avantage comparatif. Mais celui-ci ne résulte pas de différences initiales entre les deux pays
puisque, par hypothèse, ils étaient parfaitement semblables mais trouve son origine dans la
spécialisation elle-même, recherchée pour exploiter des rendements croissants. Cette
explication est qualifiée de «théorie endogène» de l’échange international, car c’est la
spécialisation qui crée l’avantage comparatif issu de l’exploitation d’économies d’échelle
.
On peut préciser cette analyse en indiquant qu’elle va considérer, d’une part, le cas des
économies d’échelle internes, et, d’autre part, le cas des économies d’échelle externes à la
firme.
Dans le premier cas, l’abaissement continu des coûts de production avec
l’augmentation de la taille de la firme conduit à la disparition de la concurrence (marchés se
rapprochant de la situation de monopole). La conséquence de ces économies d’échelle sur le
commerce international conduit à l’émergence de situations de monopole contestable (un
marché où la firme installée peut être menacée par un entrant potentiel, ce qui la conduit à
fixer son prix à un niveau égal au coût moyen -comportement correct en matière de prix-). Si
tous les marchés sont des monopoles contestables, la spécialisation internationale est totale :
en effet, chaque bien n’est produit à la limite que par une seule firme et donc dans un seul
pays, une seule zone régionale, etc.
Dans le second cas, les économies d’échelle externes à la firme (mais internes au
secteur) sont compatibles avec le maintien de la concurrence. En effet, le coût unitaire de
production dépend alors de la taille du secteur et non pas de celle d’une firme spécifique.
Donnons un exemple d’une telle situation : la concentration géographique d’une industrie
donnée, telle le cas de la Silicon Valley aux Etats-Unis. La proximité géographique des firmes
favorise la diffusion d’informations entre elles, le développement d’un marché du travail
spécifique au secteur et d’une offre localisée de services, de biens utilisés par toutes les firmes
du secteur. L’existence de telles économies va avantager les nations qui fournissent des
volumes importants de production. Ces économies externes peuvent alors pallier un taux de
salaire plus bas dans une autre nation, nation qui ne pourrait accéder à de telles économies. Il
découle de cette situation deux conséquences importantes :
- la taille du marché intérieur d’un pays peut être un facteur explicatif du commerce
international en présence d’économies d’échelle externes ;
Dans la mesure où la théorie traditionnelle repose sur des rendements d’échelle constants, la spécialisation
internationale ne pourra être déterminée que par de différences internationales des techniques de production
(Ricardo) ou de dotations relatives de facteurs de production (modèle HOS). Rappelons que B. Ohlin considérait
que les avantages de la production à grande échelle pouvaient expliquer certains échanges internationaux mais il
n’a pas approfondi cette analyse.