejiang)
A. Géographie physique
1. Dispositif physique
C’est une région de 200 000 km² qui abrite 60M d’habitants.
Le massis du Wuyishan domine des reliefs complexes de dépressions et de tables volcaniques.
C’est un ensemble de lignes parallèles à la côte qui vont en s’abaissant. Ces reliefs parallèles à la
côte sont constitués d’injection de granite des profondeurs et solidifiés en surface (batholites). Les
dépressions (coulées de basalte de l’activité volcanique) entretiennent un réseau hydrographique
qui recoupe les axes perpendiculairement pour se jeter dans la mer.Les plaines ne représentent
que 5%. Le littoral est rocheux, découpé, et abrite des centaines d’iles.
Cette région a une vocation maritime. Pendant longtemps, le Fujian a été à l’écart du continent.
Jusqu’à dans les années 1950, il n’y avait pas de voie ferrée et y persistait la plus belle forêt de
Chine. La fornation végétale est riche (arbres à laque, camphriers, camélias…), mais déboisée
depuis les années 1960.
Il existe des centaines de dialectes qui sont les langues de la diaspora (le Putonghua a reculé car
trop cher).
2. Climat
Le dispositif favorise les conditions climatiques (13°C en hiver).
Les reliefs sont frappés de plein fouet par la moussons et les typhons (même si Taiwan protège).
Les pluies y sont les mieux réparties de Chine (2 m/an).
B. Les ressources
1. Agriculture
La région a 2 types de terroires :
 Les plaines ( 7%) : une agriculture intense (gràce à la chaleur). Il y a une double récolte du riz
(avril -> juin et juillet -> octobre). A l’automne, on cultive les légumineuses (choux, navets).
 Les collines : elles sont le territoire du théier avec une récolte d’avril à septembre (Woolong et
Longjing) et des vergers. Le thé (originaire du Fujian) manifeste un formidable complexe
géographique. Le climat, le sol et l’écosystmème lui sont très favorables. La vocation maritime
permet l’exportation, les forêts sont utilisées pour fabriquer les caisses et la main d’œuvre
n’est pas chère. Au milieu du 19e, les Anglais vole ce complexe du thé, ce qui s’est répercuté
sur l’économie du Fujian, qui commença alors à exporter massivement sa population. Les
arbres fruitiers (orangers, citronniers, oliviers), sont plein essor depuis 1980 (export).
2. Ressources industrielles
La région souffre d’un manque d’exploitation scientifique.
Il y a du charbon et du fer au sud du Fujian (Hua’an), et on y a installé une usine sidérurgique dans
les années 1960.
Le sous-sol recèle quelques minéraux non-ferreux.
Les forêts produisent du papier.
Il y a un grand potentiel hydroélectrique mais aucun barrage n’a été construit (à cause du
verrouillage face à Taiwan). Dans les années 1960, on a construit des micro-centrales, et
aujourd’hui la RPC a mis en route un projet de barrage.
L’ouverture maritime, une tradition depuis les Song et les Ming s’est accentuée au 19 e. Elle a
décliné quand Hong Kong et Macao ont concentré l’axe maritime vers le sud-est asiatique. La
région n’avait plus que la main d’œuvre à exporter. De 1949 à 1987, c’est le gel économique et
militaire avec l’état de guerre avec Taiwan. Depuis 1980, on a créé 5 ZES (Xiamen au Fujian).
Il y a donc une ouverture littorale, mais pas avec Taiwan, à 200 km. En janvier 2001, les deux 1 er
bateaux taiwanais abordent le Fujian, ce qui pourrait préfigurer des relations commerciales
directes. Plus de 30M US$ ont été investit par Taiwan au Guangdong, au Fujian et à Shanghai.
Les problèmes entre la Chin et Taiwan ne sont que gouvernementaux, Taiwan craignant d’être de
plus en plus prisonnière économiquement de la RPC.
Malgré des marques concrètes d’ouverture sur la façade, l’intérieur reste enclavé. Une ligne
dessert Fujian vers la RPC. Des projets : Hong Kong -> Hongzhou, Wenzhou -> Chine centrale…
C. Géographie urbaine
Elle est fondamentalement littorale et portuaire. Elle a connu trois temps forts :
 Sous les Song et les Ming : 1er courants de la diaspora et naissance d’une marine chinoise
 Sous les Puissances coloniales : déploiement et lmise en valeur, commerce des coolies en
Asie du Sud-Est et en Amérique
 Depuis les années 1980, avec la fin de l’état de guerre avec Taiwan : le relancement du
développement portuaire, les échanges migratoires et commerciaux
 Nanping (300 000 hab.)
