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Je décide d’appeler un gastro-entérologue pour plus d’information. J’essaye de joindre un
spécialiste en milieu hospitalier (j’appelle l’HEGP) mais après plusieurs minutes passées au
téléphone à être renvoyé d’un poste à l’autre, on finit par me dire, qu’il n’y a plus de médecin
dans le service.
J’essaye de joindre un gastro-entérologue exerçant en ville. Je passe en revue tous les
spécialistes exerçant à Issy-les-Moulineaux mais ils sont soit en vacance, soit encore en
clinique. Je finis par me rabattre sur ceux qui exercent dans une ville voisine et je parviens à
en joindre un. A l’annonce du diagnostic, il est plutôt septique quant à la réponse du
radiologue, me demande le nom de ce dernier pour savoir si ce ne serait pas un remplaçant (le
nom ne lui évoque rien). Il se demande si l’échographie a vraiment été bien réalisée. Etant
donné que la patiente était ballonnée, les gaz pouvaient fausser la qualité de l’examen. Bref il
me conseille de joindre le radiologue et d’en parler avec lui puis de me rappeler ensuite.
Je joins alors le radiologue en question qui tempère aussitôt son diagnostic : « c’est
possiblement une cholécystite alithiasique mais l’examen était difficile compte-tenu des gaz.
En tous cas il n’y avait pas de calculs visibles ».
J’essaye de joindre de nouveau le gastro-entérologue par téléphone afin de savoir quelle serait
la conduite à tenir la plus raisonnable mais son téléphone sonne occupé en permanence.
Il est tard (plus de 18h) et je reste avec mes incertitudes. Je dois prendre une décision
rapidement : compte-tenu de l’excellente tolérance des symptômes et de la probable erreur
d’appréciation du radiologue due aux mauvaises conditions d’examen, le diagnostic de
cholécystite alithiasique est probablement faux et une simple surveillance pourrait suffire.
Mais le fait d’avoir évoqué ce diagnostic et la gravité de son évolution justifie, à mon sens, un
examen complémentaire (TDM) et un avis chirurgical avant de laisser la patiente partir en
Bretagne. J’adresse donc la patiente aux urgences de l’hôpital. Par la suite, le médecin que je
remplace, me dira que la patiente y est allée mais n’est pas restée à cause de l’attente. Elle est
partie en Bretagne et les symptômes se sont largement améliorés. Elle l’a revu son retour de
vacances et il l’a adressée à un chirurgien pour une éventuelle cholécystectomie ultérieure.
Problématisation et analyse critique
Dans le cas présent, j’ai à plusieurs reprises eu à prendre contact avec d’autres spécialistes
pour prendre en charge cette patiente : le radiologue afin de faire réaliser la radio thorax puis
l’échographie. On obtient ainsi assez facilement la réalisation de l’examen le jour même si un
créneau est libre.
La suite des évènements a montré certains critères à prendre ne compte avant d’adresser un
patient : A quel spécialiste vais-je adresser mon patient pour que mon examen soit réalisé
dans les meilleurs conditions. Lorsque l’on constitue son carnet d’adresse, il est important de
connaître les compétences particulières et faiblesse de ceux-ci dans certains domaines ou sur
supports (ici l’échographie) afin d’adresser les patients au mieux et obtenir un examen de
bonne qualité qui permettra une prise en charge adaptée du patient. Par ailleurs en période
scolaire, il faut savoir si c’est le médecin titulaire ou un de ses remplaçants qui fera l’examen.
Dans le cas présent, le radiologue a été maladroit : il a posé un diagnostic radiologique peu
fréquent et plutôt grave, finalement sans certitude. Sinon n’aurait il pas du faire réaliser lui-
même le scanner immédiatement pour confirmer son diagnostic ou même envoyer la patiente
aux urgences ? Il aurait été préférable qu’il pose le diagnostic de cholécystite sans calcul
visible. Et d’insister sur les mauvaises conditions de réalisation de l’examen (gaz), en
préconisant un éventuel scanner si besoin. Dans ce cas j’aurais probablement permis à la
patiente de partir en vacances à proximité d’un centre hospitalier, sous traitement antalgique
et avec des consignes de surveillance strictes (fièvre, intensité des douleurs,…).
La recherche infructueuse d’un gastro-entérologue m’a montré la difficulté d’obtenir un avis
auprès d’un praticien hospitalier (sauf si l’on possède un numéro direct) mais aussi