Les zones de production

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Rubrique « Culture par culture » : LE PETIT POIS
Arborescence :
1ère page de présentation (titre)
Photo « Pois 1 »
La culture
Photo « Pois 1 »
La plante
Photos « Pois 2 » et « Pois 3 »
Les variétés
Photo « Pois 4 »
L’implantation
Photo « Pois 5 »
La fertilisation
L’irrigation
Photo « Pois 6 »
Le désherbage
Photos « Pois 7 » et « Pois 8 »
Les maladies du sol
- Fontes de semis
- Nécroses racinaires
Photos « Pois 9 » et « Pois 10 »
Les maladies de végétation
- Anthracnoses
- Botrytis ou Pourriture grise
- Mildiou
- Oïdium
- Rouille
- Sclérotiniose
- Autres maladies peu fréquentes
 Graisse bactérienne
 Viroses
Les ravageurs
- Cécidomyie
- Limaces
- Pucerons
- Sitone
- Thrips du lin et des céréales
- Tordeuse
- Autres ravageurs occasionnels
 Bruche
 Thrips du pois
 Tipule
La récolte
La gestion des reliquats azotés après récolte
Photos « Pois 11 » et « Pois 12 »
Photos « Pois 13 » et « Pois 14 »
Photos « Pois 15 » et « Pois 16 »
Photo « Pois 17 »
Photo « Pois 18 »
Photo « Pois 19 »
Photo « Pois 20 »
Photo « Pois 21 »
Photos « Pois 22 » et « Pois 23 »
Photos « Pois 24 » et « Pois 25 »
Photo « Pois 26 »
Photo « Pois 27 »
Photos « Pois 28 » et « Pois 29 »
Photo « Pois 30 »
Page de présentation :
LA CULTURE DU PETIT POIS POUR L’INDUSTRIE
Photo « Pois 1 »
LA CULTURE
Surfaces et zones de production
Photo « Pois 1 »
Le petit pois destiné aux industries de transformation françaises est cultivé sur environ 28 000
hectares chaque année, qui fournissent en moyenne 195 000 tonnes de pois frais. Les cultures
sont réparties dans trois grands bassins de production :
- L’ensemble Nord – Picardie – Centre - Bourgogne concentre plus de la moitié des surfaces
et produit majoritairement des pois fins et clairs, pour la conserve.
- La Bretagne regroupe plus d’un tiers des emblavements. Sa production est davantage
orientée vers les pois foncés, adaptés à la surgélation.
- Enfin, le Sud-Ouest représente environ 8 % des surfaces avec une spécialité : les garden
peas, pois de gros calibre aussi appelés «pois anglais» et destinés à la surgélation.
A ces surfaces, s’ajoutent encore 8 à 10 000 ha de pois emblavés par les surgélateurs belges
dans le nord de la France (Nord – Pas de Calais – Picardie).
Le rendement moyen national avoisine les 7 tonnes/ha.
Calendrier de culture
Le cycle du pois potager s’étend sur 75 à 115 jours environ, suivant sa précocité et ses
conditions de culture. Afin d’allonger au maximum la durée de fabrication et d’assurer un
approvisionnement régulier aux usines de transformation, les variétés hâtives sont semées les
premières dans les zones précoces tandis que les variétés tardives sont semées les dernières
dans les secteurs les plus tardifs. De cette manière, la campagne de récolte de pois dure 6 à 7
semaines dans le nord de la France et 5 à 6 semaines dans le Sud-Ouest.
Au nord de la Loire
Les semis sont échelonnés du 20 février à mi-mai. La récolte débute généralement mi-juin
et se termine début août. Les pois les plus précoces sont souvent suivis d’une seconde
culture en Bretagne (haricot, épinard, brocoli, ray-grass, navet…) ; cela est moins
systématique en Nord-Picardie.
Dans le Sud-Ouest
Les semis s’étalent de début février à fin mars pour une récolte qui s’étend de mi-mai à fin
juin. Le pois y est systématiquement suivi d’une seconde culture (haricot, maïs doux,
brocoli…).
Malgré de multiples tentatives visant à gagner en précocité, les cultures d’hiver ne se sont
jamais développées, faute de variétés adaptées.
LA PLANTE
Le petit pois, Pisum sativum, aussi appelé pois potager, est une légumineuse à cycle court,
tout comme le haricot vert, le flageolet ou la fève.
Durée du cycle
Le cycle du petit pois se décompose en plusieurs phases :
- La levée a une durée très variable en fonction des conditions de semis, allant de 10 jours à
un mois.
- La croissance végétative, entre la levée et la floraison, est déterminée par la précocité
(facteur variétal) et donc le nœud de la première fleur (9 ème à 18ème). Elle s’étend sur 35 à
50 jours.
- La phase de remplissage des gousses et des grains, plus dépendante des conditions
climatiques (températures), s’étale sur 25 à 45 jours.
Il résulte de ces trois phases une durée du cycle comprise entre 75 et 115 jours suivant la
variété, la date de semis et les conditions climatiques de l’année.
Stades clés
Photo « Pois 2 »
Avant la floraison, les stades du pois se définissent par le nombre de feuilles ou de nœuds de
la tige principale, sachant que les deux premiers nœuds (souterrains) n’émettent que de
simples écailles.
Photo « Pois 3 »
Chaque étage florifère reproduit ensuite un schéma de développement identique :
- émergence des boutons floraux,
- ouverture des fleurs et fécondation,
- allongement des gousses,
- gonflement (formation du calibre).
Le rendement est élaboré à partir des 3 à 5 premiers étages fructifères. Leur développement
correspond donc à la phase la plus sensible du cycle (stress thermique ou pathologique).
LES VARIETES
Photo « Pois 4 »
La palette variétale du petit pois est extrêmement large. Plus de 140 variétés sont utilisées
chaque année pour élaborer un plan de semis de 30 000 hectares environ. Les différents
marchés commerciaux font en effet appel à des types de grain bien spécifiques, en couleur
comme en calibre, avec une gamme de précocité étoffée pour allonger au maximum
l’approvisionnement des usines de transformation.
Les types de grain
Les pois vert clair : ils représentent plus de la moitié de la production nationale et sont utilisés
pour la conserve. Le type de grain, lisse à l’origine, a subi de nombreux croisements. Les
variétés claires actuelles peuvent ainsi être de type lisse ou ridé.