En 1957, elle devient un nœud ferroviaire reliant Fuzhou -> Xiamen -> Chine Centrale.
Il y a une exploitation forestière. Dans les années 1950, on installe un complexe de papeterie, de
cimenterie et des biens d’équipement.
 Wenzhou (300 000 hab.)
C’est un port traditionnel enclavé (pas de voie ferrée mais un aéroport). Ville pionnière de
l’émigration vers l’extérieur, ses habitants excercent l’artisanat (statuettes, sceaux) et le
colportage. Les Wenzhou, venus en France dès la 1ère guerre mondial, sont les premiers chinois
de France. Le problème de la ville est son désenclavement.
 Chuanzhou (400 000 hab.)
Ce fut un grand port sous les Song, puis un port d’émigration vers l’Asie du Sud-Est.
Quand le commerce s’est déplacé vers Hong Kong, un retrait s’est amorcé.
La ville a repris dans les années 1980 et fait partit du « triangle d’or » (Chuanzhou – Xiamen –
Suzhou) d’où sont originaires des Taiwanais (-> investissements industriels et commerciaux).
 Xiamen/ Amoy (500 000 hab.)
La ville est ouverte par l’Angleterre en 1842. Entre 1850 et 1930, c’est un port d’émigration. Puis le
port est verrouillé (à cause de sa proximité avec Quemoy/ Jinmen appartenant à Taiwan).
En 1979 s’y installe la 2e plus grande ZES et se développent des entreprises mixtes (industrielles
et commerciales) avec le Japon et l’Occident.
Xiamen est désenclavé en 1957 gràce à sa voie ferrée et un aéroport joue le rôle de ligne
diasporique. Le port (20M de tonnes/ an) est inférieur à son potentiel de commerce avec Taiwan et
l’Asie du Sud-Est.
 Fuzhou (1M hab.)
Le port est ouvert en 1942 et les concessions s’installent sur l’ile fluviale de Nantao. En 1867, on
édifie un avant-port (Mawei) et les Français construisent le 1er grand arsenal d’armement (démolis
en 1908). Des chantiers navals civils/ militaires se développent.
A partir des années 1980, on y installe une grande sidérurgie sino-japonaise, des industries
mécaniques et chimiques (avec les capitaux japonais et taiwanais). Traditionnellement les activités
sont la laque et la porcelaine. La spécialité est l’électronique d’exportation (Hitachi). Tout changera
si les liaisons avec Taiwan reprennent.
II.
Le palier médian (Guangdong, Guanxi, Hainan)
A. Géographie physique
1. Dispositif physique
C’est une région de 550 000 km² qui abrite 110 000 habitants. 20M sont des minorités : 17M de
Zhuang (famille Thaï), 800 000 Yao (prolongement du sud-ouest), 400 000 Miao et 300 000 Dong.
Le relief présente un contraste entre les plaines ‘confettis’ et les reliefs, peu élevés mais très
denses. Ce sont des reliefs collinaires de 200 – 500 m de type appalachiens.
Cette région comporte un grand delta de 15 000 km², le Zhujiang (rivière des perles).
2. Climat
Il existe deux zones climatiques :
 Une étroite lisière tropicale (littoral et Hainan) : les précipitations sont les plus importantes de
Chine (1800 – 3000 mm), une bonne partie venant de typhons. La région a les températures
moyennes les plus élevées (15 - 18°C en janvier). Y règne la jungle dont un ilot persiste dans
les montagnes de Hainan.
 Une zone de climat subtropicale : les précipitations sont apportées par la mousson de mai à
octobre et par les typhons (1500 – 1800 mm). Les hivers sont un peu plus marqués. La forêt
mixte laurisylve a disparue. C ‘est la région des minorités : elles étaient autrefois majoritaires
et vivaient par agriculture sur brulis. Après la colonisation Han (dès les Tang), les sols ont été
laissé à nu et la chaleur et la pluie ont entrainés une transformation physico-chimique de
lessivage. Les éléments fertiles sont emportés et les éléments stériles (fer, alu) remontent, ce
qui donne une couleur de terre rouge.
B. Les ressources
1. Agriculture
Elle épouse le dualisme plaine/ collines.
 Sur les plaines : double riziculture, en automne les légumes et les légumineuses et en hiver
les légumes et le tabac. L’exiguité de la superficie est compensé par l’intensification.
 Sur les collines : des théiers (moins qu’au Fujian) et une conquête des vergers (fruits
tropicaux). A Hainan, les fermes d’état cultivent les cocotiers, les palmiers à huile, les
poivriers… La canne à sucre est aussi cultivée dans tout le delta.
