Principe de la société - Sens Commun chez Habermas, Gadamer, et

Principe de la société
- Sens Commun chez Habermas, Gadamer, et Vico -
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Kwangmin PYO
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Sigles et Abréviations utilisés
VM H. G. Gadamer, Vérité et méthode, traduit par Pierre Fruchon, Paris, Seuil, 1996.
RHC H. G. Gadamer, « Rhétorique, herméneutique et critique de l’idéologie » in L’art de
comprendre I, traduit par Marianna Simon, Paris, Aubier, 1982.
Réplique H. G. Gadamer, « Réplique à herméneutique et critique de l’idéologie » in L’art de
comprendre I, traduit par Marianna Simon, Paris, Aubier, 1982.
Communicationnel J. Habermas, Théorie de l’agir communicationnel I, Paris, Fayard, 1987.
Logique J. Habermas, « Logique des sciences sociales » in Logique des sciences sociales,
traduit par Rainer Rochlitz, Paris, PUF, 1987.
Universalité J. Habermas, « La prétention à l’universalité de l’herméneutique » in Logique
des sciences sociales
HCdi P. Ricœur, « Herméneutiques et critique des idéologies » in Du texte à l’action, Paris,
Seuil, 1986, pp. 369-370.
SN G. Vico, La Science nouvelle(1744), traduit par A. Pons, paris, Fayard, 2001.
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Goethe
Introduction : la valeur de relire le débat
Le débat entre Hans Georg Gadamer et Jürgen Habermas sest déroulé à la fin des années 60 et
au début des années 70. Pendant le séjour de Habermas à Heidelberg, de 1961 à 1964, comme
professeur de philosophie à l’université, où Gadamer exerçait son enseignement depuis 1949,
Habermas s’est immergé dans la démarche herméneutique. Habermas lui-même se réfère à
Gadamer dans sa propre recherche linguistique pour développer la théorie de l’agir
communicationnel. Cependant, en examinant le rôle de l’herméneutique à l’être humain dans la
société, surtout dans la problématique des sciences sociales, Habermas se montre critique, en
élucidant les limites et les insuffisances que présente l’herméneutique gadamérienne.
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Habermas
attaque dès sa « Logique des sciences sociales »(1967), surtout la réhabilitation en forme de
provocation des trois concepts : le préjugé, l’autorité et la tradition. Et puis, Gadamer conteste la
critique de, soi-disant traditionalisme, dans les articles comme « Réplique à herméneutique et
critique de l’idéologie »(1971), et « Rhétorique, herméneutique et critique de l’idéologie »(1971) en
remarquant la limite de la critique de l’idéologie de Habermas. Le débat s’est fini sans arriver à une
certaine conclusion. Alors, maintenant, le débat s’est suspendu entre deux auteurs, mais le problème
qu’a posé le débat ne finirait jamais, car, il se continue toujours de manière indirecte dans des
conflits entre les individus, entre les sociétés, entre les États et entre les générations.
Néanmoins, pour mieux et profondément comprendre le débat, il faut commencer par trouver le
point commun entre eux. Et à partir du point commun, le débat peut se comprendre à nouveau en
tenant compte de la même initiative de deux auteurs. Malgré le désaccord de deux auteurs sur
l’herméneutique, ils partagent la préoccupation relative au positivisme qui introduit la méthode de
la science de la nature dans les sciences sociales. Le débat s’est révélé entre deux différents essais
de contrecarrer le positivisme. Gadamer veut démontrer la limite du positivisme, en prouvant des
valeurs de la tradition, l’autorité et le préjugé. Habermas veut contrecarrer l’élargissement du
positivisme par la Théorie critique. Aujourd’hui, sous le noms du fonctionnalisme ou libéralisme, le
positivisme exerce une grande influence non pas seulement sur le domaine de la science sociale,
mais, sur tous les actes humains de la société.
Cependant, maintenant, il faut interpréter le débat qui était compris seulement comme celui
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Aguirre Oraa J. M., Raison critique ou raison herméneutique?, Paris, Cerf et Eset, 1998, p. 191-192.