Les pois vert foncé : ils sont utilisés pour la surgélation et les variétés retenues sont toutes de
type grains ridés. Moins riches en amidon et moins farineuses que les lisses, elles se
déshydratent lentement et maintiennent longtemps saveur sucrée et tendreté. Ces qualités
conviennent particulièrement à la surgélation qui ne permet ni d'attendrir ni d'ajouter un jus
sucré. Ces variétés, anciennement tardives et grosses, ont elles aussi été beaucoup
sélectionnées afin d'y introduire finesse et précocité.
Le calibrage
Les sortes fines, qui comprennent les calibres extra-fins et très fins, sont recherchées
principalement par la conserve, qui vise un seuil minimum de 70 %. Certaines variétés
peuvent atteindre 90 % de sortes fines dont 70-75 % d’extra-fins. Elles sont cependant
délicates à conduire du fait d'une maturation rapide.
L’exigence de finesse est moindre en surgelé. Deux types de pois cohabitent d’ailleurs sur ce
marché :
- les pois doux, de type ridé vert foncé, plutôt fins, à l’instar de la conserve ;
- les garden peas, aussi appelés « gros pois anglais », qui présentent un gros calibre (> 10,2
mm) et sont également de type ridé vert foncé. Cette production est largement exportée.
Grille de calibrage en fonction des types de grain
Diamètre (mm)
Pois lisses
(conserve + surgelé)
Pois ridés = pois doux
(conserve + surgelé)
Garden peas (surgelé)
Extra-fins
Très fins
Fins
Mi-fins
< 7,5
< 8,2
< 8,75
< 9,3
< 7,5
< 8,2
< 9,3
< 10,2
-
Moyens
hors
calibre
hors
calibre
> 9 - 9,3
Les autres critères de choix d’une variété sont : la précocité, la productivité, le type de plante
et son aptitude à la récolte mécanique, le groupement de maturité et la souplesse de récolte,
la résistance aux maladies.
L’IMPLANTATION
Le choix de la parcelle
Le petit pois peut se cultiver sur une large gamme de sols, pourvus que ceux-ci soient
homogènes et profonds. L’homogénéité du sol est essentielle pour obtenir une maturité
régulière, maîtriser la tendérométrie et donc la qualité de la récolte. Les sols profonds
permettent à la culture de s'alimenter correctement en eau et en éléments minéraux. Le pois
dispose en effet d’un système racinaire ramifié et puissant, susceptible de descendre à 90 cm
de profondeur en l'absence d’obstacle.
Les parcelles ressuyant bien sont à privilégier afin d’optimiser le semis comme le désherbage,
et éviter toute asphyxie racinaire de la culture. Pour les semis précoces, le réchauffement
rapide du sol est également important (zéro de végétation du pois = 4,5°C).
Enfin, pour faciliter la récolte, les parcelles planes et sans cailloux sont préférées.
La rotation
Même en l’absence d’attaques caractérisées de nécroses racinaires, au delà de 3 pois en 10
ans, les rendements commencent à chuter de façon durable. Un délai de 5 ans (= remise en
culture la 6ème année) est par conséquent recommandé entre deux pois, mais aussi entre un
pois et une autre légumineuse (haricot, pois protéagineux, luzerne…). Cette rotation est
nécessaire pour limiter les risques de maladies foliaires (mildiou, botrytis, sclérotinia) comme
de nécroses racinaires (pied noir). En cas de présence du champignon Aphanomyces euteiches,
le risque est tout autre et peut aller jusqu’à l’abandon de la parcelle pour la culture de pois.
La préparation de sol avant semis
Photo « Pois 5 »
La préparation de sol soignée doit assurer une levée rapide et régulière de la culture ainsi
qu’un enracinement profond. Le lit de semences idéal présente une structure grumeleuse, de
manière à :
- assurer une bonne aération ainsi qu’une installation rapide des nodosités (qui sont
aérobies),
- éviter la battance ou l’asphyxie.
Il faut veiller à ne pas multiplier les passages d’outils, qui risquent de tasser le sol en
profondeur, et travailler en conditions ressuyées. Le sol doit aussi être bien nivelé et surtout
pas soufflé, afin d’optimiser le désherbage et faciliter la récolte.
Le semis
La dose de semis est fonction :
- du poids de 1000 grains (PMG) qui varie de 80 grammes pour un pois extra-fin à 200
grammes voire plus pour un garden pea,
- de la faculté germinative (environ 90 %, valeur minimale légale = 80 %),
- du peuplement visé.
Le peuplement optimal diffère en fonction des aléas auxquels la semence est exposée (climat,
parasitisme…) et donc des créneaux de précocité :
Peuplement visé
Semis précoces
Semis
intermédiaires
Semis tardifs
120 à 140 plantes/m²
100 à 120 plantes/m²
80 à 100 plantes/m²
Dose de semis (en kg/ha) = Peuplement visé (en plantes/m2) x PMG (en grammes)
Faculté germinative du lot (en %)
La graine doit être déposée entre 3 et 5 cm de profondeur pour bénéficier d’un milieu humide
et aéré, à l'abri du gibier.
La majorité des semis de pois est réalisée avec des semoirs à céréales dont les inter-rangs
varient de 12,5 à 18 cm. Le semoir monograine, ou semoir de précision, est également utilisé.
Il présente l’avantage de mieux maîtriser la profondeur, le plombage et la répartition des
graines sur le rang, d’où une levée plus régulière.
LA FERTILISATION
Besoins en éléments minéraux
Mobilisations et exportations d’une culture de pois en éléments minéraux
MOBILISATIONS
EXPORTATIONS (/ha)
(/ha)
à la récolte
Azote (N)
250 kg
75 kg (30 %)
Phosphore (P2O5)
70 kg
20 kg (30 %)
Potassium (K2O)
210 kg
30 kg (15 %)
Calcium (CaO)
135 kg
3 kg (2 %)
Magnésium (MgO)
20 kg
5 kg (25 %)
Soufre (SO3)
40 kg
8 kg (20 %)
Fer (Fe)
5500 g
280 g (5 %)
Mn
430 g
30 g (7 %)
Zn
245 g
75 g (30 %)
B
190 g
15 g (8 %)
Cu
65 g
20 g (30 %)
Mo
10 g
3 g (30 %)
Ces chiffres représentent une situation moyenne, établie en 1997 à partir de 11 parcelles
récoltées par machine.