2. Ressources industrielles
Le sud qui s’est développé très vite gràce à l’ouverture ne possède que très peu de ressources.
Il y a une abondance de métaux non-ferreux (manganèse, tungstène et uranium au nord du
Guangdong, gisement polymétallique au Guanxi…).
Il y a du minerais de fer très riche à Hainan.
La région souffre d’une pénurie d’énergie. Il y a un petit gisement de charbon dans le nord du
Guangdong (Shaoguan). Dans les années 1980 il y a eu des recherches sur des hydro-carbures
sous-marins mais peu de résultats (2M de tonnes de pétrole et 3M de m³ de gaz trouvés).
Il y a des centrales d’énergie nucléaire construites par les Français avec Dayan et Dayan II (Dayan
III et IV en projet).
C. Géographie urbaine
Elle est fondementalement littorale et portuaire. Cependant, la grande vallée du Xijiang porte aussi
un réseau urbain secondaire.
Le delta a ses pôles, c’est le triangle d’or Canton – Hong Kong – Macao (77% des investissements
étrangers dans les années 1980). C’est là que le développement du tissu urbain a été le plus
rapide de Chine depuis les années 1980.
 Wuzhou
Ville construite sur le Xijiang, c’est un point de rupture de charge pour la batellerie traditionnelle et
les cargos maritimes, relayé par des petits bateaux fluviaux vers Nanning. C’est un grand
débouché portuaire du Guanxi vers Canton et Hong Kong. S’y trouve le plus grand marché aux
serpents vivants de la Chine (gastronomie).
 Shantou (500 000 hab.)
Ce grand pôle urbain est la ville symétrique de Xiamen. Dès les Song, c’est un port ouvert et et
foyer d’émigration. Son arrière-pays est l’habitat des Chaozhou (qui détiennent le pouvoir
économique en Thaïlande, ouvriers dans les plantations de poivre au Cambodge…). Ils font du
grand commerce (riz) et représentent 20% de la diaspora chinoise dans le monde ( = aux Minnan).
Shantou fut le siège d’une ZES (< à Xiamen) avec de l’industrie alimentaire, export et électronique
de consommation. C’est une ville enclavée (pas de voie ferrée) mais avec un port et un aéroport.
 Zhangjiang
De 1898 à 1945, c’est un territoire à bail français. La ville a un bon emplacement maritime par
rapport à Canton.
La RPC a construit un port en eau profonde et en a fait un centre industriel (accueillir le minerais
de fer, le cobalt… et projet d’un grand port pétrolier). Une voie ferrée relie à Canton.
 Shenzhen (1M hab.)
C’est pendant longtemps la locomotive de la politique d’exportation de la « nouvelle Chine ».
L’industrie et la main d’œuvre de Hong Kong sont venus s’y déverser. Dans le triangle d’or, ces
villes « petits dragons du delta » sont devenues instantanément des grandes villes avec
l’immigration de la diaspora et de l’intérieur.
 Canton
Les concessions s’installent sur l’ile de Shamian suite a la 1ère guerre d’opium (1942).
Le port de Canton est à 60 km de la mer, et il y a un avant-port à 20 km. Son trafic (25M de
tonnes/ an) reste très modeste car Hong Kong draine le gros du trafic maritime de la région. C’était
une ville marchande de haute tradition artisanale (ivoire, laque) avec des industries alimentaires.
Le 1er plan quinquennal a développé des industries liées aux ressources locales (raffinage du
sucre, papier) et des aciéries. Dans les années 1970, ce sont des usines chimiques (engrais).
Depuis les années 1980 sont venus se déverser les industries délocalisées depuis Hong Kong
(exportations, joint-venture européennes, US et Japonaises).
 Macao (600 000 hab.)
Macao est investie pacifiquement par les Portugais qui s’’installent sur ce confettis de 17 km² en
1557. L’ile a été rétrocédée à la RPC en 1999.
Le centre historique de Macao est sa minuscule péninsule. Avec son port historique et son port
intérieur, elle a fait le relais de la navigation commerciale entre l’Europe et le Japon (porte d’entrée
des missionnaires). Les iles de Taipa et de Coloane sont peu exploitées mais touristiques.
Macao a joué un rôle important jusqu’au 19e (où Hong Kong est devenu anglais) qui marque sa fin
de rôle commercial portuaire. Depuis, l’ile s’est repliée sur elle et est devenue l’empire du jeu.
