Proposition : Recueil d’observations :
réintroduction d’un traitement par anti-TNFα dans la PR,
après tumeur solide récente et localisée (< 5 ans) survenue sous anti-TNF
Chers Amis,
Sous l’égide du CRI, nous souhaiterions recueillir les observations de patients
présentant une polyarthrite rhumatoïde, avec des antécédents de tumeur solide et
récente (< 5 ans) survenu sous anti-TNF et chez lesquels un traitement par anti-TNF
alpha a été réintroduit.
Dans l’état actuel des connaissances, l’utilisation d’un anti-TNF alpha en cas de
cancer solide et récent (à l’exception du cancer baso-cellulaire et cancer in situ du col)
n’est pas recommandée. Le rôle du TNF alpha dans la cancérogenèse est un sujet
controversé, avec des données divergentes dans la littérature :
1) Le TNF alpha est connu pour son rôle anti-tumoral, confirmé à partir des
données de l’expérimentation animale, où l’injection à très forte dose du TNF
alpha induit notamment l’apoptose des cellules tumorales, et le destruction
des vaisseaux tumoraux néoformés1,2. En pratique, le TNF alpha n’a été utilisé
qu’en association avec des drogues cytotoxiques ou en administration loco-
régionale, notamment dans les mélanomes métastasés.
2) A contrario, le TNF alpha utilisé à « dose physiologique » produit par de
nombreuse tumeurs et leur micro-environnement, induirait une progression
tumorale par différents mécanismes : inhibition de l'apoptose, activation de la
prolifération et de l'angiogénèse 2,3,4. En pratique, l'utilisation d'anti-TNF alpha
dans la thérapie anti-cancéreuse, a été rapporté dans le myélome, le
mélanome, les cancers du rein, du poumon, des ovaires et du sein métastasés
5 ,6. Les résultats suggèrent une amélioration de paramètres cliniques, tels que
la cachexie et les douleurs osseuses. Actuellement, l'effet anti-tumoral des
anti-TNF alpha n'est pas formellement démontré, mais une étude récemment
publiée de phase II utilisant l’infliximab dans le cancer du rein en échec des