Pas d’azote sur pois
Les besoins du pois en azote sont compris entre 240 et 280 kg/ha. Ils sont pourvus par :
- les fournitures du sol (40 à 80 kg/ha en moyenne)
- les nodosités du pois (fixation de l’azote atmosphérique par l’intermédiaire de bactéries,
les Rhizobium, qui forment des nodosités sur les racines).
En conditions normales de culture, la fixation symbiotique est capable de compléter les
fournitures du sol à hauteur des besoins de la plante (soit environ 75 % du total). Tout
apport d’engrais azoté est donc inutile, au risque d’inhiber l’activité des nodosités et de
favoriser un excès de végétation. La fertilisation azotée minérale est d’ailleurs interdite par la
Directive Nitrates qui s’applique en zones vulnérables. Par contre, il est important de soigner la
préparation de sol de manière à favoriser la formation et le fonctionnement des nodosités.
S’il est légitime de retrouver la culture de pois sur une sole servant de surface d’épandage à
des effluents d’élevage, il faut néanmoins veiller à les apporter sur les cultures précédentes et
non avant la culture de pois.
Fumure phospho-potassique : en entretien
La fumure phospho-potassique se raisonne au niveau de la rotation. Il s’agit d’une fumure
d’entretien, réalisée au printemps, qui vise essentiellement à maintenir la fertilité du sol. Les
doses d’engrais sont calculées à partir de l’analyse de sol (datant de moins de 5 ans).
En phosphore, les apports conseillés sur la base des exportations moyennes de la culture
sont au maximum de 60 kg/ha. Les phosphates naturels sont à éviter car peu solubles.
Préférer les formes superphosphate ou phosphate bicalcique.
En potasse, les apports conseillés sur la base des exportations moyennes de la culture sont
au maximum de 150 kg/ha. Chlorures et sulfates peuvent s’envisager indifféremment, à ceci
près que la forme sulfate apporte du soufre dont le pois fait une forte consommation.
Pour un bon équilibre de la nutrition, le pH doit se situer entre 6 et 7,5 suivant le type de sol.
L’IRRIGATION
Photo « Pois 6 »
L'irrigation des pois est pratiquée si besoin sur certaines surfaces du Centre, de Bourgogne et
du Sud-Ouest, en fonction de la pluviométrie, de la date de semis et du niveau de réserve en
eau du sol. Les grands bassins du nord de la France (Bretagne et Nord-Picardie) y ont peu
recours en raison des conditions climatiques douces et humides qui y prévalent.
Le pois est peu sensible au manque d’eau durant la phase végétative. La période la plus
critique se situe lors de la mise en place des grains, du début floraison jusqu’à la formation des
gousses. Un stress hydrique à cette période entraîne un risque de coulure de fleurs et
d’avortement de gousses.
L'irrigation est généralement déclenchée à partir de la floraison, et fait appel à un ou plusieurs
apports de 25 mm. Par la suite, elle assure un bon remplissage du grain.
Pour raisonner l’irrigation, l’agriculteur peut utiliser différentes méthodes :
-
le bilan hydrique simplifié, basé sur l’équation suivante :
Réserve d’eau finale = réserve en eau du sol + pluies (mm) + irrigation (mm)
- consommation du pois (Kc x ETP)
Coefficients culturaux du petit pois (Kc) :
De la levée jusqu’à la formation des boutons floraux
Floraison
Formation des gousses
Remplissage des grains
-
Kc
Kc
Kc
Kc
=
=
=
=
0,6
0,8
1,0
1,2
la méthode de pilotage IRRINOV POIS, mise au point par l’ITCF et utilisant des sondes
Watermark®.
LE DESHERBAGE
Le petit pois exige un désherbage soigné car la présence d’adventices limite la productivité,
gêne le battage et génère des pertes à la récolte. Certaines adventices peuvent aussi conduire
au refus de la parcelle du fait de la présence de baies (morelle), de capitules (chardon,
matricaire) ou de siliques (ravenelles, sanves), difficiles à trier parmi les grains.
La prélevée absolument
Photo « Pois 7 »
Les herbicides utilisables sur pois ont tous une efficacité restreinte, garantie selon des
conditions précises : type de sol, conditions climatiques, stade des adventices… Pour répartir
les risques, il faut donc privilégier les programmes de type «postsemis puis postlevée».
Même en terre très propre et ressuyant bien, l’impasse de postsemis-prélevée est risquée :
- le désherbage de postlevée seul est aléatoire sur certaines adventices ;
- la pluviométrie printanière peut empêcher d’intervenir au moment opportun et rendre la
situation incontrôlable par la suite.
Un premier désherbage s’impose donc avant la levée des pois, en présemis incorporé ou en
postsemis-prélevée.
La postlevée en complément
Photo « Pois 8 »
C’est en fonction de la réussite du postsemis-prélevée que se raisonne la suite du
désherbage :
- nécessité ou non de réintervenir en postlevée,
- si oui, choix de l’herbicide tenant compte de la flore présente.
Le désherbage de postlevée ne doit s’effectuer que sur un pois de plus de 5 cm, en bon état
végétatif. Il faut donc avant tout s’assurer :
- que l’herbicide de postsemis ait agi (certains produits à action racinaire peuvent agir à
retardement, après l’arrivée d’une pluie),
- que la culture se soit remise de l’éventuelle agressivité de ce premier désherbage et soit
redevenue poussante.
Aucune intervention de postlevée ne doit s’effectuer sur un pois chétif, jaunâtre ou hétérogène
car le cumul des phytotoxicités –postsemis puis postlevée- est très pénalisant.
Une fois ces conditions réunies, il convient de ne pas trop tarder pour toucher les adventices à
un stade jeune (4 feuilles au maximum). Plus l’adventice est développée, plus elle est difficile
à détruire.
 Pour connaître les spécialités utilisables et leurs doses d’emploi, consulter la base e-PHY
du Ministère de l’agriculture en cliquant sur http//e-phy.agriculture.gouv.fr
LES MALADIES DU SOL
Fontes de semis
Les fontes de semis se traduisent par la disparition de plantules, de la levée au stade 2-3
nœuds. Elles sont dues à différents champignons (Pythium, Fusarium, Ascochyta, Phoma…) et
se développent principalement en conditions humides et froides (températures inférieures à
10°C), entraînant une levée lente. L’asphyxie du système racinaire et la battance sont
également des facteurs propices aux fontes de semis.