 Hong Kong (6M hab. dont 2.5M de réfugiés, 1040 km²)
Les Anglais s’y implantent en 1942 à la suite de la 1ère guerre d’opium et rebabtisent l’ile Victoria.
En 1860, le Traité de Pékin leur donne la pénonsule de Kowloon. Elle devient une concession à
perpétuité et se développe en l’un des meilleurs ports du monde (protégée par des abris antityphons). En 1898, les Nouveaux Territoires sont cédés avec un bail de 99 ans (expiré le 1 er juillet
1997). Pendant 50 ans, Hong Kong doit conserver ses caractéristiques économiques,
sociologiques et politiques (ce qui a déjà changé).
Ces retrouvailles de la Chine morcelée au siècle des impérialistes coloniaux s’accompagne d’un
retour de la diaspora qui amène des capitaux.
Hong Kong est l’un des 1er ports du monde, sa fonction économique et historique. Les industries
de main d’œuvre qui ont fait fortune dans les années 1960 ont été délocalisées sur le continent.
Hong Kong est passé à la finance et au secteur tertiaire.
III. Le palier occidental : la Chine du sud-ouest (Yunnan, Guizhou, Ouest du Guanxi)
A. Géographie physique
1. Dispositif physique
La région couvre 760 000 km² et abrite 80 000 habitants (autant que la Guandong seul !). Cet
abaissement brutal de la densité globale est due au relief très montagneux et à l’histoire (région
aux confins et péniblement conquise).
La région est le 3e gradin le plus élevé de la Chine du sud (1er = Zhejiang, 2e = Guangdong).
Ce gradin a 4 niveaux :
 De grandes chaines méridionales nord/ sud (4000 m) où s’encaissent des fleuves géants nés
au Tibet (Salouine, Mékong, Yangzi).
 D’énormes masses tabulaires (1800 – 2000 m) au Yunnan oriental.
 Des ensembles de plateaux aux reliefs disséqués (1000 – 1500 m) au Guizhou.
 Un fantastique relief karstique (800 m) au Guanxi septentrional.
Le kast est le caractère fondamental de la Chine du sud-ouest car c’est le plus grand ensemble
karstique du monde (250 000 km²). Tous les stades de la décomposition sont présents. Le 1 er
stade (tabulaire et dépressions) au Yunnan, le 2e (reliefs résiduels « karst à dôme ») au Guizhou et
le 3e (tout a fondu et subsistent des résidus immunisés « karst à tourelle ») au Guanxi.
2. Climat
L’altitude entraine une différenciation d’avec le reste de la Chine méridionale.
C’est un climat subtropical d’altitude avec un régime pluviométrique proche du Yunnan. Le
Guizhou est nébuleux et très humide. Au Yunnan, les températures sont adoucies (10°C en hiver 20°C en été) alors que le Guangdong est très chaud.
L’agriculture est rendue difficile à cause du karst et du climat.
B. Le peuplement
Elle est peuplée à 35% de minorités (moyenne Chine < 10%). C’est une mosaïc ethnolinguistique
de peuples arborigènes et de peuples refoulés de Chine centrale vers les montagnes.
Du 8e au 13e, le royaume de Nianjiao a prospéré puis s’est effondré sous le coup des Mongols. La
région est reprise par les Ming, et on implante un réseau de colonies militaires Han. Au milieu du
19e elle connaît des rébellions (Miao et musulmans chinois). Durant la 2 e guerre mondiale, les
nationaliste reprennent le dessus sur les minorités et installent une base militaire sino-US.
La région possède 24/ 54 nationalités et 5/ 8 grandes familles ethnolinguistiques de Chine.
 Les Zhuang dans les plaines du Guanxi (17M, plus importante minorité de Chine). De la
famille Thaï, ils ont été refoulés en Chine centrale il y a 1000 ans, il occupaient le moyenYangzi. En partie sinisés, ils vivent de la culture du riz et des fruits tropicaux.
 Les Bai dans les plaines et les bas plateaux du Yunnan occidental (1M). Ils sont de la famille
tibéto-birmane et pratiquent la riziculture et la pêche.
 Les Miao et les Yao en moyenne montagne (8M). Ils ont été refoulés de Chine du nord.
Mercenaires pour la France puis pour les USA lors de la guerre d’Indochine, ils s’expartient en
France (usines Renault) puis en Guyane Française. Ils y développent des cultures en
défrichant. Leur spécialité est la culture du pavot à opium (toujours cultivé par l’armée au
Laos, au Cambodge, en Thaïlande et en Chine).