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entre la tradition et le moderne ; le débat ne se limite pas seulement à la discussion entre le
traditionaliste et le moderniste. Mais il est aussi vrai que l’on peut facilement trouver des conflits
entre la tradition et le moderne dans le débat. C’est parce que le débat n’a pas encore montré son
discours entier au moment du débat. Car, dans le débat, Habermas n’a pas critiqué Gadamer avec sa
propre théorie, mais il s’est borné comme un antagoniste. Après que Habermas a proposé son
raisonnement dans Théorie de l’agir communicationnel(1981), il se rend possible de complètement
comprendre la position de Habermas. Et la compréhension complète de Habermas nous aide
directement à comprendre la thèse de Gadamer qui était simplement conçue comme traditionalisme.
Cette réinterprétation commence par poser une question suivante : comment arrivent-ils au débat et
que le débat signifie dans la pensée chez deux auteurs ? On peut y répondre en tenant compte de
deux aspects. D’une part, les perspectives de Habermas et Gadamer, tous comportent une démarche
contre le positivisme. De l’autre, ce qui n’était pas indiqué comme le point commun de deux
auteurs, c’est la critique aussi commune de l’Aufklärung ; nous verrons dans quel point les deux
auteurs contestent la validité de la raison de l’Aufklärung. Donc, on peut pleinement comprendre le
débat, lorsque l’on tient compte de leurs critiques à la fois du positivisme et de l’Aufklärung en
comparant leurs textes majeurs, Vérité et Méthode(1965) et Théorie de l’agir communicationnel, à
travers de la distance temporelle.
De plus, la réinterprétation du débat nous conduira à trouver les tentatives de deux auteurs de
présenter les nouveaux « principes » qui surpassent à la fois le positivisme et l’Aufklärung. C’est
le débat a lieu ; le principe de Gadamer et celui de Habermas ne se rapprochent pas. Et dans le
débat, le concept de principe s’incarne implicitement sous la forme de la raison. Donc, il est
nécessaire de comprendre le débat comme un conflit entre les différentes raisons. Gadamer présente
la raison herméneutique pour intégrer la tradition gréco-romaine et les raisons modernes tandis que
Habermas théorise la raison critique en s’opposant la tradition, les raisons précédentes, et
l’herméneutique gadamérienne.
Malheureusement, on ne peut pas aller immédiatement au débat du principe, parce que les
positions de Gadamer et Habermas ne sont pas simples, et elles renferment aussi les points de vue
sur la tradition, comme on comprenait le débat. Plus principalement, on ne peut y accéder qu’après
avoir réexaminé les concepts de Gadamer, par exemple, la tradition, l’herméneutique, etc., et ceux
de Habermas, comme la critique, l’émancipation, etc. C’est parce que, chez deux auteurs, les
concepts élémentaires et les théories abstraites ne se séparent pas, comme la manière de la praxis
qui inclure à la fois la théorie et la technique. Et aussi, il semble que le débat aie influence sur la
thèse de Habermas, la théorie de l’agir communicationnel, dans la mesure le monde vécu de
Habermas se ressemble à la fusion d’horizons ; on verra le point commun entre deux sphères.
Néanmoins, l’explication du débat comme celui du principe, elle rend plus difficile de réconcilier
la raison herméneutique et la raison critique. Et cette difficulté nous incite à introduire la pensée de
Giambattista Vico, qui tentait de trouver un fondement dans nouvelle ère entre l’antiquité et la
modernité. Il respecte la sagesse antiquité qui peut rendre stable la société humaine, mais il accepte
aussi la méthode moderne qui peut produire le changement favorable dans la société. En fait,
théoriquement Vico garde la Providence qui était le principe de l’age de croyance, mais il propose
un autre concept plus concret que la Providence ; c’est le « sens commun ». Il renferme à la fois la
tradition et la transformation de la société. Par le sens commun, nous pouvons nous approcher à la
communauté qui conserve sa continuité en se renouvelant. Et ce serait dans l’exercice du sens
commun où nous pouvons trouver la synthèse de la raison herméneutique et la raison critique.
1. Aspect apparent : Débat autour de la tradition
À première vue, le sujet du débat apparaît comme la validité de tradition ou non. Gadamer et
Habermas disputeraient sur la question que l’on peut respecter la tradition. Et la validité de tradition
se combine à la capacité de l’herméneutique que propose Gadamer en tant que l’intermédiaire entre
le passé et le présent. D’ailleurs, l’herméneutique est plus importante que la tradition elle-même,
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