Moyens de lutte :
- Réaliser l'ensemble des façons culturales dans de bonnes conditions afin d'éviter les
problèmes d'asphyxie.
- Le traitement de semences, réalisé systématiquement, demeure le seul moyen de lutte.
Nécroses racinaires
Les maladies du sol sont en recrudescence sur pois depuis une quinzaine d’années. Plusieurs
champignons sont en cause. Ces champignons agissent seuls ou associés, simultanément ou
en se succédant. Peu à peu, ils affaiblissent le système racinaire et la croissance des plantes se
ralentit. Des plages jaunissantes apparaissent alors dans les parcelles, de taille plus ou moins
grande. La totalité de la parcelle est rarement atteinte. Plus les attaques du système racinaire
sont précoces, plus elles sont graves.
Deux contextes se distinguent :
- le complexe classique, aussi appelé «pied noir»,
- Aphanomyces euteiches, auquel s’associe la plupart du temps le complexe classique.
 Le complexe classique ou « pied noir »
Photo « Pois 9 »
Les dégâts sur le système aérien restent souvent discrets jusqu’à la floraison des pois. Sur le
collet des plantes, des nécroses d’abord présentes sous forme de traits de plume s’élargissent
et progressent en profondeur. Au fur et à mesure de l’extension des lésions, le système
racinaire devient déficient, les plantes ont des difficultés à s’alimenter. Des foyers de plantes
jaunissantes et chétives apparaissent, entraînant échaudage, blocage du développement et
perte de rendement et de qualité.
Deux champignons sont principalement en cause : Fusarium solani et Phoma medicaginis var.
pinodella (aussi appelé Ascochyta pinodella). Ils se sont développés depuis fort longtemps
dans les anciennes zones de culture du pois, en affectant les parcelles les plus sollicitées.
D’autres champignons tels que les Phythium sp., Rhizoctonia solani ou Ascochyta pinodes
peuvent également s’associer à ce complexe.
La Bretagne et la Picardie sont les régions principalement touchées. La maladie s’exprime en
premier lieu sur les parcelles compactées, ressuyant mal, et/ou à rotation trop courte, incluant
éventuellement d'autres légumineuses. Les excès de pluviométrie sont également propices à
l’expression des symptômes.
Moyens de lutte :
- Travailler la terre en conditions ressuyées, notamment en sol argileux et limoneux.
- Effectuer un sous-solage en cas de matraquage du sol.
- Respecter une rotation de 5 ans entre deux légumineuses (pois, haricot, luzerne…).
- Evaluer le risque par un test de sol (à réaliser plusieurs mois avant le semis).
- Le traitement de semences est le seul moyen de lutte chimique. Il assure une protection
partielle non négligeable.
 Aphanomyces euteiches
Photo « Pois 10 »
Souvent associé aux champignons précédents, Aphanomyces euteiches n'a véritablement été
identifié qu'à partir de 1993. Particulièrement virulent au stade précoce de la culture, il est en
pleine phase d'expansion.
Les premiers symptômes visibles se caractérisent par des jaunissements de plantes qui
apparaissent par foyers. Ils sont précédés par l’apparition de lésions molles, translucides puis
couleur «café au lait», sur le collet et les radicelles des plantes, autour du stade 5-6 feuilles.
Les tissus sont atteints profondément. Par la suite, l'installation d'autres champignons
saprophytes masque bien souvent l'origine de la première attaque. La majeure partie des
plantes atteintes meurt avant de produire des gousses.
La Bretagne et l’ensemble Nord-Picardie-Centre sont les régions principalement touchées par
Aphanomyces. Comme pour le pied noir, la maladie s’exprime surtout sur les parcelles
ressuyant mal, à mauvaise structure de sol et à rotations courtes. Les attaques sont plus
marquées lorsque la pluviométrie est importante d’avril à juin. Le rôle des autres légumineuses
(haricot, luzerne, trèfle, féverole) dans le maintien ou l'aggravation de la maladie reste encore
à préciser.
Moyens de lutte et perspectives d'avenir
En l’absence de toute solution chimique, la lutte culturale constitue le seul recours :
- Les parcelles atteintes sont à exclure pendant au moins 10 ans pour la culture de pois. Un
test de sol permet de mesurer le risque encouru.
- Les façons culturales doivent s’attacher à réduire au maximum le compactage du sol.
- Enfin, la rotation reste la principale mesure préventive.
LES MALADIES DE VEGETATION
Anthracnoses à développement aérien
Les anthracnoses font partie des maladies courantes sur pois. Elles sont dues à deux
champignons, Ascochyta pisi et Ascochyta pinodes, qui sont transmis par les semences et
disséminés par voie aérienne (vent, pluie). A. pinodes se conserve très bien dans le sol.
Les attaques peuvent survenir sur l’ensemble du cycle, notamment lorsque les températures
avoisinent 15-20°C avec une humidité saturante. Les symptômes diffèrent selon le
champignon en cause :
Photo « Pois 11 »
Ascochyta pisi : Lésions beiges à bordures foncées, avec au centre, de nombreuses
ponctuations noires (pycnides).
Photo « Pois 12 »
Ascochyta pinodes ou Mycosphaerella pinodes : Petites ponctuations noires pouvant s'agrandir
et se rejoindre pour former de larges taches foncées. Attaques fréquentes à la base des tiges
(nécroses noirâtres).
Moyens de lutte :
- Semences saines.
- Rotation de 5 ans entre deux légumineuses.
- Traitement de semences : il assure une protection efficace durant six semaines environ.
- A partir du stade floraison : un à deux traitements fongicides.
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Botrytis ou Pourriture grise
Photos « Pois 13 » et « Pois 14 »
Le botrytis est l’une des principales maladies du petit pois. Elle n’apparaît qu’en fin de cycle, à
partir de la floraison. Le champignon responsable, Botrytis cinerea, est présent dans le sol à
l’état endémique. Il se développe sur les pétales fanés qui restent attachés à l’extrémité des
gousses, ou tombent sur le feuillage et les tiges. Une pourriture grise apparaît sous forme de
taches sur les feuilles, les tiges et les gousses. Il y a alors perte de rendement par coulure de
fleurs, avortement de gousses et mauvais remplissage des grains, et risque de refus de la
parcelle pour cause de grains tachés.