 Des peuples tibéto-birmans très fragmentés en haute montagne au Yuannan Oriental et au
Guizhou septentrional. Sur le haut Mékong les Hani, sur les autres massifs 600 000 Lahu
(anciens chasseurs d’ours), sur le haut Yangzi les Naxi, dernière société matriarcale…
C. Les ressources
1. Agriculture
Les contraintes climatiques rendent impossibles une double récolte du riz.c’est le même régime
agricole que dans le Yangzi. Au 17e-18e, l’agriculture est surtout le fait des minorités, puis des
camps de rééducation.
Les cultures d’hiver sont les légumineuses (fèves), les légumes et le tabac (remplace l’opium).
Les spécialités sont le kaoliang (Guizhou) pour distiller l’alcool Maotai, et un cru de thé noir Pu’er
(au sud). Au Yunnan (et Indochine), on trouve des grandes plantations de plantes tropicales
(hévéas, caféiers, palmiers à huile…).
2. Ressources industrielles
Il y a un énorme potentiel en métaux non-ferreux :
o Cuivre (qui alimentait la Cour de Pékin en monnaie jusqu’au 18 e, aujourd’hui épuisé)
o Etain (près du Vietnam), l’une des plus grandes réserves du monde avec une exploitation
développée par la France
o Manganèse (Guizhou septentrional) pour les aciéries de Chongqing
o Mercure (Guizhou septentrional)
o Bauxite (Guizhou central), le 2e gisement au monde
o Phosphore (Guizhou central) pour fabriquer des bombes
o Uranium
Il y a aussi des ressources énergétiques.
o Les plus grandes mines de charbon de Chine méridionale avec le bassin houiller de
Luipaishang (Guizhou) depuis les années 1970 – 80.
o Un énorme potentiel hydroélectrique sur les fleuves géants (un escalier de barrage est en
construction sur le haut Mékong)
Dans les années 1960-70, on a développé un complexe militaro-industriel Xian -> Guizhou ->
Sichuan (entreprises d’armement, sidérurgie, aviation et villes-casernes pour l’industrie). Depuis
les années 1980, c’est un démentèlement progressif vers une reconversion (électro-ménager).
Depuis 1980, on a aussi entreprit le désenclavement de la région dans la continuité des axes
ferroviaires chinois d’Est en Ouest (Wuhuan -> Xian -> Xinjiang) et Nord/ Sud (Pékin -> Canton).
En 1900, la liaison Hanoi -> Kunming est réalisée par la France mais est ensuite détruite par le
Japon. La RPC la remet en service et ajoute une liaison Hanoi -> Nanning.
Le désenclavement ferroviaire s’accompagne d’un désenclavement routier qui correspond à une
activité transfrontalière avec la Birmanie, le Laos et le Vietnam. Les routes existantes sont en
reconstruction. Le Yunnan est en train de devenir le 4 e côté du triangle d’or.
D. Géographie urbaine
C’est le réseau le plus indigent de Chine. Il y a 5 grands types de centres urbains :
 Les villes minières : Liupaishui (800 000 hab. avec de la sidérurgie et de l’industrie
mécanique), Dali (marbre)
 Les villes-casernes (aujourd’hui fermées)
 Les nœuds de communication : vers la Birmanie (Xiaguan au Yunnan), le Sichuan (Zhunyi au
Guizhou septentrional avec la distillerie de Maotai et fut une étape de la longue marche)
 Les villes touristiques (reliefs karstiques et minorités) : Guilin, Dali et le district autonome du
Xishuangbang
 Les capitales provinciales
 Nanning, capitale du Guanxi (700 000 hab.)
Ville fondée par les Mongols au cœur d’un riche bassin agricole (riziculture, canne à sucre, fruits
tropicaux). Il y a beaucoup de navires qui remontent le Xijiang depuis la rupture de charge de
Wuzhou. On y a installé un complexe militaro-industriel, des équipements miniers et des industries
d’exploitation (raffineries de sucre).
 Guiyang, capitale du Guizhou (1M hab.)
C’est un nœud ferroviaire. On y a installé un complexe militaro-industriel (en reconversion) et un
complexe de cimenterie. Depuis 1980, des sociétés japonaises mettent en valeur le bauxite.
 Kunming, capitale du Yunnan (1.5M hab.)
Il y a eu une industrie de cuivre (pour la monnaie) et l’implantation militaro-industrielle des avions
Flying Tigers US. La RPC y installe le dogme sidérurgique et un complexe mécanique (camions).
Au 1e, c’était le plus grand producteur de pavot, aujourd’hui on assiste à la frénésie urbaine.
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