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Mory Marie-Sophie Pratiques Judiciaires
Lambertet Leslie
Mort et Economie
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PLAN
Introduction
I. Les effets néfastes de l’économie sur la vie
A. La mort économique et sociale.
1. Le chômage : l’exclusion économique.
2. Le chômage : l’exclusion sociale.
B. La mort physique.
1. La mort inégale selon les catégories socioprofessionnelles.
2. La mort reproduit les inégalités par les transmissions successorales.
II. Le marché lucratif de la mort.
A. Le marché de la prévoyance ou le profit antérieur à la mort.
1. L’assurance vie
2. La protection sociale
B. Le marché du décès ou le profit postérieur à la mort.
1. L’importance des obsèques (pompes funèbres, canicule de 2003, marbrerie, produits
dérivés, tombeaux).
2. Le risque des trafics d’organes.
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INTRODUCTION
Selon Jean Bodin (philosophe, juriste et économiste français) (1530-1596), « Il n’est de
richesses que d’hommes », mais alors quelle valeur pour la mort ?
A l’aube de l’économie, au temps de la préhistoire, s’ouvre une longue riode se mettent
en place les éléments fondamentaux de l'économie avec la transformation des aliments par le
feu, les premières productions d'outils puis de vêtements, d'objets artistiques et religieux.... et
enfin les premiers échanges (don, troc, guerre). Le but étant pour ces fondamentaux de
l’économie d’organiser et d’améliorer les conditions de vie des hommes.
Au fur et à mesure de l’émergence de l’agriculture, des structures urbaines, du commerce et
de la notion de marché, l’économie se développe.
C’est par la révolution industrielle du XIXème siècle, qu’un nouveau système porteur de
croissance rapide apparait, c’est le capitalisme fondé sur la recherche du profit maximum en
vu de l’accumulation du capital et de la propriété privée des moyens de production. Les
sociétés traditionnelles sont alors bouleversées et les démocraties libérales apparaissent ainsi
que l’émergence de la classe bourgeoise et l’expansion de la classe ouvrière.
Plusieurs théories économiques apparaissent à cette époque.
A la fin du XVIIIème siècle, Adam Smith, le fondateur de l’école libérale, expose les thèmes
principaux de sa pensée dans « La Richesse des nations ». Il prône la recherche de l’intérêt
individuel comme le moyen le plus r pour garantir la richesse des nations, c’est le principe
de la main invisible. En effet, l’Etat n’a pas à intervenir sauf dans ses fonctions de l’Etat
gendarme. Les néoclassiques puis les néolibéraux prolongeront sa pensée en la modernisant et
en dénonçant, par exemple, le poids excessif de l’Etat et le laxisme des politiques monétaires.
John Maynard Keynes (théorie générale 1936) va, lui, marquer fortement le XXème siècle en
influençant les politiques étatiques. Keynes analyse l’activité économique d’un pays en
termes de circuit, elle n’est plus le résultat de l’ensemble de comportements individuels : il
s’agit du raisonnement macro-économique. De plus, selon lui, la demande de consommation
et d’investissement détermine un certain volume de production et d’emploi. Contrairement
aux classiques, l’Etat doit intervenir pour établir le plein emploi, par des politiques de relance
de la demande (politique monétaire, budgétaire et des revenus).
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Une théorie opposée est apparue pour dénoncer le capitalisme et lui substituer d’autres
modèles, c’est le marxisme. En effet, ce système fondé sur la division entre le capital et le
travail conduit à la dépossession pour l’ouvrier des outils de travail et l’expropriation de son
savoir faire. Ceci aboutit à une lutte de classe opposant les propriétaires des moyens de
production (classe bourgeoise) et ceux qui ne possèdent que leur force de travail (prolétariat
ou classe ouvrière). De plus ce système aliène l’ouvrier. Les marxistes prônent donc pour un
idéal communiste.