En conditions humides, la maladie se propage très rapidement à toute la plante, puis à toute la
parcelle. L’optimum thermique du botrytis se situe autour de 15-20°C.
Les cultures denses, mal aérées ou versées sont un terrain de prédilection pour la maladie.
Moyens de lutte :
- Eviter les excès de végétation en limitant la fourniture d’azote par le sol (fumure
organique).
- Préférer les variétés à port léger et dressé.
- Eviter des peuplements trop denses (semis de précision).
- Soigner le désherbage.
- Protection fongicide préventive dès la floraison en alternant les matières actives pour éviter
l'apparition de souches résistantes.
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Mildiou
Photos « Pois 15 » et « Pois 16 »
Le mildiou est une maladie grave pour la culture de pois, qui peut conduire au refus de la
parcelle pour cause de grains tachés. Le champignon responsable, Peronospora pisi, est
spécifique du pois.
L’attaque primaire (aussi appelée attaque systémique) touche les jeunes plantules qui
deviennent naines, recroquevillées, couvertes d'un feutrage gris violacé. Leur nombre étant
généralement limité, ces attaques précoces passent souvent inaperçues.
A partir de ces foyers, le mildiou essaime dans toute la parcelle (attaques secondaires). Les
feuilles présentent alors des jaunissements sur la face supérieure et un duvet gris violacé sur
la face inférieure. Sur gousses, les symptômes extérieurs sont peu perceptibles (taches vert
clair sans sporulation). Par contre, à l'intérieur, un mycélium blanc est bien visible. A ce stade,
les grains sont tachés ou absents.
Cette maladie est favorisée par un climat humide (pluie, rosée, forte hygrométrie), peu
ensoleillé, avec des températures comprises entre 1 et 18°C (optimum = 6°C). Elle est
stoppée au delà de 20°C mais les températures comprises entre 15 et 20°C favorisent une
abondante production d’oospores. Ces spores se conservent 6 à 10 ans dans le sol.
Les cultures présentant une végétation excessive sont particulièrement exposées.
Moyens de lutte :
- Rotation la plus longue possible entre deux cultures de pois (protéagineux et conserve).
- Traitement de semences : en protégeant les pois jusqu’au stade 5 feuilles environ, il limite
les infections primaires.
- Utilisation de variétés peu sensibles.
- Protection fongicide préventive en végétation, au stade 7-8 nœuds du pois (= 5-6 feuilles).
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Oïdium du pois
Photo « Pois 17 »
L’oïdium est une maladie estivale, qui apparaît à la faveur d’un temps chaud (16-28°C, avec
un optimum à 23°C) et humide : temps orageux, journées chaudes et nuits fraîches favorisant
l’apparition de brouillards matinaux et de rosée. Les cultures tardives, récoltées en juillet, sont
par conséquent les plus exposées. Les pois vert foncé sont aussi plus souvent touchés.
Cette maladie est causée par un champignon : Erysiphe polygoni f. sp. pisi. Elle apparaît sous
forme de petites taches blanches et poudreuses qui colonisent d’abord les feuilles âgées. Un
mycélium blanc et pulvérulent se développe ensuite sur tous les organes aériens. Ce feutrage
s’enlève facilement au passage du doigt. Les attaques peuvent être spectaculaires par leur
rapidité et leur intensité.
Moyens de lutte :
- La résistance variétale existe. Elle est surtout développée sur les garden peas.
- La lutte fongicide peut être préventive sur les variétés sensibles, ou menée de façon curative
(dès les premiers symptômes) avec du soufre. Les résultats sont généralement bons dans la
mesure où il s’agit d'un mycélium superficiel.
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Rouille
Photo « Pois 18 »
La rouille est une maladie assez peu courante sur pois, qui affecte essentiellement les zones
continentales à climat sec et chaud (optimum thermique aux environs de 21°C). Elle se
développe à partir de la floraison. Des pustules fauves apparaissent alors à la surface des
feuilles, provoquant une accélération de la maturité et des pertes de rendement.
Les champignons en cause sont : Uromyces pisi - Uromyces viciae-craccae - Uromyces viciae
fabae.
Moyens de lutte : Appliquer une triazole en respectant le délai avant récolte.
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Sclérotiniose
Photo « Pois 19 »
La sclérotiniose est une maladie grave, en pleine extension sur les cultures de petit pois. Elle
peut causer des chutes de rendement sévères et des refus de parcelle pour présence de
sclérotes (= organes de conservation de la maladie) dans la récolte. Cette maladie est due à
un champignon, Sclerotinia sclerotiorum, qui se développe sur de très nombreuses cultures :
carottes, céleris, haricots, choux... ainsi que toutes les légumineuses et crucifères. Seules les
plantes monocotylédones ne sont pas touchées.
Sur pois, la sclérotiniose apparaît généralement à partir de la floraison, sous forme de taches
humides et irrégulières sur toutes les parties de la plante, et notamment sur les tiges. Puis, un
mycélium blanc et cotonneux se développe. A ce stade, la plante est bien souvent détruite.
Des sclérotes de forme irrégulière, blancs puis noirs, apparaissent ensuite sur les parties
malades des plantes. Ils permettent au champignon de se conserver dans le sol durant 8 à 10
ans. Leur taille est très voisine de celle d’un grain de pois.
Deux modes de contamination existent : au niveau du sol par mycélium, et par voie aérienne
grâce à l’émission de spores. Des températures comprises entre 15 et 20°C et une forte
hygrométrie (> 92 %) sont particulièrement propices à la maladie.
Les cultures à végétation abondante et/ou versée sont particulièrement exposées, de même
que les rotations incluant des cultures sensibles : oléoprotéagineux, trèfle, luzerne, cultures
légumières…
Moyens de lutte :
- Inclure des céréales ou des graminées fourragères dans la rotation.
- Eviter les précédents légumineuses, tournesol et colza.
- Préférer les variétés à port léger et dressé.
- Réduire la densité de semis (semis de précision).
- Soigner le désherbage.
- Eviter tout excès de végétation : ne pas apporter de matière organique.
- Protection fongicide préventive et performante à partir de la floraison.
- Lutte biologique dans la rotation avec un champignon parasite.
- Attention au choix des cultures intermédiaires pièges à nitrates (crucifères, légumineuses).
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Autres maladies peu fréquentes
Graisse bactérienne du pois Photo « Pois 20 »
La graisse est due à une bactérie, Pseudomonas syringae pv. pisi, transmise par les semences.
Elle provoque des taches huileuses sur les organes aériens, qui s’agrandissent en éventail et
prennent une couleur brun clair sur les feuilles, et forment des taches brunes sur les gousses.
La maladie progresse en foyers et est favorisée par un temps chaud (optimum = 28°C). Elle
peut survenir après une gelée ayant lésé les tissus, ou après une averse de grêle ayant blessé
les plantes.
Moyens de lutte
- Semences saines (élimination les lots infectés par le test ELISA).
- Pas de moyen de lutte chimique, hormis les traitements cupriques appliqués en préventif
(si gel ou grêle) ou dès l’apparition des premiers symptômes.
Viroses du pois Photo « Pois 21 »
Il existe de nombreuses viroses sur pois. Les plus fréquentes en France sont :
- la jaunisse apicale du pois, provoquée par le Pea Top Yellow Virus (PTYV) ;
- la mosaïque commune du pois, provoquée par le Pea Common Mosaic Virus (PCMV) ;
- la mosaïque énation, provoquée par le Pea Enation Mosaic Virus (PEMV) ;
- le Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV), seul virus transmissible par les semences ;
- le Clover Yellow Vein Virus (CYVV), détecté en France en 1996.
La jaunisse apicale est plus courante au nord de la France et la mosaïque énation au sud.
Les symptômes sont parfois peu visibles, d’autant qu’ils apparaissent en taches dans la
parcelle. Les plantes contaminées sont généralement petites et ont un port modifié.
L’identification du ou des virus en cause est assez délicate. Seul un test immunologique
(ELISA) peut certifier le diagnostic.
Toutes les viroses présentes en France sont véhiculées par les pucerons. Le Pea Seed-Borne
Mosaic Virus peut également être transmis par semences. De nombreuses légumineuses (pois,
féverole, trèfle, luzerne…) sont des plantes hôtes.
Symptômes les plus caractéristiques
Jaunisse apicale du pois
(PTYV)
Mosaïque commune du pois
(PCMV)
Mosaïque énation
(PEMV)
Pea Seed-borne Mosaic Virus
(PSbMV)
Clover Yellow Vein Virus
(CYVV)
-
:
jaunissement de la partie supérieure des plantes
feuilles petites, érigées et cassantes
symptômes variables selon la race de virus et la variété
de pois
typiquement : mosaïque avec plages vertes et jaunes
éclaircissement des nervures des feuilles et stipules
réduction de la taille des plantes touchées
éclaircissement des nervures et taches translucides
déformation des tiges, feuilles et gousses
rabougrissement des extrémités de tiges
excroissances irrégulières (appelées énations)
peu visible sur les plantes : légère chlorose, bord des
feuilles enroulé, faible mosaïque parfois
retard de maturité
nécrose des tiges, feuilles, stipules et gousses qui peut
se généraliser à toute la plante
aplatissement des gousses et avortements
Moyens de lutte :
- Contrôle efficace et rapide des populations de pucerons, vecteurs de la maladie.
- Test ELISA permettant d’identifier le Pea Seed-borne Mosaic Virus sur les semences.
- La résistance génétique existe pour la mosaïque commune et la mosaïque énation mais elle
est peu développée.
LES RAVAGEURS
La cécidomyie (Contarinia pisi) Photos « Pois 22 » et « Pois 23 »
La cécidomyie est un moucheron jaunâtre de 2-3 mm, à l’abdomen gris. L’adulte sort du sol de
mi-mai à mi-juin, s’accouple, puis se déplace sur quelques centaines de mètres, à la tombée
du soir, vers les parcelles de pois. Il dépose alors ses oeufs par paquets à l’intérieur des
boutons floraux en formation. Les larves, des asticots blanc laiteux de 3 mm, se développent
dans les fleurs et injectent une substance toxique qui entraîne la formation de «galles». Les
boutons floraux gonflent, se dessèchent et avortent.
Le second vol de début juillet est normalement sans conséquence.
La cécidomyie du pois n’affecte que le nord-est de la France. La proximité d’une parcelle
contaminée l’année précédente est un facteur de risque. Le pois est sensible tant qu’il présente
des boutons floraux fermés, soit du stade 7-8 feuilles à la floraison. Lorsque toutes les fleurs
sont ouvertes, le pois n’est plus sensible. La lutte est alors inutile.
Moyens de lutte :
- Eviter de semer des pois à proximité de parcelles fortement infestées au cours des 2 années
précédentes.
- Se référer aux avertissements locaux, et les compléter par l’observation dans les parcelles
au stade boutons floraux. On parvient à voir les femelles en pinçant les boutons verts encore
enserrés dans les stipules puis en les ouvrant doucement. L’idéal est d’inspecter 5 fois 5
plantes à suivre en bordure de parcelle.
- La lutte insecticide vise les adultes avant qu’ils ne pondent : dès le début du vol, en fin de
journée, avec un volume de bouillie important. Renouveler éventuellement la protection si le
vol se prolonge.
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Les limaces : Grises (Deroceras reticulatum) et noires (Arion hortensis)
Sur pois, les attaques très précoces, sur les graines en germination ou les plantules, peuvent
conduire à d’importantes pertes de peuplement. Par la suite, les feuilles basses des plantes
attaquées présentent des limbes lacérés, avec des traces de mucus. Ces attaques sont
généralement sans conséquence, le pois ayant de grandes capacités de compensation.
Le préjudice est essentiellement qualitatif, lorsque les limaces sont présentes dans les pois à la
récolte. Elles sont difficilement éliminées au battage et au lavage.
Les facteurs favorables aux limaces sont bien identifiés :
- Précédents colza, tournesol, engrais verts
- Techniques culturales simplifiées
- Sols motteux ou caillouteux
- Temps humide, récoltes nocturnes, végétations versées.
Moyens de lutte :
- Nombreux prédateurs naturels (carabes, fourmis, batraciens), souvent eux-mêmes
sensibles aux matières actives utilisées contre les limaces.
- Des façons superficielles répétées à l’interculture permettent de réduire le stock d’œufs de
la parcelle.