Par ces théories, l’économie devient pensée et réfléchie mettant en lumière l’importance
qu’elle a sur la société et les individus qui la composent. Ainsi, de l’économie primaire à
l’économie rationnelle, toutes ses activités telles que la production, l’échange, la
consommation ont des répercussions sur la vie des individus et même leur mort. En effet, par
les progrès techniques, l’espérance de vie a considérablement progressée. Le développement
de l’économie tend à améliorer les conditions de vie des individus luttant donc directement
contre la mort. Ceci s’illustre par la rationalisation du travail permettant la sauvegarde de la
santé des travailleurs ou bien par l’innovation dans le secteur médical. On remarque
d’ailleurs, que l’espérance de vie est plus longue dans les pays développés que celle des pays
en voie de développement.
Néanmoins, la mort ne s’entend pas uniquement par la disparition physique de la personne.
On peut aussi prendre en compte sa mort économique, lorsqu’elle est exclue du système du
fait de sa non-productivité, ou bien encore sa mort sociale l’individu se trouve exclu des
liens sociaux. Dans ces différentes conceptions de la mort, l’économie ne paraît pas avoir que
des effets bénéfiques, bien au contraire à l’heure actuelle il semble intéressant de constater les
répercutions négatives de l’économie sur l’activité humaine.
Il convient donc de se demander quelles peuvent être les conséquences néfastes de l’économie
sur la mort ? Et comment celle-ci peut en tirer profit ?
En effet, sous cet angle, nous mettrons en évidence les effets pervers de l’économie sur la
mort dans sa conception large (I) puis nous verrons la mort en tant que produit réellement
économique (II).
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I. Les effets néfastes de l’économie sur la vie
Dans le domaine du travail, on constate que l’économie par différents facteurs a des
répercutions néfastes sur l’individu qui peut réellement entrainer une mort économique et
sociale (A) voire physique (B).
A. La mort économique et sociale.
Tout individu représente une valeur économique du fait de sa force de travail pour la société.
D’ailleurs, ils sont classés en catégories : la population active qui regroupe les personnes
ayant un emploi à temps plein ou à temps partiel ainsi que les personnes en recherche
d’emploi, et la population inactive regroupant les individus dispensés de rechercher un emploi
en raison de l’âge, d’une maladie, d’une invalidité ou par choix comme les femmes au foyer.
A l’intérieur de la population active, trois profils émergent sous le nom des « trois France »,
selon Patrick Bonazza. En effet, autour d’un noyau dur de travailleurs protégés sont apparues
des catégories aux statuts incertains et précaires (CDD et intérimaires). Cette population au
statut inconfortable aspire à plus de sécurité, donc à rejoindre les premiers, et redoute le
chômage et l’exclusion.
Ainsi on distingue les privilégiés ou « insiders », personnes sur le marché du travail qui
bénéficient d’une activité stable et des avantages en découlant ; on retrouve les fonctionnaires
qui sont les mieux lotis grâce au statut de la fonction publique instituée par la loi du 19
octobre 1946 avec des emplois à vie et l’avancement à l’ancienneté… et, au sein du secteur
privé, les titulaires d’un CDI qui ont tout de même moins de garantie étant donné qu’ils
risquent les licenciements, délocalisation, restructuration …
A partir des années 90 sont apparus les « travailleurs pauvres » ou « outsiders ». Ce sont les
personnes qui occupent un emploi de manière permanente ou épisodique mais qui, payé
autour du SMIC, ne perçoivent pas un salaire suffisant pour subvenir à leurs besoins courants.
Les femmes travaillant à temps partiel illustrent parfaitement ce phénomène de précarité
puisque seules elles ne peuvent survivre décemment. Cette catégorie recouvre deux statuts
différents, les intérimaires offrant à l’employeur une main d’œuvre dont il pourra se
débarrasser à la moindre baisse de ses activités et les personnes en CDD qui seront les
premières victimes au moindre à coup conjoncturel.
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