- Les applications de granulés anti-limaces sont efficaces jusqu’à environ 1 mois après la
levée, tant que le pois ne couvre pas le rang. Une application avant la levée permet de
protéger le peuplement. Elle peut être renouvelée une fois au bout de 10-15 jours si le
risque reste élevé.
- Le piégeage permet de connaître le niveau d’infestation et l’évolution des populations d’une
parcelle. Le risque est fort au-delà de 12 limaces/m².
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Les pucerons
Puceron vert ou rose du pois (Acyrthosiphon pisum) Photo « Pois 24 »
Puceron noir de la fève (Aphis fabae) Photo « Pois 25 »
Le puceron vert est très courant, le puceron noir est plus rare mais plus difficile à éliminer.
Leurs dégâts, dus à la ponction de sève, sont identiques : affaiblissement des tiges piquées,
coulures de fleurs et avortements de gousses, déformations de gousses. Ils peuvent aussi
parfois être à l’origine de la propagation de virus engendrant des jaunissements apicaux. Les
hivers doux favorisent les éclosions précoces et les printemps secs favorisent les colonisations.
Moyens de lutte :
Les nombreux ennemis naturels des pucerons (syrphes, coccinelles, champignons pathogènes,
parasites…) permettent de limiter les faibles colonisations (quelques individus par plante). Les
traitements avec des aphicides stricts se justifient en cas de pullulations (30 pucerons/tige ou
plus) ou si la transmission de virus est suspectée. Dans ce dernier cas, il est nécessaire
d’intervenir dès l’apparition des premières colonies. Vérifier l’innocuité des matières actives
choisies vis-à-vis des abeilles en période de floraison.
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Le sitone (Sitona lineatus) Photo « Pois 26 »
Le sitone est un charançon allongé brun-gris, long de 4-5 mm, avec des élytres striées
longitudinalement et un rostre court. Les adultes émergent en mars, pondent sur les jeunes
plantes de pois et dévorent les feuilles de la base en pratiquant des encoches semi-circulaires
sur le pourtour. Ces morsures sont peu préjudiciables tant que les limbes ne sont pas
complètement dévorés. Par contre, les larves rongent les nodosités et les racines, et
perturbent l’alimentation azotée des plantes. Ces attaques occasionnent une diminution du
nombre de gousses et des chutes de rendement pouvant aller jusqu’à 1 tonne/ha
Toutes les régions productrices de pois sont concernées par ce ravageur. Les cultures précoces
tendent à concentrer les adultes provenant des parcelles environnantes. Les attaques sont
favorisées par la proximité de haies, bois, jachères, abritant les adultes pendant l’hiver, ainsi
que par le voisinage de cultures de légumineuses.
Moyens de lutte :
La meilleure protection passe par le traitement des semences lorsqu’il existe. Les traitements
insecticides en végétation sont moins efficaces et ne contrôlent pas les larves responsables des
principaux dégâts (seuil d’intervention = 5 encoches/plante).
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Le thrips du lin et des céréales (Thrips angusticeps) Photo « Pois 27 »
Le thrips est un minuscule insecte brun-noir, de 1 mm de long, aussi appelé «bête d’orage». Il
se manifeste dès la levée des pois. C’est sa salive, toxique pour les pois, qui est à l’origine des
dégâts : feuilles gaufrées et tachées, nanisme précoce, aspect buissonnant avec émission de
nombreuses tiges stériles.
Cet insecte est surtout présent en Nord-Picardie, Normandie, Centre, Bassin Parisien,
Champagne crayeuse. Les semis précoces sont les plus à risque, de même que les précédents
lin et céréales. Un temps froid, qui retarde la croissance du pois, favorise également les
attaques.
Moyens de lutte :
La lutte la plus efficace passe par le traitement de semences, lorsque celui-ci est disponible. En
végétation, le seuil d’intervention est fixé à 1 thrips par pied lorsque 80 % des plantes sont
levées. Il faut intervenir très rapidement, dès l’insecte détecté. Passé le stade 5-6 feuilles, le
pois n’est plus sensible.
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La tordeuse (Cydia nigricana ou Laspeyresia nigricana) Photos « 28 » et « 29 »
La tordeuse est un petit papillon brun-gris de 15 mm d’envergure. Son vol a lieu de mi-mai à
fin juillet, essentiellement dans la moitié nord de la France (Bretagne, Nord-Picardie, Centre).
Cet insecte pond sur les fleurs ou les gousses de pois. La chenille, blanc jaunâtre à tête noire,
de 1 à 15 mm selon son stade, éclot et est «baladeuse» pendant 1 jour environ. Elle pénètre
ensuite dans une gousse où elle grignote les grains successivement. L’impact sur le rendement
est négligeable. Les conséquences sont essentiellement qualitatives : grains rongés ou souillés,
présence de chenilles dans les lots de pois. Elles peuvent conduire au refus de la parcelle.
Les dégâts ne surviennent que lorsqu’il y a coïncidence du vol et du stade sensible du pois : à
partir du 1er étage en gousses plates.
Moyens de lutte :
- Se référer aux avertissement locaux, réalisés grâce à des réseaux de piégeage.
- Seuil de nuisibilité du pois de conserve : 4 papillons par piège à partir du début floraison.
- Traitement avec une pyréthrinoïde à la dose d’usage tordeuse, à réaliser tard le soir ou tôt
le matin avec un fort volume de bouillie. Viser la chenille baladeuse, soit une semaine
après le début du vol, dès la présence de gousses plates sur le premier étage en fleur (= 810 jours après la floraison). Renouveler l’application tous les 7-8 jours tant que le vol
persiste.
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Autres ravageurs occasionnels
La bruche (Bruchus pisorum)
La bruche est un coléoptère long de 4-5 mm, trapu, de couleur brun-noir avec des taches
blanchâtres et de grandes antennes. Il vole au printemps, se nourrit du pollen et des pétales
de pois, s’abrite et s’accouple dans les fleurs. La larve, blanche à tête brune, perfore la gousse
et pénètre dans un grain où elle se développe jusqu’à la maturité.
Les dégâts sont essentiellement qualitatifs, par la présence de grains de pois «habités». Le
pois est sensible à partir de la floraison.
Ce ravageur est surtout présent au sud de la France, dans les zones de production de
protéagineux ou de semences. Il apprécie les environnements boisés abritant les adultes.
Moyens de lutte :
Du fait de l’absence de stade baladeur de la larve, seule la lutte contre les adultes avant la
ponte est envisageable. Rechercher la présence des adultes dans les fleurs. La lutte peut être
combinée avec le traitement anti-pucerons. L’endosulfan est l’insecticide le plus efficace.
Traiter au stade début floraison, par beau temps, pour augmenter les chances de contact avec
les insectes.
Le thrips du pois (Frankliniella robusta)
Le thrips du pois est un insecte de 1,5 mm de long, presque noir, avec 2 paires d’ailes
frangées. Il vole en mai-juin, à la faveur d’un temps orageux et lourd, et s’abrite dans les
fleurs de pois. La larve, orangée et très mobile, se nourrit en piquant les pousses et les
gousses, puis se laisse tomber dans le sol où elle hiberne. Les gousses piquées prennent un
aspect brillant et se déforment. De fortes attaques entraînent des arrêts de croissance et des
chutes de fleurs.
Cet insecte se rencontre principalement au nord de la France, en début d’été, sur les sols
légers et les pois tardifs.
Moyens de lutte :
- Une rotation longue permet de réduire les sorties d’adultes à partir du sol.
- Lutte difficile du fait de la localisation des adultes dans les fleurs.
- Traiter au seuil de 2 individus/fleur, par beau temps.
La tipule (Tipula paludosa, T. oleracea)
Aussi appelée «cousin», la tipule ressemble à un grand moustique sans trompe. Elle vole le
matin et à la tombée de la nuit, de juillet à septembre, et pond à même le sol, sur des terrains
couverts de végétation. L’éclosion a lieu 15 à 20 jours plus tard. La larve, longue de 3-4 cm,
de couleur grise et d’aspect boudiné, est souterraine. Elle monte la nuit à la surface du sol
pour se nourrir aux dépends des cultures. Elle dévore les graines en germination et cisaille les
collets des plantes. Les dégâts sont localisés dans les zones les plus humides de la parcelle. Ne
pas confondre avec les dégâts de limaces (pas de trace de mucus).
La Bretagne est particulièrement concernée par ce ravageur, notamment en cas de précédents
prairies et dans les zones très humides. Seul le stade plantule du pois est sensible.
Moyens de lutte :
- Détruire précocement la culture précédente pour éviter les pontes à l’automne.
- Des façons superficielles répétées à l’interculture permettent d’assécher le sol et de
diminuer le stock de larves.
- Du fait de leur activité souterraine et nocturne, les tipules sont assez difficiles à détruire en
végétation. Par ailleurs, il n’existe pas d’usage phytosanitaire en traitements généraux.
- La lutte s’apparente à celle contre les noctuelles terricoles : mêmes matières actives,
traitements le soir, mouillage important.
LA RECOLTE
La décision de récolte
Le tendéromètre est l’outil d’appréciation de la tendreté des pois frais le plus répandu en
France. Sa mesure permet d’arrêter la date optimale de récolte et de juger de la qualité du
produit fini. Elle est obtenue par écrasement-cisaillement du grain.
L’indice tendérométrique visé à la récolte est de :
- 110 points pour les pois destinés à la surgélation,
- 130 points pour les pois destinés à la conserve (mesure sur les sortes fines).
Jusqu’à 85-90 points d’indice tendérométrique, c’est-à-dire à quelques jours de la récolte
optimale, l’évolution se fait lentement, à raison de 2-3 points quotidiens. Ce seuil passé et
selon les conditions agroclimatiques de la période, la maturité s’accélère et la parcelle «prend»
en moyenne 10 à 15 points par jour, laissant une fenêtre de 2 à 4 jours pour la récolter. Le
suivi au champ est donc particulièrement important. Selon les caractéristiques de la variété,
les températures et la réserve en eau, les pois peuvent durcir très rapidement. La décision de
récolte est prise par le transformateur ou l’organisation de producteurs.
Deux autres techniques de mesure de la texture des pois sont développées :
- l'AIS ou dosage biochimique des composés insolubles dans l'alcool ;
- la spectroscopie dans le proche infrarouge, plus récemment.
Ces mesures sont très utiles dans une approche organoleptique et sont principalement utilisées
en surgélation.
Le matériel de récolte
Photo « Pois 30 »
On utilise des machines spécialisées, appelées «cueilleuses de gousses», pour récolter les
parcelles de petit pois. Ces batteuses automotrices à peigne frontal sont également utilisées
pour la récolte des flageolets. Elles ont une capacité de récolte de 40 à 50 ares de pois/heure
en moyenne.
Le pois est un légume particulièrement fragile dans la mesure où il est récolté avant maturité
complète. Les récolteuses doivent donc extraire des gousses un grain tendre, qui se blesse
facilement si le battage est trop violent, et le trier suffisamment énergiquement parmi le reste
de la végétation pour limiter les pertes. La chambre de battage est par conséquent la partie
stratégique de la machine.
La portance de la machine est également importante. D’une part, la machine doit pouvoir
récolter quelles que soient les conditions climatiques afin d’assurer l’approvisionnement des
usines. D’autre part, son poids doit être suffisamment bien réparti pour préserver au mieux la
structure des sols.
Trois constructeurs se partagent actuellement le marché français : Ploeger (entreprise
hollandaise), FMC (multinationale américaine) et BCMH (entreprise française).
LA GESTION DES RELIQUATS AZOTES APRES RECOLTE
Sur l’ensemble des éléments minéraux, les exportations à la récolte ne dépassent jamais 30 %
des quantités mobilisées par le pois. De ce fait, les restitutions au sol sont importantes. L’azote
contenu dans les déchets de récolte représente un total de 180 kg/ha environ. Une partie de
ce pool azoté est rapidement minéralisable. Il doit être pris en compte si une culture dérobée
est implantée après le pois (fourrage, épinard, brocoli, carotte, haricot, maïs doux…).
Par contre, si aucune culture n’est prévue immédiatement durant l’été, il est recommandé de
mettre en place une culture intermédiaire «piège à nitrates» afin que cet azote ne migre pas
en profondeur sous l’effet des pluies. Les possibilités de pièges à nitrates sont nombreuses :
phacélie, graminées… Les légumineuses (trèfle, vesce…) et crucifères doivent par contre être
évitées pour des raisons parasitaires (champignons du sol, sclérotinia).
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